Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études
Phase asexuée dans l’eau et dans le mollusque :
Quand les œufs arrivent dans l’eau douce, leur coque se rompt pour libérer des larves ciliées ou miracidiums. Les miracidiums commencent à nager activement pour rechercher un mollusque qui constitue l’hôte intermédiaire. Si les larves ne trouvent pas un mollusque, elles meurent en quelques heures. Si elles en trouvent, elles pénètrent dans l’hôte intermédiaire, où elles vont évoluer en plusieurs formes larvaires successives.
Au cours de cette phase, chaque miracidium va donner des sporocytes et de très nombreuses formes larvaires terminales appelées cercaires ou furocercaires. Les cercaires quittent le mollusque dans un délai de 3 à 8 semaines après la pénétration des miracidium.
Les cercaires vont émerger activement du mollusque pendant les heures chaudes de la journée. Ils nagent ensuite dans l’eau où ils meurent s’ils ne trouvent pas un hôte définitif représenté par l’homme. S’ils en trouvent, ils se fixent sur la peau sous l’action d’un chimiotactisme puissant occasionné par les sécrétions cutanées. Ensuite, ils traversent la peau en se débarrassant de leur appendice caudal, la peau de l’hôte définitif étant ramollie après un séjour de plus de dix minutes dans l’eau (8).
La contamination transcutanée est favorisée par le contact prolongé avec l’eau douce infestée au cours d’une baignade, de la traversée d’un cours d’eau et de certaines activités comme la lessive, la pêche , les travaux agricoles (11).
Quand les larves sont arrivées dans l’organisme de l’hôte définitif, elles sont entraînées par la circulation lymphatique jusqu’au niveau de la grande circulation. Quarante huit heures après la pénétration, et pendant plusieurs jours , les larves ou schistosomules arrivent dans les capillaires pulmonaires, puis dans le cœur, et vont migrer jusqu’au niveau du foie.
Les larves subissent leur maturation dans la veine porte , puis les adultes s’accouplent, à ce niveau et migrent dans un territoire d’élection pour y pondre leurs œufs (1) (12) .
Facteurs favorisants de la schistosomiase :
L’épidémiologie de la bilharziose est liée au cycle parasitaire du schistosome responsable de la bilharziose.
Plusieurs facteurs conditionnent ce cycle parasitaire dont :
· La localisation des foyers de transmission liée à la présence des mollusques dans l’eau douce, et aux conditions extérieures (9)(1)(14).
· L’insuffisance du niveau socio-économique de la population, surtout au niveau de l’hygiène et du péril fécal.
· Le facteur professionnel nécessitant un contact permanent avec l’eau, comme l’agriculture, les travaux domestiques (11)(15).
L’infestation par ce facteur peut être atténué par une protection acquise lors d’une infestation au cours de l’enfance . Ce sont les sujets adultes non protégés séjournant en zones d’endémie qui sont les plus souvent victimes des formes graves.
· Le facteur d’extension occasionné par la migration des porteurs de parasites d’une région à l’autre, ainsi que les projets de développement agricoles et de mise en valeur des ressources en eau sont aussi des facteurs d’extension très importants (2)(16)(17).
· L’âge constitue également un facteur non négligeable car la maladie est très fréquente chez les sujets jeunes de 12 à 25 ans avec une prévalence maximale entre 10 et 15 ans occasionnés surtout par la fréquence des baignades (3)(8).
Intérêts de l’étude de la schistosomiase :
La schistosomiase occupe la seconde place des maladies parasitaires après le paludisme selon l’OMS. C’est l’une des plus grandes causes de graves morbidités dans de vastes régions du monde (1)(2).
Dans le monde, la bilharziose atteint 200 à 300 millions de personnes et menace 600 millions de personnes. Elle est responsable de 800.000 décès par an. En 1996, la schistosomiase intestinale à Schistosoma mansoni était signalée dans 52 pays (11).
A Madagascar, elle représente un important problème de santé publique (3). Les sujets atteints sont au nombre de deux millions environ ; le nombre de population soumise au risque d’infestation est estimée à 2.500.000.
Actuellement, les zones indemnes commencent à être envahies à cause de nombreux projets de développement agricole et hydraulique qui s’accompagnent souvent d’importants mouvements de population occasionnés par le phénomène d’immigration. (3)
Répartition géographique :
La schistosomiase intestinale est une pathologie des zones intertropicales où le type de climat et l’environnement sont favorables au déroulement du cycle de reproduction des schistosomes responsables de la maladie (18).
Répartition de la Schistosomiase intestinale dans le monde
Dans le monde la schistosomiase intestinale est répartie en :
– Afrique inter-tropicale
– Egypte
– Amérique du Sud, au Brésil
– Amérique Centrale et aux Antilles (1)(4).
Répartition de la Schistosomiase intestinale à Madagascar
A Madagascar la schistosomiase intestinale à Schistosoma mansoni est répartie dans presque toute l’étendue de l’île. La répartition géographique est liée aux facteurs climatiques qui jouent un rôle dans la bio écologie des mollusques hôtes intermédiaires. Les six provinces de Madagascar sont toutes concernées par la schistosomiase . La schistosomiase intestinale sévit :
– à l’Est dans la province de Toamasina,,
– au Sud à Toliary
– sur les Hautes Terres Centrales de l’île à Antananarivo et à Fianarantsoa.
PHYSIOPATHOLOGIE DE LA SCHISTOSOMIASE à Schistosoma mansoni :
Le mécanisme de la physiopathologie de la bilharziose fait intervenir le système immunitaire de l’organisme humain. Deux modes d’action sont à la base des manifestations pathologiques au cours de la bilharziose.
Le premier mode d’action est la libération dans l’organisme hôte de substances étrangères issues du métabolisme du parasite. En effet, la présence des schistosomes adultes dans le système circulatoire entraîne une réaction de défense de l’organisme humain avec apparition de phénomène de cytotoxicité des anticorps dépendants.
Les polynucléaires neutrophiles et éosinophiles, ainsi que les macrophages adhèrent aux parasites en présence d’anticorps spécifiques IgE et IgG par le biais des récepteurs Fc et C3.
Ce phénomène occasionné par les parasites adultes sont responsables des manifestations rencontrées au cours de la phase aiguë et toxémique (3)(5).
Ultérieurement, les œufs pondus dans le système veineux libèrent également des substances étrangères à l’organisme humain. Ces substances constituent des antigènes ovulaires, et sont responsables de la formation des granulomes bilharziens ou bilharziomes qui implique les lymphocytes T, les macrophages et les polynucléaires éosinophiles. Ce granulome s’organise en trois zones concentriques :
– le centre est constitué de débris ovulaires
– puis on note une couronne de macrophages, de polynucléaires éosinophiles et de cellules géantes
– la zone externe est constituée d’une fibrose caractéristique de la bilharziose
Suite à cette fibrose, l’évolution se fait vers une calcification définitive du granulome (9)(12).
Et c’est l’accumulation de ces granulomes au niveau d’un organe qui réalise les manifestations rencontrées au cours de la phase d’état.
SIGNES CLINIQUES DE LA SCHISTOSOMIASE à Schistosoma
Mansoni :
La schistosomiase intestinale se présente en quatre phases :
– La phase initiale appelée encore phase de contamination qui correspond à la phase de pénétration du parasite dans la peau.
– La phase aiguë qui constitue la phase d’invasion appelée aussi phase de dissémination larvaire
– La phase d’état correspond à la phase de focalisation viscérale
– La quatrième phase représente les séquelles liées à l’évolution spontanée des lésions fibreuses et sclérosantes induites par les
parasites
Au cours des deux premières phases, on peut observer les signes d’orientation de la primoinfection bilharzienne (1)(7)(8).
Phase initiale
C’est la phase de primoinfection, elle est aussi appelée phase de penétration , phase de contamination ou phase de dermatite cercarienne. Elle correspond à la pénétration transcutanée des cercaires lors d’un bain infestant. Ce sont surtout des réactions cutanées qui la caractérisent.
Cliniquement, il s’agit d’une dermatite fugace, prurigineuse avec parfois une réaction urticarienne maculo-papuleuse localisée. La durée de cette phase varie d’une forme à l’autre, elle est fugace et dure dans les 1 à 2 jours pour Schistosoma mansoni . Après la phase initiale survient la phase aiguë (1)(7)(8).
Phase aiguë ou toxémique
C’est la phase d’invasion ou de dissémination larvaire. Cette phase survient après une période muette de deux à dix semaines suivant la contamination, et correspond à la migration et à l’évolution des schistosomules. Des manifestations immunoallergiques s’observent telles que :
– fièvre importante pouvant monter jusqu’à 40°C avec sueurs profuses
– des signes cutanés sous forme de prurit, urticaire, oedème avec céphalée.
– des manifestations douloureuses à type de myalgie, d’arthralgie, de douleur abdominale avec diarrhées
– hepatosplenomégalie fréquente.
– des manifestations pulmonaires qui peuvent être au premier plan à type de toux, de dyspnée ast hmatiforme, d’œdème aigu fébrile, ou de bronchopneumophatie (1)(7).
Phase d’état de la schistosomiase intestinale
Cette phase survient plusieurs mois après l’infestation.
Les manifestations intestinales et hépato- spléniques apparaissent environ trois mois après un bain infestant :
– elles sont marquées d’abord par une anoréxie,
– les diarrhées sont fréquentes , faites de selles molles ou liquides, glairo- sanguinolantes, parfois dysentériformes, associées à des crises de coliques , à un ténesme, et rarement à des épreintes.
– des hémorroïdes et parfois même des prolapsus rectaux par suite de tuméfaction le long du cadre colique (1)(7)(8).
|
Table des matières
INTRODUCTION
I.RAPPEL
I.1. GENERALITES SUR LA SCHISTOSOMIASE à Schistosoma mansoni
I.1.1. Définition
I.1.2. Historique
I.2. EPIDEMIOLOGIE DE LA SCHISTOSOMIASE à Schistosoma mansoni
I.2.1. Morphologie des schistosomes
I.2.2. Cycle parasitaire des schistosomes
I.2.3. Facteurs favorisants de la Schistosomiase
I.2.4. Intérêt de la schistosomiase intestinale
I.2.5. Répartition géographique
I.3. PHYSIOPATHOLOGIE DE LA SCHISTOSOMIASE à Schistosoma mansoni
I.4. SIGNES CLINIQUES DE LA SCHISTOSOMIASE à Schistosoma mansoni
I.4.1. Phase initiale
I.4.2. Phase aiguë
I.4.3. Phase d’état
I.4.4. Complications 1
I.5. DIAGNOSTIC PARACLINIQUE DE LA SCHISTOSOMIASE à Schistosoma mansoni
I.5.1. Examen parasitologique
I.5.2. Examen sérologique
I.5.3. Examen histologique
I.5.4. Imageries médicales
I.6. TRAITEMENT DE LA SCHISTOSOMIASE à Schistosoma mansoni
I.6.1. Traitement médical
I.6.2. Traitement chirurgical
I.7. PROPHYLAXIE
I.7.1. La lutte pour diminuer la morbidité
I.7.2. La communication pour le changement du comportement
173. La lutte contre les mollusques
I.8. SITUATION GEOGRAPHIQUE D’AMPASINA
II. MATERIELS ET METHODES
II.1. CRITERES D’INCLUSION
II.2. EXAMEN PARASITOLOGIQUE DES SELLES
II.3. CRITERES DE POSITIVITE
II.4. COLLECTE DES DONNEES
II.5. TRAITEMENT DES DONNEES
II.6. MATERIELS
III. RESULTATS
III.1. RESULTATS CLINIQUES
III.2. RESULTATS DE L’EXAMEN PARASITOLOGIQUE
III.3. PREVALENCE DE LA SCHISTOSOMIASE
III.4. REPRESENTATION DE NOTRE POPULATION D’ETUDE PAR RAPPORT A LA POPULATION D’AMPASINA
III.5. REPARTITION DE LA POPULATION D’ETUDE SELON L’AGE ET LE SEXE
III.6. REPARTITION DES ELEVES SELON LE NIVEAU SCOLAIRE
III.7. REPARTITION DES ELEVES PRESENTANT LA SCHISTOSOMIASE INTESTINALE SELON LA TRANCHE D’AGE
III.8 REPARTITION DES CAS POSITIF SELON LE SEXE
III.9 REPARTITION DETAILLEE DES CAS POSITIF SELON L’AGE
III.10 REPARTITION DES ELEVES PARASITES PAR Schistosoma mansoni SELON LE NIVEAU SCOLAIRE
III.11. ETUDE DES CAS POSITIFS PAR RAPPORT AUX RENSEIGNEMENTS CLINIQUES
III.12. ASSOCIATION DE Schistosoma mansoni et Ascaris lumbroicoides SELON LE NIVEAU SCOLAIRE
III.13. LES AUTRES HELMINTHIASES SELON LE NIVEAU SCOLAIRE
III.14. LES VARIABLES ENVIRONNEMENTALES D’AMPASINA
IV . DISCUSSIONS
IV.1. ETUDE DE L’IMPORTANCE DE LA PREVALENCE DE LA SCHISTOSOMIASE INTESTINALE à Schistosoma mansoni DANS LE VILLAGE D’AMPASINA
IV 1.1. La prévalence moyenne
IV.1.2. Comparaison de la prévalence de notre région d’étude et celle des autres villages
IV.1.3. Etude de la prévalence de l’infestation à Schistosoma mansoni selon le sexe
IV.1.4. Etude de la prévalence de l’infestation à Schistosoma mansoni selon l’âge
IV.1.5. Etude de la prévalence de l’infestation à Schistosoma mansoni selon le niveau scolaire
IV.1.6. Etude de la prévalence de l’infestation à Schistosoma par rapport aux autres helminthiases intestinales
IV.2. ANALYSE CLINIQUE DES CAS POSITIFS A Schistosoma mansoni DE NOTRE POPULATION D’ETUDE
IV 3.SUGGESTIONS
IV.3.I Suggestion venant des habitants
IV.3.2. Nos suggestions
IV.3.2.1. Lutte pour diminuer la morbidité
IV.3.2.2 Dépistage par la méthode de LQAS
IV.3.2.3 Communication pour le changement du comportement
IV.3.2.4.Prophylaxie
CONCLUSION
Télécharger le rapport complet