Epidemiologie des cancers du col de l’uterus

EPIDEMIOLOGIE DES CANCERS DU COL DE L’UTERUS 

Epidémiologie descriptive des cancers 

Dans le monde
A l’échelle mondiale, en 2018, environ 570 000 femmes ont développé un cancer du col de l’utérus et 311 000 femmes en sont décédées, ce qui correspond à un TINA tous âges de 13,1 pour 100 000 femmes-années et un TASM de 6,9 pour 100 000.

Le cancer du col de l’utérus était le quatrième cancer le plus fréquent chez les femmes, après le cancer du sein (2,09 millions de cas), le cancer colorectal (0,79 million) et le cancer du poumon (0,73 million). Il est aussi la quatrième cause de décès par cancer chez les femmes, après les cancers du sein (627 000 décès), du poumon (576 000) et colorectal (387 000). Environ 84% de tous les cancers du col de l’utérus et 88% de tous les décès causés par ce cancer sont survenus dans les pays à faibles ressources (c’est-à-dire ceux avec un IDH <0 · 80), dont 1,8% des femmes ont été diagnostiquées et 1,3 % sont décédés de la maladie avant l’âge de 75 ans, en l’absence de causes concurrentes de décès. En revanche, dans les pays aux ressources les plus élevées, les taux cumulés d’incidence et de mortalité du cancer du col de l’utérus étaient de deux à quatre fois inférieures à ceux des pays à faibles ressources.

Les variations des taux sont plus frappantes lorsque l’accent est mis sur les souscontinents . Dans l’ensemble, la charge d’incidence la plus faible a été observée en Asie occidentale et la charge de mortalité la plus faible a été observée en Australie
– Nouvelle- Zélande. Des incidences plutôt modestes (ASIR <10 pour 100 000) ont également été notées en Australie-Nouvelle-Zélande, en Amérique du Nord, en Europe occidentale, en Afrique du Nord, en Europe du Sud et en Europe du Nord. La Chine était le pays avec le plus grand nombre de cas (106 000), tandis que l’Inde était le pays avec le plus grand nombre estimé de décès par cancer du col de l’utérus (60 000; incidence du cancer du col de l’utérus. La Chine et l’Inde ont contribué à hauteur de 35% à la charge mondiale des cas et des décès de cancer du col de l’utérus .

Le taux d’incidence du cancer du col de l’utérus par âge commence à augmenter après l’âge de 25 ans . Dans les pays aux ressources les plus élevées, un maximum d’incidence est atteint vers l’âge de 40 ans, tandis que dans les pays à faibles ressources, les taux ont continué d’augmenter sensiblement jusqu’à 55 à 69 ans. À l’échelle mondiale, l’âge moyen au moment du diagnostic du cancer du col de l’utérus était de 53 ans, allant de 44 ans (Vanuatu) à 68 ans (Singapour). L’âge moyen mondial au décès du cancer du col de l’utérus était de 59 ans, allant de 45 ans (Vanuatu) à 76 ans (Martinique). L’incidence a culminé entre 50 et 54 ans au niveau mondial. Le pays avec le pic le plus précoce était le Royaume-Uni (30–34 ans), alors qu’un grand groupe de pays avait son incidence maximale dans le groupe d’âge de 85 ans et plus (données non présentées) .

Les quatre niveaux de l’IDH sont les suivants: très élevé (IDH ≥0 · 8), élevé (IDH <0 · 8 à ≥0·7), moyen (IDH <0·7 à ≥0·55) et faible (IDH <0·55). IDH = Indice de développement humain.

En Afrique

Le fardeau du cancer du col de l’utérus pèse lourdement sur l’Afrique d’une manière inéquitable. En effet, c’est sur le continent africain que l’on retrouve 19 des 20 pays les plus touchés par la maladie dans le monde. Cette maladie constitue le deuxième cancer le plus fréquent chez les femmes de la région africaine [14]. Le fardeau le plus lourd a été observé en Afrique australe et en Afrique orientale. Un fardeau très élevé de la maladie (TIA ≥ 15 pour 100 000) a également été observé en Afrique de l’Ouest, en Mélanésie, en Afrique centrale, Les incidences les plus élevées (ASIR> 40 pour 100000) ont toutes été trouvées dans des pays d’Afrique orientale, australe ou occidentale (Swatini, Malawi, Zambie, Zimbabwe, Tanzanie, Burundi, Ouganda, Lesotho, Madagascar, Comores, Guinée, Burkina Faso, Mali, Afrique du Sud et Mozambique) .

Au Sénégal

Le cancer du col de l’utérus est la première cause de décès par cancer chez les femmes au Sénégal et l’une des principales causes de mortalité chez les femmes dans les pays les plus pauvres du monde. Le Sénégal est le premier pays d’Afrique de l’Ouest soutenu par Gavi à introduire le vaccin anti-VPH dans son programme de vaccination systématique. Selon le Fonds mondial de recherche sur le cancer, le taux de cancer du col de l’utérus au Sénégal figure parmi les 20 plus élevés au monde. Chaque année, plus de 1 200 femmes meurent de cette maladie dans le pays [15]. Une étude épidémiologique effectuée à l’institut Curie de Dakar(17) a montré que la prévalence du cancer du col de l’utérus était de 936 avec un âge moyen de 42,1 an et des extrêmes allant de 18 à 80 ans. L’étude de Ferlay et al. En 2008 a montré que le Sénégal est caractérisé par une incidence et un taux de mortalité de cancer du col de l’utérus très élevé et occupe le 17ième rang au niveau du continent Africain .

Epidémiologies analytiques des cancers du col

La principale cause du cancer du col de l’utérus reste l’infection au HPV. Les autres sont des cofacteurs. Ainsi dans notre étude nous allons utiliser la classification de Lalonde qui distingue :

Déterminants lies à la biologie
❖ Infection à HPV
L’infection génitale par un HPV est une des infections sexuellement transmissibles (IST) les plus répandues chez les femmes jeunes sexuellement actives. Le nombre des nouvelles infections génitales par un HPV dans le monde est estimé à 30 millions par an. Il est estimé que 50 à 75 % des femmes de 15 à 44 ans sont ou ont été exposées aux HPV. L’infection persistante à HPV à haut risque oncogène est considérée comme la cause du cancer du col utérin [18,19,20]. Le HPV est transmis préférentiellement par contact sexuel, souvent lors des premiers rapports. C’est l’infection virale sexuellement transmissible la plus fréquente au monde. Près de 75% des femmes de 15 à 44 ans, sexuellement actives ont rencontré ou rencontreront le virus à un moment de leur vie sexuelle. Cette infection est, dans la grande majorité des cas, inapparente ; le virus étant éliminé spontanément par le système immunitaire. Mais, dans certains cas, ce virus peut échapper au système immunitaire entraînant la persistance de l’infection à l’origine du développement de lésions intra-épithéliales du col de l’utérus qui peuvent évoluer vers des lésions plus sévères de haut grade, voire vers le cancer du col de l’utérus. Il est établi que les infections persistantes par des HPV oncogènes sont étroitement corrélées à la survenue des cancers du col : l’ADN des HPV y est retrouvé dans presque 100% des cas. Parmi les HPV oncogènes, les HPV16 et 18 sont les types les plus carcinogènes, responsables à eux seuls de plus de 50% des lésions précancéreuses CIN2+ et de 70% des cancers du col dans le monde. Après les HPV 16 et 18, on retrouve les types HPV 33, 45 et 31 moins fréquents mais dont la responsabilité dans l’apparition des lésions précancéreuses et cancéreuses du col est avérée. Les HPV 16, 18, 31, 33 et 45 représentent plus de 80% des types impliqués dans les cancers du col de l’utérus dans le monde. Dans les dernières données de la littérature sur la distribution des génotypes des HPV, ce chiffre atteint 86%, notamment pour les cancers du col de l’utérus en Europe [21].
❖ Les infections génitales à répétition
Les femmes présentant des infections génitales à répétition courent un plus grand risque de développer le cancer du col de l’utérus que celles qui ne le sont pas [22]. Les agents infectieux incriminés dans la cancérogénèse du col de l’utérus sont .
→ Trichomonas vaginalis ;
→ Chlamydiae trachomatis ;
→ Herpès Simplex virus 2 (HSV2).
Le rôle du Chlamydia trachomatis a été fortement évoqué mais des études sur biopsie n’ont pas démontré son rôle direct. Il est possible que la cervicite due au Chlamydia trachomatis entraîne une métaplasie qui facilite l’infection par l’HPV [24]. Dans l’étude cas-témoins réalisée par El Gnaoui [25], les anticorps anti Chlamydia trachomatis ont été retrouvés dans 31% des cas de cancer du col utérin comparé à 11% chez les témoins.
❖ La parité
Les femmes ayant accouché d’un grand nombre d’enfants ont un risque plus élevé de développer un cancer du col utérin. L’association des facteurs liés à la parité a été évaluée dans une méta-analyse colombienne, incluant plus de 16 000 femmes atteintes du cancer du col utérin ; et 33 000 n’ayant pas le cancer du col de l’utérus. Le risque relatif chez les femmes ayant mené 7 grossesses ou plus à terme était de 2,4 pour le cancer cervical invasif et de 1,7 pour les carcinomes in situ, en comparaison avec les femmes nullipares [19]. Le risque de cancer du col est majoré par le nombre de grossesses. Les traumatismes multiples du col au cours de l’accouchement peuvent entrainer une sensibilité accrue aux HPV et aux lésions précancéreuses [26].
❖ Facteurs immunitaires
Il peut s’agir de transplantation d’organe, d’une maladie auto-immune ou d’une infection par le VIH [27, 28]. Les femmes vivant avec le VIH ont un taux d’acquisition de l’infection par un Papillomavirus, notamment à haut risque oncogène , supérieur aux femmes VIH négatives ; le risque est accru de persistance virale, de lésions précancéreuses et de cancers cervicaux. Ces femmes sont facilement infectées par le HPV oncogénique, et risquent de développer des lésions précancéreuses et un cancer du col plus rapidement que les femmes ayant des défenses immunitaires normales.
❖ Prédispositions génétiques
Le développement de cancers cervicaux peut être associé à l’expression d’haplo types HLA particuliers. L’allèle DQB1*0301 seul ou combiné avec DRB1*0401 est associé au cancer du col de l’utérus .

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
1. DEFINITION DES CONCEPTS
1.1. Col de l’utérus
1.2. Cancer du col de l’utérus
1.3. Coûts directs
1.4. Coûts directs médicaux
1.5. Coûts indirects
2. EPIDEMIOLOGIE DES CANCERS DU COL DE L’UTERUS
2.1. Epidémiologie descriptive des cancers
2.1.1. Dans le monde
2.1.2. En Afrique
2.1.3. Au Sénégal
2.2. Epidémiologies analytiques des cancers du col
3. CONSEQUENCES SOCIO ECONOMIQUES DES CANCERS DU COL DE L’UTERUS
3.1. Conséquences auprès du malade
3.2 Conséquences auprès de la famille
4. PREVENTION DES CANCERS
4.1. Prévention primaire
4.2. Prévention secondaire
4.2.1. Dépistage des cancers
4.2.2. Diagnostic des cancers
4.2.2.1. Circonstance de découverte
4.2.2.2. L’examen clinique
4.2.2.2.1. L’examen au spéculum
4.2.2.2.2. Les touchers pelviens
4.2.2.3. Le diagnostic cytologique et histologique
4.2.2.4. L’évaluation pré thérapeutique
4.2.2.4.1. L’imagerie par Résonance Magnétique (lRM)
4.2.2.4.2. La tomodensitométrie (TDM)
4.2.2.4.3. Place de la Tomographie par Émissions de Positons avec Fluoro DésoxyGlucose (TEP-FDG)
4.2.2.4.4. Les autres examens : La cystoscopie et la rectoscopie
4.2.3. Traitement des lésions pré cancéreuses
4.2.3.1. Traitements destructeurs
4.2.3.1.1. Cryothérapie
4.2.3.1.2. Cold coagulation (Coagulation au froid)
4.2.3.1.3. Electrocoagulation et vaporisation au laser
4.2.3.2. Traitements d’exérèse
4.2.3.2.1. Conisation
4.2.3.2.2. Trachélectomie
4.2.3.2.3. Hystérectomie totale
4.3. Prévention tertiaire
4.3.1. Prise en Charge chirurgicaux
4.3.1.1. Traitement chirurgical
Colpohystérectomie élargie
4.3.1.2. Radiothérapie
4.3.1.2.1. Radiothérapie externe
4.3.1.2.2. Curiethérapie
4.3.1.3. Chimiothérapie
4.3.1.3.1. Psychothérapie de soutien
4.3.2. Stratégie thérapeutique
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
1. BUT ET OBJECTIFS
1.1. But
1.2. Objectifs
1.2.1. Objectif général
1.2.2. Objectif spécifique
2. CADRE D’ETUDE
2.1. Vocation de la structure
2.2. Infrastructures
2.3. Personnel
3. METHODOLOGIE
3.1. Type et période d’étude
3.2. Populations d’étude
3.2.1. Critères d’inclusion
3.2.2. Critères de non-inclusion
3.3. Recrutement
3.4. Technique et outils de collecte
3.5. Saisie et analyse des données
4. RESULTATS
4.1. Résultats descriptifs
4.1.1. Caractéristiques sociodémographiques
4.1.1.1. Age
4.1.1.2. Statut matrimonial
4.1.1.3. Provenance des patientes
4.1.2. Données cliniques
4.1.2.1. Délai entre les premiers symptômes et la première consultation
4.1.2.1. Lieu du diagnostic
4.1.2.2. Nombre de consultation
4.1.2.3. Hospitalisation
4.1.2.4. Nombre de jours d’hospitalisation
4.1.2.5. Nouveau cancer ou rechute
4.1.2.6. Stade du cancer
4.1.2.7. Niveau d’évolution du cancer
4.1.2.8. Chirurgie pour ce type de cancer
4.1.3. Type histologique du cancer
4.1.4. Données thérapeutiques
4.1.4.1. Type de traitement reçu par les patientes
4.1.4.2. Traitement reçu en fonction du stade du cancer
4.1.5. Données économiques
4.1.5.1. Dépenses annuelles en consultations
4.1.5.2. Dépenses annuelles en hospitalisation
4.1.5.3. Dépenses annuelles en examens biologiques
4.1.5.4. Dépenses annuelles en imagerie médicale et cardiaque
4.1.5.5. Dépenses annuelles des examens anatomo-pathologiques
4.1.5.6. Dépenses annuelles des examens endoscopiques
4.1.5.7. Dépenses annuelles en Radiothérapie
4.1.5.8. Dépenses annuelles en Chimiothérapie
4.1.5.9. Dépenses annuelles en chirurgie et kit
4.1.5.10. Dépense annuelle par malade
4.2. Résultats analytiques
4.2.1. Analyse des couts moyens annuels par poste de dépense en fonction du type histologique
4.2.2. Coûts moyens annuels par poste de dépense en fonction du stade du cancer
5. DISCUSSION
5.1. Limites de l’étude
5.2. Caractéristiques sociodémographiques
5.3. Caracteristiques cliniques
5.4. Données histologiques
5.5. Données therapeutiques
5.6. Données économiques
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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