Erosion des sols,territoire et agriculture,ou quand un phénomène naturel questionne les modèles

DEFINITION ET CONTEXTUALISATION DU PHENOMENE

QU’APPELLE-T-ON EROSION?

D’un point de vue pédologique le sol peut être définit comme la couche supérieure de croûte terrestre. Il est composé de particules minérales, de matière organique (MO), d’eau, d’air et d’organismes y trouvant le gîte et le couvert. Contrairement à ce qu’il paraît il est loin d’être un support inerte, mais doit êtreconsidéré à part entière comme un milieu vivant (GEDA, 2010). La Commission des Communautés Européennes précise même que pour 1,5 tonne de biomasse vivant sur le sol (bétail et herbe), il y en a environ 25 tonnes qui vivent dans les 30 premiers centimètres du sol ! Soit, selon la FAO, /4de la biodiversité mondiale vivrait dans le sol.
L’érosion des sols a permis la formation des sols et des paysages tels que nous les connaissons aujourd’hui. C’est donc un phénomène naturel qui a toujours existé. Elle devient problématique lorsque la perte de terre (et toute la richesse qu’elle contient) « est plus rapide que l’altération de la roche mère, n’assurant alors plus le renouvellement de la « ressource sol » » (BERTIN, 2015).
L’érosion est un phénomène qui se déroule en trois étapes : les particules de sols sont détachéeset transportéessous l’effet de la pluie (ou du vent) lorsque le sol n’est plus en mesure d’infiltrer l’eau. Elles vont alors s’accumuleret se sédimenteren fin de parcours.
Généralement, trois facteurs aggravants y sont associés :
o des sols déjà fragilisés
o des sols gorgés d’eau, en hiver et en automne notamment,
o des pluies trop importantes par rapport aux capacités d’absorption du sol (orages).
Cependant les capacités d’infiltration et de stockage de l’eau pour une parcelle ne sont pas « immuables et évoluent sous la dépendance du climat et des pratiques culturales » (MARTIN, 1977).
Il existe différentes formes d’érosion. En effet les berges des cours d’eau s‘érodent par la force et la régularité du ruissellement, les régions de hautes montagnes par les intempéries. L’érosion des sols peut être éolienne car due aux rafales de vent qui emportent avec elles la terre fines laissée nue en surface. Elle peut également être hydrique car causée par les précipitations, c’est la forme la plus connue et celle qui nous intéresse dans le cadre de cette étude. Elle se situe en effet au croisement d’enjeux divers et variés, impliquant des acteurs aux réalités et préoccupations parfois similaires parfois opposées : agriculteurs, élus communaux, gestionnaire de la qualité de l’eau (potable ou non), habitants,…

L’EROSION HYDRIQUE

On peut définir l’érosion par le détachement et le transport de particules terreuses plus ou moins fines à la surface du sol sous l’effet de la pluie et lorsque le sol n’est plus capable d’infiltrer l’eau. L’intensité cinétique des gouttes qui atteignent le sol et la résistance qu’il peut y opposer grâce à son degré de stabilité vont définir la quantité de particules solides qui vont être détachées et donc déplacées (LE BISSONNAIS, 1995 in LUDWIG, 2000). D’une manière générale cinq facteurs sont à prendre en compte lorsque l’on parle d’érosion des sols (SUDRES, 2014) :
o l’occupation du sol, le couvert végétal présent sur la surface,
o la pluie : l’intensité, le volume total,sa répartition au cours de l’année,
o la topographie : la longueur et l’inclinaison de la pente, les zones de ruissellement,
o la texture du sol : sa composition, le taux de matière organique, sa stabilité,
o les pratiques culturales lorsqu’il s’agit de parcelles agricoles

EROSION ET AGRICULTURE,UN LIEN TENU

La pluie, en impactant le sol, charriera d’autant plus de particules de terre si elle ne rencontre aucun obstacle. Les parcelles agricoles laissées nues tout une partie de l’année et aux prises des intempéries représentent un risque érosif très important. Moins les parcelles seront donc laissées nues moins l’eau à de chances de ruisseler. Lorsque le sol est couvert par du végétal (vivant ou du mulsh ) les gouttes de pluie vont rencontrer d’abord le végétal, leur impact sur le sol sera alors beaucoup moins important et s’infiltrera plus facilement. En plus de protéger le sol des rayons du soleil qui le brûlent et du vent qui le sèche, le couvert permet également de garder l’eau. Dans le cas d’un couvert vivant, les racines des plantes choisies et combinées pour une prospection maximale permettent d’aérer le sol et de faciliter l’infiltration. Plus le couvert jouera son rôle, plus la réserve utile en eau sera importante, puisque l’eau de pluie s’infiltrera rapidement dans le sol et, les racines, jouant leur rôle à différentes profondeurs, permettront à l’eau d’être stockée plus profondément : plus d’eau dans le sol c’est moins d’eau qui ruissèle.
Plus les parcelles agricoles sont grandes et sansobstacle (haie, talus, etc), plus elles vont favoriser la prise de vitesse de l’eau de ruissellement et donc le détachement des particules de terre. Moins il y aura d’obstacles pour retenir la boue ainsi formée, plus la coulée grossira, charriant toujours plus de particules.
Durant ces phénomènes d’érosion la terre qui part correspond à la terre des premiers centimètres et donc à « la bonne terre », la terre arable, la plus riche en matière organique (et donc en carbone), en organismes vivants, résidus végétaux et animaux en décomposition. C’est-à-dire celle qui permet les meilleurs échanges entre la plante et le sol et donc favorise l’implantation et la bonne maturation des cultures.
Pour qu’un sol résiste à l’érosion il faut qu’il soit en bonne santé. Un sol stable est un sol dont les différentes strates échangent de manière efficiente les minéraux et où, les microorganismes jouent leur rôle les uns par rapport aux autres.
En Europe, malgré le peu de données disponibles,le Bureau européen des sols s’inquiète de la diminution de matière organique dans le sol : « presque 75 % de la superficie totale analysée en Europe méridionale a une teneur en matière organique du sol faible (3,4 %) ou très faible (1,7 %) ». Sachant qu’en dessousde 1,7 % de matière organique les agronomes considèrent le sol en « prédésertification » (FOX, 2008).
Dans les régions plus au nord le phénomène est le même : dans la Beauce, en Angleterre et au Pays de Galle, le pourcentage de sol ayant moins de 3,6 % de matière organique augmente. Le changement des pratiques agricoles depuis 1980 expliquerait en grande partie cette évolution. En effet la mécanisation a demandé un réaménagement des parcelles agricoles (remembrement des cours d’eau, grandes parcelles d’un seul tenant,…) mais elle a également permis un travail du sol toujours plus profond.
L’importance de préserver cette ressource est reconnue au niveau international et de plus en plus de réglementations agissent au niveaulocal, et ce depuis les années 1990. Le Sommet de Rio en 1992 et la Convention des Nations Unies deux ans plus tard vont poser les bases du concept de Développement Durable et vont faire de la désertification une problématique majeure au tournant du siècle. La Commission Européenne, en 2011 a remis en cause cet objectif de Développement Durable, qui serait inatteignable au vu de l’érosion des sols et de la baisse de leur fertilité.
C’est pourquoi en 2002, le 6 ème programme d’action communautaire s’empare de ce sujet avec comme objectif de protéger les sols en luttant contre l’érosion et la pollution. Dés 2006 la Commission Européenne planche sur une Directive Cadre sur la Protection des Sols pour « préserver, protéger et restaurer les sols ». L’opposition de l’Allemagne, de l’Autriche, du Royaume-Uni et de la France auraraison du projet et il sera définitivement abandonné en 2014. En 2007, néanmoins le parlement européen demande à la Commission Européenne la réalisation d’un projet d’évaluation de la ressource sol en Europe et du lien avec les pratiques agricoles : la SOCO Project (« Sustainable Agriculture and Soil Conservation »). En sont ressortis trois grands objectifs pour le transfert de connaissances et l’innovation:
o Améliorer la compréhension des techniques de conservation des sols en agriculture et leurs liens avec d’autres objectifs de protection de l’environnement.
o Analyser la manière dont les agriculteurs peuvent être encouragés à travers les mesures politiques pour adopter les techniques de conservation des sols.
o Rendre ces informations disponibles pour les parties prenantes et les décideurs politiques concernés dans un contexte européen.

AU NIVEAU NATIONAL:UNE PRISE DE CONSCIENCE DE PLUS EN PLUS IMPORTANTE

En France, avec le climat tempéré l’érosion naturelle reste faible, elle est donc principalement due aux pratiques agricoles. 12 % du territoire en France métropolitaine serait ainsi concerné (GIS Sol) et, si elle touche tous les reliefs, tant coteaux que plaines ou plateaux, certaines régions y sont plus sensibles que d’autres (AUZET et al., 1992). Peu de cartographie de la sensibilité des sols à l’érosion en France ont été réalisées à l’échelle nationale mise à part celle réalisée par le GIS Sol-INRA-SoeS en 2011. Ils ont utilisé la méthode MESALES pour réaliserune cartographie de l’aléa érosion (Erreur ! Source du renvoi introuvable.). Dans cette étude les chercheurs différencient les différents types d’érosion présents en France : l’érosion en région de grandes cultures, l’érosion des vignobles et vergers, l’érosion de montagne et l’érosion méditerranéenne (MONTIE et al., 1998).

MALGRE DES STRUCTURES MULTIPLES,DES ACTIONS PROPOSEES ET DES OUTILS MIS A DISPOSITION,UNE FAIBLE DYNAMIQUE PERSISTE

Au vu des enjeux présentés précédemment, différentes actions ont été réalisées sur le territoire du Cérou et de la Vère. Un contrat de rivière, programme d’action pluriannuel et multipartenarial a été élaboré sur ces bassins-versant. Il comprend plusieurs volets pour permettre des actions à la fois sur la qualité, la quantité, la préservation du milieu, l’animation et la communication. Il permet à ces projets de s’inscrire dans un contexte global et cohérent à l’échelle des bassins-versants.
Un des volets du contrat de rivière est justement axé sur l’agriculture et la lutte contre l’érosion fait partie des thèmes travaillés récemment, en particulier dans le cadre du Programme d’action territorial (PAT) Fontbonne-Roucarié où la surface agricole utile représente 74% de la surface totale. Ce programme d’action agricole de 5 ans se concentre sur deux captages « Grenelle », ressource stratégique pour la production d’eau potable, où les enjeux sont la diminution de lafertilisation, des produits phytosanitaires et de l’érosion. Dans ce cadre différentes actions sont mises en place depuis plusieurs années par les agriculteurs et les différents partenaires :
o Programme de plantation de haie : 8 km ont été plantés en 5 ans.
o Programme de mis en défens des berges.
o Formation ACS
o Journée technique
o Campagnes d’analyses de sol
Néanmoins, les actions si différentes et variéessoient-elles ne permettent de faire évoluer les pratiques agricoles que très laborieusement : les nitrates sont en baisses dans les cours d’eau, de même pour les pesticides (bien que de nouvelles molécules soient recherchées et font état d’une pollution toujours bien présente). Il est compliqué de mobiliser les agriculteurs sur ces thématiques. Les propositions d’aménagement sont mieux reçues et plus faciles à mettre en place tandis qu’il est très difficile de modifier les pratiques agricoles.
Ces difficultés peuvent être en partie expliquées par la grande diversité des acteurs présents sur le secteur, le nombre d’actions menées, parfois concurrentes selon les structures à l’origine. Cette situation persiste malgré l’instauration du PAT qui a pour objectif de donner une cohésion aux actions menées et de répartir le(s) rôle(s) des structures sur un territoire.

UNE MISSION DE DIAGNOSTIC MULTI-ACTEURS

Ce stage s’inscrit dans cette dynamique, ildoit permettre de comprendre comment les habitants et/ou professionnels sur le territoire conçoivent l’érosion, ses causes, ses impacts et les solutions envisagées. Un travail important d’entretiens qualitatifs est donc demandé dans le but d’accéder à des résultats jusque là moins entendus et comprendre pourquoi parler d’érosion n’est pas si facile sur ce territoire. Comprendre ce qui fait prendre conscience du phénomène. Par là même, ces échanges vont permettre de rencontrer des personnes potentiellement relais et moteur sur leur territoire qui puissent permettre la diffusion des actions et sensibilisations mises en place.

LES COMMANDITAIRES

Les commanditaires de ce stage sont deux structures implantées sur ce territoire mais de façon différente, agissant à des échelles différentes, par des biais très différents, auprès, entre autre d’un même public : les agriculteurs.

LE SYNDICAT MIXTE DE RIVIERE DU CEROU-VERE (SMRCV)

Il s’agit d’une collectivité territoriale créée en 2005, regroupant à ce jour 66 communes adhérentes via trois communautés de communes, une communauté d’agglomération et le département du Tarn. Elle a la charge de la gestion intégrée et concertée de la ressource en eau sur les bassins versants du Cérou et de la Vère. Huit personnes y travaillent à temps plein et cinq à temps partiel, entre mission deterrain et travail de bureau (organigramme en annexe n°1). Ses actions se déclinent en plusieurs volets:
o Qualité des eaux: amélioration de l’assainissement, maîtrise des pollutions industrielles et agricoles, suivi de la qualité des eaux superficielles.
o Gestion de la ressource en eau: prévention des inondations et crues, promouvoir la gestion quantitative des barrages.
o Restauration et gestion des rivières: surveillance et entretien des berges et du lit, gestion de la végétation des rivières, restauration de la rivière.
o Accompagnement: communication, informations, mise en valeur paysagère,…
Elle est la structure porteuse et coordinatrice du contrat de rivière Cérou-Vère dans lequel est inclus le PAT Fontbonne-Roucarié évoqués plus haut.
A la fin de l’année 2017 le PAT arrive à échéance, le Contrat de Rivière à sont tour se termine à la fin de l’année 2018. Les actions qui sont menées sur l’ensemble du territoire et sur le PAT en particulier grâce, pour la grande majorité, aux financements de l’Agence de l’Eau vont être alors remises en question. Un bilan des 5 années de travail en concertation sur le territoire sera réalisé etune projection sur les travaux à mener ensuite permettra de réfléchir à la forme que prendra le prochain programme d’action. La création d’un poste d’animatrice espace rurale en 2013 devait permettre de travailler audelà du seul cours d’eau pour tenter de maîtriser les pollutions agricoles diffusent dès l’amont. L’érosion des sols et ce stage s’inscrivent dans cette dynamique. Si jusqu’à présent l’érosion dont se préoccupait principalement le SMRCV était celle des berges, l’érosion des sols, verrons-nous, impacte la qualité de l’eau. Elle peut alors représenter un axe de travail pour les structures institutionnelles, associatives, entrepreneuriales et agricoles du secteur.

Organisation d’une table ronde

Le mardi 5 septembre une table ronde avec pour sujet « l’érosion de nos sols » a été organisée. Etaient présents un élus, un agriculteur, un représentant du pôle des eaux du Carmausin, tous déjà rencontrés ou contactés lors des entretiens. Nous avions invité les élus dont la rencontre lors de la premièrephase laissait entrevoir un intérêt pour la thématique, tous les agriculteurs excepté un à la personnalité clivante et qui pouvait se montrer intimidant dans ce genre de contexte, le pôle des Eaux du Carmausin et l’Agence de l’Eau en tant que porteur du projet mais qui n’a, malheureusement, pas pu être représentée. Beaucoup d’agriculteurs n’ont pas pu venir pour cause de travaux importants à cette saison (vendanges, récoltes du maïs ou du colza) mais tous auraient souhaité venir.
La rencontre avait lieu de 14h à 16h sur la commune de Carmaux, lieu central pour à peu près toutes les personnes rencontrées pendant cette étude.
L’objectif de cet après-midi était d’être complémentaire à la première phase de l’étude exclusivement individuelle, de revenir sur les thématiques abordées lors des premiers entretiens mais face à un collectif, constitué de différents acteurs. Ajouté au fait de pouvoir déceler des décalages avec le discours tenu en privé, cela devait également permettre de voir le type d’échanges que suscite l’érosion entre ces acteurs, comment eux se positionnent entre eux mais aussi de quelles façons ils s’en parlent.

Les « journées Sol » & les interventions Sol et Eau

Le 27 avril, au tout début de mon stage, j’ai pu participer à la journée de la Biodiversité qu’organise le lycée agricole d’Albi Fonlabour avec Sol et Eau en Ségala qui y tenait un stand, participait à un débat à la suite du film « Demain » et animait une intervention autours du simulateur de pluie. Cet outil de sensibilisation rend compte et compare l’infiltration et le ruissellement de l’eau lors d’une pluie moyenne sur trois profils de sol : un sol travaillé et laissé nu, un sol travaillé et couvert par de la paille, un sol avec couvert végétal vivant ou de prairie. Cette journée a été l’occasion de rencontrer certains des membres très actifs de l’association, d’échanger avec eux sur leurs pratiques, leurs choix et leur vision de l’agriculture mais également de voir les réaction que suscitait le simulateur de pluie et à travers lui leurs pratiques auprès de ces agriculteurs en devenir et pour certains déjà très impliqués dans leur profession.
Le lundi 11 septembre a eu lieu la 2 ème partie de la formation intitulée « Comprendre – adapter – adopter : réussir sa conversion à l’agriculture de conservation des sols ».
Formation proposée aux agriculteurs de Sol et Eau en Ségala et de ceux situés sur le PAT de la Roucarié-Fontbonne, qui se déroule sur trois jours. La formation était assurée par Sarah Singla, agricultrice, Vice-présidente de l’APAD et Présidente de l’association Clé de Sol. Une partie de la journée se déroulait en salle et permettait les échanges entre agriculteurs, qui se connaissaient tous. La seconde partie avait lieu sur l’exploitation de Sarah Singla en Aveyron où elle exploite seule 200ha en ACS depuis 1987.
Ce fut un moment riche en connaissances théoriques sur l’ACS mais également dans l’observation de ce processus de partage de laconnaissance tel que le pratique Sol et Eau en Ségala et sur lequel nous reviendrons durant cette étude. Les agriculteurs présents avaient fait le trajet, s’étaient levés tôt (en particulier pour les éleveurs) et venaient pour échanger et apprendre à la fois avec la formatrice mais également entre eux. Les réponses, solutions ou conseils étaient donnés en effet tant pas Sarah Singla que par les agriculteurs autours de la table.
Le samedi 16 septembre aura lieu la Journée du Patrimoine Sol à Lavaur. Elle est organisée par les structures d’ACS de la région Occitanie. C’est également l’occasion de prendre la mesure des changements qu’opèrent ces agriculteurs sur leur exploitation et de ce que cela représente pour eux en termes d’effort mais aussi de gains.
Enfin le mardi 26 septembre à Moulares, le SMRCV organise en partenariat avec la CA81, SES et la FD CUMA, une journée Sol avec pour titre « Le sol au cœur de votre exploitation » (affiche en annexe n°5). Elle est destinée au grand public afin de présenter les spécificités de l’ACS mais aussi (et surtout) de montrer ce en quoi ce modèle est bénéfique pour le sol pour l’agriculteur et pour son porte-monnaie. Des ateliers permettront aux participants d’échanger en plus petits groupes sur les couverts végétaux, les tests pour observer son sol et la gestion collective du matériel. C’est lapremière fois que ces quatre structures travaillent ensemble sur un tel projet, les situations de gouvernances ne sont pas toujours simples entre elles et cette journée peut être véritablement une réussite grâce à la complémentarité des compétences et des réseaux sollicités.

L’EROSION,UNE NOTION TRES PRESENTE MAIS LOINTAINE

Le phénomène érosif est connu de tous. Les connaissances et conceptions de ses causes et de ses conséquences, notamment sur la qualité de l’eau, sont plus disparates et nuancées selon les personnes. L’importance donnée au phénomène de l’érosion ne paraît pas être la même pour tous.

LE TERME « EROSION»EST CONNU ET DEFINI PAR TOUS

Les personnes interrogées considèrent, dans l’ensemble, que la thématique de l’érosion est un sujet « de plus en plus» présent dans « les discussions agricoles, au niveau national, régional ». Pour certains la «prise de conscience est énorme » depuis une dizaine d’années. Pour une personne seulement on en « entend pas trop parler», une personne par ailleurs sensibilisée et qui agit sur certains aspects dans son exploitation.
L’information et la sensibilisation venant des formations agricoles ou des structures d’accompagnement locales expliquent pour certains cette impression de prise de conscience : «la CA12 s’est bien impliquée et travaille beaucoup sur ça », dans les communications comme les lettres du PAT que diffusent les Syndicats de Rivière.
Lorsqu’on demande aux personnes interrogées de définir ce qu’est l’érosion d’une manière générale, les différents types d’érosion sont cités : « l’érosion par la pluie, y’a l’érosion du vent ». L’érosion diffuse est également citée même si elle n’est pas forcément nommée comme telle : « un phénomène au long cours où tout simplement année après année on s’aperçoit que (…) ce qui est sur les crêtes perd de son potentiel », « c’est beaucoup moins surprenant, beaucoup moins flagrant ». Mais l’érosion linéaire reste la plus présente dans les esprits : « glissements de terrain», « la terre qui s’en va». Le processus érosif est également identifié « elle commence à rouler et en roulant elle accentue le fait de torrent», la terre est « transportée» de haut vers le bas de la parcelle. L’impact « néfaste sur la production» est reconnue par la majorité des acteurs rencontrés. Définir l’érosion revient pour beaucoup d’entre eux, à présenter les causes et les conséquences du phénomène.

LES CAUSES IDENTIFIEES DE L’EROSION

Plusieurs types de causes sont identifiés par les interrogés pour expliquer cette terre qui part. Tout d’abord « les pratiques culturales qui ne sont pas bonnes», le « tournesol sur des coteaux» par exemple. Le fait d’avoir arraché les haies revient beaucoup et avec elles, les talus pour agrandir et « aménager» des parcelles afin qu’elles aient« une forme à peu près correcte» et qu’elles soient plus faciles à travailler. Laisser les « sols nus » que ce soit l’hiver ou l’été est reconnu comme un facteur érosif. Les travaux du sol justement sont vus comme une cause, voire une définition de l’érosion : « pour moi l’érosion c’est un sol qui est travaillé un peu trop profondément sur un bassin versant et qui forcément au fil du temps et des précipitations quelques fois abondantes, orageuses en particulier provoque des glissements de terrain». On remarquera cependant dans cette citation que ce n’est pas le travail du sol qui est contesté mais un mauvais travail du sol.

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Table des matières
INTRODUCTION
Partie 1 : EROSION DES SOLS,TERRITOIRE ET AGRICULTURE,OU QUAND UN PHENOMENE NATUREL QUESTIONNE LES MODELES
1. DEFINITION ET CONTEXTUALISATION DU PHENOMENE
1.1. Qu’appelle-t-on érosion ?
1.1.1. L’érosion hydrique
1.1.2. Erosion et agriculture, un lien ténu
1.2. Une thématique de plus en plus présente
1.2.1. Une problématique de niveau international
1.2.2. Au niveau national : une prise de conscience de plus en plus importante
1.2.3. Un problème très concret au niveau local
1.3. Pourquoi parler d’érosion sur le territoire du Cérou et de la Vère ?
1.3.1. Un territoire agricole disparate
1.3.2. Malgré des structures multiples, des actions proposées et des outils mis à disposition, une faible dynamique persiste
2. UNE MISSION DE DIAGNOSTIC MULTI-ACTEURS
2.1. Les commanditaires
2.1.1. Le Syndicat Mixte de Rivière du Cérou-Vère (SMRCV)
2.1.2. Sol et Eau en Ségala
2.1.3. L’Agence de l’Eau Adour Garonne
2.2. Présentation de l’étude
2.2.1. Le territoire
2.2.2. Recueil des informations
Partie 2 : VISIONS ET PRATIQUES FACE A L’EROSION DANS LES BASSINS VERSANTS DU CEROU ET DE LA VERE
1. QU’EST-CE QUE L’EROSION POUR LES ACTEURS DU TERRITOIRE DU CEROU ET DE LA VERE?
1.1. L’érosion, une notion très présente mais lointaine
1.1.1. Le terme « érosion » est connu et défini par tous
1.1.2. Les causes identifiéesde l’érosion
1.1.3. Les conséquences reconnues de l’érosion
1.1.4. Erosion des sols et qualité de l’eau
1.1.5. Définition connue mais pas d’érosion chez soi
1.1.6. L’érosion un sujet « tabou » ?
1.2. Quels moyens de lutte contre l’érosion ?
1.2.1. Les moyens identifiés
1.2.2. Un décalage entre ce qui est identifié et ce qui se met en place
2. POURQUOI EST-CE SI DUR D’AGIR CONTRE L’EROSION?
2.1. Pour quelles raisons lutter contre l’érosion ?
2.1.1. Quel est le déclic et pour quelles raisons ?
2.1.2. Comment passer cette transition ?
2.1.3. Et, ça marche ?
2.2. Quels sont les résistances au changement de pratiques ?
2.2.1. Le manque de connaissances scientifiques et techniques
2.2.2. Changer du tout au tout dans une profession aux traditions ancrées
2.2.3. Pression économiqueet sociale
2.2.4. Qu’en est-il de l’agriculture deconservation des sols ?
2.2.5. Situation difficile pour beaucoup d’agriculteurs
2.2.6. Peu de soutien, de valorisation pour ceux qui veulent essayer
2.2.7. Dur de mobiliser
Partie 3 : LES ENJEUX D’UN CHANGEMENT DE REFERENTIEL POUR L’AGRICULTURE ET LE TERRITOIRE
1. COMMENT SURMONTER CES RESISTANCES ?
1.1. Inciter à la formation & considérer le temps d’apprentissage
1.2. Favoriser les collectifs d’échanges & de partages
1.3. Favoriser l’implication & la participation
1.4. Quelle(s) structure(s)pour cela ?
1.5. Comment sensibiliser et diffuser l’information ?
2. QUEL IMPACT POUR LES COMMANDITAIRES DE L’ETUDE?
2.1. Question de gouvernance et de positionnement dans la profession
2.2. Une thématique « sensible » mais des acteurs disponibles
CONCLUSION
LISTE DES ACRONYMES UTILISES DANS LE MEMOIRE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
Annexe 1 : Organigramme du SMRCV
Annexe 2 : Liste des personnes rencontrées en entretien informatif et qualitatif
Annexe 3 : Grille d’entretien pour les agriculteurs et les élus rencontrés en entretien qualitatif
Annexe 4 : Entretien qualitatif réalisé chez un agriculteur
Annexe 5 : Affiche dela Journée Sol
Annexe 6 : Citation des acteurs/structure phares par les acteurs interrogés
TABLE DES FIGURES

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