HISTORIQUE
L’épilepsie a inscrit à travers les siècles, dans la mémoire collective des populations, des représentations différentes selon les cultures et les sociétés. Le terme épilepsie trouve son origine du Grec « epilepsia » qui vient de la racine du verbe « epilembenien » qui signifie saisir ou prendre par surprise. La conception babylonienne de l’épilepsie préfigure celle des Grecs (au Vème siècle avant J.C.) qui l’ont surnommé « la maladie sacrée » dont on trouve la description dans le célèbre traité d’Hippocrate portant ce titre. Cependant Hippocrate ne croyait pas que l’épilepsie soit une maladie sacrée, mais pensait qu’il s’agissait d’un dérèglement cérébral. Il ne croyait pas qu’un être humain puisse être investi par un Dieu, c’est-à-dire la plus vile des créatures par la plus pure. La théorie d’Hippocrate n’a commencé à se répandre qu’au XVIIIème siècle ou au XIXème siècle. Ainsi, pendant les deux milles (2000) années précédentes, les épileptiques ont suscité la crainte, la suspicion, l’incompréhension et ont été rejetés par la société. Certains actes médico-légaux leur étaient directement imputables ; parlant de cela, Trousseau dit en 1889 « lorsqu’un individu sans motif commet un homicide, on peut dire qu’il a agi sous l’influence de l’épilepsie ». Morel rattache l’épilepsie à une névrose distincte et déterminée alors qu’Esquirol fait une distinction nette entre l’épilepsie et les manifestations psychiques associées. Au XIVème siècle, avec l’avènement de la neurologie comme discipline distincte de la psychiatrie, le concept de dérèglement cérébral fit ses premiers pas en Europe et surtout aux USA. Ce concept fut validé en 1873 grâce aux travaux du Londonien Huggins Jackson qui a émis l’hypothèse que les crises d’épilepsie étaient provoquées par des décharges électrochimiques brutales d’énergie dans le cerveau. En 1920, avec la découverte de l’électroencéphalographie (EEG), le psychiatre Allemand Hans Berger objectiva l’épilepsie à travers la révélation de diverses ondes électriques au cours des différentes crises. L’EEG contribua grandement à la compréhension et à l’affermissement du concept d’épilepsie aidé en cela, de nos jours, par les nouvelles techniques de la cartographie, la magnétoencéphalographie, le scanner et l’IRM ; de même que la recherche en neuroscience qui aide de façon conjuguée à mieux cerner la maladie dans ses mécanismes et ses étiologies.
Epilepsie et vie scolaire
Selon Jallon P. [26] 20% à 70% des épileptiques ont une scolarité retardée ou devant être adaptée ou réorientée. Dumas M. et Giodano C. [18] quant à eux affirment que l’enfant qui ne présente que quelques légers troubles épileptiques peut dès lors fréquenter une classe normale, cependant il va rapidement se sentir montré du doigt et rejeté par ses camarades, car les médicaments qu’il prend le rendent moins vif et lui enlèvent son efficience intellectuelle. Ces auteurs recommandent d’ailleurs de laisser l’enfant avoir une crise de temps en temps plutôt que de le noyer en permanence sous une thérapie qui empêche certes le déclenchement des crises mais ralentit également ses fonctions intellectuelles. L’enseignant face à l’élève épileptique doit :
– veiller à l’intégration de l’enfant,
– respecter le souhait de celui-ci de parler ou non de son problème,
– prévenir et neutraliser l’agressivité ou la raillerie des autres,
– connaître le type d’épilepsie, ses risques de crises et la fréquence de celles-ci,
– connaître le traitement, travailler en symbiose avec le médecin scolaire et la famille,
– maintenir le calme en cas de crises, savoir pratiquer les gestes d’urgence et suivre l’évolution,
– récupérer l’enfant avec douceur lorsqu’il émerge de la crise, lui redonner confiance et le réintégrer à la classe, si c’est possible,
– alerter l’entourage de l’enfant si la situation semble se dégrader au fil des jours ou des semaines.
Ainsi, le rôle de l’enseignant sera de permettre à l’épileptique d’avoir le sentiment d’appartenir à une collectivité qui l’accueille et le protège. Le devenir intellectuel de l’enfant épileptique passe par une scolarité la plus normale possible.
DEFINITION DE LA PHYTOTHERAPIE
La phytothérapie signifie étymologiquement le traitement par les plantes. Elle est une méthode thérapeutique qui utilise l’action des plantes médicinales. Elle repose sur deux principes :
– Une pratique traditionnelle basée sur l’utilisation de la plante selon les vertus découvertes empiriquement. Selon l’OMS, cette phytothérapie est considérée comme une médecine traditionnelle et est encore massivement employée dans certains pays, dont les pays en développement.
– Une pratique basée sur les avancées scientifiques et la recherche de principes actifs des plantes (Pharmacognosie). Cette phytothérapie est assimilée aux médicaments et selon les pays suit les mêmes réglementations (Autorisation de Mise sur le Marché, vente en pharmacie, etc.…). [44]
QUELQUES MODES DE PREPARATIONS DES PLANTES
Avant leurs utilisations, les plantes médicinales font l’objet de transformations par les tradipraticiens qui mettent en œuvre divers modes de préparation. Parmi ces modes de préparations, la décoction, la macération et l’infusion sont les plus utilisées.
– La décoction : La décoction est un procédé permettant d’avoir un produit liquide à partir de plantes que l’on fait bouillir dans l’eau et que l’on laisse ensuite refroidir. La décoction permet ainsi d’extraire les principes actifs de la plante utilisée, ce qui suppose que ces substances ne soient pas thermolabiles. [32]
– La macération : La macération est une opération qui consiste à laisser tremper, macérer un corps dans un liquide à froid (eau, vin, alcool, formol…) pour en extraire les principes actifs. Lorsque la macération est faite dans de l’alcool, on parle d’alcoolature. [35]
– L’infusion : L’infusion est une méthode d’extraction des principes actifs d’une préparation végétale par dissolution dans un liquide initialement bouillant que l’on laisse refroidir. Le terme désigne aussi toutes les boissons préparées par cette méthode, comme les tisanes, le thé par exemple. Cette opération s’oppose à la décoction dans laquelle le liquide est maintenu bouillant, et à la macération dans laquelle le liquide est froid. [32] De nos jours, les plantes sont très souvent utilisées comme remède pour la prise en charge de nombreuses maladies. Parmi celles-ci, les affections neurologiques, particulièrement l’épilepsie, qui sont malheureusement très peu étudiées. Nous nous sommes donc intéressés à cette thérapeutique et avons consacré notre étude à la découverte et l’identification de plantes utilisées dans le traitement de l’épilepsie.
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Table des matières
Introduction
PREMIERE PARTIE
CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE
I.1. Historique de l’épilepsie
I.2. Epidémiologie de l’épilepsie
I.2.1. Prévalences de l’épilepsie en Afrique Subsaharienne
I.2.2. Prévalence de l’épilepsie au Sénégal
I.3. Physiopathologie
I. 4. Manifestations cliniques de l’épilepsie
I.4.1. Classification des différentes crises d’épilepsies
I.4.2. Les différentes crises partielles
I.4.3. Les différentes crises généralisées
I4.3.1. Absence
I.4.3.2. Myoclonique
I.4.3.3. Clonique
I.4.3.4. Tonique
I.4.3.5. Tonico-clonique
I.4.3.6. Atonique
I.5. Aspects socio-économiques de l’épilepsie
I.5.1. Epilepsie et vie professionnelle
I.5.1.1. Epilepsie et sport
I.5.1.2. Epilepsie et vie scolaire
I.5.2. Aspects économiques de l’épilepsie
I.5.2.1. Les médicaments
I.5.2.2. La consultation
I.5.2.3. Les examens
I.6. Traitement de l’épilepsie
I.6.1. Principes généraux de la prise en charge des épileptiques
I.6.2. Gestes pratiques devant une crise d’épilepsie
I.6.3. Traitement médical de l’épilepsie
I.6.3.1. Aspects généraux
I.6.3.2. Les MAE (médicaments antiépileptiques)
I.6.4. Traitement chirurgical de l’épilepsie
CHAPITRE ΙΙ : GENERALITE SUR LE SYSTEME ET LA PHYTOTHERAPIE AU SENEGAL
II.1. Données démographiques du Sénégal
II.2. Système de santé
II.2.1. Politique de santé
II.2.2. Organisation sanitaire
II.2.2.1. Le niveau central
II.2.2.2. Le niveau intermédiaire
II.2.2.3. Le niveau périphérique
II.3. Généralité sur la phytothérapie
II.3.1. Définition de la phytothérapie
II.3.2. Place des plantes médicinales dans les soins de santé
II.3.3. Quelques modes de préparation des plantes
DEUXIEME PARTIE
CHAPITRE I : STRATEGIE DE LA RECHERCHE
I.1. Objectif de la recherche
I.2. Méthodologie de la recherche
I.2.1. Choix des sites et analyse des données
I.2.2. Population enquêtée
I.2.3. Type d’enquête
I.3. Collecte de données
I.4. Déroulement de l’enquête
I.5. Difficultés rencontrées
CHAPITRE II : RESULTATS
II.1. Caractéristiques de la population enquêtée
II.2. Connaissance de l’épilepsie
II.3. Identification des plantes
II.3.1. Tapinanthus bangwensis
II.3.2. Tamarindus indica
II.3.3. Guiera senegalensis
II.3.4.Voacanga africana
II.3.5. Cymbopogon giganteus
II.3.6. Bauhinia rufescens
II.3.7. Strychnos spinosa
CHAPITRE III : DISCUSSION
CHAPITRE IV : CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
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