EPIDEMIOLOGIE ET PROFIL DE SENSIBILITE DES ENTEROBACTERIES UROPATHOGENES

Infections urinaires symptomatiques et asymptomatiques

ย  ย  ย  ย Lโ€™IU est lโ€™infection bactรฉrienne la plus commune surtout dans les pays dรฉveloppรฉs et elle est responsable dโ€™un fardeau รฉconomique considรฉrable pour la sociรฉtรฉ. En milieu hospitalier, elle reprรฉsente la deuxiรจme infection en importance aprรจs les infections pulmonaires [10, 93]. ร€ cette frรฉquence, lโ€™utilisation dโ€™antibiotiques est importante et les rรฉsistances bactรฉriennes deviennent inquiรฉtantes. Les donnรฉes actuelles varient dโ€™un pays ร  un autre avec des chiffres qui se rapprochent. En 2006 aux Etats-Unis, les ITU ont รฉtรฉ ร  lโ€™origine de onze millions de visites mรฉdicales, cinq cent mille (500 000) hospitalisations pour un coรปt de trois milliards de dollars et demi [74]. En France, les IU sont le deuxiรจme motif de consultation, aprรจs les infections broncho-pulmonaires [3, 91]. Lโ€™incidence est estimรฉe ร  4-6 millions par an, dont 3 ร  4,5 millions de cystites, 50 000 pyรฉlonรฉphrites et 450 000 ร  600 000 prostatites par an [39]. En Afrique, des รฉtudes indiquent des frรฉquences variables des ITU entre 8,3% et 30% en milieu hospitalier pรฉdiatrique [2, 76] contre 5% dans les pays dรฉveloppรฉs [7]. Au Sรฉnรฉgal, une prรฉvalence des ITU de 12% a รฉtรฉ rapportรฉe selon des enquรชtes effectuรฉes ร  lโ€™hรดpital Principal de Dakar de 2006 ร  2010 [35]. Le sexe, lโ€™รขge et lโ€™รฉtat du patient sont des facteurs de risque dรฉterminants pour contracter une infection urinaire. Lโ€™ITU survient plus frรฉquemment chez la femme que chez lโ€™homme. En effet, jusquโ€™ร  40% ร  50% des femmes rapportent avoir souffert dโ€™au moins dโ€™une infection urinaire au cours de leur vie [36, 43]. La frรฉquence augmente chez la femme avec deux pics, lโ€™un au dรฉbut de lโ€™activitรฉ sexuelle et lโ€™autre en pรฉriode post-mรฉnopausique. Chez lโ€™homme, la frรฉquence augmente aprรจs 50 ans, en relation notamment avec la pathologie prostatique [3, 91]. De plus, un tiers de femmes ayant eu un premier รฉpisode dโ€™IU souffrira dโ€™IU rรฉcidivantes [43, 97]. Il est rapportรฉ quโ€™environ 10% des hommes souffrent au moins une fois dans leur vie dโ€™une infection urinaire [17, 100]. Dans la population pรฉdiatrique, les garรงons de moins de 3 mois ont un risque plus รฉlevรฉ mais, chez les enfants plus รขgรฉs, les filles ont un risque plus important. Pour les garรงons, la circoncision semble rรฉduire le risque dโ€™IU [76, 93]. Chez les personnes รขgรฉes, la cystite est รฉgalement lโ€™infection la plus frรฉquente mais elle est souvent asymptomatique. Jusquโ€™ร  5% ร  10% des hommes et 10% ร  20% des femmes รขgรฉes de plus de 65 ans ont une bactรฉriurie asymptomatique [72]. La colonisation urinaire augmente avec lโ€™รขge chez la femme : 1 ร  5% chez la femme jeune contre 20 ร  50% aprรจs 80 ans. Elle est plus รฉlevรฉe chez les diabรฉtiques (8 ร  14%). Chez lโ€™homme jeune, la colonisation urinaire est exceptionnelle. La prรฉvalence augmente aprรจs 60 ans [3]. Les populations ร  risque dโ€™IU et de complications incluent en plus des diabรฉtiques les blessรฉs mรฉdullaires, les porteurs de sondes urinaires, les porteurs du virus dโ€™immunodรฉficience humaine ainsi que les patients souffrant de sclรฉrose en plaques [93]. Diffรฉrents facteurs ont รฉtรฉ identifiรฉs comme favorisant la survenue de lโ€™ITU et ont รฉtรฉ regroupรฉs comme suit [3] :
– le sexe fรฉminin
– la grossesse
– lโ€™activitรฉ sexuelle
– lโ€™utilisation de spermicides
– les troubles du comportement mictionnel (mictions rares, retenues, incomplรจtes)
– le diabรจte dรฉsรฉquilibrรฉ et /ou compliquรฉ (neuropathie vรฉsicale)
– lโ€™anomalie organique ou fonctionnelle du tractus urinaire.

Macroscopie et microscopie

Lโ€™examen ร  lโ€™ล“il nu permet dโ€™apprรฉcier lโ€™aspect des urines :
๏ƒผ Urine normale : limpide, de couleur jaune paille
๏ƒผ Lors dโ€™une ITU, lโ€™urine est trouble dรจs lโ€™รฉmission ou franchement purulente, parfois hรฉmorragique ou prรฉsence de dรฉpรดt (cristaux).
Lโ€™examen direct au microscope permet surtout de dรฉterminer la leucocyturie (nombre de leucocytes par mL dโ€™urine) ร  partir des urines totales ; la prรฉsence dโ€™hรฉmaties, de cristaux, de cellules รฉpithรฉliales est รฉgalement notรฉe. On dรฉtermine aussi la flore micobienne en prรฉsence.

Production dโ€™hydrogรจne sulfurรฉ (SH2)

ย  ย  ย  La production de SH2 par les microorganismes est mise en รฉvidence par incorporation du fer ou de plomb dans le milieu destinรฉ ร  cette รฉtude (milieu Kligler-Hajna). Il se forme un prรฉcipitรฉ noir de sulfure de fer ou de plomb. Ce souffre rรฉduit va se combiner avec le fer ferreux Fe2+ qui vient du sulfate de fer.

Les รฎlots gรฉnomiques

ย  ย  ย  Un รฎlot gรฉnomique est une rรฉgion dโ€™ADN chromosomique de grande taille, identifiรฉe par sa prรฉsence dans le gรฉnome dโ€™une espรจce mais absente du gรฉnome dโ€™autres souches de la mรชme espรจce ou dโ€™espรจces proches. Les รฎlots gรฉnomiques contiennent frรฉquemment des gรจnes de mobilitรฉ impliquรฉs dans leur transfert, comme des gรจnes cryptiques ou fonctionnels codant pour des intรฉgrases, ou des gรจnes codant pour des facteurs impliquรฉs dans des mรฉcanismes de conjugaison, ou encore des phages. Les รฎlots gรฉnomiques sont gรฉnรฉralement porteurs dโ€™รฉlรฉments dโ€™insertion ou de transposons, impliquรฉs dans lโ€™introduction, la mobilisation ou la dรฉlรฉtion de matรฉriel gรฉnรฉtique ร  lโ€™intรฉrieur de ceux-ci. La rรฉsistance acquise est liรฉe soit ร  une mutation au niveau de lโ€™ADN chromosomique soit ร  lโ€™acquisition de plasmides, de transposons, dโ€™intรฉgrons ou dโ€™รฎlots gรฉnomiques.

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Table des matiรจres

Introduction
I. Rappels sur les infections du tractus urinaire
I.1. Terminologie
I.1.1. Infection du tractus urinaire (ITU)
I.1.2. ITU simples et ITU compliquรฉes
I.1.2.1. Les ITU simples
I.1.2.2. Les ITU compliquรฉes
I.1.3. Notion de colonisation urinaire ou bactรฉriurie asymptomatique
I.2. Epidรฉmiologie des IU
I.2.1 Infections urinaires symptomatiques et asymptomatiques
I.2.2. Etiologie bactรฉrienne
I.2.2.1. Infections urinaires communautaires
I.2.2.2. Infections urinaires nosocomiales (IUN)
I.3. Physiopathologie des IU
II. Diagnostic cytobactรฉriologique des urines
II.1. Prรฉlรจvement (recueil), conservation et transport des urines
II.2. Analyse de lโ€™urine
II.2.1. Macroscopie et microscopie
II.2.2. Culture
II.2.3. Antibiogramme
II.2.3.1 Mรฉthodes
II.2.3.2. Expression des rรฉsultats (figure 2)
II.3. Interprรฉtation des ECBU
III. Rappel sur les entรฉrobactรฉries
III.1. Dรฉfinition
III.2. Classification
III.3. Caractรจres bactรฉriologiques
III.3.1. Caractรจres morphologiques
III.3.2. Caractรจres culturaux
III.3.3. Caractรจres biochimiques
III.3.3.1. Production dโ€™hydrogรจne sulfurรฉ (SH2)
III.3.3.2. Recherche de lโ€™urรฉase
III.3.3.3. Production dโ€™indole
III.3.3.4. Recherche des dรฉcarboxylases
III.3.3.5. Recherche des dรฉsaminases oxydatives
III.3.3.6. Utilisation du citrate de Simmons
III.3.3.7. Utilisation du malonate
III.3.3.8. Action de la phรฉnyl alanine dรฉsaminase (PDA)
III.3.3.9. Milieu au citrate de Christensen
III.3.3.10. Recherche de lโ€™acรฉtoรฏne ou rรฉaction de Voges-Proskauer (VP)
III.3.3.11. Test ร  lโ€™ONPG (Orthonitrophรฉnyl ฮฒ-D-Galacto-pyranoside)
III.4. Caractรจres antigรฉniques
IV. Les antibiotiques actifs sur le tractus urinaire
IV.1. Dรฉfinition
IV.2. Mode dโ€™action des antibiotiques
IV.3. Classification des antibiotiques
IV.3.1. Inhibiteurs de la synthรจse du peptidoglycane
IV.3.1.1. Les ฮฒ-lactamines
IV.3.1.1.1. Les pรฉnames
IV. 3.1.1.2. Les cรฉphรจmes
IV.3.1.1.3. Carbapรฉnรจmes, oxapรฉnames et mono-bactames
IV. 3.1.2. Glycopeptides et fosfomycine
IV.3.2. Inhibiteurs de la synthรจse des protรฉines
IV.3.3. Antibiotiques actifs sur les enveloppes membranaires
IV.3.4. Inhibiteurs des acides nuclรฉiques
IV.3.5. Inhibiteurs de la synthรจse des folates
V. La rรฉsistance bactรฉrienne aux antibiotiques
V.1. Mรฉcanismes de la rรฉsistance bactรฉrienne aux antibiotiques
V.1.1. Rรฉsistance par inactivation enzymatique de lโ€™antibiotique
V.1.2. Rรฉsistance par modification de la cible de lโ€™antibiotique
V.1.3. Rรฉsistance par diminution de lโ€™accumulation de lโ€™antibiotique dans la cellule bactรฉrienne
V.2. Support gรฉnรฉtique de la rรฉsistance bactรฉrienne
V.2.1. Les mutations chromosomiques
V.2.2. Les plasmides
V.2.3. Les transposons
V.2.4. Les intรฉgrons
V.2.5. Les รฎlots gรฉnomiques
V.3. Mรฉcanismes de rรฉsistance bactรฉrienne aux antibiotiques
V.3.1. Mรฉcanisme de rรฉsistance aux bรชta-lactamines
V.3.1.1. Rรฉsistance par inactivation enzymatique
V.3.1.1.1. Les ฮฒ-lactamases
V.3.1.1.2. Les estรฉrases
V.3.1.1.3. Les amidases
V.3.1.2. Diminution de la permรฉabilitรฉ membranaire
V.3.1.3. Modification de la cible des bรชta-lactamines
V.3.1.4. Autres mรฉcanismes de rรฉsistance aux ฮฒ-lactamines
V.3.2. Mรฉcanisme de rรฉsistance aux aminosides
V.3.3. Mรฉcanisme de rรฉsistance aux quinolones
V.3.4. Mรฉcanisme de rรฉsistance ร  la fosfomycine
V.3.5. Mรฉcanisme de rรฉsistance au cotrimoxazole
VI. Cadre dโ€™รฉtude
VI.1. Prรฉsentation des locaux
VI.2. Lโ€™unitรฉ de bactรฉriologie
VII. Matรฉriel et mรฉthodes
VII.1. Souches bactรฉriennes
VII.1.1. Souches รฉtudiรฉes
VII.1.2. Les souches de rรฉfรฉrence
VII.2. Antibiotiques testรฉs
VII.3. Rรฉalisation de lโ€™ECBU
VII.3.1. Prรฉlรจvement
VII.3.1.1. Matรฉriel de prรฉlรจvement
VII.3.1.2. Mรฉthode
VII.3.2. Examen macroscopique
VII.3.3. Examen microscopique
VII.3.3.1. Matรฉriel pour examen microscopique
VII.3.3.2. Mรฉthode
VII.3.4. Culture
VII.3.4.1. Matรฉriel pour la culture
VII.3.4.2. Uroculture
VII.3.5. Identification
VII.3.6. interprรฉtation des rรฉsultats
VII.3.7. Rรฉalisation de lโ€™antibiogramme
VII.3.7.1. Matรฉriel utilisรฉ
VII.3.7.2. Principe de lโ€™antibiogramme
VII.3.7.3. Prรฉparation de lโ€™inoculum
VII.3.7.4. Ensemencement
VII.3.7.5. Application des disques
VII.3.7.6. Lecture
VII.3.7.7. Dรฉtection des souches productrices de BLSE
VII.4. Traitement et analyse des donnรฉes
VIII. Rรฉsultats
VIII.1. Rรฉpartition des entรฉrobactรฉries uropathogรจnes selon le sexe
VIII.2. Rรฉpartition des entรฉrobactรฉries uropathogรจnes selon lโ€™รขge
VIII.3. Rรฉpartition des entรฉrobactรฉries uropathogรจnes selon lโ€™origineย 
VIII.3.1. Prรฉvalence globale
VIII.3.2. Evolution de la prรฉvalence entre 2011 et 2014
VIII.4. Rรฉpartition des entรฉrobactรฉries uropathogรจnes selon le service dโ€™accueil
VIII.4.1. Prรฉvalence globale
VIII.4.2. Evolution de la prรฉvalence entre 2011 et 2014
VIII.5. Rรฉpartition selon le germe isolรฉ
VIII.5.1. Prรฉvalence globale
VIII.5.2. Rรฉpartition des souches nosocomiales et communautaires
VIII.5.3. Evolution de la prรฉvalence entre 2011 et 2014
VIII.6. Prรฉvalence des entรฉrobactรฉries uropathogรจnes sรฉcrรฉtrices de BLSE
VIII.6.1. Prรฉvalence globale
VIII.6.2. Evolution de la prรฉvalence entre 2011 ร  2014
VIII.6.3. Rรฉpartition des entรฉrobactรฉries uropathogรจnes sรฉcrรฉtrices de BLSE en fonction des germes
VIII.7. Profil de sensibilitรฉ des souches isolรฉes aux antibiotiques
VIII.7.1. Rรฉsistance globale
VIII.7.2. Evolution de la rรฉsistance entre 2011 et 2014
IX. Discussion
IX.1. Distribution des entรฉrobactรฉries uropathogรจnes selon le sexe
IX.2. Rรฉpartition selon lโ€™รขge
IX.3. Rรฉpartition selon lโ€™origine du patient
IX.4. Rรฉpartition selon le service dโ€™accueil
IX.5. Rรฉpartition selon le germe isolรฉ
IX.6. Rรฉpartition selon la production de BLSE
IX.7. Profil de sensibilitรฉ des souches isolรฉes aux antibiotiques
Conclusion
Rรฉfรฉrences bibliographiques

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