Définition du décès maternel
Selon l’organisation mondiale de la santé (OMS), ≪ la mortalité maternelle est le décès d’une femme survenu au cours de la grossesse ou dans un délai de 42 jours après sa terminaison, quels que soient sa durée et la localisation, pour une cause quelconque déterminée ou aggravée par la grossesse ou les soins qu’elle a motivés, mais ni accidentelle ni fortuite ≫ [57]. L’OMS repartit les causes de décès maternel en deux groupes :
– Décès par causes obstétricales directes : purement obstétricales
– Décès par causes obstétricales indirectes :
Ils résultent d’une maladie préexistante ou d’une affection apparue au cours de la grossesse sans qu’elle soit due à des causes obstétricales directes, mais qui n’a pas été aggravée par les effets physiologiques de la grossesse. Cette définition exclut un troisième groupe de décès maternel a savoir : La mort accidentelle ou fortuite : ici la maladie ayant provoqué le décès maternel n’était pas d’origine obstétricale et elle n’a pas été aggravée par la grossesse. En 1967, la Fédération Internationale de Gynécologie et d’Obstétrique (FIGO) définissait la mort maternelle comme ≪ la mort de toute femme succombant à n’importe qu’elle cause que ce soit pendant la grossesse ou les 42 jours suivant son issue, sans tenir compte de la durée ou du siège de la gestation ≫.
La mortalité maternelle dans les pays en développement
L’Afrique a un taux de mortalité maternelle moyen de 640/100.000 naissances vivantes (NV) [14]. En Afrique le taux est variable d’une région à une autre. Il est de :
– 700/100.000 Naissances vivantes en Afrique occidentale
– 500/100.000 Naissances vivantes en Afrique septentrionale.
– 660/100.000 Naissances vivantes en Afrique orientale.
– 570/100.000Naissances vivantes en Afrique australe.
Au Mali le taux de mortalité maternelle moyen était de 582/100.000 naissances vivantes (NV) selon EDS III (1995-2001), 464/100.000 naissances vivantes selon EDS IV pour la période de 2001 -2006 [13].et de 368/100.000 naissances vivantes selon EDSM V (2012-2013). En Asie, surtout en Asie du Sud, les taux de mortalité maternelle sont également très élevés avec environ 420/100.000 naissances vivantes pour l’ensemble de l’Asie et 650 décès/100.000 naissances vivantes (pour l’Asie du Sud). En Amérique Latine, les taux de mortalité maternelle les plus forts se trouvent dans les régions tropicales et les plus faibles dans les régions tempérées. Ainsi un taux de 310/100.000 naissances vivantes est enregistré en Amérique du Sud tropicale contre 110/100.000 naissances vivantes en Amérique du Sud Tempérée.
Les grossesses ectopiques ou extra-utérines
Il s’agit de l’implantation et du développement de l’œuf fécondé en dehors de la cavité utérine. Le site de nidation le plus fréquemment rencontré est la trompe de Fallope. Du fait du développement progressif de l’œuf, la trompe se rompt provoquant ainsi une hémorragie abondante. La rupture de la trompe abritant une grossesse extra-utérine s’effectue généralement dans les 10 premières semaines de la gestation entrainant un tableau d’hémorragie interne avec douleurs abdominales intenses. L’installation d’un état de choc nécessite une intervention chirurgicale d’urgence après remplissage vasculaire soit par transfusion, soit à défaut, par perfusion des macromolécules. En l’absence d’intervention chirurgicale, la grossesse ectopique peut être mortelle en l’espace de quelques heures. La grossesse extra-utérine est en dramatique augmentation en raison de l’augmentation des infections sexuellement transmissibles (IST). La prévention et le traitement efficace des infections (IST, infections puerpérales) permettent de réduire l’incidence de cette affection. Son diagnostic ainsi que sa prise en charge précoce réduiraient sa létalité.
Les avortements
L’importance du problème de l’avortement illégal et son incidence sur la mortalité maternelle sont très difficiles à apprécier, à cause de la rigueur de la législation qui incite à l’avortement clandestin dans la plupart des pays en développement. En plus, la personne qui se fait avorter ne reconnait pas non plus son acte. Donc, les informations concernant ce domaine sont réduites à de simples spéculations. Des études menées à Addis Abeba ont montré que l’avortement représentait 54% des causes directes de décès maternels [40]. Dans les pays en développement, l’avortement est cité comme l’une des principales causes directes de décès maternels. Le risque de décès encouru par une femme au cours d’un avortement provoqué dépend de la méthode utilisée, des compétences de l’avorteur, du stade de la grossesse, de l’âge, de l’état de sante générale de la femme enceinte et, enfin, de la disponibilité et de la qualité des soins médicaux en cas de complications. L’avortement médical légal est moins dangereux que l’avortement illicite. Le risque de complication grave, voire de décès, est considérable lorsque l’opération est pratiquée par un avorteur non qualifie dans des conditions d’hygiènes précaires. La complication la plus fréquente de l’avortement est l’infection, provoquée par un avortement incomplet (spontané ou provoqué). Lorsque l’infection n’est pas traitée, elle se généralise et entraine une septicémie dont l’issue peut être fatale. Selon une étude hospitalière au Mali, l’infection est retrouvée dans 50% des avortements provoqués vs 13% dans les avortements spontanés [65]. Après l’infection, l’hémorragie est considérée comme la 2ème cause de décès maternel lié à l’avortement. Elle peut être due soit à un avortement incomplet, soit à une lésion traumatique des organes pelviens ou des intestins. La prévention des avortements clandestins et de leurs complications nécessite :
Une meilleure politique éducative afin d’éviter les grossesses non désirées;
La sensibilisation des jeunes sur les avantages de la contraception les méfaits mais aussi les dangers des grossesses précoces et des avortements clandestins ;
La disponibilité des méthodes contraceptives
La scolarisation des filles
L’application radicale des textes législatifs sur les avortements clandestins ;
La promotion des soins après avortement (SAA)
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Table des matières
I. INTRODUCTION
II. OBJECTIFS
III. GENERALITES
IV. METHODOLOGIE
V. RESULTATS
VI. COMMENTAIRES ET DISCUSSION
VII. CONCLUSION
VIII. SUGGESTIONS
IX. REFERENCES
X. ANNEXE
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