Espace budgétaire et réduction de la pauvreté

Dans tous les pays du monde, l’éradication de la pauvreté est un des défis majeurs. Ces défis sont inscrits dans les stratégies de lutte contre la pauvreté tant nationales, comme le DSRP ou le PND, qu’internationales comme les OMD suivi par les ODD. Mais les pays pauvres ne peuvent pas souvent les réaliser par leurs propres moyens et ont fait appel à des aides étrangères. Il existe même des pays qui dépendent exclusivement aux aides estrangères pour pouvoir songer au développement (comme Madagascar). Toutefois ces aides sont insuffisantes pour financer totalement le développement d’un pays. C’est pourquoi on pense à une mobilisation des ressources intérieures comme l’impôt afin de financer la réduction de la pauvreté de façon endogène. La question autour de la mobilisation des ressources intérieures et de l’élargissement de l’espace budgétaire constitue le thème de ce mémoire. Plus précisément, le thème du présent rapport s’oriente dans l’espace budgétaire et la réduction de la pauvreté pour le cas de Madagascar. Mais de quelle manière l’exploitation de l’espace budgétaire pourrait-elle être un instrument de réduction de la pauvreté ? Cette question constitue la problématique de cette étude.

CONCEPT ET ETAT DE L’ART

La pauvreté

De toute évidence, le concept de pauvreté nécessite d’être au préalable explicité étant donné qu’il constitue la base même du travail. Notons dans ce cadre que même les institutions internationales tendent à l’interpréter d’une manière relativement subjective en considérant uniquement des indicateurs monétaires ou non monétaires. En conséquence, les définitions et les mesures développées ci après viseraient plus particulièrement à en donner une vision plus ou moins objective.

Définitions de la pauvreté

La définition de la pauvreté est difficile à bien préciser. La pauvreté n’est pas une condition universelle. Sa définition s’attache aux différentes caractéristiques qui la composent. Deux institutions internationales tentent de donner une définition de la pauvreté pour mieux comprendre le phénomène. La Banque Mondiale et le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) restent les deux institutions phares dans la lutte contre la pauvreté. Les deux organisations s’accordent sur les causes de la pauvreté mais ont cependant des divergences quant à la définition de celle-ci et de son quantification. Pour ces deux institutions, la pauvreté résulte « d’un manque d’(accès aux) actifs, d’une croissance économique insuffisante ou inappropriée, et d’une mauvaise gouvernance.» .

Le PNUD définit spécifiquement trois notions :
◈ La pauvreté extrême ou pauvreté absolue : une personne vit en condition d’extrême pauvreté si elle ne dispose pas des revenus nécessaires pour satisfaire ses besoins alimentaires essentiels définis sur la base de besoins caloriques minimaux (1800 calories par jour et par personne (OMS))
◈ La pauvreté générale ou pauvreté relative : une personne vit en condition de pauvreté générale si elle ne dispose pas des revenus suffisants pour satisfaire ses besoins essentiels non alimentaires : habillement, énergie, logement, ainsi que des biens alimentaires.
◈ La pauvreté humaine : est considérée comme l’absence des capacités humaines de base : analphabétisme, malnutrition, longévité réduite, mauvaise santé maternelle, maladie pouvant être évitée.

Le PNUD ne définit pas officiellement la pauvreté monétaire, mais l’évoque. C’est la pauvreté humaine qui est mise au cœur de l’analyse et celle-ci est liée à la notion de développement humain inspiré des travaux d’Amartya Sen (Prix Nobel d’Economie – 1998) : le développement humain représente l’élargissement des possibilités et des choix offerts aux individus.

La Banque Mondiale se concentre surtout sur l’approche monétaire de la pauvreté. Son raisonnement consiste à identifier deux sortes de pauvreté : la pauvreté absolue et la pauvreté relative qui ont été précédemment définies. Cette institution reconnait les différentes facettes de la pauvreté : sa dimension multiple n’est ainsi pas négligée. Elle explique que l’étude des domaines comme la santé, l’éducation, la vulnérabilité, le manque de pouvoir et le manque de parole sont particulièrement nécessaires pour appréhender la pauvreté dans toute sa complexité. L’approche monétaire de la Banque Mondiale consiste à « se baser sur un critère de revenu ou de consommation, puis combiner différents domaines qui se renforcent ou s’aggravent pour diminuer ou bien pour accroître le niveau d’indigence des populations pauvres. » .

La pauvreté dans la pensée économique 

De nombreuses définitions sont certes attribuées à la notion de pauvreté mais, dans le cadre de ce travail, celles données par rapport aux écoles de pensée s’avèrent plus appropriées .

L’école wellfarist 

Cette école de pensée associe le concept de pauvreté à celui de bien-être économique, les wellfarists considérent ce dernier sous deux angles : soit d’une manière directe comme un concept d’utilité commune en économie, soit d’une manière indirecte comme un concept d’utilité générée par la consommation totale. L’utilité y est définie comme un état mental, tel le bonheur, le plaisir ou la satisfaction du désir d’un individu procuré par la consommation d’un bien ou d’un service. Le terme niveau de vie fait généralement référence au terme de bien-être économique. En fait, d’après cette école, la pauvreté existe dans une société donnée tant qu’un certain nombre de personnes n’atteignent pas le niveau minimum de bien-être économique fixé par la norme établie au sein de ladite société. En d’autres termes, la société fixe un minimum vital, et sont considérés comme pauvres ceux de ses membres qui n’atteignent pas ce seuil minimal. Néanmoins, dans la réalité pratique, il se trouve que le bienêtre ne peut être mesurable du fait que chaque individu en a sa propre conception. Notons dans ce cadre que la mesure du bien-être répond au principe selon lequel seuls les individus connaissent leurs propres intérêts, quoiqu’il existe par ailleurs le principe selon lequel l’Etat n’intervient pas dans l’économie. Malgré tout, il faut reconnaître que ces deux principes impliquent l’encouragement des politiques axées sur l’augmentation de la productivité, de l’emploi, et donc du revenu, et visent ainsi à alléger la pauvreté. C’est-à-dire que l’approche wellfarist est associée à l’approche dite « revenu de la pauvreté ». Actuellement, la Banque Mondiale se démarque comme un des organismes de développement leaders qui promeuvent le concept de wellfare de la pauvreté.

L’Ecole des besoins de base

Ce type d’école considère que le manque qui caractérise la vie des pauvres est essentiellement représenté par les biens de base indispensables à tout être humain. Ces biens sont dits « de base » dans la mesure où ils sont préalablement requis pour l’atteinte d’une certaine qualité de vie. Ainsi, à la différence de l’approche qui se réfère à l’utilité, cette approche met l’accent sur les besoins individuels quant aux commodités de base, ces dernières incluant notamment la nourriture, l’eau potable, les aménagements sanitaires, le logement, les services de santé et d’éducation de base, voire le service de transport public. La définition suivante rejoint l’idée soutenue par une telle approche dont l’un des principaux problèmes est en fait la détermination des besoins de base : « la pauvreté est l’incapacité subie par une famille de remplir ses besoins de base pour survivre (nourriture, eau, assainissement, santé, vêtements), sécurité (revenu, abri, paix et sécurité) et empowerment (éducation de base, soins, participation à la vie politique) ». Il est à noter que cette approche sert de référence de base pour l’approche « Cost Basic Needs (CBN) » dans les méthodes de mesure de la pauvreté.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : CONCEPT ET ETAT DE L’ART
Chapitre 1 : La pauvreté
Chapitre 2 : Le concept d’espace budgétaire
Chapitre 3 : Revue de littérature sur la mobilisation des ressources fiscales
PARTIE II : ANALYSE DE L’ESPACE BUDGETAIRE POUR LE CAS DE MADAGASCAR
Chapitre 1 : Situation de la pauvreté à Madagascar
Chapitre 2 : Diagnostic macro-fiscal de Madagascar
Chapitre 3 : Recommandations
CONCLUSION

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