Epidémiologie de l’infection par le VIH

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Transmission du VIH

Le VIH se transmet essentiellement à l’occasion de rapports sexuels (anaux ou vaginaux) non protégés et de la mère à l’enfant (5). Pour un rapport vaginal avec un partenaire séropositif, le risque de transmission est évalué à moins de 0,1% ; mais ce risque est augmenté par certains facteurs:
 Partenaire infecté ayant une charge virale élevée et/ou un SIDA déclaré ;
 Partenaire en phase de primo-infection ;
 Nombre élevé de partenaires ;
 Pénétration anale ou vaginale non protégée (9);
 Présence d’une autre infection sexuellement transmissible comme la syphilis, la chlamydiose, la gonorrhée ou l’herpès (20) ;
 Injections, transfusions sanguines à risque, greffes de tissus, gestes médicaux impliquant de couper ou de percer la peau dans des conditions non stériles;
 Piqûres accidentelles, notamment chez les agents de santé (5);
 Partage d’aiguilles, de seringues, de matériels d’injection et de solutions contaminées lors de l’injection de drogues (20).
Toutefois, un seul contact sexuel, même sans aucun facteur de risque accru, peut être contaminant. La contamination dans le sens homme-femme serait plus importante que dans le sens inverse (5).
La contamination par voie sexuelle étant le mode de transmission le plus fréquent du VIH, le tissu muqueux constitue la cible principale du virus. Ce dernier se lie aux cellules dendritiques vaginales, cervicales ou rectales via un récepteur de surface de ces cellules appelé le DC-SIGN (21).
A travers le tractus génital féminin, le VIH pénètre essentiellement par le col de l’utérin. La production locale du virus se fait dans les fluides cervico-vaginaux ainsi que dans le liquide trans-sudative. Chez l’homme, la pénétration se fait par la muqueuse de l’urètre, surtout s’il y a inflammation, et par la muqueuse du gland et du prépuce. Toutefois, il a été prouvé que la circoncision participe efficacement à la réduction de la transmission du VIH chez les hommes (22).

Physiopathologie

Mécanismes de l’infection

Le VIH est caractérisé par une activation généralisée du système immunitaire qui a pour effet d’augmenter le taux d’infection des lymphocytes T CD4 et de favoriser la réplication du virus (23). Il s’en suit une régression continue des lymphocytes T CD4+ et des Macrophages. Ces deux cellules expriment respectivement les corécepteurs CXCR-4 et CCR-5 qui sont nécessaires à la pénétration du VIH dans la cellule cible. Cependant, la majorité des souches de VIH nouvellement transmises utilisent le CCR5 comme corécepteur. Toutefois le VIH peut coloniser d’autres cellules immunitaires comme les cellules présentatrices d’antigène (CPA) ou les cellules microgliales (Figure 5).

Différentes phases de l’infection par le VIH

Phase de primo-infection

L’infection par le VIH est souvent asymptomatique (60 à 90%) mais peut se déclarer cliniquement dans de rares cas entre 15 jours et 3 mois après la contamination. La primo-infection se caractérise par une phase de réplication virale intense associée à une dissémination virale rapide et à des altérations précoces du système immunitaire (diminution du nombre de lymphocytes T CD4+). Dans cette phase, l’apparition d’une forte réponse des lymphocytes T CD8+ permet de contrôler progressivement cette virémie (5).

Phase asymptomatique

La phase initiale de l’infection est suivie par une phase asymptomatique dite de latence clinique. Durant cette phase qui peut durer 2 à 15 ans, l’infection persiste, la réplication du virus dans le sang diminue, et cette dernière se stabilise à un niveau qui varie selon les personnes. En effet, la quantité de virus circulants atteint un maximum à environ 8 semaines puis baisse selon les cas ; et cela grâce à l’apparition des anticorps anti-VIH et des lymphocytes T CD8+ qui parviennent à éliminer une grande partie, et non la totalité des virus. On note alors une diminution progressive du nombre de LT CD4+ circulants. Plus ce taux diminue, plus grand est le risque de développer l’une des manifestations qui définissent le SIDA (24).

Phase symptomatique

Les infections opportunistes et les autres symptômes deviennent plus fréquents quand le nombre de LT CD4+ est inférieur à 500 cellules/mm3. Le malade entre alors dans sa phase symptomatique. On considère que le patient atteint le stade SIDA lorsque le nombre de lymphocytes T CD4+ est inférieur ou égal à 200 cellules/mm3. Au stade Sida et en fin de maladie, la réplication virale est élevée et n’est plus contrôlée : les pertes en lymphocytes T CD4+ ne sont plus compensées. Il s’installe donc progressivement un déficit quantitatif en lymphocytes T CD4+ auquel s’ajoute un déficit qualitatif de nombreuses fonctions du système immunitaire conduisant au déficit immunitaire constitutif du Sida.

Evolution de l’infection par le VIH 

La médiane d’apparition du Sida est de dix ans mais des facteurs non encore élucidés peuvent limiter la progression de la maladie. En effet, des patients VIH+ suivis pendant plusieurs années ont permis de mettre en évidences des progresseurs rapides et des non-progresseurs. Les « asymptomatiques à long terme » (ALT) ou « non progresseurs à long terme » (NPLT, ou LTNP selon l’acronyme anglais) sont des patients séropositifs infectés par le VIH mais qui ne développent pas le Sida ; en l’absence de tout traitement, ces patients gardent un taux de lymphocytes T CD4 normal et stable sur plusieurs années.

Mécanismes de résistance

La résistance au VIH pourrait être de plusieurs ordres. Il peut s’agir d’une combinaison de plusieurs mutations sur différents gènes. Un pourcentage élevé des patients asymptomatiques à long terme présente une mutation dans le gène qui code la protéine récepteur CCR5, à la surface des lymphocytes T (une délétion de 32 nucléotides) (27). Ce récepteur est « utilisé » par le VIH pour pénétrer dans ces cellules. Cependant, ces délétions sur CCR5 ne suffisent pas à expliquer la lente progression du VIH chez les asymptomatiques à long terme. Ainsi, il a été découvert que la plupart d’entre eux ne possédant pas de délétions sur CCR5 ont une mutation sur le gène FUT2 présente chez 20 % des européens. Ces derniers sont appelés « non-sécréteur » d’antigène-H (28) et possèdent également une résistance accrue face au norovirus (29).

Marqueurs pronostic et de diagnostic

L’évaluation du pronostic de l’infection repose sur la mesure du taux de lymphocytes CD4 et de la charge virale plasmatique. L’utilisation d’une combinaison de numération des CD4 et de tests de charge virale du VIH dans la prise en charge de la thérapie antirétrovirale (ART) permet d’estimer le risque de progression de la maladie (30). Cependant, la mesure de la charge virale plasmatique est de loin le principal outil de suivi de l’efficacité thérapeutique sous traitement antirétroviral (31). D’autres marqueurs sont aussi utilisés pour le suivi des pvVIH :
 L’antigénémie p24 ;
 Le taux de lymphocytes CD8 et le rapport CD4/CD8 ;
 Bêta-2-microglobulinémie ;
 L’hypergammaglobulinémie ;
 L’évolution des capacités de prolifération des lymphocytes in-vitro;
 L’évaluation de l’anergie cutanée (tuberculine) est faite dans le bilan initial ou en cas de suspicion de tuberculose.

Co-morbidité

L’immunodéficience entraîne une augmentation de la sensibilité à un grand nombre d’infections et de maladies, notamment les cancers, que l’on peut combattre normalement avec un système immunitaire sain. En effet le stade le plus avancé de l’infection à VIH (SIDA) qui peut apparaître au bout de 2 à 15 ans selon les cas, se caractérise par l’apparition de certains cancers, d’infections et d’autres manifestations cliniques. Il s’agit de manifestations secondaires au VIH et plus ou moins sévères.

GENERALITES SUR L’IMMUNITE ANTI-VIH

Lors de l’infection par le VIH, le système immunitaire est la cible du virus mais sa réaction n’empêche pas la réplication virale. Cette réponse fait intervenir les acteurs du système immunitaire inné et adaptatif. Cependant le VIH va aussi développé des mécanismes d’échappement au système immunitaire.

Cellules du système immunitaire

Le système immunitaire est un ensemble complexe de cellules, d’organes et de molécules. Toutes ces cellules proviennent de cellules souches pluripotentes (32). Celles-ci donnent naissance à deux lignées distinctes, l’une lymphoïde et l’autre myéloïde. Les organes lymphoïdes sont des tissus organisés où les lymphocytes entrent en contact avec les cellules non lymphocytaires. Ils sont en règle générale le lieu de rencontre avec l’antigène et sont donc le siège initial de la réponse immunitaire spécifique.
Les cellules du système immunitaire sont, pour la plupart, d’origine hématopoïétique. Seuls les lymphocytes T et B expriment respectivement à leurs surfaces des récepteurs d’antigènes, le TCR et le BCR, qui leur permettent d’assurer une réponse spécifique. Cependant, un grand nombre d’autres cellules hématopoïétiques participent directement à l’induction, à la régulation et à l’expression de la réponse immunitaire spécifique, en même temps qu’elles assurent l’immunité non spécifique. Il s’agit des cellules Natural Killer (NK), des polynucléaires, des mastocytes, des plaquettes et des cellules de la lignée monocyte/macrophage dont les multiples formes tissulaires constituent le système histiocytaire. Certaines cellules non hématopoïétiques interviennent dans l’introduction ou l’expression des réponses immunitaires. C’est le cas notamment des cellules dendritiques folliculaires des organes lymphoïdes périphériques, des cellules endothéliales et de certains épithéliums (33).

Lymphocytes

Les lymphocytes sont les seules cellules qui portent des récepteurs spécifiques d’antigène. Aucun critère morphologique ne permet de distinguer leurs différentes classes et sous-classes. Néanmoins ils constituent une famille très hétérogène du point de vue fonctionnel. Les lymphocytes sont présents dans le sang, la lymphe et dans tous les organes lymphoïdes. Dans le sang, les lymphocytes représentent 20 à 40% des leucocytes (34). On distingue deux principaux groupes : les lymphocytes T et les lymphocytes B.
Une troisième population de cellules appelée NK (Natural Killer) intervient aussi dans certaines réponses immunitaires notamment dans l’immunité antivirale et anticancéreuse.
Les lymphocytes possèdent des marqueurs ou antigènes de surface qui permettent de les identifier, de déterminer leur stade de différenciation et d’activation. Ces marqueurs de surfaces sont appelés CD ou « clusters of différenciation ».

Lymphocytes T

Les lymphocytes T possèdent certaines caractéristiques particulières qui permettent leur identification :
o Ils sont particulièrement recirculants et représentent 60 à 80% des lymphocytes sanguins chez l’adulte,
o Leur durée de vie est très longue,
o Le récepteur pour l’antigène s’appelle le TCR.
Le TCR est de nature hétérodimérique, formé par l’association de deux chaînes polypeptidiques glycosylées ancrées dans la membrane et produites par plusieurs gènes situés sur les chromosomes 7 et 14. Il constitue le site de reconnaissance de l’épitope à la surface des CPA. Ce récepteur des lymphocytes T ne reconnaît que des antigènes protéiques. Ceux-ci ne sont jamais natifs : les protéines doivent être découpées en peptides qui sont ensuite associées à des molécules du CMH.
Les lymphocytes T expriment également à leur surface :
o La molécule CD3 qui assure la transduction du signal principal o La molécule CD2 qui est un facteur d’adhésion
o La molécule CD28 ou CD40 ligand qui est une molécule de co-stimulation induisant le signal.
Il existe deux sous populations lymphocytaires T qui se distinguent par leurs corécepteurs : les lymphocytes T CD8+ encore appelés lymphocytes T cytotoxiques et les lymphocytes T CD4+ ou lymphocytes T auxiliaires.

Lymphocytes T CD8+

Les lymphocytes T CD8+ ou T cytotoxiques (CTL) expriment l’antigène CD8 à leur surface. Ils reconnaissent l’antigène présenté par une molécule du CMH de classe I. Les antigènes présentés sont des antigènes endogènes, produits par la cellule. La reconnaissance est le premier signal d’activation. Un second signal permet l’expression du pouvoir cytotoxique de la cellule. Ces lymphocytes T reconnaissent et se lient à des cellules cibles infectées par des virus, des cellules cancéreuses ou du non soi, et libèrent des protéines effectrices telles que la perforine. Cette dernière provoque des trous dans la membrane de la cellule cible entraînant la sécrétion des granzymes qui détruisent la cellule infectée. Celle-ci perd son cytoplasme et meurt en moins de deux heures. Une fois la perforine injectée, le lymphocyte se détache et se met à la recherche de nouvelles cellules cibles (35).
Les lymphocytes T cytotoxiques sécrètent aussi le facteur nécrosant des tumeurs (TNF) qui tue lentement les cellules cibles en l’espace de 48 à 72 heures. Ils sécrètent également de nombreuses lymphokines qui interviennent de multiples façons pour amplifier la réponse immunitaire. Ils sont également impliqués dans la surveillance immunologique (36) (Figure 8).

Lymphocytes T CD4+

Les lymphocytes T auxiliaires, encore appelés lymphocytes T « helper », expriment l’antigène CD4 à leur surface. Ces lymphocytes jouent un important rôle de régulation dans la réaction immunitaire. Une fois activés, ils forment un clone de lymphocytes mémoires. Selon l’environnement où ils se trouvent, ils mobilisent toutes les voies du système immunitaire par la sécrétion d’interleukine 2 (IL-2). Ils peuvent se différencier en sous-populations dont chacune a une fonction spécifique (37).
 Lymphocytes Th1 : Ils secrètent principalement l’interleukine 2 (IL-2), l’interféron gamma (IFN-) et l’interleukine 12 (IL-12). Ils sont impliqués dans l’activation des macrophages et les réactions d’hypersensibilité retardée. Ainsi, ils vont orienter la réponse immunitaire vers l’immunité à médiation cellulaire en stimulant les lymphocytes T cytotoxiques (T CD8+) (39).
 Lymphocytes Th2 : Ils secrètent principalement les IL-4, IL-5, IL-10 et IL-13. Ils orientent la réponse immunitaire vers l’immunité à médiation humorale en stimulant les lymphocytes B à produire des anticorps. Ils sécrètent également des lymphokines qui mobilisent les macrophages et augmentent leur capacité à détruire les microorganismes et attirent d’autres types de leucocytes, comme les neutrophiles, dans la région de l’invasion (39).
 Lymphocytes Th17 : Pendant longtemps, l’existence des lymphocytes T « helper » de type 1 (Th1) et de type 2 (Th2) a permis à elle seule d’expliquer la plupart des réponses immunitaires mises en place dans les maladies infectieuses et inflammatoires. Une troisième classe de lymphocytes T « helper », les Th17, découverte récemment, a cependant été d’un apport important dans l’explication de différents mécanismes, surtout d’immunopathogénèse, qui étaient jusqu’ici non élucidés. En effet, les lymphocytes Th17, caractérisée par la production d’IL-17, ont un rôle important et parfois déterminant dans la mise en place d’une réponse immune protectrice lors d’infections bactériennes et fongiques (40).
Au cours de certaines mycoses, ils permettraient de diminuer la charge fongique via la production de cytokines pro-inflammatoires et le recrutement de polynucléaires neutrophiles sur le site d’infection (41). Ils seraient également responsables des troubles immunitaires rencontrés dans certaines maladies auto-immunes qui étaient auparavant associées à une réponse de type Th1 excessive (38).

Lymphocytes B

Les lymphocytes B jouent un rôle important dans l’immunité humorale en se différentiant, après activation, en plasmocytes producteurs d’immunoglobulines (Ig) ou anticorps de différentes classes (IgM, D, G, A et E) (42). Leur récepteur (BCR) est associé à des molécules responsable de la transduction du signale après contacte avec l’antigène : les Igα (CD79a) et Igβ (CD79b).
On distingue plusieurs types de cellules B :
 Les cellules B naïves, qui n’ont jamais rencontré l’antigène ;
 Les plasmocytes qui sécrètent des anticorps capables de neutraliser les antigènes ;
 Les cellules B mémoire formées spécifiquement contre les antigènes rencontrés (43).
Les cellules B mémoires ont une plus longue durée de vie et peuvent réagir rapidement lors d’une seconde exposition à leur antigène spécifique. Pour leur persistance, ces cellules mémoires nécessitent une exposition continue à l’antigène (44).

Lymphocytes NK

Les lymphocytes NK faisant partie de la sous-population des ‘‘Large Granular Lymphocytes (LGL)’’, constituent le troisième type de lymphocytes après les lymphocytes T et B, avec une taille légèrement supérieure. Ils représentent 5 à 20% de la population totale des lymphocytes humains, avec une demi-vie d’environ 17 jours en périphérie (45). Ces cellules tueuses résultent de la différenciation de cellules souches lymphoïdes produites par la moelle osseuse. Retrouvées principalement dans le sang circulant, les NK existent aussi dans les tissus (rate, poumon, utérus,…) et renferment des granules chargés de molécules cytotoxiques.
Les NK appartiennent à l’immunité innée et ne possèdent donc pas de récepteurs spécifiques d’antigène. Contrairement aux lymphocytes T cytotoxiques (CTL), les gènes codant pour ses récepteurs ne sont pas réarrangés et n’expriment pas de CD3 qui est une sous-unité accompagnant le TCR (46).
Les lymphocytes NK jouent un rôle particulièrement important dans la réponse immunitaire. En effet, tout en épargnant les cellules saines du soi, les lymphocytes NK ont des fonctions multiples à savoir la destruction des cellules infectées, des cellules cancéreuses ou tumorales. Ils produisent des cytokines pro-inflammatoires telles que l’interféron gamma (IFN-γ) qui participe à l’orientation de la réponse immunitaire adaptative, des cytokines immunosuppressives telles que l’interleukine IL-10, des facteurs de croissance (GM-CSF et G-CSF) ainsi que des chimiokines (CCL2, CCL3, CCL4). Bien qu’appartenant à l’immunité innée, il a été montré que les cellules NK pouvaient avoir certaines propriétés des cellules mémoire. En effet dans des conditions particulières, elles peuvent produire une réponse mémoire, une fonction jusqu’ici attribuée uniquement aux cellules de l’immunité adaptative (47;48).

Autres cellules

En plus des lymphocytes, le système immunitaire comporte un arsenal de cellules participant directement ou indirectement à la défense de l’organisme contre les germes qui l’envahissent. Il s’agit des cellules myéloïdes.

Granulocytes ou Polynucléaires

Ils sont encore appelés polynucléaires et appartiennent à l’immunité innée. Ils ont une fonction non spécifique à un antigène et sont surtout caractérisés par la présence de plusieurs noyaux. Ils renferment des granules contenant des enzymes destinées à être déversées lors d’infection, de réactions allergiques ou inflammatoires. Les différents types de granulocytes sont :
 Les polynucléaires neutrophiles qui sont les plus abondants,
 Les polynucléaires éosinophiles
 Les polynucléaires basophiles

Cellules Dendritiques

Elles appartiennent système réticulohistiocytaire et ont comme fonctions principales, le déclanchement de la réponse immunitaire adaptative, et le maintien de la tolérance centrale au soi par la sélection négative. Il s’agit aussi des principales cellules présentatrice d’antigènes. On peut citer parmi elles les cellules de Langerhans.

Cellules présentatrices d’antigène

Plusieurs cellules peuvent jouer ce rôle de présenter l’antigène au lymphocyte T CD4+ et T CD8+. Il s’agit entre autres des cellules dendritiques, des monocytes, des lymphocytes B et des macrophages. Elles ont aussi la capacité d’engendrer des effecteurs cytotoxiques spécifiques ou d’amplifier la réponse des lymphocytes T. Cependant, les cellules dendritiques représentent les CPA professionnelles.

Réponse immunitaire innée anti-VIH

Le système immunitaire inné est défini comme ayant une action effectrice directe et précoce lors des différentes agressions de l’organisme. Dans l’infection à VIH, la réponse adaptative arrive avec un certain délai. On imagine bien l’importance du rôle des cellules du système immunitaire inné au début de l’infection.
Au niveau des muqueuses, les cellules épithéliales sécrètent des défensines qui sont des peptides antimicrobiens et qui ont une activité directe sur le virus ou sur les cellules avoisinantes (49) ; elles induisent aussi la diminution de l’expression des CXCR4 sur les cellules mononuclées et empêchent ainsi l’entrée du virus dans la cellule cible. Ces cellules secrètent également des chimiokines comme CCL20 (MIP-3α, qui se lie au CCL6) attirant les premiers acteurs du système immunitaire, dont certaines cellules T mémoires par l’expression de CCR6 ou CCR1 respectivement (50).
L’infection et la stimulation par les ligands des TLR des premières cellules entrainent la production d’interféron de type 1 (IFNα/β) par tous les types cellulaires. Les IFNα/β ont une activité au niveau cellulaire en inhibant la réplication du VIH (51) et en induisant ainsi des mécanismes antiviraux médiés par les cellules de l’immunité innée dont principalement les cellules NK. Ces cellules NK sont rapidement recrutées et activées par les interférons de type 1 et participent à la destruction des cellules infectées par le VIH. Elles reconnaissent et détruisent par activité cytotoxique les cellules infectées en identifiant un défaut d’expression des molécules HLA-A ou B induit par les virus. Les NK limitent également l’expansion virale précoce par la production de cytokines comme IFN-γ et de chimiokines comme CCL3 (MIP-1α), CCL4 (MIP-1β) et CCL5 (RANTES) qui bloquent le corécepteur CCR5 (52).
Lors de l’infection par le VIH, les cytokines sont aussi une cible de la dérégulation du système immunitaire induite par le virus. Normalement, une infection virale induit la production de cytokines pro-inflammatoires IL2, IL12, IL15, IL7 et d’interféron de type 1 qui ont une forte activité antivirale. L’IL2 induit la prolifération des lymphocytes T, prolonge leur survie, favorise la sécrétion d’autres cytokines, induit l’activation des cellules NK et des cellules T, améliore l’apprêtement et la reconnaissance de l’antigène et active les lymphocytes B et la synthèse d’anticorps. Et pourtant, lors de l’infection par le VIH, la production d’IL2 en réponse aux antigènes est fortement altérée. De plus, la production de cytokines telles que l’IL12 et les IFN de type 1 par les PBMC est significativement diminuée (53).
Il faut noter que l’augmentation de la production de cytokines pro-inflammatoires est probablement responsable de l’hyper activation du système immunitaire qui favorise la dissémination du virus (54).

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Table des matières

Introduction
Première Partie : Rappels bibliographiques
Chapitre 1 : Généralités sur l’infection par le VIH
1.1. Généralités sur le virus
1.2. Epidémiologie de l’infection par le VIH
1.3. Structure et réplication du virus
1.3.1. Structure
1.3.2. La réplication
1.4. Transmission du VIH
1.5. Physiopathologie
1.5.1. Mécanismes de l’infection
1.5.2. Différentes phases de l’infection par le VIH
1.5.2.1. Primo-infection
1.5.2.2. Phase asymptomatique
1.5.2.3. Phase symptomatique
1.5.3. Evolution de l’infection par le VIH
1.5.4. Mécanismes de résistance
1.6. Marqueurs pronostic et de diagnostic
1.7. Co-morbidité
Chapitre 2 : Généralités sur l’immunité anti-VIH
2.1. Cellules du système immunitaire
2.1.1. Lymphocytes
2.1.1.1. Lymphocytes T
2.1.1.1.1. Lymphocytes T CD8+
2.1.1.1.2. Lymphocytes T CD4+
2.1.1.2. Lymphocytes B
2.1.1.3. Lymphocytes NK
2.1.2. Autres cellules
2.1.2.1. Granulocytes ou polynucléaires
2.1.2.2. Cellules Dendritiques
2.1.2.3. Les cellules présentatrices d’antigène
2.2. Réponse immunitaire innée anti-VIH
2.3. Réponse immunitaire adaptative anti-VIH
2.3.1. Réponse cellulaire
2.3.1.1. Réponse des lymphocytes T auxiliaires (T CD4+)
2.3.1.2. Réponse des lymphocytes T cytotoxiques (T CD8+)
2.3.2. Réponse humorale
2.4. Cellules NK et leurs rôles dans l’infection par le VIH
2.4.1. Caractéristiques phénotypiques et fonctionnelles des cellules NK
2.4.1.1. Cellules NK à CD56Bright
2.4.1.2. Cellules NK à CD56Dim
2.4.2. Marqueurs d’activation extracellulaires des cellules NK
2.4.3. Marqueurs d’activation intracellulaire des cellules NK
2.4.4. Récepteurs des cellules NK
2.4.4.1. Récepteurs KIR’’ ou CD158
2.4.4.2. Récepteurs KLR (Killer-cell Lectin- like receptors)
2.4.4.3. Récepteurs CTLD (C-type Lectin-like Domain)
2.4.4.4. Récepteurs LILR (Leukocyte Immunoglobulin-like Receptors) ….
2.4.5. L’activation des cellules NK
2.4.5.1. L’activation directe par absence de CMH de classe I
2.4.5.2. L’activation indirecte des NK
2.4.6. Fonctions effectrices des cellules NK
2.4.7. Fonction ‘’mémoire’’ des cellules NK
2.4.8. Rôle des cellules NK dans l’infection virale
2.4.8.1. Interaction du VIH avec les récepteurs des cellules NK
2.4.8.2. Rôle de la réponse effectrice IFN-γ des cellules NK dans l’infection par le VIH
2.4.8.3. Rôle de la réponse effectrice CD107a des cellules NK dans l’infection par le VIH
2.5. Echappement du virus au système immunitaire
Deuxième Partie : Méthodologie – Résultat – Discussion
Chapitre 1 : Méthodologie
1.1. Objectif de l’étude
1.1.1. Objectif général
1.1.2. Objectifs spécifiques
1.2. Cadre d’étude
1.3. Population d’étude
1.4. Aspects éthiques
1.5. Matériels et méthodes
1.5.1. Evaluation des aspects comportementaux:
1.5.2. Recueil des échantillons
1.5.3. Tests de diagnostic
1.5.3.1. Sérologie rétrovirale
1.5.3.2. Quantification de l’ARN virale
1.5.4. Numération des lymphocytes T CD4 au FACSCount
1.5.4.1. Matériel et consommable
1.5.4.2. Réactifs et adjuvent
1.5.4.3. Principe
1.5.4.4. Mode opératoire
1.5.5. Isolement et conservation des cellules mononuclées du sang périphérique
1.5.5.1. Matériels et consommables
1.5.5.2. Réactifs et adjuvants
1.5.5.3. Principe
1.5.5.4. Mode opératoire de la séparation des cellules
1.5.5.5. Conservation des cellules mononucléées du sang périphérique
1.5.6. Décongélation des PBMC pour la stimulation et la fixation cellulaire
1.5.6.1. Matériel et consommables
1.5.6.2. Réactifs et adjuvants
1.5.6.3. Mode opératoire
1.5.7. Stimulation et fixation cellulaire
1.5.7.1. Matériels et consommables
1.5.7.2. Réactifs et adjuvants
1.5.7.3. Principe
1.5.7.4. Modes Opératoires
1.5.8. Analyse des cellules
1.5.8.1. Matériels et consommables
1.5.8.2. Réactifs et adjuvants
1.5.8.3. Principe de la cytométrie de flux
1.5.8.4. Mode opératoire
1.5.9. Analyses statistique des données
Chapitre 2 : Résultats
2.1. Caractéristique de la population d’étude
2.2. Stratégie de gating
2.3. Réponse spécifique des cellules NK à la stimulation in vitro par les peptides du VIH-1
2.4. Comparaison des réponses protectrices des cellules NK entre les partenaires des couples sérodiscordants
2.5. Réponse protectrice chez les partenaires exposés et non infectés médiée par les cellules NK matures
2.6. Association de l’infection par le VIH à une activation des cellules NK
2.7. Association de la faible réponse effectrice chez les sujets infectés à une activation
2.8. Corrélation entre la production d’IL-2 par les cellules T CD4+ et la réponse NK chez les partenaires exposés séronégatifs
Chapitre 3 : Discussion
Conclusion
Références bibliographiques

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