Définition anglo-saxonne 4
Pour les anglo-saxons, le terme développement désigne un accroissement se manifestant dans le revenu total et le revenu moyen par tête, diffusé largement parmi les groupes professionnels et sociaux, qui dure au moins deux générations et devient cumulatif ». Le développement désigne aussi un accroissement de la productivité, mais il est précisé que c’est un processus continu qui peut perdurer indéfiniment et qui résulte de facteurs très variés, parmi lesquels les facteurs sociologiques occupent une position importante
INSUFFISANCE D’ INFRASTRUCUTRES
En parlant d’infrastructure, les différentes entités communales ne se situent malheureusement pas sur un même piédestal. Certains ont pu hérité d’une avance non négligeable en dotation en infrastructures, d’autres ne le sont pas. Les réalités de terrain de la commune d’Amboanjo la rangent dans cette deuxième catégorie, pour les raisons suivantes :
– l’insuffisance en infrastructures et en équipements au niveau de l’administration ; si on prend par exemple la Mairie, c’est une toute petite maison en « rapaka » dépourvue d’électricité bien évidemment et n’ayant qu’une seule machine écrire. La commune n’a pas un seul moyen de transport, alors que ses Fokontany sont éloignés; cela pose des problèmes en cas de déplacement des membres des cellules communales, cela leur fait perdre du temps et les fatigue aussi.
– le système d’informations de la commune rurale d’Amboanjo accuse beaucoup de lacunes. Si on parle de la masse média, la commune n’a qu’un seul système d’information « la radio », pourtant les émissions sont mal captées. Pour le MBS par exemple, on ne peut recevoir les émissions que quatre heures dans la journée. Alors, en cas de réunions ou de formations, on informe le maire, celui-ci transmet aux chefs quartiers et ces derniers informent à leurs tours leurs villageois. Parfois ils oublient de le faire.
– pour la répartition des Services déconcentrés, certains n’existent même pas et d’autres sont sous-utilisés. En ce qui concerne les EPP par exemple, Les Fokontany Vohitsivalana, Ambodivomboana et Mitenopiky n’en ont pas, alors que la distance qui les sépare des autres Fokontany n’est pas négligeable, surtout pour un enfant de six à dix ans ; cela constitue un problème pour les parents qui veulent envoyer leurs enfants à l’école. Et pour l’EPP Mahatsara dans le Fokontany d’Androrangavola, il ne dispose même pas de table bancs, les enfants s’asseyent sur des nattes. On nous a dit que le CISCO a promis des tables bancs pour cette EPP l’année scolaire prochaine.
– l’insuffisance d’infrastructures et de réseaux d’irrigation; d’ailleurs, la plupart de celles qui existent sont vétustes et sont non fonctionnelles.
PRECARITE DE SANTE PUBLIQUE
La santé est très précaire du fait de la prédominance des maladies endémiques dominantes comme le paludisme, les infections respiratoires aigues à cause de la malnutrition, de l’abus d’alcool et la mauvaise qualité des soins médicaux. La mauvaise qualité de soins médicaux est liée à l’insuffisance de personnel médical. L’hôpital ne dispose que d’une infirmière d’Etat qui assume à elle seule les services techniques et administratifs. L’approvisionnement en médicaments est également aléatoire.
L’absence du bien-être
La non satisfaction des besoins fondamentaux (nourriture, santé, éducation) constitue un handicap pour la productivité, puisque les gens n’ont plus la force et la capacité requise pour effectuer les travaux physiques ; pour certains, les activités agricoles sont délaissées parce qu’ils doivent chercher leur repas quotidien ; au moment de la récolte, on obtient qu’une production médiocre qui ne suffit que pour quelques mois, et on revient au même problème : ils sont confrontés aux carences de denrées alimentaires et ainsi de suite, et cela devient un cercle vicieux . Certaines familles pallient ces problèmes en diversifiant leurs ressources de revenus; et certaines vont jusqu’à vendre leurs actifs comme les minuscules parcelles qui assurent l’autosubsistance, et c’est le pire des cas, car à ce moment là, la pauvreté les engloutit. Cette persistance de la pauvreté en milieu rural suscite un certain nombre d’interrogations : quels sont les facteurs d’évolution des conditions de vie des ménages ruraux ? Quelles sont les contraintes auxquelles les ménages ruraux font face, quelles contraintes expliquent la stagnation globale de leurs niveaux de vie ? Quelles stratégies les ménages ruraux mettent-ils en œuvre individuellement ou collectivement pour sortir de la pauvreté ou faire face aux chocs qu’ils subissent ? Le constat général d’une dégradation des conditions de vie des ménages cache-t-il des évolutions contrastées selon les régions ? Afin d’apporter quelques éléments de réponse à ces questions, cette partie propose de réunir l’ensemble des recherches travaillant sur la problématique de la pauvreté en milieu rural dans la commune d’Amboanjo pour mettre en évidences les facteurs de persistance de la pauvreté, les obstacles au développement rural afin de voir clair les « chemins de sortie » de la pauvreté rurale.
La position marginale des femmes
Comme la plupart des communes de Manakara, la commune rurale d’Amboanjo présente des sociétés organisées fortement dominées par les hommes. Ceci nous amène à conclure que l’hétérogénéité de la zone d’intervention conduit à prendre la question du genre de manière spécifique à chaque groupe ethnique en tenant compte de l’influence de la coutume dans le façonnement des mentalités. L’éducation, le mariage, la tradition, la polygamie, le divorce, l’héritage, les activités menées sont des facteurs d’influence dans les relations hommes/femmes et sont d’une façon ou d’une autre les facteurs qui rendent les femmes victimes de tous les concepts socio-économiques et culturels. Les femmes rurales en particulier ploient sous le poids des traditions et des croyances en plus de leur degré d’alphabétisme relativement bas. On sait que dans cette commune, les hommes ont une énorme responsabilité vis-à-vis de leurs familles, et si par exemple le mari doit aider ou doit prendre en charge un des membres de sa famille, il prend la décision toute seule, il ne demande pas l’avis de sa femme, son avis ne compte pas, que cela lui plaise ou non. De même, dans une famille, si un couple n’a pas de fils c’est une grande tristesse puisqu’un fils a une grande valeur par rapport à une fille, c’est lui qui va honorer le fatrangegna; ne pas avoir un fils est semblable à être stérile. En général, les femmes sont reléguées au second plan et leurs avis ne comptent toujours pas pour les décisions, par rapport à ceux des hommes. D’autant plus, comment une femme peut-elle s’épanouir quand elle est constamment obligée de lutter contre ses rivales pour garder l’affection de son mari?
La naïveté
L’analphabétisme se distingue aussi de la naïveté qui est un manque de sagesse. Cela est perceptible à travers leur comportement vis-à-vis des acteurs de développement. Ces institutions leurs donnent des chances pour pouvoir sortir de cette maudite pauvreté, mais la population reste indifférente, et ne saisit pas ces opportunités. On prend par exemple l’AVSF ; cette institution connaît les problèmes de la population du point de vue matériel et financière et propose de lui donner des semences, des engrais, des insecticides, dont les remboursements sont fixés au moment des récoltes. Cette population naïve ne comprend pas que c’est une occasion pour améliorer leur production, mais elle choisit de s’en passer. C’est pareil pour l’emprunt auprès de TIAVO. Ceux qui sont membres dépensent l’argent emprunté à des consommations journalières, pour acheter des vêtements pour la fête nationale, et quand le temps d’échéance arrive, ils n’ont pas quoi rembourser leurs emprunts et recourent aux ventes des actifs, ou à la saisie de ces actifs. C’est la procédure normale, mais les paysans jugent cet acte comme illégal, comme un abus. La rumeur circule que si on ne veut pas être dépouillé il ne faut pas être membre de TIAVO. L’ignorance qui est un manque d’information ou de connaissances, et la naïveté qui est un manque de sagesse sont des caractéristiques qui sont souvent confondues mais elles sont toutes liées à l’analphabétisme et faible niveau d’instruction.
Impossibilité de stockage
Si, après toutes les soustractions et/ou pertes d’aliments découlant de ces problèmes, il lui reste une certaine quantité de ses productions, la préoccupation est maintenant de savoir quelles sont ses capacités d’en jouir à plus ou moins long terme. L’inefficacité des techniques de conservation utilisées par le paysan est évidente. La technologie de transformation alimentaire n’existe pas. Les pertes alimentaires sont considérables, elles proviennent généralement des détériorations dues surtout à l’inefficacité des méthodes de conservation qui ne permettent pas un contrôle satisfaisant du taux d’humidité du milieu où sont emmagasinés les produits. Elles peuvent être également causées par les rats, les insectes et les oiseaux.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE DE LA COMMUNE RURALE D’AMBOANJO
Chapitre I : PRESENTATION DE LA COMMUNE
Section I : Présentation de la commune
1-1-Délimitation
1-1-1- Localisation
1-1-2- Communes limitrophes
1-1-3- Bref aperçu historique : Origine du nom de la commune
1-2- Relief
1-3- Hydrographie
1-4- Climat
1-5- Végétation
1-6-Sols
Section II : Etudes socio-économiques
2-1- Démographie
2-1-1- Structure de la population
2-1-2-Répartition de la population par groupe d’âge
2-2- Us et coutumes
2-2-1- De la religion
2-2-2- La parenté
2-2-3- Le devoir et obligation
2-2-3- 1Au niveau de la famille
2-2-3-1- Au niveau de la société
2-2-4- Les cérémonies rituelles
2-3- Les activités économiques
2-3-1- Les activités agricoles
2-3-1-1- Le terroir cultivé
2-3-1-2- Les types de cultures
a)- Les cultures vivrières
b)- Les cultures de rentes
c)- Les cultures industrielles
d)- Les cultures fruitières
2-3-2- Les élevages
2-3-2-1- Les espaces pastoraux
2-3-2-2- Les effectifs de bétails et de volailles
2-3-2-3- les maladies des animaux
2-3-3- Le commerce et artisanat
2-3-3-1- Le commerce
2-3-3-2- L’artisanat
2-3-4- Les infrastructures et équipements socio-collectifs
2-3-4-1- Les infrastructures de transport
a)- La piste
b)- Les moyens de transport
2-3-4-2- La santé
a)- Le centre de formation sanitaire
b)- les maladies et épidémies
2-3-4-3- L’éducation
a)- Les établissements scolaires
b)- Les effectifs des élèves et des enseignants dans les EPP
c)- La répartition des élèves par niveau dans les EPP
d)- La répartition des redoublants dans les EPP
e)- Les effectifs des élèves et des enseignants dans les CEG
Chapitre II : ANALYSES ET PROBLEMATIQUES
Section I : Concept théorique du développement
1-1- La notion du développement
1-1-1- Au sens large du terme
1-1-2- Au sens particulier
1-1-3- La définition anglo-saxonne du développement
1-1-4- La définition formelle du développement
1-2- Le but du développement
1-3- Les indicateurs du développement
1-3-1- sur le plan économique
1-3-2- sur le plan social
Section II : LES PROBLEMES DE LA COMMUNE RURALE D’ AMBOANJO
2-1-Insuffisance des infrastructures de bases
2-2-Enclavement de la localité
2-3- Dégradation de l’environnement
2-4- Paysans mal équipés
2-5- Mauvaise qualité de l’enseignement
2-6- Précarité de santé publique
2-7- Paysannat sans terre
Section III : Les interventions des acteurs de développement
3-1- les intervenants et leurs structures d’appui
3-1-1- Le FID
3-1-1-1-Ses missions
3-1-1-2- Ses activités dans la commune rurale d’Amboanjo
3-1-2- Le PSDR
3-1-2-1–Ses missions
3-1-2-2- Ses activités dans la commune rurale d’Amboanjo
3-1-3- L’INTER AIDE
3-1-3-1-Ses missions
3-1-3-2- Ses activités dans la commune rurale d’Amboanjo
3-1-4- Le programme « ACORDS »
3-1-4-1-Ses missions
3-1-4-2- Ses activités dans la commune rurale d’Amboanjo
3-1-5-L’ AVSF
3-1-5-1-Ses missions
3-1-5-2- Ses activités dans la commune rurale d’Amboanjo
3-1-6- Les associations dans la commune rurale d’Amboanjo
3-2- Les résultats : la persistance de la pauvreté
3-1-1- Le niveau de revenu très faible
3-1-2- Les attitudes et comportements déplorables
3-1-3- L’absence du bien être
PARTIE II LES OBSTACLES DU DEVELOPPMENT RURAL
Chapitre I : LES OBSTACLES DU DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE RURALE D’AMBOANJO
Section I : Les obstacles endogènes
1-1- La mentalité liée à la coutume et tradition
1-1-1- La soumission aux forces de destin et lois des ancêtres
1-1-2- L’obligation de prendre charge la parenté
1-1-3- L’obligation de partager en cas de succès
1-1-4- La position marginale des femmes
1-1-2-Le comportement
1-2-1- La réticence trop poussée
1-2-2- La rigidité de la mentalité
1-3- L’analphabétisme et faible niveau d’instruction
1-3-1- La définition de l’analphabétisme
1-3-2- La situation de la commune d’Amboanjo face à l’anathématisation
1-3-2-1- La mauvaise qualité de l’enseignement
1-3-2-2- La mentalité des parents
1-3-2-3- La pauvreté
1-3-3- Les enjeux de l’analphabétisme
1-3-3-1-L’ignorance
1-1-3-3-2- La naïveté
1-3-4- Les effets de l’analphabétisme
1-4- L’évolution démographique
1-4-1-Les causes de l’évolution démographique
1-4-2- Les effets de l’évolution démographique rapide
1-4-2-1- L’augmentation des charges
1-4-2-2- L’impossibilité d’épargne
1-4-2-3- Le manque des ressources productives
1-4-2-4- La vulnérabilité de la population
1-5- L’insécurité
1-5-1- Les causes de l’insécurité
1-5-2- Les effets de l’insécurité
Section II : Les obstacles exogènes
2-1- L’insécurité alimentaire
2-1-1- La notion de la sécurité alimentaire
2-1-2- La situation d’Amboanjo en matière de nutrition
2-1-2-1- Le niveau des capacités productives
a)- L’insécurité foncière
b)- Le manque de services agricoles
c)- Le manque des moyens financiers
2-1-2-2- L’impossibilité de stockage
2-1-2-3- Le manque de l’encadrement sanitaire
2-1-3- Les effets de l’insécurité alimentaire
2-1-3-1- La morbidité et la mortalité
2-1-3-2- La diminution des forces productives
2-2- Les manques de moyens et services de bases
2-2-1- Le manque de débouchés aux produits locaux
2-2-2-Le manque des moyens matériels et financiers
2-2-3- Le manque des moyens de transports
2-3-La mauvaise gouvernance
2-3-1- La définition de la bonne gouvernance
2-3-2- La situation de la commune d’Amboanjo en matière de gouvernance
2-3-2-1- La corruption
a)- La définition de la corruption
b)- Sa manifestation au niveau de la commune rurale d’Amboanjo
2-3-2-2- Le manque de transparence et d’obligation de rendre compte
a)- La définition de l’obligation de rendre compte
b)- Sa manifestation au niveau de la commune rurale d’Amboanjo
2-3-3- Les effets de la mauvaise gouvernance
2-3-3-1- L’inégalité sociale
2-3-3-2- La fuite des capitaux
2-4- Le manque de micro-finance
2-4-1- La définition de la micro-finance
2-4-2- La situation de la commune d’Amboanjo en matière de financement
2-4-2-1- Les risques de l’offre de crédit
a)- Les risques de non remboursement
b)- La conception erronée de la demande effective
2-4-2-2- Les problèmes liés aux paysans
a)- Le faible niveau d’instruction
b)- la pauvreté
2-4-3- Ses impacts sur l’économie de la population et de la commune
Chapitre II : PERSPECTIVES ET SUGGESTIONS
Section I : La mobilisation paysanne
1-1- La sensibilisation de la population
1-1-1- Le changement de la mentalité et de comportement
1-1-1-1- Encourager l’égalité de sexe et autonomisation de femme
1-1-1-2-Eradiquer la pauvreté et la faim en stabilisant l’évolution démographique
1-1-1-3- Contribuer à la santé humaine et l’éducation
a)- La santé
b)- L’éducation
c)-Proposition
1-1-1-4- Donner places aux jeunes
1-1-1-5- Atteindre la durabilité de l’environnement
1-1-2- La participation active de la population
1-2- La création et le renforcement des organisations paysannes
1-2-1- Définition des organisations
1-2-2- L’objectif des organisations paysannes
1-2-3- Les conditions de réussite des organisations paysannes
1-2-3-1- Les études et formations
1-2-3-2- Les échanges entre agriculteurs
1-2-3-3- L’organisation des ateliers ou séminaires pour des campagnes de sensibilisation
1-2-3-4- L leadership à haut niveau
Section II : Le renforcement des capacités communautaires
2-1- La restructuration des institutions
2-1-1- La redéfinition du rôle de l’Etat
2-1-1-1- Proposition
2-1-2- La gestion et coordination des projets
2-1-2-1- Les critères de succès d’un projet
a)-La pertinence
b)- L’efficience
c)- L’efficacité
d)- Les impacts
e)- La durabilité ou la viabilité
2-1-2-2- Propositions
2-1-3- Le développement des services financiers
2-1-3-1- Plus de souplesse
2-1-3-1-1- Dans l’octroi de crédit
2-1-3-1-2- Dans le remboursement de crédit
2-1-3-2- L’élargissement de leurs fonctions
2-2- L’Appui à la production agricole et non agricole
2-2-1- La formation et vulgarisation agricole
2-2-1-1- La formation
a)-Le savoir- faire
b)-La faculté de gestion
2-2-1-2- La vulgarisation agricole
2-2-1-3- Propositions
2-2-2- La mise en place des infrastructures de bases adéquates
2-2-2-1- Aménagement hydraulique
2-2-2-2- La mise en place des infrastructures de transports
2-2-2-3- La mise en place d’un marché plus performant
2-2-2-4- Propositions
a)- Concernant les infrastructures de transport
b)- Concernant le marché
CONCLUSION
Annexes
Liste des tableaux
Liste des figures
Bibliographie
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