La surexploitation des ressources halieutiques est un problème de plus en plus à l’ordre du jour à Madagascar comme ailleurs. De plus, dans le domaine de l’aquaculture en général et de la crevetticulture en particulier, on assiste actuellement à une prolifération de diverses maladies qui entravent le développement des animaux. Ce double problème ainsi que l’augmentation régulière, au niveau mondial, de la demande en crevettes, rend le développement de l’aquaculture crevettière souhaitable dans une certaine mesure. A Madagascar, cette activité a toutefois démarré tardivement. Deux fermes seulement sont opérationnelles, l’une depuis 1993 (Aqualma) et l’autre depuis 1997 (Aquamen). Pourtant, la crevette est à présent l’un des produits d’exportation du pays : quarante et un million de dollars US en 1991, près de soixante millions de dollars US en 1995 voire le premier depuis 1996 et qualifié par certains «d’OR ROSE». Face à ces environnements très instables, l’Aqualma et l’écloserie de Nosy-be en particulier, pour survivre, doit améliorer perpétuellement son système d’élevage afin de rendre toujours efficace ce dernier quels que soient les problèmes à confronter.
Présentation générale de la société
L’AQUALMA « Aquaculture de la Mahajamba »est une Société anonyme au capital de 50.000.000.000 de Fmg dont le siège social est à Antananarivo, 12 Avenue de l’indépendance de la filiale du groupe SOCOTA, de la filière des Pêcheries de Nossi-Bé. Elle est le fruit d’un projet de ferme pilote à Nosy-be (1989 à 1991) cofinancé par le groupe SOCOTA, L’Etat Malagasy, le PNUD/FAO, MAG/86007. Cette société bénéficie d’un avantage de défiscalisation en tant que zone franche. Remarque : Avant le démarrage de l’écloserie de Nosy-be en novembre 1993, la ferme de Mahajamba s’approvisionne en post-larves par celle produite de la ferme pilote de Nosy-be.
Ses activités :
L’AQUALMA a comme vocation d’élevage de crevettes :
-Une écloserie à Nosy-be et une ferme d’élevage à Mahajamba ;
-Traitement de ses crevettes à l’usine de Besakoa ;
-Exportation de crevette crue congelée.
Le personnel de l’écloserie :
Le personnel qui assure la production de post-larves proprement dite est formé de 31 personnes. (Cf. annexe n°7 pour l’organigramme). On note en outre que l’écloserie utilise des journaliers surtout pendant la période de l’expédition et la période de vide sanitaire.
Description des installations de l’écloserie d’Andampy de Nosy-Be.
Elle a une capacité de produire 220.000.000 de post-larves par an. L’écloserie est formée de quatre unités de production et chaque unité est tenue par des cadres assistés par des techniciens et des ouvriers.
En plus, elle dispose trois secteurs annexes de services :
– l’administration ;
– la maintenance et ;
– la sécurité.
Tant au point de vue structure de production que personnelle, on peut dire que l’Aqualma est une société à forme industrielle. Cependant, cet éloignement qui existe entre l’écloserie et la ferme de Mahajamba peut entraîner une augmentation du coût de production de post-larves ; coût entraîné surtout par le coût de transport de ces post-larves. De plus, depuis quelque temps, l’écloserie de Nosy-Be rencontre quelques problèmes de production de post-larves d’où l’intérêt de cette analyse.
La problématique et la technique de production de post-larves dans l’écloserie de Nosy-be
Actuellement, l’un des facteurs qui limitent la production à grande échelle des crevettes Pénéïdes est la faible production de post-larves dans les écloseries. Ceci est dû, entre autres :
➤ aux difficultés d’approvisionnement en géniteurs mûrs ;
➤ à des techniques d’élevage utilisées inadéquates ;
➤ et aux exploitations explosive et abusive qui se sont traduites par des modifications profondes et des altérations de l’environnement et aux problèmes pathologiques.
Beaucoup d’espèces de crevettes ont été élevées et/ou capturées à Madagascar:
Penaeus indicus;
Metapenaeus monoceros;
Penaeus semisilcatus;
Penaeus monodon et;
Penaeus japonicus.
Cependant, trois espèces seulement ont été expérimentées dans la ferme pilote d’Andampy telles que : Penaeus monodon, Penaeus indicus et Penaeus semisilcatus. Les espèces retenues dans le contexte de l’écloserie de l’Aqualma de Nosy-be sont les Penaeus monodon et Penaeus indicus. Quant au Penaeus semisilcatus, elle présente une croissance limitée d’où son élimination. En effet, le choix de l’espèce à élever tient compte de certains critères en particulier :
➨ de par sa localisation dans les eaux malgaches ;
➨ son potentiel de ponte et de croissance ;
➨ la maîtrise des conditions biotechniques de son élevage ;
➨ bonne adaptation au milieu ;
➨ sa rentabilité au point de vue production et marché et ;
➨ les demandes des clients.
Morphologie
D’après BOSSER(1980), cité par RAVELONANOSY, 1997 ; la famille des Pénaeides est caractérisée par :
●Un corps qui est comprimé latéralement ;
●Un rostre bien développé ;
●Des faces latérales et des segments abdominaux qui sont lisses ;
●La troisième paire de pattes est ni plus longue ni plus forte que les deux précédentes et les deux dernières paires de pattes thoraciques sont terminées par des griffes ; et
●L’absence de chambre incubatrice.
Biologie
Une connaissance bien précise des différentes étapes du cycle biologique des espèces élevées est un préalable indispensable au développement d’une zootechnie adéquate.
Distribution
Répartition géographique
Elle se situe entre les latitudes 35° Nord et 35° sud et les longitudes 30° Est et 155° Est (MOTOH, 1981-1985), cité par Lee et Watckins, 1992. On rencontre cette espèce surtout sur les côtes d’Indes Orientales et des Philippines et plus rarement entre l’Afrique Orientale et le Japon (MAI, 1982) cité par RAVELONANOSY, 1997. Concernant Madagascar, les crevettes péneïdes en général et Penaeus monodon en particulier se trouvent surtout dans les côtes Nord-Ouest et Nord-Est de Madagascar entre Morondava et Sainte Marie. (Cf. figure n° 2).
Répartition bathymétrique
Le cycle vital de cette espèce commence par l’éclosion des œufs en pleine mer. Les larves se rapprochent de la côte et pénètrent dans les estuaires où la salinité très basse convient à leur développement. La crevette commence à quitter sa nourricière vers l’âge de 2 à 3 mois. Fuyant la dessalure qui règne aux alentours des embouchures, elle s’éloigne aussitôt ; soit vers le large, soit en longeant la côte.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CONTEXTE GENERALE DE L’ETUDE
1-1 Monographie de Nosy-Be
1-2 Présentation générale de la société
1-3 La problématique et la technique de production de post-larves dans l’écloserie de Nosy-Be
1-3-1 Systématique
1-3-2 Morphologie
1-3-3 Biologie
1-3-4 La technique de production des post-larves dans l’écloserie d’Andampy de Nosy-Be
1-3-5 Caractéristiques de l’écloserie d’Andampy de Nosy-Be
1-3-6 Les espèces étudiées dans cette analyse
1-3-7 L’eau de mer et le système d’aération
1-3-8 La nurserie
1-3-9 L’expédition
DEUXIEME PARTIE : METHODES ET ETUDES DES CRITERES BIOLOGIQUES ENREGISTES DANS L’ECLOSERIE DE NOSY-BE
2-1 Matériels et méthodes
2-2 Approche méthodologiques
2-2-1 Recherches bibliographiques
2-2-2 Techniques et caractéristiques de l’élevage larvaire dans l’écloserie de Nosy-Be
2.3 Méthode de collecte des données
2.3.1 Jour d’élevage
2.3.2 Le Ph
2.3.3 La température
2.3.4 La salinité
2.3.5 Le traitement du bac d’élevage
2.3.6 Les algues
2.3.7 Nombre moyen des larves par litre
2.3.8 Stade des larves
2.3.9 Activités des larves
2.3.10 Etats des larves
2.4 Méthodes et enchainements des analyses statistiques
2.4.1 Enchaînement des analyses
2.4.1.1Les objectifs
2.4.1.2 Planification de l’analyse
2.4.1.3 Observation et récolte
2.4.1.4 Dossier
2.4.1.5 Extraction
2.4.2 Présentation de la méthode d’analyse factorielle de correspondance multiple
2.4.2.1 Généralité sur l’AFCM
2.4.2.2 Interprétations
2.4.2.3 Fiabilité des résultats
TROISIEME PARTIE : ANALYSE DES RESULTATS, DISCUSSIONS ET PROPOSITIONS D’AMELIORATI0N
3.1 Résultats des paramètres physico-chimiques des bacs
3.1.1 La température
3.1.2 L e Ph
3.2 Résultats du tableau de BURT
3 .2.1Carreau STADE & ALGUE
3.2.2 Carreau STADE – NECROSE
3.2.3 Carreau STADE & Nombre moyen des larves par litre (XNL/L)
3.2.4 Carreau STADE & Nombre moyen des larves mortes par litre (NM/L)
3.2.5 Carreau STADE & Nombre moyen des larves faibles par litre (NF/L)
3.3 Analyse par l’interprétation des axes
3 .3.1 Répartition des variables suivant leur affinité pour chaque axe factorielle
3.4 Interprétation des axes
3.4.1 L’axe F1
3.4.2 L’axe F2
3.5 Interprétation des résultats de l’analyse factorielle de correspondance
3.6 DISCUSSION
3.7 PROPOSITION D’AMELIORATION
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES