Epidemiologie de la mortalite des nouveau-nes de faible poids

EPIDEMIOLOGIE DE LA MORTALITE DES NOUVEAU-NES DE FAIBLE POIDS

Dans le monde

L’intérêt porté à la mortalité néonatale est dû au fait que les causes de décès diffèrent de ceux responsables des décès des enfants d’un an et plus. Ainsi, les actions à mener pour obtenir une baisse de la mortalité dans cette tranche d’âge sont spécifiques. Selon un rapport de l’IGME [60], le pourcentage de décès de nouveau-nés par rapport à la mortalité infantile dans son ensemble est en hausse. Il est passé de 36% en 1990 à 43% en 2011. Soit une augmentation relative de 17%. Les nouveau-nés de faible poids courent approximativement 20 fois plus de risque de mourir que les enfants ayant un poids plus élevé [43] Trois (3) millions de nouveau-nés meurent chaque année dans le monde au cours des quatre premières semaines de vie. Ce sont particulièrement les pays du Sud-Est asiatique et de l’Afrique sub-saharienne qui payent le plus lourd tribut [60]. Soixante cinq pour cent (65%) de tous les décès se produisent dans seulement 10 pays .

Par ailleurs, selon les données globales, il existe une corrélation entre un faible poids à la naissance et des taux plus élevés de mortalité et de morbidité infantile .

En général, les pays dans lesquels la proportion d’enfants ayant un faible poids de naissance est basse affichent également des taux de mortalité néonatale relativement bas. C’est le cas, par exemple, des pays nordiques (Islande, Suède, Norvège…) [41]. Réduire les décès des nouveau-nés de faible poids se trouve au cœur de la lutte contre la mortalité néonatale. Toutefois, cette réduction passe nécessairement par la réduction de l’incidence du faible poids de naissance. Dans les pays développés l’incidence du faible poids de naissance reste très basse. Par exemple dans les pays de l’OCDE, ce taux est en moyenne de 6,8% .

Dans les pays à faible revenu, approximativement un enfant sur six souffre d’insuffisance pondérale à la naissance (17 %), soit deux fois plus que dans les pays à revenu plus élevé (7 %). Dans certains pays asiatiques, jusqu’à un tiers des enfants est touché [43]. L’incidence du faible poids de naissance n’a pas beaucoup évolué au cours de ces dernières années (voir tableau I) [44, 58]. En 2000, on estimait à 15,5% le nombre de nouveau-nés qui naissent avec une insuffisance pondérale (environ 20 millions) [58]. En 2009, cette incidence s’élevait à 15% [44].

De nombreux efforts doivent être encore fournis :
✔ la région du pacifique occidentale enregistre la baisse la plus importante du taux de FPN soit environ 2,4% suivie par l’Asie du Sud-est (2,2%) et l’Amérique (1,4%).
✔ Les régions européenne et africaine sont à la traine, connaissant une réduction d’environ 1%.
✔ En méditerranée orientale, le taux de FPN a plutôt augmenté passant de 16,9 à 21%.

En Afrique

Par le passé, les nouveau-nés mouraient sans être vus et sans être comptés. L’essentiel des programmes se focalisaient sur la santé des femmes et des enfants (de plus d’un an) ou les maladies infectieuses. Aussi, plusieurs grands pays africains ont réussi à faire reculer la mortalité infantile. En revanche, la mortalité néonatale présentait un tableau plus sombre car très peu de progrès ayant été réalisés. L’Afrique est le continent où le taux de mortalité néonatale reste le plus élevé au monde. Au moins 1 million de bébés meurent pendant leur premier mois de vie et environ un demi-million meurent leur premier jour [24]. Après l’Asie du Sud-Est et la région de la méditerranée orientale, l’Afrique enregistre l’incidence la plus importante de faible poids de naissance, soit treize pour cent (13%). L’incidence du faible poids de naissance serait restée à peu près constante .

Dans ces pays, l’incidence du faible poids de naissance a connu très peu de variation exceptée pour le Cap Vert et le Burundi avec une baisse d’au moins 5%. Dans les autres pays, particulièrement le Nigéria, RDC, Tanzanie où les taux de mortalité néonatal sont les plus élevés au monde [52], la prévalence du faible poids à la naissance est restée stable. Toutefois, l’Ethiopie est en reste. Il a non seulement une mortalité néonatale des plus élevées [52], mais également une hausse de la prévalence du faible poids (5%) . On peut en conclure que, soit très peu d’actions sont menées pour prévenir le faible poids de naissance et la mortalité néonatale, soit, que ces actions sont très peu efficaces.

La part du faible poids de naissance dans la mortalité néonatale ne peut être déterminée avec exactitude en Afrique. En effet, il est difficile d’assurer un suivi fiable de cet indicateur essentiel dans les pays en développement où très peu de nouveau-nés sont pesés à la naissance [43, 59]. Entre 2000 et 2004, 65% ne l’était pas en Afrique subsaharienne [59]. Cependant, la majorité des pays africains figurent parmi les cinquante pays ayant le taux le plus élevé de décès suite à une naissance prématurée. Le Nigeria occupe la 2ème place et l’Ethiopie la 7ème [49]. Par ailleurs, on estime à 40,9% le taux des enfants de moins de 5ans qui souffrent de retard de croissance [45]. Les nouveau-nés souffrant de retard de croissance à la naissance vivront peut-être mais n’atteindront jamais tout leur potentiel [43]. Une analyse des données hospitalières reste possible pour apprécier la part du faible poids dans la mortalité néonatale. Au complexe pédiatrique de Bangui (RCA), 41,3% des nouveau nés de moins de 2500g sont décédés en 1996 [2]. A l’Hôpital Régional de Bambari (RCA) ce taux s’élevait à 12,8% en 1995 [3]. DICKO et al ont trouvé un taux de mortalité néonatale de 37,7% chez les petits poids de naissance à la maternité Gabrielle Touré, au Mali [31]. A l’hôpital protestant de Dabou (Côte d’ivoire) ce taux était de 33% en 1991 .

Réduire la mortalité néonatale en Afrique sous entend redoubler d’effort dans chaque pays afin d’améliorer la survie des nouveau-nés de faible poids qui sont toujours aussi nombreux. Ceci, surtout le premier jour et la première semaine de la vie.

Au Sénégal 

Caractéristiques démographiques et socio-économiques 

Pays Soudano-Sahélien situé à l’extrême ouest du continent africain, le Sénégal à une superficie de 196 722 kilomètres carrés. Sa population a presque doublé de 1988 à 2010 en passant de 6 896 000 à 12 526 488 habitants. Cette forte croissance démographique (2,5 % en 2002) résulte essentiellement d’une fécondité encore élevée (ISF de 5,3 en 2005) et d’une mortalité infantile en baisse (68 ‰ en 96-97 et 61 ‰ en 2005). Le Sénégal est un pays sahélien à prédominance rurale et disposant de ressources naturelles limitées. Il est classé parmi les Pays les Moins Avancés (PMA) et éligible à l’initiative PPTE (Pays Pauvres Très Endettés).

Organisation du système de santé 

Le système de santé du Sénégal présente une structuration pyramidale à trois niveaux inter-reliés complémentaires comprenant :
✔ l’échelon périphérique qui correspond au district sanitaire. Chaque district sanitaire dispose au minimum d’un centre de santé et d’un réseau de postes de santé et est placé sous la responsabilité d’un médecin chef. C’est le niveau opérationnel où sont menées les activités de manière intégrée et synergique. C’est aussi à ce niveau que l’on organise et exécute l’appui opérationnel aux activités de santé communautaire.
✔ l’échelon régional (hôpitaux régionaux) Il correspond à la région médicale où doit s’opérer la transformation des politiques, stratégies et plans d’action du niveau central en activités opérationnelles à mettre en œuvre au niveau des districts. Il est placé sous l’autorité d’un médecin chef.
✔ l’échelon central comprend le cabinet du ministre, les directions et les services nationaux.

Leur vocation est de concevoir les orientations politiques et stratégiques majeures. Ils impulsent et assurent la coordination des actions de santé, la mobilisation et répartition des ressources nécessaires, l’harmonisation des procédures et mécanismes d’intervention ainsi que la surveillance continue des progrès nationaux réalisés en vue de l’atteinte des objectifs sanitaires.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
I. DEFINITIONS ET CONCEPTS
II. EPIDEMIOLOGIE DE LA MORTALITE DES NOUVEAU-NES DE FAIBLE POIDS
II.1. Dans le monde
II.2. En Afrique
II.3. Au Sénégal
II.3.1. Caractéristiques démographiques et socio-économiques
II.3.2. Organisation du système de santé
II.3.3. La mortalité néonatale liée au faible poids de naissance
III. ETUDE CLINIQUE ET DIAGNOSTIC DES DIFFEREENTES CATEGORIES DE NOUVEAU-NES DE FAIBLE POIDS
III.1. Prématurité
III.1.1. Définition
III.1.2. Classification
III.1. 3. Diagnostic
III.1.4. Complications
III.2. Retard de croissance Intra-Uterin (RCIU)
III.2.1. Définition
III.2.2. Classification
III.2.3. Diagnostic
III.2.4. Complications
IV. PREVENTION DE LA MORTALITE LIEE AU FAIBLE POIDS DE NAISSANCE
IV.1. Prévention primaire
IV.1.1. Avant la naissance
IV.1.2. Pendant la grossesse
IV.2. Prévention secondaire
IV.2.1 Organisation de la prise en charge des nouveau-nés de faible poids
IV.2.2. Prévention de la morbidité liée au faible poids de naissance
IV.3. Prévention tertiaire
DEUXIEME PARTIE : NOTRE TRAVAIL PERSONNEL
I. MATERIEL ET METHODES
I.1. Matériel
I.1.1. Cadre d’étude
I.2. Méthodologie
I.2.1. Type d’étude
I.2.2. Période d’étude
I.2.3. Critères d’inclusion
I.2.4. Critères de non inclusion
I.2.5. Le recueil des données
II. LES PARAMETRES ETUDIES
II.1. Paramètres sociodémographiques
II.2. Paramètres gynéco-obstétricaux
II.3. Paramètres du nouveau-né
II.4. L’analyse des données
II.6. Définition des paramètres
III. RESULTATS
III.1. Prévalence
III.2. Profil épidémiologique des FPN décédés
III.2.1. Les paramètres sociodémographiques
III.2.2. Les paramètres Gynéco-obstétriques
III.2.3. Les paramètres néonataux
III.2.4. La répartition des FPN décédés selon la cause du décès
III.3. Facteurs associés à la mortalité précoce des FPN
III.3.1. La répartition de la mortalité néonatale précoce selon les paramètres sociodémographiques
III.3.2. La répartition de la mortalité néonatale précoce selon les paramètres gynéco-obstétriques
III.3.3. La répartition de la mortalité néonatale précoce selon les paramètres néonataux
III.3.4. La répartition de la mortalité néonatale précoce selon les causes de décès
IV. DISCUSSION
IV.1. Limite de l’étude
IV.2. Prévalence
IV.3. Facteurs sociodémographiques
IV.3.1. L’âge maternel
IV.3.2. L’origine géographique
IV.4. Facteurs gynéco-obstétriques
IV.4.1. La parité
IV.4.2. La rupture prématurée des membranes (RPM)
IV.4.3. Le type de présentation
IV.5. Facteurs néonataux
IV.5.1. Le poids
IV.5.2. Le sexe
IV.5.3. L’âge gestationnel
IV.5.4. Le score d’Apgar
IV.5.5. La notion de réanimation
IV.5.6. L’évolution
IV.6. Les principales causes de décès
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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