Epidémiologie de l’anémie sur grossesse (étude de prévalence)

Définitions

– L’anémie est une diminution du taux de l’hémoglobine fonctionnelle en dessous des valeurs normales qui selon l’Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S) sont de : 13g /dl chez l’homme, 12g/dl chez la femme non enceinte et chez l’enfant de 6 ans à 14 ans, 14g/dl chez le nouveau-né et 11g/dl chez la femme enceinte [7].
-L’anémie durant la grossesse se définit par une hémoglobinémie inférieure à 11g/dl. Elle est une maladie très répandue dans le monde mais qui touche de manière prépondérante les femmes des pays en développement [7].
-L’anémie sévère : se définit par une hémoglobinémie inférieure à 7g/dl.

Classification de l’anémie

Les anémies peuvent être classées selon le mécanisme de l’anémie :
-les anémies centrales : Elles sont dues à un défaut de production médullaire initiale et sont arégénératives. Elles peuvent être observées en cas d’anomalie de structure de la moelle hématopoïétique, stimulation hormonale diminuée (EPO), anémie par carence martiale (ferriprive) : malabsorption du fer, malnutrition, saignements occultes (digestifs accrue), menstruations abondantes. La carence en vitamines ou folates et la production d’inhibiteurs de l’érythropoïèse, comme dans les inflammations sont responsables des anémies centrales.

-Les anémies périphériques : Elles surviennent par perte périphérique excessive et sont régénératives. Les causes des anémies périphériques sont :
• les hémorragies abondantes
• l’hémolyse : l’hémolyse est un phénomène irréversible conduisant à la destruction des globules rouges et la libération de leur contenu dans la circulation générale.
• les causes extra corpusculaires : Il y a les causes immunologiques (les maladies auto-immunes : la maladie hémolytique du nouveau-né), parasitaires (paludisme, ankylostome, leishmanie etc.), médicamenteuses et toxiques, et la splénomégalie.
• les causes corpusculaires : sont dues à des anomalies liées aux globules rouges : anomalies de l’hémoglobine (la drépanocytose, thalassémie), de déficit en G6PD et anomalies de la membrane (ovalocytose). Les anémies peuvent être classées également selon leurs caractéristiques sur la numération globulaire :

-les anémies microcytaires hypochromes : sont des anémies au cours desquelles le V.G.M < 80fl et T.C.M.H < 27 pg /cellule ou C.C.M.H < 32 g/dl;

-les anémies normocytaires normochromes : elles sont caractérisées par un V.G.M normal, T.C.M.H et C.C.M.H normales.

-les Anémies macrocytaires normochromes : sont caractérisées par une augmentation du V.G.M, C.C.M.H et T.C.M.H normales.

ROLE DU FER DANS L’ORGANISME

Outre la conception classique du rôle du fer dans l’organisme : le transport de l’O2 aux tissus par le biais de l’Hb dont il est un constituant essentiel, il existe actuellement des conceptions plus récentes.En effet, depuis quelques années, la mise en évidence du rôle du fer dans la constitution et l’activité de multiples systèmes enzymatiques, permettent de poser la carence en fer en termes nouveaux. La connaissance du caractère ubiquitaire du fer dans l’organisme suggère que de nombreuses fonctions métaboliques peuvent ainsi être perturbées en cas de carence en fer indépendamment du déficit hématopoïétique, voire même antérieurement à ce déficit.

Le fer bien que présent en très faible quantité dans l’organisme (0,005% du poids corporel), joue un rôle essentiel dans de nombreuses fonctions biologiques. Il intervient dans la constitution de l’Hb (pigment respiratoire qui assure l’échange de l’O2 et du CO2 avec le milieu extérieur) de la myoglobine (forme de réserve de l’O2 du muscle) et d’enzymes jouant un rôle capital dans de nombreuses réactions métaboliques.Dans l’organisme, le fer existe sous deux formes : le fer héminique (incorporé dans la structure de l’hème) entre dans la constitution de l’hème, de la globine et des enzymes hémoprotéïques.Le fer non héminique (non incorporé dans la structure de l’hème) est présent dans la structure de certaines enzymes et correspond aux formes de transport et de réserve de fer .

L’ERYTHROPOIESE CHEZ LA FEMME ENCEINTE

Au cours de la grossesse l’érythropoïèse maternelle est caractérisée par deux phénomènes particuliers :

1. Il existe une augmentation de la masse érythrocytaire secondaire à une accélération de l’érythropoïèse. Cette expansion de l’érythropoïèse débute seulement à partir du 6ème -7ème mois de la grossesse et entraîne une étroite augmentation de la masse globulaire d’environ 20%.

2. Il existe également une expansion de la masse volumique plus précoce et plus importante que l’expansion de la masse globulaire qui crée une situation d’hémodilution avec alors une anémie dite physiologique à partir du 2ème trimestre de la grossesse. L’accélération de l’érythropoïèse entraîne une augmentation des besoins en matériaux nécessaires aux mitoses cellulaires et à la synthèse de l’hémoglobine. C’est le cas particulièrement pour le fer car le fœtus a besoin de fer (250 à 300mg) et l’acide folique pour son érythropoïèse.

EPIDEMIOLOGIE DE L’ANEMIE SUR GROSSESSE (ETUDE DE PREVALENCE)

MONDE  Selon des données récentes de l’OMS plus de 2 milliards d’individus soit 40% de la population mondiale souffrent d’anémie [15]. Les populations les plus touchées sont les femmes enceintes (50%); les femmes en âge de procréer (35%). En 1975, il y avait environ 1,8 milliard de femmes dans le monde, dont la moitié (0,5) était en âge de procréer. Plus de 2/3 de ces femmes vivent dans les pays en développement où l’espérance de vie à la naissance est de 55 ans en moyenne, par rapport à une espérance de vie à la naissance de 75 ans pour les femmes des pays développés. Elles ont en moyenne deux fois plus d’enfants. A tout moment, une femme sur six de 15 à 45 ans vivant dans un pays en développement est enceinte par rapport à 1/17 dans les pays développés [7].

Parmi les 500 millions de femmes ou presque qui vivent dans les pays en développement (hors la chine), 70 millions sont enceintes et au moins autant d’autres allaitent. La moitié environ des femmes non enceintes et près des 2/3 des femmes enceintes présentent des taux d’Hb inférieurs à ceux définis par l’OMS comme étant révélateur d’anémie ; ce qui aboutit à un total de 230 millions de femmes « anémiques ». La proportion globale de femmes dont le taux d’Hb est inférieur aux normes est plus forte en Asie et en Océanie, suivies dans l’ordre décroissant par l’Afrique et l’Amérique Latine. Pour les femmes enceintes, l’ordre est également : Asie, Afrique et Amérique Latine [7]. Comme on peut s’y attendre, la proportion de femmes à taux d’Hb inférieur à la norme est étroitement liée aux P.N.B (Produit National Brut) [7].

PAYS EN DEVELOPPEMENT Les enfants et les femmes ont été les groupes les mieux étudiés, ce qui s’explique du fait du risque plus élevé d’anémies dans ces deux groupes de population.L’analyse des données conduites à penser que la prévalence totale de l’anémie pour le monde en développement est probablement aux environs de 36% (soit 1200 millions de sujets). Elle serait aux environs de 47% pour les femmes en âge de procréer et de 59% pour les femmes enceintes [14]. Les régions où la prévalence de l’anémie est la plus élevée sont l’Asie Méridionale et l’Afrique. Le taux estimé de prévalence pour tous les groupes (excepté les hommes adultes) est de plus de 40% dans ces deux régions [14].

AFRIQUE OCCIDENTALE Les études effectuées dans cette région montre que 22 à 78% (99% pour d’autres) [7] des femmes enceintes étaient anémiques [14].

AU MALI Une étude réalisée en 1973 visant à évaluer la fréquence de l’anémie au cours de la grossesse chez 52 femmes vivant dans deux villages du Mali a montré que 65% des femmes enceintes et 58% des femmes non enceintes du groupe témoin étaient anémiques [16]. Une étude plus récente à Bamako montre que 58,4% des femmes enceintes sont anémiques soit plus d’une femme sur deux en 1992 [17]. Au Mali, des travaux effectués sur les anémies montrent son importance aussi bien en milieu rural qu’en milieu urbain. Une enquête menée en 2005 dans le district de Bamako rapporte que 73% des cas d’anémie chez les femmes sont largement dus à une carence en fer [18]. Une autre enquête menée à Bandiagara apporte une prévalence de 40,1% chez les femmes enceintes dont 12,8% chez les primipares [19].

MECANISMES PHYSIOPATHOLOGIQUES DES ANEMIES

La baisse du taux d’Hb peut résulter de deux mécanismes fondamentaux, une augmentation des pertes à laquelle une augmentation compensatrice de la production médullaire, ou une diminution de la production médullaire. Dans le premier cas, les réticulocytes augmentent, témoignant de l’effort de la moelle qui tend à compenser l’excès de perte et cette augmentation est légèrement retardée par rapport au début de l’anémie. Dans le deuxième cas, la baisse du taux des réticulocytes est le primum movens de l’anémie et elle est suivie de la baisse du taux d’Hb. On qualifie souvent les anémies du premier groupe d’anémies « régénératives » et celles du deuxième groupe « arégénératives ».

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Table des matières

I-INTRODUCTION
II- OBJECTIFS
1. Objectif général
2. Objectifs spécifiques
III- GENERALITES
1- Définitions et classification de l’anémie
2-Rappel physiologique
3- Epidémiologie de l’anémie sur grossesse (étude de prévalence)
4-Mécanismes physiopathologiques des anémies
5-Les anémies de la grossesse
6-Les symptômes liés à l’anémie
7- Conséquences de l’anémie et de carence en fer chez la femme enceinte
8-Anémie et résistance à l’infection
IV-METHODOLOGIE 
1-Cadre de l’étude
2- Type d’étude
3- Période d’étude
4- Population d’étude
5- Echantillonnage
6- Collecte des données
7- Plan d’analyse et de traitement des données
8-Ethique
9-Difficultés au cours de l’étude
V- RESULTATS
VI- COMMENTAIRES ET DISCUSSION 
VII- CONCLUSION
VIII- RECOMMANDATIONS 
IX- REFERENCES

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