Erosion et ensablement dans les vallees seches de ndiassane et de ndia gamou

Depuis la colonisation, l’économie du Sénégal est basée sur la commercialisation de l’arachide. D’après les données cartographiques du CSE, l’espace dédié uniquement à la culture de cette variété couvre une superficie 51 315 Km2 . Tous les agriculteurs du bassin arachidier s’attèlent à son exploitation avec des superficies de plus en plus grande en raison des nouvelles techniques agricoles comme la culture attelée et l’utilisation de l’engrais. L’approvisionnement du monde rural en facteurs de production (semences, engrais chimiques et matériels agricoles) était assuré par l’Etat et basé sur une politique de subvention ou de cession à crédit et de remboursement en nature sur les récoltes (ISRA, 2008). Les semences d’arachide étaient distribuées à crédit aux chefs de famille sur la base de la main d’œuvre familiale. Ainsi, afin d’accroitre la production pour honorer la dette due, les agriculteurs étendaient les surfaces d’exploitation aux dépens des maigres forêts.

Par ailleurs, la suppression de l’ONCAD en 1981 (Lombard, 1990), organisme qui s’acquittait de la campagne arachidière, marque le désengagement de l’Etat et la libéralisation de la filière. La perturbation qui en résulte perdure jusqu’à présent. En effet, les sols du BA surtout ceux de la partie NO-O sont très pauvres en matière organique et en bases échangeables et ont besoin de 150kg/ha d’engrais à dominance phosphatée (Fauck, 1965) pour donner de bons rendements. De plus, la monoculture et l’étroitesse du marché national posent un très grand problème à savoir la valeur marchande du produit. Cette concurrence entre les producteurs n’est nullement favorable à ceux des CR de Chérif Lô et de Pire goureye car les légumineuses qu’ils exploitent sont destinées en grande partie pour l’industrie. La taille de la gousse et le poids du produit offrent aux agriculteurs des revenus très modestes par rapport à ceux du Saloum (Centre du pays). Si certains cultivateurs arrivent à avoir une production stable afin de pouvoir acheter des fertilisants d’autres qui n’ont pas assez de moyens retournent vers les anciennes pratiques culturales à savoir la jachère et la rotation culturale. Cependant, avec l’accroissement de la population humaine et celle animale ces pratiques sont à peine possibles et viables.

A cette précarité des agriculteurs du BA, il y’a aussi la fragilité de l’environnement dont le maillon le plus important est gravement atteint à savoir le végétal. Non seulement ce dernier permet une fixation du substrat sableux mais aussi il assure le maintien de la vie sous et sur terre. Toutefois, étant le seul rempart naturel contre les agents de l’érosion, la réduction de la végétation laisse des sols sans protection, épuisés et qui tendent vers l’acidification. A cela s’ajoute une forte baisse de la pluviométrie dans le BA depuis la fin des années 1960, l’abaissement des nappes aquifères à faibles profondeurs et la disparition de l’écoulement dans les vallées de Ndiassane et de Ndia gamou. L’absence d’écoulement dans celles-ci a rendu possible l’utilisation des terres de bas-fond, axes de convergence préférentielle des eaux de surface, des écoulements hypodermiques et des nappes phréatiques (RAUNET, 1985), aux sols chimiquement fertiles, présentent désormais aux yeux des paysans un intérêt agroéconomique grandissant (Albergel et al. 1993).

Dans les CR de Pire goureye et de Chérif Lô, les vallées sèches de Ndia gamou et Ndiassane constituent des aubaines pour les paysans. Milieux préférentiels du maraichage, de la culture saisonnière, de l’arboriculture et de la sylviculture sont dans un état de dégradation très avancée. Hormis le manguier, toutes les espèces végétales de types guinéens ont presque disparues en raison de la forte prédation. En effet, avant les années 1970, le végétal occupait les pentes et les parties supérieures de ces vallées car le drainage du thalweg empêchait toute fixation de la plante, d’après le chef de village de l’hameau de Ndia près de Ndiassane (2013). Il ajoute même que l’érosion et l’ensablement des vallées sont dus à la disparition des arbres et des arbustes. Très prisées, auparavant pour la culture du riz et l’arboriculture du cocotier ces vallées sont entrain de disparaitre par l’apport de sédiments. L’érosion et l’ensablement sont très actifs dans ces vallées sèches où les paysans tentent de faire face à ce problème.

Problématique 

Contexte 

La sécheresse sans précédent qu’a connue le Sahel à la fin des années 1960 a bouleversé l’équilibre fragile des écosystèmes avec comme principale conséquence, la transformation des paysages. A l’insuffisance des précipitations il y’a aussi le caractère erratique de l’installation de l’hivernage. Parmi les problèmes que cela engendre nous pouvons citer : la réduction du taux de couverture végétale et la diversité des espèces, l’érosion des sols, le raccourcissement de la saison des pluies, le déplacement des isohyètes et l’assèchement des cours d’eau, des lacs et mares…

Ces changements du milieu naturel qui accompagnent la péjoration climatique posent d’énormes difficultés aux paysans. Dans la mesure que les ressources naturelles comme les sols qui assurent le maintien de la sécurité alimentaire et garantissent des revenus aux agriculteurs soient menacées, on peut se demander si leurs évolutions négatives ne tendentelles pas vers une situation irréversible ? Au Sénégal, la culture de l’arachide qui était très rentable jusqu’à l’avènement de la sécheresse et le désengagement de l’Etat était pratiquée dans le centre et l’Ouest du pays. Cette spéculation non seulement a défavorisé les cultures vivrières mais aussi a permis une croissance démographique rapide due à l’apport de l’accroissement naturel et de l’immigration. L’augmentation de la population n’a-t-elle pas un impact défavorable sur l’environnement ? Le travail de la terre qui était manuel nécessitait une main d’œuvre abondante pour une meilleure rentabilité. Par ailleurs, le passage à la culture attelée dans les années 1960/1970 (worldbank.org/afr/ruralstruc, 2007), la loi foncière de 1964, et la perspective d’un espace agricole plus productif ont enclenché et accéléré dans le bassin arachidier une dynamique de segmentation des exploitations agricoles. N’est-il pas nécessaire d’examiner l’impact de l’emploi du semoir et de la houe attelés ? Ou bien n’est-il pas plus adéquat de trouver à ce surplus démographique un autre moyen de subvenir à ces besoins ?

PRESENTATION DU MILIEU

Partie intégrante du bassin arachidier et de la région de Thiès, le département de Tivaouane est constitué de quatre arrondissements à savoir ; Mérina Dakhar, Méouane, Niakhène et celui de Pambal. Ce dernier regroupe la commune rurale de Pire Gourèye et celle de Cherif Lô où se trouvent les vallées sèches de Ndiassane et de Ndia gamou. Si la commune rurale de Cherif Lô se situe entre 14°51’45.21’’ et 14°57’55.40’’ de latitude Nord et de 16°42’15.89’’ et 16°53’47.22 de longitude Ouest celle de Pire goureye se situe entre 14°53’32.50’’ et 15°4’57.32’’ de latitude Nord et de 16°39’35.65’’ et 16°48’57.72 de longitude Ouest. Le début de la vallée de Ndia gamou se place sur 16°48’3.73″ de longitude Ouest et 14°58’40.67″de latitude Nord quant à celui de Ndiassane recoupe avec 14°54’31.63″N et 16°49’46.81″O. Ces deux communes rurales qui abritent aujourd’hui la ville de Tivaouane sont limitées:
-Au Nord par les communes rurales de Taïba Ndiaye, Méouane et de Koul ;
-A l’Est par celles de Koul et de Touba Toul ;
-Au Sud par celles de Fandène et Thiénaba ;
-A l’Ouest par la commune rurale de Mont Rolland, de Notto Gouye Diama et celle de Taïba Ndiaye;

Cadre physique

Géologie et Géomorphologie

Sur la base d’une cartographie altimétrique de l’arrondissement de Pambal fait par Ankh Consulting (2013) pour le compte de la Sénélec dans son étude d’impact du central de Tobène sise à Taïba Ndiaye nous avons réalisé avec Arcgis Gis et Photoshop l’altimétrie de la CR de Chérif Lô et de Pire Goureye afin d’avoir une bonne appréciation du relief. Les images  satellites dont nous disposons confirment aussi cette altimétrie.

Géologie

Surface meuble de l’écorce terrestre résultant de la transformation des roches en contact avec l’atmosphère, le sol est partie intégrante de la lithosphère et sa connaissance nécessite des notions sur la géologie du milieu. Situé dans le bassin arachidier sénégalais dont l’histoire géologique correspond avec celle du bassin sédimentaire sénégalo-mauritanien, les vallées sèches ont un passé géologique qui coïncide à celui du bassin sédimentaire. La connaissance de cette histoire géologique est facilité par les nombreux travaux réalisés par les chercheurs de l’IRD comme R. Maignien (1965), de l’IFAN comme Brigaud F. (1960), des professeurs de l’UCAD à l’image de Sall M.M. et Michel P. aussi par les études des étudiants sénégalais comme M. Fall (1986). A l’échelle du département de Tivaouane, l’altitude moyenne est de 50m et seule la partie Sudest, la CR de Mont Rolland, a un niveau topographique au-delà de 100m. Le faible contraste topographique du bassin sédimentaire s’explique par la simplicité de son canevas structural et de son évolution morpho-climatique. Même si certaines de ces formations n’affectent et ne participent pas à la formation des sols de ces vallées nous avons jugé intéressant de les rappeler. De plus, les projets agricoles du PAPASTI exploitent à travers ses forages, les nappes de l’Eocène de même que ceux de la SDE comme à Ndindi Bâle.

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Table des matières

Introduction générale
Synthèse des travaux antérieurs
Problématique
Démarche méthodologie
Première partie : Présentation du milieu
Chapitre I : Cadre physique
Chapitre II : Cadre humain
Chapitre III : Les activités socioéconomiques
Deuxième partie : Erosion et ensablement dans les vallées sèches de Ndiassane et de Ndia gamou
Chapitre I : Les facteurs de l’érosion et de l’ensablement
Chapitre II : Manifestation de l’érosion et de l’ensablement
Troisième partie : Stratégies de lutte et perspectives économiques
Chapitre I : Stratégie de lutte contre l’érosion et l’ensablement dans les vallées sèches de Ndiassane et Ndia gamou
Chapitre II : Quelques éléments de recommandation sur la conservation de la fertilité des sols et les potentialités agricoles et économiques
Conclusion générale
Bibliographie
Table des illustrations
Tables des matières
Annexes

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