Epidémiologie des urgences respiratoires

Dans le langage courant, l’urgence se rapporte à la nécessité d’agir vite [1]. Dans le secteur de la santé, à cette notion de rapidité s’ajoute la menace de l’intégrité physique ou de la vie d’une personne dans un délai bref. On peut donc définir les urgences comme suit : « l’accueil de tout patient arrivant à l’hôpital pour des soins immédiats et dont la prise en charge n’a pas été programmée qu’il s’agisse d’une situation d’urgence lourde ou d’une urgence ressentie ». Un service d’urgence a pour mission d’accueillir 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et sans sélection, tout patient se présentant en situation clinique imprévue, et ce, même sans pièce d’identité ou couverture sociale [1]. Les urgences pneumologiques sont habituellement prises en charge dans les services d’urgences médicales. Ainsi, les données épidémiologiques de la littérature spécifiques à ce sujet sont limitées en Afrique. Dans le Centre Hospitalier National Universitaire (CHNU) de Fann de Dakar, la mission d’accueillir les patients est assurée par le Service d’Accueil des Urgences (SAU) qui, après une prise en charge initiale, ventile les patients vers les autres structures sanitaires ou autres services du CHNU dont le Service de Pneumologie. Ce dernier a mis en place une garde depuis le mois de Mars 2013, qui fonctionne du Lundi au Vendredi à partir de 17heures et tous les week-ends. Par conséquent, nous avons jugé utile d’évaluer les activités de la garde de Pneumologie du CHNU de Fann dans l’objectif général de déterminer le profil épidémio-clinique et évolutif des patients reçus à la garde. Les objectifs spécifiques étaient de déterminer le nombre des consultations effectuées, de déterminer les caractéristiques épidémiocliniques et de décrire les différentes modalités évolutives des patients reçus à la garde de Pneumologie.

Epidémiologie des urgences pneumologiques

Les principales urgences pneumologiques, comportent l’hémoptysie quelque soit l’abondance, la crise d’asthme et l’asthme aigue grave, les  exacerbations aigües de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), les pneumopathies aigues communautaires dans leurs formes graves, la pleurésie mal tolérée, le pneumothorax mal toléré, l’embolie pulmonaire et l’œdème aigu du poumon.

Hémoptysie

Il s’agit d’un symptôme fréquent en pathologie thoracique (7 à 10% des motifs de consultation en Pneumologie, 10 à 15% des admissions en Pneumologie). Elle est massive (supérieure à 500 ml) dans moins de 5% des cas. La mortalité est de 50 à 80% [3, 4]. Nous ne disposant pas de chiffres nationaux. Une étude faite au service de pneumologie en 2012 avait trouvé une prévalence de 24,5% sur 6 mois (n=111) [5].

Crise d’asthme et asthme aigue grave

L’asthme est un motif fréquent de consultation aux urgences. Beaucoup plus rare, l’Asthme Aigu Grave (AAG) est une complication redoutable et de pronostic grave responsable de 200.000 décès par an dans le monde [6]. La prévalence de l’AAG est variable d’une statistique à l’autre. On l’estime à 3- 4 % de la population mondiale, 9% en France [7]. Selon une étude menée au service de réanimation au Sénégal 33 patients sur 200 étaient admis pour asthme aigue grave. Le taux de mortalité de l’AAG diminue depuis 1998. En France, on recense un taux de mortalité d’environ 1.200 décès par an dont la moitié chez les moins de 65 ans [8], bien que ces chiffres soit vraisemblablement surestimés.

Exacerbations aigües de BPCO 

En France, on estime le nombre d’exacerbations à 2 millions/ans, responsable de 40.000 à 60.000 hospitalisations/an et de 25.000 décès annuelle [9]. Elle se situe à la 6ème place des causes de mortalité et est responsable de 3% des coûts liés aux dépenses de la santé [10]. Au Sénégal, une étude menée entre 2010 et 2012 avait trouvé que 64 patients reçus pour une exacerbation aigue de bronchopneumopathie chronique obstructive [11].

Pleurésie mal tolérée :
Au Sénégal, une étude faite dans la clinique de pneumologie du CHUN FANN entre Janvier 2007 et Décembre 2011 avait montré 254 cas de pleurésies sur 2234 patients soit une prévalence de 11,3% [12].

Pneumothorax mal toléré :
C’est une pathologie qui survient chez le sujet jeune [13]. Son incidence réelle n’est pas connue en France, compte tenu de la nonexhaustivité des études [14, 15]. Selon une étude menée dans la clinique de pneumologie du CHUN FANN entre juin 2005 et novembre 2006 ,73 patients sur les 1053 présentaient un pneumothorax soit une prévalence de 6,9% [16].

Embolie pulmonaire

L’embolie pulmonaire est une maladie très fréquente. Son incidence annuelle en France est estimé a 100.000 Ce chiffre est fort probablement très sous-estimé. Plusieurs arguments vont dans ce sens. L’incidence de l’embolie aiguë est estimée à 70 pour 100.000 par an. Les embolies pulmonaires graves représentent environ 5% de l’ensemble des embolies pulmonaires aiguës. La mortalité hospitalière globale de l’embolie pulmonaire aiguë est inférieure à 10%, mais atteint 25 % en cas de choc cardiogénique associé et plus de 65 % quand survient un arrêt circulatoire [17]. Au Sénégal, une étude menée au Service de Cardiologie de l’Hôpital Général de Grand Yoff (HOGGY) a montrés une prévalence à 2,1% (n=15) [18], une autre étude menée au service de cardiologie du CHUN le dantec avait montrée une prévalence de 1,4% [19].

Œdème aigu du poumon (OAP)

En France, son incidence annuelle est supérieure ou égale à 20% chez les patients de plus de 75 ans, et supérieure ou égale à 40% au-delà de 85 ans [20]. Au Sénégal, une étude menée en 2007 avait montrée une prévalence de 12,9% (n=16) [18].

Formes grave de pneumopathies aigue communautaires 

En Europe, l’incidence des pneumonies est faible, allant de 4,7 à 11,6 pour 1 000 habitants par an, dont 10 % seront hospitalisés et 10 à 15 % de ceux-ci nécessiteront une admission en réanimation. Si la mortalité des pneumopathies communautaires est comprise entre 1 et 5 % pour les malades traités en ville, elle s’élève à 5-25 % chez les patients hospitalisés et peut dépasser 50 % chez les patients admis en réanimation [21, 22]. Survenant à tout âge, les PAC sont plus fréquentes chez les sujets âgés (> 75 ans). Plusieurs auteurs ont montré que l’âge représente à la fois un facteur de risque de survenue et de gravité d’une PAC. On note une recrudescence hivernale des pneumopathies aiguës graves [23].

Différentes Urgences Pneumologiques

Hémoptysies

Définition

L’hémoptysie correspond à l’expectoration de sang au cours d’un effort de toux, provenant du secteur vasculaire thoracique vers le secteur aérien sous glottique (voies aériennes ou parenchyme pulmonaire) [3]. L’hémoptysie « symptôme » justifie une enquête diagnostique étiologique rapide. Sa prise en charge thérapeutique repose avant tout sur celle de sa cause. Dans certaines situations, le pronostic vital peut être mis en jeu ; on qualifie alors l’hémoptysie « d’hémoptysie maladie ». C’est particulièrement dans ce contexte que la démarche diagnostique doit être hiérarchisée, reposant sur l’évaluation rigoureuse de sa gravité initiale afin de proposer une stratégie thérapeutique adaptée à la situation clinique [3, 4].

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Table des matières

INTRODUCTION
Première Partie : RAPPELS
I- Epidémiologie des urgences respiratoires
I-1. Hémoptysie
I-2. Crise d’asthme et l’asthme aigue grave
I-3. Exacerbations aigües de BPCO
I-4. Pleurésies mal toléré
I-5. Pneumothorax
I-6. Embolie pulmonaire
I-7. Œdème aigu du poumon
I-8. Formes graves de pneumopathies aigues communautaires
II- Urgences Pneumologiques
II-1. Hémoptysies
II-1-1. Définition
II-1-2. Évaluation de l’abondance de l’hémoptysie
II-1-3. Évaluation de la gravité initiale d’une hémoptysie
II-1-4. Étiologies
II-1-5. Prise en charge thérapeutique de l’hémoptysie
II-2. Crise d’asthme et AAG
II-2-1. Définition
II-2-2. Facteurs déclenchant la crise d’asthme
II-2-3. Diagnostic positif
II-2-4.Diagnostic de gravité
II-2-5. Conduite à tenir pratique devant la crise d’asthme
II-2-5-1. Prise en charge pré hospitalière médicalisée
II-2-5-2. Traitement de la crise à l’hôpital
II-3. Exacerbation aigüe de broncho-pneumopathie chronique obstructive
II-3-1. Définition
II-3-2. Diagnostic positif d’exacerbation aigue de BPCO
II-3-3. Diagnostic de gravité de l’exacerbation aiguë de BPCO
II-3-4. Facteurs d’exacerbations de BPCO
II-3-5. Traitement de l’exacerbation de BPCO
II-4. Pleurésie mal tolérée
II-4-1. Définition
II-4-2.Diagnostic de la pleurésie ma tolérée
II-4-3. Etiologie
II-4-4. Traitement d’urgence
II-5. Pneumothorax mal toléré
II-5-1. Définition
II-5-2. Diagnostic positif
II-5-2.1. Signes cliniques
II-5-2.2. Signes radiologiques
II-5-3. Signes de gravité
II-5-4.Etiologies
II-5-5. Traitement du pneumothorax ma toléré
II-6. Embolie pulmonaire
II-6-1. Définition
II-6-2. Diagnostic positif
II-6-2-1. Circonstances de découverte
II-6-2-2. Eléments du diagnostic
II-6-2-2.1. Interrogatoire
II-6-2-2-2. Examen clinique
II-6-2-2-3. Examen paraclinique
II-6-3. Evaluation de la gravité
II-6-4. Traitement
II-7. Œdème aigu du Poumon
II-7-1. Définition
II-7-2. Diagnostic positif
II-7-2-1. Circonstances de découverte et facteurs déclenchants
II-7-2-2. Eléments du diagnostic
II-7-2-3. Évolution
II-7-3. Diagnostic de gravité
II-7-4. Prise en charge pratique
II-8. Formes grave de pneumopathies aiguës communautaires
II-8-1. Définition
II-8-2. Eléments du diagnostic
II-8-2-1. Clinique
II-8-2-2. Paraclinique
II-8-4. Évaluation de la gravité
II-8-3. Recherche étiologique
II-8-3-1. Examens sanguins
II-8-3-2. Diagnostic bactériologique
II-8-3-3. Hémocultures et ponction du liquide pleural
II-8-3-4. Examen cytobactériologique des crachats
II-8-3-5. Techniques invasives
II-8-3-6. Recherche d’antigènes solubles
II-8-3-7. Etiologies
II-8-5. Traitement
II-8-5-1. Antibiothérapie
II-8-5-2.Autres traitements
Deuxième Partie : NOTRE TRAVAIL
I- Patients et Méthode
I-1. Type et durée d’étude
I-2. Cadre d’étude
I-3. Population d’étude
I-4. Itinéraire du patient
I-5. Recueil des données
I-6. Paramètres étudiés
I-7. Saisie et analyse des données
I-8. Difficultés rencontrées
II- Résultats
II-1. Profil épidémiologique
II-1-1. Prévalence des consultations effectuées pendant la garde
II-1-2. Sexe
II-1-3. Age
II-1-4. Adresse
II-1-5. Provenance
II-1-6. Structure référant
II-2. Profil clinique
II-2-1. Motifs de consultation
II-2-2. Diagnostic évoqué ou retenu
II-2-3. Bilans demandés en urgence
II-3. Profil évolutif
DISCUSSION
I- Profil épidémiologique
I-1. Prévalence des urgences
I-2. Age
I-3. Sexe
I-4. Adresse
I-5. Provenance et structures référant
II- Profil clinique
II-1. Motifs de consultation
II-2. Diagnostic évoqué
II-3. Bilan demandé en urgence
II-4. Profil évolutif
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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