EPIDEMIOLOGIE DES ENDOMETRITES
Conséquences sur les performances de reproduction et de production
Performances de reproduction
L’endométrite par définition est associée à une baisse des performances de reproduction, quelle que soit la forme considérée – clinique ou subclinique – chez les vaches laitières (LeBlanc et al., 2002; Sheldon et al., 2006). Les études montrent notamment un effet sur les paramètres de fertilité et de fécondité comme suit : Ø Une réduction du taux de réussite à la première insémination artificielle chez les vaches avec endométrite subclinique (Gilbert et al., 2005) et endométrite clinique (Toni et al., 2015) ; Ø Une augmentation de l’intervalle vêlage – première insémination artificielle chez les vaches avec endométrite subclinique (Gilbert et al., 2005) ; Ø Une réduction significative du taux de gestation à n jours postpartum (n variant d’une étude à l’autre) chez les vaches avec endométrite clinique ou subclinique par rapport aux vaches saines, en d’autres termes une réduction du risque relatif de gestation, la valeur du risque relatif variant selon les études (Dubuc et al., 2010a; Galvão et al., 2009; Gilbert et al., 2005; LeBlanc et al., 2002; Plöntzke et al., 2011) (cf. Tableau 3). L’étude de Gilbert (Gilbert et al., 2005) ne rapporte pas de valeur de risque relatif mais seulement un taux de gestation plus faible chez les vaches avec endométrite subclinique par rapport aux vaches sans inflammation. Cette réduction du taux de gestation chez les vaches atteintes par rapport aux vaches saines se traduit par un allongement de la médiane de l’intervalle vêlage – insémination fécondante des vaches avec endométrite clinique ou subclinique par rapport aux vaches saines (Dubuc et al., 2012). Ø Une augmentation significative du nombre d’inséminations artificielles nécessaires pour obtenir la gestation, quel que soit le type d’endométrite (Gilbert et al., 2005; Plöntzke et al., 2011)En outre une augmentation du risque de réforme pour cause de mauvaises performances de reproduction est rapportée dans l’étude de Plöntzke (Plöntzke et al., 2011) lorsque le diagnostic est fait entre 18 et 38 jours postpartum (RR 1,57*, IC 95% 1,04 – 2,38). Ceci ne semble pas être valable lorsque l’endométrite clinique est diagnostiquée plus tardivement, à 56 ± 3 jours (Dubuc et al., 2011).Un retard du retour à la cyclicité mis en évidence par une étude est possiblement un des éléments expliquant l’impact de l’endométrite sur les performances de reproduction. Les vaches présentant une endométrite subclinique ont 1,5 fois plus de chances d’avoir une période anovulatoire prolongée que les vaches saines (Dubuc et al., 2012). Dans le détail, le pourcentage de vaches avec un repos ovarien prolongé en présence ou absence d’endométrite subclinique était respectivement de 18,5% et 13,1% (OR 1,52*, IC 95% 1,08 – 2,13).La concentration en FSH (Follicle Stimulating Hormone) plasmatique augmente dans les premiers jours suivant le part permettant la croissance folliculaire et ainsi la reprise des vagues folliculaires (Crowe, 2008). Elle conduit à l’apparition du premier follicule dominant 7 à 10 jours après le vêlage. Ce premier follicule dominant pourra soit ovuler vers 15 jours postpartum et être à l’origine du premier corps jaune, soit subir une atrésie laissant alors la place au développement d’un autre follicule dominant, soit devenir un kyste ovarien par croissance persistante et absence d’ovulation. Le devenir du premier follicule dominant, parmi les trois possibilités précédemment citées, dépend de la fréquence des pics sécrétoires de LH (Luteinising Hormone) (Roche et al., 1992) : la sécrétion pulsatile adéquate de LH est nécessaire au développement d’un follicule dominant ovulatoire.Les cytokines et les PAMPs (Pathogen-Associated Molecular Patterns) perturbent l’axe hypothalamo-hypophysaire provoquant une réduction de la sécrétion de GnRH (Gonadotropin Releasing Hormone) et de LH (Karsch et al., 2002), hormones dont la sécrétion pulsatile est indispensable à la formation des premiers follicules ovulatoires, comme détaillé précédemment. On peut supposer que les vaches développant une endométrite ont un profil cytokinique tel que, entre 1 et 2 semaines, le premier follicule dominant postpartum n’ovule pas par défaut d’une sécrétion pulsatile de LH adéquate, retardant ainsi l’apparition du premier corps jaune postpartum et donc le retour à la cyclicité de la vache. De la même manière, le profil cytokinique anormal associé à l’endométrite se maintenant au-delà de 1 à 2 semaines, on peut penser qu’il bloquera l’ovulation des follicules ovulatoires, retardant toujours plus le retour à la cyclicité. Deux autres mécanismes sont suggérés pour expliquer le retour retardé de la cyclicité ovarienne lors d’endométrite : les cytokines pro-inflammatoires, en particulier IL-6 et TNFa (Tumor Necrosis Factor alpha), produites en réponse à la présence de bactéries dans l’utérus et qui agissent directement sur l’ovaire et perturbent la genèse des follicules ovariens (Alpizar and Spicer, 1994; Spicer, 1998) ; les PAMPs agissent sur l’ovaire et limitent la production d’œstradiol par les cellules de la granulosa (Herath et al., 2007; Price et al., 2013) ; ce stéroïde est nécessaire à l’apparition du pic de LH par rétrocontrôle positif.
Performances de production
L’endométrite étant une affection localisée, aux faibles répercussions systémiques, il est probable qu’elle soit sans conséquence sur la production de lait. L’étude de Dubuc (Dubuc et al., 2011) est en accord avec cette hypothèse : l’endométrite, dans ses deux formes, n’a pas d’effet sur la quantité de lait produit.
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Table des matières
TABLE DES ILLUSTRATIONS
TABLEAUX
LISTE DES ANNEXES
INTRODUCTION
CHAPITRE I ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
I. DESCRIPTION MEDICALE DE L’ENDOMETRITE
A. ANATOMIE DE L’UTERUS OVIN
B. HISTOLOGIE DE LA PAROI UTERINE
C. ENDOMETRITE : DEFINITIONS ET DESCRIPTION CLINIQUE
1. Définition histopathologique
2. Définitions médicales
a) Endométrite clinique
b) Endométrite subclinique
3. Description clinique
a) Contenu vaginal purulent ou mucopurulent
b) Diamètre cervical et liquide intra-utérin
II. EPIDEMIOLOGIE DES ENDOMETRITES
A. EPIDEMIOLOGIE DESCRIPTIVE ET ANALYTIQUE
1. Endométrite clinique
a) Prévalence
b) Facteurs de risque associés à l’endométrite clinique
2. Endométrite subclinique
a) Prévalence et incidence
b) Facteurs de risque associés à l’endométrite cytologique
B. CONSEQUENCES SUR LES PERFORMANCES DE REPRODUCTION ET DE PRODUCTION
1. Performances de reproduction
2. Performances de production
III. MECANISMES PHYSIOPATHOLOGIQUES
A. AGENTS PATHOGENES IMPLIQUES DANS LA CONTAMINATION UTERINE POSTPARTUM ET DANS L’INFECTION DE L’ENDOMETRE
1. Une colonisation permise par la perte d’étanchéité du col utérin et qui s’estompe dans le temps
2. Espèces bactériennes impliquées dans les infections utérines
3. Facteurs liés à l’agent infectieux et associés à la sévérité de l’endométrite
a) Le pouvoir pathogène
b) Relation « dose – effet »
B. PHYSIOPATHOLOGIE DE LA REPONSE IMMUNITAIRE LORS D’UNE INFECTION DE L’ENDOMETRE
1. Les cellules endométriales, acteur fondamental de la réponse immunitaire innée
a) Une réponse aboutissant à la synthèse de multiples médiateurs de l’inflammation
(1) Les cytokines et les chimiokines
(a) Une synthèse déclenchée par interaction entre LPS et TLR4
(i) La fixation du LPS au TLR4 aboutit à la synthèse de cytokines et de chimiokines
(ii) Voies de signalisation impliquées
(b) … ou résultant de l’interaction d’autres facteurs microbiens et de récepteurs TLR
(c) Une sécrétion de cytokines et de chimiokines polarisée
(d) Une sécrétion de cytokines amplifiée par la lyse des cellules endométriales
(e) Infection à T. pyogenes et activation de l’inflammasome
(f) Effet des hormones stéroïdes sur la synthèse de cytokines et de chimiokines par l’endomètre ?
(2) L’interféron de type I, IFNb
(3) Les prostaglandines pro-inflammatoires
(a) La fixation du LPS au TLR4 aboutit à la synthèse de PGE2 et PGF2a
(b) Rôle des prostaglandines dans l’immunité innée utérine
(c) Influence des hormones stéroïdes
(4) Les peptides antimicrobiens et les mucines : synthèse par l’endomètre et rôle dans l’immunité innée locale 54 (a) Les peptides antimicrobiens
(i) Rôle dans l’immunité innée
(ii) Influence des hormones stéroïdes
(b) La mucine MUC-1
(i) Rôle dans l’immunité innée
(ii) Influence des hormones stéroïdes
(5) Les protéines de la phase aiguë
b) La réponse immunitaire innée est initiée précocement
2. Rôle de l’immunité adaptative dans la physiopathologie de l’endométrite ?
3. Caractéristiques de la réponse lors d’endométrite
a) Le profil cytokinique pro-inflammatoire est exagéré de manière précoce et persistante lors d’endométrite 57 (1) Mise en évidence expérimentale
(2) Mécanismes mis en évidence
(a) STAT3 et surexpression des gènes il6 et il8
b) Une réponse adaptative cellulaire modifiée chez les vaches avec endométrite subclinique
(1) Les lymphocytes B
(2) L’endométrite est associée à une plus grande quantité de lymphocytes T CD8+ et une plus faible quantité de lymphocytes T CD4+ et Treg dans la lumière utérine
C. ROLE DU FOND GENETIQUE DANS LA REPONSE IMMUNITAIRE ET POSSIBLES EFFETS DE LA SELECTION GENETIQUE POUR CERTAINS CARACTERES DE LA REPONSE IMMUNITAIRE
1. Le contrôle génétique de la prédisposition à l’endométrite est actuellement inconnu
2. Possibles effets de la sélection génétique pour la résistance aux mammites sur la réponse immunitaire lors d’infection utérine postpartum
a) La sélection génétique pour la résistance aux mammites sur le critère CCS dans le lait modélisée par la production de lignées divergentes
(1) Production de deux lignées divergentes sur le critère CCS pour connaître les effets de la sélection génétique sur le critère de résistance aux mammites
(2) Identification d’un variant de Socs2 prédisposant aux mammites
b) La protéine SOCS-2
c) Rôle de SOCS-2 dans la réponse immunitaire innée
(1) Mise en évidence expérimentale
(2) Mécanismes d’action mis en évidence
(a) La voie de signalisation intracellulaire JAK/STAT
(b) SOCS-2 limite l’activation du facteur de transcription STAT 3
(c) Compétition avec la molécule STAT pour les récepteurs cytokiniques
(d) Dégradation protéasomale des protéines impliquées dans le système JAK/STAT
CHAPITRE II ETUDE EXPERIMENTALE
I. INTRODUCTION
II. MATERIELS ET METHODES
A. APPROBATION ETHIQUE
B. ANIMAUX
C. CONDITIONS D’HEBERGEMENT ET ALIMENTATION
D. SYNCHRONISATION DES CYCLES SEXUELS ET PHASE PROGESTERONIQUE
MISE EN PLACE DES IMPLANTS DE NORGESTOMET
INDUCTION DE LA LUTEOLYSE PAR INJECTION DE PROSTAGLANDINES F2 ALPHA (PGF2a)
E. CONDITIONS D’HEBERGEMENT PREOPERATOIRES
F. PREPARATION ET CONSERVATION DE L’INOCULUM
G. INOCULATION INTRA-UTERINE PAR VOIE CŒLIOSCOPIQUE
H. SUIVI CLINIQUE
I. DONNEES PARACLINIQUES
5 1. Prises de sang
2. Hémogramme
J. PRELEVEMENT ET PESEE DE L’UTERUS
K. ANALYSE BACTERIOLOGIQUE ET CYTOLOGIQUE DU CONTENU UTERIN
L. ANALYSE STATISTIQUE
III. RESULTATS
A. FREQUENCES CARDIAQUE, RESPIRATOIRE ET TEMPERATURE RUMINALE
B. CARACTERISTIQUES MACROSCOPIQUES DE L’UTERUS ET DES OVAIRES
C. DONNEES D’HEMOGRAMME
D. ANALYSE BACTERIOLOGIQUE DU CONTENU UTERIN
E. ANALYSE CYTOLOGIQUE DU CONTENU UTERIN
IV. DISCUSSION
A. ANALYSE CRITIQUE DU MODELE EXPERIMENTAL UTILISE
1. Critères d’inclusion et d’exclusion
2. Comparaison des animaux des deux lignées avant l’inoculation
3. Comparaison et analyse statistique de groupes à faible effectif
4. Taille de l’effectif du groupe témoin
B. RESULTATS PRINCIPAUX ET PERSPECTIVES
V. CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXES
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