Epidemiologie des morsures de serpent

Epidemiologie des morsures de serpent

Les venins de serpents :

Generalites sur le venin de serpents : Le mot venin vient du latin โ‰ช venenum โ‰ซ qui signifie poison [8]. Depuis longtemps les chercheurs scientifiques essayent de comprendre comment un liquide biologique peut entrainer des symptomes tres varies pouvant etre alarmants et parfois letales [8]. Le venin est une substance chimique inoffensive pour le serpent, qui represente pour lui la salive necessaire pour immobiliser puis tuer sa proie dans un premier temps et la digerer par la suite [13]. La quantite de venin injecte lors d’une morsure depend de plusieurs facteurs : lโ€™espece en cause, la taille du serpent, l’efficacite mecanique de la morsure et le nombre de morsures (13). Secretes par la glande venimeuse, il est compose de plusieurs centaines de proteines, pour lโ€™essentiel des enzymes et des toxines [13, 14]. Parmi elles seules quelques unes sont toxiques et induisent des troubles cliniques [14]. La composition du venin est variable dependant de lโ€™espece et de la sous population geographique du specimen [26]. Des variations peuvent etre egalement observees entre les membres dโ€™une meme fratrie [14]. Ces variations expliquent parfois le manque dโ€™efficacite des antivenins [14].

Lโ€™appareil venimeux des serpents :

Lโ€™appareil venimeux est un dispositif complexe qui associe une glande specialisee synthetisant une secretion toxique, le venin, et un dispositif vulnerant, le crochet venimeux, capable dโ€™injecter le venin dans lโ€™organisme de la proie ou de lโ€™agresseur [10]. Les glandes venimeuses sont tapissees par un epithelium dispose en acini ou en tubule [10]. Elles sont triangulaires a grosse extremite posterieure, alors que lโ€™extremite anterieure se prolonge par un canal excreteur jusquโ€™au crochet correspondant [8]. Lโ€™appareil inoculateur compose dโ€™une paire de crochets dont chacun possede la forme dโ€™une aiguille fine, longue, recourbee dโ€™avant en arriere depuis son implantation sur le maxillaire superieur jusquโ€™a sa pointe [8]. Les crochets sont creuses dโ€™un canal amenant le venin de la glande jusquโ€™a leur pointe [8]. Ces derniers peuvent avoir deux positions : une position de repos ou ils sont couches sous le palais, et une position de morsure ou ils sont protractes comme des griffes [8]. Au moment de la morsure, il y a une synchronisation mecanique de toutes les composantes de lโ€™appareil venimeux : la mandibule est abaissee, les crochets protractes, les glandes a venin pressees par un faisceau musculaire du temporal et le venin est injecte sous pression dans la profondeur des tissus de la victime [8].

Mecanisme de lโ€™envenimation :

Des la penetration du venin de serpent dans lโ€™organisme, il se distribue rapidement dans lโ€™ensemble des tissus avec une affinite variable en fonction de la composition du venin [5]. Il quitte rapidement le compartiment vasculaire pour diffuser par voie lymphatique dans les tissus superficiels en 15 a 30 minutes, puis dans les organes profonds en une a 4 heures [19]. Ce phenomene explique lโ€™apparition des signes cliniques entre 30 minutes et la premiere heure [20]. Ensuite on observe une redistribution du venin a partir des tissus profonds vers le compartiment central [5]. Cette redistribution est favorisee par la serotherapie qui joue un role dโ€™aspiration et par consequent accelere lโ€™elimination du venin hors de lโ€™organisme [21]. Lโ€™elimination de ce dernier se fait en grande partie par voie renale et digestive en trois a quatre jours [5]. Par ailleurs, une fraction variable du venin peut se fixer sur des cellules (cellules autour de la morsure, cellules du systeme lymphatique) entrainant une liberation progressive du venin dans lโ€™organisme dans les jours suivants et qui se traduit cliniquement par des rechutes [22].

Mรฉcanisme de lโ€™envenimation chez les Elapidae : Les Elapidae ont en commun un venin riche en neurotoxines qui se fixent selectivement sur les recepteurs cholinergiques de la membrane post synaptique, bloquent lโ€™influx nerveux et par consequent provoquent une paralysie des muscles squelettiques [5]. Les cytotoxines ont la propriete de depolariser les membranes cytoplasmiques et dโ€™induire une lyse cellulaire a lโ€™origine de necroses focales [5]. Il existe parfois, notamment chez les Mambas, dโ€™autres toxines induisant un effet muscarinique tres precoce, une liberation brutale dโ€™acetylcholine ou une inhibition de la cholinesterase [5].

Incidence et letalite : 1.1. Monde : Le nombre annuel de morsures de serpents dans le monde depasse 5 millions et le nombre de deces 125 000 par an [5]. Lโ€™incidence et la mortalite de morsures de serpents est particulierement elevee dans les pays qui abritent les especes les plus venimeuses, qui disposent dโ€™une infrastructure sanitaire rudimentaire et chez qui la disponibilite du serum antivenimeux est faible [23]. Dans les pays temperes, les morsures de serpents sont rares [5]. La plupart des pays industrialises (Amerique du nord et Australie) ainsi que le proche orient et certains pays dโ€™Asie (Japon et Coree) signalent peu dโ€™accidents, qui sont generalement pris en charge dans les services medicaux appropries [5]. Pres de 100 000 morsures de serpents avec moins de 30 000 envenimations et de 350 deces y sont recenses chaque annee [5]. En Amerique centrale et du sud, on signale 300 000 morsures, dont 150 000 envenimations en majorite traitees dans les hopitaux [5]. La letalite est faible : environ 5000 morts sont enregistres [5].

En Europe, lโ€™incidence est de 1,06 pour 100 000 habitants par an, sans difference significative entre les differentes zones geographiques : au nord de lโ€™Europe lโ€™incidence est de 1,03, en Europe centrale : 1,02, au sud : 1, 10 [24]. En France, on denombre environ 500 envenimations chaque annee [5]. En Hongrie, lโ€™incidence des morsures de serpents est de 0,0265 par 100 000 habitants par an et le taux de letalite est tres faible : 0,0005 par 100 000 habitants par an [25]. En Afrique et plus encore en Asie, lโ€™incidence est difficile a connaitre avec precision. Il est probable que la moitie des morsures sont suivies dโ€™envenimations. On estime 1 million de morsures en Afrique et 4 millions en Asie avec respectivement 20 000 et 100 000 morts par an. Le taux dโ€™hospitalisation est certainement inferieur a 50%. En effet une grande majorite des victimes consultent en priorite les therapeutes traditionnels [26]. Ce qui est le cas dans notre etude : 2 cas ont beneficie initialement dโ€™une prise en charge traditionnelle a type de scarifications. En Inde, lโ€™incidence de morsures de serpent est de 200 000 cas par an et le nombre de deces est estime de 50 000 par an [27].

Action sur la coagulation : Les venins ophidiens agissent sur lโ€™ensemble des etapes de la coagulation (figure nยฐ67) [47]. Chaque protease procoagulante possede des proprietes analogues a lโ€™un des facteurs de coagulation dont elle prend la place : cโ€™est le principe de substitution [47]. Lorsque le processus de coagulation est active, il persiste jusquโ€™a lโ€™epuisement dโ€™un ou plusieurs facteurs de la coagulation et conduit a un syndrome hemorragique, du le plus souvent a une afibrinogenemie [63]. Biologiquement ces troubles de la coagulation se traduisent par un effondrement du TP, TCA non mesurable ou particulierement prolongee [64]. Ces derniers peuvent persister jusquโ€™a dix jours [64]. Plutot que la traditionnelle coagulation intra-vasculaire disseminee, il sโ€˜agit dโ€™une coagulopathie de consommation (taux dโ€™antithrombine III, de facteur XIII et de d-dimeres sont souvent normaux) [65]. Sur le terrain et en lโ€™absence de laboratoire, lโ€™interet du test de coagulation sur tube sec nomme โ‰ช 20 minutes whole blood clotting test โ‰ซ est de permettre le diagnostic rapide (vingt minutes a trente minutes), specifique et sensible [11,47]. Pour effectuer le test ,il faut suivre les etapes suivantes : prelever cinq cc de sang veineux, le placer dans un tube sec propre, ne pas remuer et laisser paisiblement dans une temperature ambiante pendant vingt a trente minutes, puis observer le caillot sanguin : si le caillot est normal on va conclure quโ€™il n y a pas de troubles de lโ€™hemostase chez la victime, par contre si le caillot est fragmente ou absent on va deduire que le sang est incoagulable suite a des troubles de lโ€™hemostase [11].

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
PATIENTS ET METHODES
OBSERVATIONS
RESULTATS ET ANALYSE
DISCUSSION
I. Les donnees herpetologiques :
1. Classifications
2. Les principaux caracteristiques des serpents
II. Les venins de serpents :
1. Generalites sur le venin des serpents
2. Lโ€™appareil venimeux des serpents
3. Recolte du venin
4. Composition du venin
5. Mecanisme de lโ€™envenimation
III. Epidemiologie des morsures de serpent
1. Incidence et letalite
2. Donnees epidemiologiques
IV. Repartition geographique des serpents :
1. Repartition geographique des serpents dans le monde
2. Repartition geographique des serpents au Maroc
V. Etude clinique et paraclinique de lโ€™envenimation viperine
1. La clinique
2. Biologie
VI. Les complications :
1. Les complications locales
2. Les complications generales
VII. Traitement des envenimations viperines :
1. CAT sur le lieu de la morsure
2. CAT lors du transport vers lโ€™hopital
3. CAT en milieu hospitalier
4. CAT devant une morsure de serpent : algorithme valide
VIII. Pronostic
IX. Prevention des morsures de viperes
CONCLUSION
ANNEXES
RESUMES
BIBLIOGRAPHIE

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