Espèces et effectifs du cheptel malien

Le Mali, est un pays continental à vocation agro-sylvo-pastorale. Il est situé au cœur de l’Afrique de l’Ouest et couvre une superficie de 1 241 138 km² pour une population de 15 700 000 habitants (Banque mondiale, 2014). L’économie du pays est essentiellement basée sur le secteur primaire qui représente 45% dans la formation du produit intérieur brut. Dans ce secteur primaire, l’élevage occupe la 3ème place dans l’économie du Mali après l’or et le coton. Il constitue la principale source de subsistance pour plus de 30% de la population malienne et contribue pour 11% au PIB et 24% au PIB du secteur rural (Mali, 2014a). Avec un apport de près de 20% aux recettes d’exportation, l’élevage participe à environ 80% aux revenus des populations rurales (Mali, 2014b).

Le bétail malgré qu’il soit numériquement important (10 012 900 bovins, 13 735 500 ovins, 19 126 800 caprins, 978 900 camelins en 2013) avec une production laitière locale estimée à 636 308 673 litres, ne parvient pas à couvrir, les besoins en lait de la population malienne croissante, notamment en milieu urbain (Mali, 2014a). La consommation locale de lait bien qu’elle augmente significativement en zones urbaines est de l’ordre de 44 litres/habitant/an, un chiffre encore loin de la norme des 62 litres/habitant/an de la FAO (Mali, 2014a). Le développement de la chaîne de valeur lait est entravé par diverses contraintes internes dont, entre autres, la faible collecte de lait à grande échelle due au mode d’élevage presque quasiment pastoral (transhumant, extensif ou semi-extensif en périurbain), et l’inadaptation des politiques de soutien de l’Etat à la chaîne de valeur lait (Mali, 2012). Ainsi, le Mali a souvent recours aux importations pour satisfaire cette demande. En effet, chaque année le Mali dépense environ 50 Milliards de FCFA dans l’importation de lait et produits laitiers (Mali, 2015).

Pour pallier à ce problème, des projets et programmes pour moderniser et intensifier les productions animales ont été mises en place. C’est dans ce cadre que le projet d’amélioration de la productivité et de la valeur ajoutée du lait pour renforcer la sécurité alimentaire et réduire la pauvreté en Afrique de l’Ouest (IMPROMILK) a été mis en place dans quatre pays de l’Afrique de l’Ouest : le Bénin, le Mali, le Sénégal et le Togo. Ce projet IMPROMILK est coordonné par le programme bovin de l’Institut Economique Rurale (IER) de Sotuba et financé par l’USAID à travers l’initiative régionale du Conseil Ouest et Centre Africain (CORAF).

Espèces et effectifs du cheptel malien

Les principales espèces animales exploitées au Mali pour la production laitière sont les bovins, les ovins-caprins, et les camelins (Mali, 2012). Selon l’institut économique rurale (IER), cette production est assurée par les élevages traditionnels pour 98% et seulement 2% par les élevages périurbains. L’effectif du cheptel national 2013 a été estimé à 10 012 900 bovins, 13 735 500 ovins, 19 126 800 caprins et 978 900 camelins (Mali, 2014a). Le tableau I donne l’évolution de l’effectif du cheptel national de 2004 à 2013.

Importance économique

Le secteur de l’élevage est considéré au Mali comme un levier promoteur de croissance économique durable et une source importante de création d’emplois, de revenus et de devises (Mali, 2011). L’élevage est pratiqué par au moins 80% de la population, en particulier par la frange la plus pauvre et constitue la principale source de revenus pour plus de 30% de la population. Il est l’activité dominante pour les populations des régions de Tombouctou, Gao et Kidal (Mali, 2014a). La contribution de l’élevage au PIB du secteur primaire est passée de 36,9% en 2011 à 41% en 2012. L’élevage représente environ 26 % du PIB du secteur primaire et 10% du PIB national. Il est la troisième ressource d’exportation du Mali et constitue ainsi la principale source de subsistance pour plus de 30% de la population (Mali, 2013).

Systèmes d’élevage des ruminants au Mali

Au Mali, il existe très peu d’élevages laitiers intensifs. Toutefois on note une dynamique dans cette spéculation qui est amorcée avec l’appui des projets, des services techniques et l’implication des promoteurs privés. La production laitière est réalisée dans des systèmes d’exploitation dont l’organisation permet une certaine valorisation de l’ensemble des ressources de l’élevage et de l’agriculture tout en minimisant les risques. L’exploitation du cheptel est pratiquée selon trois (03) grands systèmes : périurbain, agropastoral et pastoral (BONFOH et al., 2006).

Système périurbain

Il comprend les sous-systèmes exploitant les opportunités de ressources urbaines et périurbaines pour la production. Autour des grandes villes du Mali (Bamako, Koulikoro, Sikasso…), il existerait trois (03) modes d’élevage périurbain : les parcs communaux, les concessions rurales et de plus en plus rarement de systèmes villageois (DEBRAH et al., 1995). Les parcs communaux situés dans la zone périphérique des villes, appartiennent à des habitants de la ville et disposent d’un effectif assez réduit. Les animaux des différents propriétaires sont regroupés et sont confiés à des bouviers salariés. L’une des contraintes majeures de cet élevage est l’absence d’espace pastorale et les animaux sont conduits sur des tas d’ordures ménagères. Ces animaux ont néanmoins un meilleur suivi zoo-sanitaire et reçoivent une complémentation alimentaire. Leur productivité est supérieure à celle des animaux du système pastoral traditionnel (BONFOH et al., 2006).

Les concessions rurales sont détenues par des exploitants (commerçants ou hauts cadres de l’Etat), disposant de moyens financiers pour mener des activités agro-pastorales. Cet élevage est composé des animaux de races améliorées avec une timide introduction des cultures fourragères. La productivité est supérieure aux autres systèmes d’élevage. La contrainte majeure est l’écoulement du lait local cru et la faible capacité de Malilait S.A. à absorber l’offre grandissante du lait local. En effet la société Malilait S.A. utilise plus le lait en poudre qui est plus compétitif (moins cher) que le lait local. Les coûts de production dans les concessions rurales sont difficiles à estimer au regard des investissements. Dans la perspective de l’intensification de la production laitière ce type d’élevage peut jouer un grand rôle (BONFOH et al., 2006). Quant aux unités de production villageoises, elles sont localisées sur les terroirs agropastoraux des villages. Elles sont caractérisées par un système d’élevage extensif traditionnel basé essentiellement sur l’exploitation des races locales (N’Dama et son produit de croisement avec le Zébu Peul, le Méré) sur des pâturages naturels. Dans ce système, les niveaux de prélèvement laitier, de vente et de complémentation alimentaire sont faibles (BONFOH et al., 2006).

Système agro-pastoral (élevage sédentaire traditionnel) 

Le système agropastoral concerne 23% du territoire malien et mobilise 55% des animaux. Il est rencontré au centre et au sud du pays avec près de 43% du cheptel laitier national. Le nombre de sédentaires a considérablement augmenté au cours de ces dernières décennies du fait des cycles de sécheresse. Les mouvements saisonniers sont principalement motivés par des considérations d’ordre agricole. Le niveau de production est relativement faible et le lait produit est vendu dans les villages sur les lieux de collecte (marchés hebdomadaires) ou aux mini-laiteries. Les échanges fréquents (troc) sont enregistrés entre le lait et les produits laitiers (lait caillé, beurre) et les céréales. Ce système contribue à hauteur de 18% dans le revenu des agropasteurs (Mali, 2003). Ainsi, dans ce système, l’agriculture a toujours été privilégiée car elle contribue au financement de l’élevage. En effet, l’amélioration de la production laitière est fonction du degré d’intégration de l’agriculture et de l’élevage. L’articulation des deux activités offre de bonnes perspectives pour le développement de la production laitière et de la lutte contre la pauvreté en milieu rural et singulièrement chez les femmes. Celles-ci se trouvent à l’interface de la production laitière, de la transformation et de la commercialisation du lait (BONFOH et al., 2006).

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I. GENERALITES SUR L’ELEVAGE DES RUMINANTS AU MALI
1.1. Espèces et effectifs du cheptel malien
1.2. Importance économique
1.3. Systèmes d’élevage des ruminants au Mali
1.3.1. Système périurbain
1.3.2. Système agro-pastoral (élevage sédentaire traditionnel)
1.3.3. Système pastoral (nomade – transhumant)
1.4. Contraintes liées au développement de l’élevage des ruminants
1.4.1. Réduction de l’espace pastoral dévolu à l’activité d’élevage
1.4.2. Faible niveau d’alimentation des laitières
1.4.3. Faible potentiel génétique des races locales
1.4.4. Contraintes sanitaires
CHAPITRE II : PRODUCTION, COMMERCIALISATION ET CONSOMMATION DU LAIT AU MALI
2.1. Caractéristiques de la production du lait au Mali
2.1.1. Production laitière nationale
2.1.2. Collecte et transformation du lait produit au Mali
2.1.2.1. Transformation traditionnelle
2.1.2.2. Transformation artisanale
2.1.2.3. Transformation semi-industrielle en mini-laiteries
2.1.2.4. Transformation industrielle
2.1.3. Importations du lait et produits laitiers au Mali
2.1.3.1. Evolution quantitative des importations de produits laitiers
2.1.3.2. Composition des importations de produits laitiers
2.1.3.3. Origine des importations de lait et produits laitiers
2.2. Commercialisation du lait et produits laitiers au Mali
2.2.1. Circuits de commercialisation du lait et produits laitiers au Mali
2.2.2. Commercialisation du lait et produits laitiers importés
2.2.3. Prix du lait et produits laitiers importés au Mali
2.3. Consommation du lait et produits laitiers au Mali
2.3.1. Importances nutritionnelle, socio-culturelle et économique du lait
2.3.2. Consommation de lait et produits laitiers
2.3.3. Déterminants de la consommation du lait
2.3.3.1. Revenu et le pouvoir d’achat
2.3.3.2. Prix des produits laitiers
2.3.3.3. Variations saisonnières de la consommation
2.3.3.4. Habitudes alimentaires
2.4. Contraintes liées au développement de la filière lait au Mali
2.4.1. Contraintes liées au développement de la production
2.4.2. Contraintes liées à la collecte et à la transformation du lait
2.4.3. Contraintes liées à la commercialisation du lait et produits laitiers
CHAPITRE III : CONCEPTS DE CHAÎNE DE VALEUR
3.1. Historique de la chaîne de valeur
3.2. Concept de chaîne de valeur
3.3. Approche chaîne de valeur : des concepts liés
3.3.1. Approche filière
3.3.2. Evaluation de performance (benchmarking)
3.3.3. Climat d’affaires
3.3.4. Relation d’affaires
3.3.5. Certification
3.3.6. Compétitivité
3.3.7. Efficacité/efficience
3.3.8. Institutions et politiques publiques
3.3.9. Marchés/Relations commerciales
3.3.10. Durabilité/Mise à niveau de chaine de valeur ajoutée
3.3.11. Développer une vision de chaine de valeur ajoutée
3.3.12. Stratégie de chaine de valeur ajoutée
3.4. Analyse de la chaine de valeur : étapes et méthodes
3.4.1. Sélection de la chaîne de valeur
3.4.2. Cartographie de la chaîne de valeur
3.4.3. Mesure de la chaîne de valeur
3.4.4. Identification des contraintes et opportunités
3.4.5. Analyse de la gouvernance de la chaîne de valeur
3.4.6. Conception des stratégies d’intervention, mise en œuvre et suivi-évaluation
CONCLUSION

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