Toxique
On désigne comme toxique les substances qui, par leurs propriétés physicochimiques, provoquent dans l’organisme des effets et réactions nuisibles. Ce sont donc des substances chimiques capables de perturber le bon fonctionnement d’un organe vivant (Bismuth et coll., 2000). Pour Viala et Botta (2005), une substance est dite toxique lorsque, après la pénétration dans l’organisme, par quelle que voie que ce soit, à une dose relativement élevée en une ou plusieurs fois très rapprochées ou par des petites doses longtemps très rapprochées ou longtemps répétées, elle provoque immédiatement ou à terme, de façon passagère ou durable des troubles d’une ou de plusieurs fonctions de l’organisme pouvant aller jusqu’à leur suppression complète et entraîner la mort. Cette définition nous renvoie à la notion de dose toxique.
Selon l’origine
Intoxication endogène Lorsque les substances toxiques sont élaborées par l’organisme lui-même et non assimilées ou éliminées, on parle d’intoxication endogène. C’est l’exemple de l’urée qui s’accumule dans le sang (Müller, 1995).
Intoxication exogène Lorsque les substances toxiques proviennent de l’extérieur, on parle d’intoxication exogène. Les troubles sont souvent dus à de nombreuses substances toxiques de nature chimique, animale ou végétale encore appelés xénobiotiques. C’est l’exemple des intoxications dues aux médicaments, à l’alcool ou aux venins de certains animaux. Généralement, en médecine d’urgence, on rencontre le plus souvent les intoxications d’origine exogène (Müller, 1995).
Diagnostic clinique
Les manifestations cliniques d’une intoxication ne sont pas toujours spécifiques. Bien au contraire, certains symptômes sont souvent communs à plusieurs types d’intoxication et même à d’autres affections d’origine non toxique ce qui ne facilite pas à priori le diagnostic clinique. Toutefois, certains signes et symptômes permettent de se faire une idée ou de s’orienter vers une telle ou telle classe d’agents toxiques qui leur sont associés (Jaeger et Flesh, 1999). Il s’agit de syndromes conducteurs cliniques et de toxidromes. Un syndrome conducteur est un symptôme particulier caractéristique pour une substance ou un groupe de substances contrairement au toxidrome qui est définie par un ensemble de symptômes en relation avec une substance ou un groupe de substances (Sieber, 2001). L’intérêt de la connaissance d’un toxidrome réside dans l’aide au diagnostic, dans l’indication d’un traitement et la surveillance des intoxications aiguës qu’il procure. Cependant, les polyintoxications ne s’accompagnent pas de toxidromes définis. Les principaux toxidromes sont représentés par les syndromes sympathomimétiques ou adrénergiques, les syndromes de myorelaxation, les syndromes opioïdes et cholinergiques, les syndromes anticholinergiques et les syndromes sérotoninergiques (Hachelal et coll., 2006).
Traitement antidotique
Un antidote est un médicament spécifique ou un dispositif médical dont l’action spécifique a pu être établi chez l’homme et chez l’animal, capable de modifier la cinétique du toxique, soit d’en diminuer les effets au niveau des récepteurs ou des cibles spécifiques et dont l’utilisation améliore le pronostic fonctionnel ou vital de l’intoxication (Baud, 1992). Les antidotes utilisables en urgence sont peu nombreux. Il s’agit de solutés glucosés pour les hypoglycémiants, de la naloxone pour les opiacés, de l’oxygène pour le monoxyde de carbone, de l’atropine pour le syndrome cholinergique, du flumazénil pour les benzodiazépines et de l’hydroxocobalamine pour les cyanures. Ces traitements ne nécessitent pas une certitude diagnostique si la symptomatologie est compatible avec le diagnostic suspecté ; ils doivent être mis en route à la phase préhospitalière si nécessaire. La plupart des autres antidotes sont réservés à l’usage hospitalier après une confirmation de l’agent du toxique responsable.
Accidentel
Les enfants sont le plus souvent exposés au risque accidentel en raison des caractéristiques qui sont propres à leur âge et à leur environnement (Toilabiya et coll., 2010). L’activité des centres anti-poisons de Marseille a enregistré plus de 80% d’intoxication accidentelle en 2006, les principales victimes étaient des enfants âgés de moins de 10 ans, les produits ménagers et les médicaments étaient les produits en cause (Spadari et coll., 2008). L’imprudence des parents et de l’entourage ainsi que l’émotivité et l’instabilité des enfants font que ceux-ci récidivent et accumulent les accidents. Malgré leur caractère parfois impressionnant, ces intoxications accidentelles sont rarement mortelles dans 0,2% des cas à cause des séquelles de certains toxiques qui peuvent entrainer la mort (Roussey, 2000).
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Table des matières
INTRODUCTION
Premiere Partie : REVUES BIBLIOGRAPHIQUES
Généralités sur les intoxications
I-DEFINITIONS
II- CLASSIFICATION DES INTOXICATIONS
III-EFFETS DES TOXIQUES
IV-PRISE EN CHARGE DES INTOXICATIONS
Intoxications aiguës chez l’enfant
I-EPIDEMIOLOGIE
II-DEFINITION
III- PHYSIOPATHOLOGIE
III.1- Profil de l`intoxiqué
III.1.1-Age
III.1.2-Sexe
III.1.3-Poids corporel
III.1.4-Contexte
III.1.5-Voies d’introduction
III.1.6-Période d’intoxication
III.2- Principales intoxications et leurs particularités
III.2.1-Intoxication médicamenteuse
III.2.2-Intoxication par les pesticides
III.2.3-Intoxication par les produits ménagers
III.2.4-Intoxication par les plantes et les champignons
III.2.5-Intoxication par les produits pétroliers
IV-PHARMACIENS FACE A UNE INTOXICATION CHEZ L’ENFANT
V-PREVENTIONS
DEUXIEME PARTIE : EPIDEMIOLOGIE DES
IntoxIcatIons aIgues chez les enfants aDMIs dans les chu d’abidjan
I-MATERIELS ET METHODES
II-RESULTATS
II.1-Epidémiologie
II.1.1-Répartition des patients selon le CHU
II.1.2- Sexe des patients
II.1.3-Age des patients
II.1.4-Situation scolaire des enfants intoxiqués
II.1.5-Origine des enfants intoxiqués
II.1.6-Lieux d’intoxication
II.2-Produits incriminés
II.2.1-Nature des produits
II.2.2- Nature du conditionnement des produits toxiques
II.2.3-Etat physique des toxiques
II.2.4-Voies de pénétration des toxiques
II.3-Délai d’admission des patients
II.4-Caractère individuel ou collectif des intoxications
II.5-Caractère accidentel ou volontaire des intoxications
II.6-Aspects cliniques
II.6.1-Types de gestes effectués lors de l’intoxication
II.6.2- Centres visités après l’exposition au toxique
II.6.3-Signes cliniques observés
II.6.4-Examens paracliniques effectués
II.7-Prise en charge des intoxiqués
II.7.1-Type de traitements
II.7.2-Signes observés au cours de la surveillance
II.8-Evolution des patients intoxiqués
II.9-Durée d’hospitalisation des patients
DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
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