Epidémiologie de la fièvre de la vallée du Rift en zone aride

La fièvre de la Vallée du Rift (FVR) est une maladie infectieuse zoonotique et vectorielle affectant les ruminants et les hommes. Son agent causal est un virus qui appartient à la famille des Bunyaviridæ et au genre Phlebovirus. Elle a été décrite, pour la première fois, au Kenya par Daubney en 1931 (Daubney et al. 1931).

La maladie fut responsable de nombreuses épizooties limitées au bétail et à l’Afrique subsaharienne jusqu’en 1976. Ces épizooties, de grande importance économique (100 000 moutons morts en Afrique du Sud en 1951, 60 000 avortements au Zimbabwe en 1978), atteignaient principalement le bétail en Afrique de l’Est et du Sud (Meegan et al., 1979). La maladie était alors considérée comme peu dangereuse pour l’homme. Cependant, l’épidémieégyptienne de 1977 marqua, d’une part, le passage de la maladie, jusque-là décrite dans desrégions d’altitude, aux régions des grandes vallées fluviales et, d’autre part, l’ampleur de la maladie pour la première fois chez l’homme. Dès lors, la maladie fut considérée comme une zoonose de réel intérêt et s’est étendue à la quasi-totalité de l’Afrique sub-saharienne où elle se manifeste sous différentes formes. En effet, elle est apparue sous forme épizoo épidémique en 1987 à la frontière sénégalo-mauritanienne (Digoutte and Peters, 1989; Jouan et al., 1989; Philippe et al., 1989), puis en Egypte en 1993 et en 1997 (Abd el-Rahim et al., 1999; Arthur et al., 1993), au Kenya en 1997-98 (Anyamba et al., 2001; Sang and Dunster, 2001; Woods et al., 2002) et 2006-07 (Bird et al., 2008b; Labeaud et al., 2008; Labeaud et al., 2011a). En 2000, la FVR a été signalée, pour la première fois, en dehors du continent africainprécisément au Yémen et en Arabie Saoudite où elle a été à l’origine de très nombreux décès (Al-Afaleq et al.,2003; Balkhy and Memish, 2003; Madani et al., 2003; Shoemaker et al., 2002).

Les descriptions d’épidémies de FVR sont souvent liées à la présence de différents facteurs tels que les aménagements hydrauliques tel qu’observé en Egypte, en 1977, avec le barrage d’Assouan ou en Mauritanie, en 1987, avec le barrage de Diama (Jouan et al., 1990a), des adaptations et des changements biologiques, les trafics et les commerces internationaux, la démographie et les comportements humains (Balkhy and Memish, 2003; Gad et al., 1986; Hoogstraal et al., 1979; Wilson, 1994), et des évènements climatiques tels que des pluies diluviennes qui font suite à une période de sécheresse (Davies, 1981; Gerdes, 2002; Pépin, , 2011).

Généralités sur la Mauritanie

La Mauritanie est située au nord-ouest du continent africain entre le 15ème et le 27ème degré de latitude Nord et le 5ème et 17ème de longitude Ouest. Elle est bordée sur sa façade occidentale par l’océan atlantique, bordée au nord-ouest par le Sahara occidental, au nord-est par l’Algérie, à l’est et sud-est par le Mali, et enfin au sud-ouest par le Sénégal. Elle s’étend sur une superficie de 1.030 700 Km2 pour une population voisine de trois millions d’habitants (Malainine, 2001). C’est un pays essentiellement désertique, à l’exception de la vallée du fleuve Sénégal au sud. La saison des pluies s’étend de Juin à Octobre et la pluviométrie annuelle varie de moins de 100 mm au nord à 650 mm dans la vallée du Sénégal. Sur le plan administratif, la Mauritanie est divisée en quinze régions (ou wilayas) avec la subdivision de Nouakchott en trois régions (fig. 1). Ainsi au sud-est, on retrouve le Hodh Chargui, le Hodh El Gharbi et l’Assaba, au sud tout au long de la vallée du fleuve Sénégal, le Guidimakha, le Gorgol, le Brakna et le Trarza, au centre le Tagant, l’Inchiri et l’Adrar et au nord le Tiris-Zemmour et Dakhlet Nouadhibou. L’ensemble deces régions regroupe 55 départements et 216 communes.

Ressources naturelles 

Zones agro écologiques 

Le territoire mauritanien peut être divisé en 5 zones agro-écologiques :
● Zone aride : elle couvre toute la zone située au nord de l’isohyète 150 mm à l’exclusion de la bande du littoral. Elle correspond au climat saharien.
● Zone sahélienne Est : elle est comprise entre l’isohyète 150 mm au nord et la frontière des deux Hodhs avec le Mali. Cette zone renferme 50% des potentialités sylvopastorales du pays.
● Zone sahélienne Ouest : elle est comprise entre l’isohyète 150 mm au nord et la vallée du fleuve Sénégal au sud.
● Zone du fleuve : c’est dans cette zone qu’est concentré l’essentiel de l’activité agricole mauritanienne.
● Façade maritime : c’est une étroite bande de 50 km de profondeur en moyenne qui s’étend de Nouadhibou à N’Diago.

Dans ces zones écologiques, on rencontre des zones humides servant de transit aux oiseaux migrateurs et dont certaines hébergent une riche avifaune. Les principales zones humides du pays sont :
– Le fleuve Sénégal,
– Le lac de R’kiz,
– Le lac d’Aleg,
– Le lac de Mâl,
– La Tamourt N’âaj,
– Le Parc National du Banc d’Arguin,
– Parc National de Diawling
– La mare de Mahmouda

Les eaux souterraines

Elles sont rares dans la chaîne des Mauritanides, toutefois, les nappes sont abondantes dans les bassins cénozoïques constitués de roches poreuses. Il existe les aquifères régionaux suivants :
– L’aquifère des sables ou du Brakna situé aux environs de 20 à 30 m de profondeur,
– L’aquifère de l’Ameehhil, à l’Ouest de la nappe du Brakna (profondeur à 40 et 85 m);
– L’aquifère du Trarza au Sud-ouest qui alimente les villes de Boutilimit et de Nouakchott ;
– Deux autres aquifères sont également situés dans les sables et les grès argileux du continental terminal et les sables du quaternaire. Il s’agit de Bénichab et Tirhersioun, Fossiles et exploités pour la fourniture d’eau minérale.
– Les aquifères superficiels qui, bien que de faible importance, constituent l’unique ressource en eau pour les pasteurs nomades.
– L’aquifère alluvial du Fleuve Sénégal de 20 km de large de part et d’autre du lit majeur.
– Les aquifères du centre – Est et du Sud-est.

Les sols
Les sols de Mauritanie sont classiquement divisés en régions climatiques comme suit (Wa Nsanga, 1982):
• La région de sol A : située dans l’extrême sud du pays, c’est la zone la plus arrosée du pays. Elle reçoit des précipitations supérieures à 500 mm. Elle correspond à la limite septentrionale de la savane sèche. Cette zone climatique de sol offre le meilleur potentiel pour la culture sous pluies et les pâturages.
• La région de sol B : englobe l’ensemble des zones à précipitations comprises entre 225 et 500 mm. Dans l’ordre de prédominance, les pâturages sont les dunes de sable ou autres sableséoliens, les terres rocheuses, les pédiments ou affleurements de désert, les terres hautes indifférenciées les terres alluviales, les dunes côtières, les sebkhas et les sols complexes. La pâture et l’agriculture sont les principales utilisations de cette zone.
• La région de sol C : englobe tout le reste du pays où la pluviométrie moyenne est généralement inférieure à 225 mm. Dans cette région on y rencontre les trois formes principales de relief ; le groupe le plus important est composé de dunes de sable, suivi par les terres rocheuses et les pédiments qui sont moins nombreux (Soule, 2003) .

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Table des matières

Introduction générale
PREMIERE PARTIE : Synthèse bibliographique
Chapitre I : Généralités sur la Mauritanie
1. Ressources naturelles
1.1. Zones agro écologiques
1.2. Les eaux souterraines
1.3. Les sols
1.4. Les ressources forestières
1.5. Les eaux de surface
1.6. Les cultures oasiennes
2. Elevage
2.1. Races exploitées (Soule, 2003)
2.2. Systèmes de production
2.3. Mouvements de transhumance
2.4. Répercussions de la sécheresse
2.5. Organigramme du Ministère de l’élevage
2.6. Le réseau national d’épidémiosurveillance des maladies animales
2.7. Nature de la surveillance
Chapitre II. Généralités sur la fièvre de la Vallée du Rift
1. Historique et définition
2. Etiologie
2.1. Structure du virus
2.2. Fonctions des protéines
a) Segment L
b) Segment M
c) Segment S
2.3. Fonctions des régions virales non traduites
2.4. Cycle viral
2.4.1. L’Adsorption et l’entrée (Phases 1 à 3)
2.4.2. La réplication et la transcription de l’ARN (Phases 4 à 6)
2.4.3. La morphogenèse et le relargage des virions (Phases 7 – 8)
2.5. Propriétés du virus
2.6. Epidémiologie et répartition géographique
2.6.1. Sources et transmission de l’infection
2.6.2. Distribution géographique de la maladie
2.6.3. Conditions d’apparition
2.6.4. Zones écologiques favorables à la maladie
2.6.5. Espèces affectées
3. Symptômes et lésions
4. Diagnostic
4.1. Diagnostic clinique
4.2. Détection d’anticorps spécifiques du virus de la FVR
4.3. Détection du génome viral
5. Impact socio-économique de la FVR
6. Moyens de lutte et de contrôle
6.1. Traitement et prophylaxie
a) Les vaccins inactivés
b) Les vaccins atténués par passage in vitro, in vivo ou sur support cellulaire
c) Les vaccins de nouvelle génération
6.2. La surveillance
6.3. Prédiction des épidémies par la modélisation
Chapitre III : La fièvre de la Vallée du Rift en Mauritanie et dans la sous-région
SECONDE PARTIE : Compréhension des mécanismes d’émergence et de diffusion du virus de la FVR en Mauritanie entre 2010 et 2013
Chapitre I : Occurrence d’une épidémie inattendue dans le Nord du pays
Chapitre II : Implication du dromadaire dans l’épidémie de 2010
Chapitre III. Epidémiologie descriptive de l’épidémie de FVR survenue en 2012/ 2013
distribution des foyers dans l’espace et dans le temps en lien avec la mobilité animale
Chapitre IV: Surveillance et gestion de la FVR pour une meilleure appréciation du risque d’émergence (évolution du risque chez l’homme et l’animal due à la fréquence des épidémies dans la région Afrique de l’Ouest)
IV.1. Renforcement de la surveillance évènementielle et maintien du système de surveillance sentinelle
IV.2. Renforcement du Concept OneHealth pour une meilleure gestion des épidémies/épizooties
IV.4. Intégration de modèles prédictifs
IV.5. Vaccination ciblée
Chapitre V : Discussion et perspectives
I. Facteurs et mécanismes impliqués dans le maintien de la circulation et l’émergence du virus FVR en Mauritanie ?
II. Quelle est la place du dromadaire dans l’épidémiologie de la FVR en Mauritanie ?
III. Quelle serait la stratégie à adopter pour améliorer la surveillance et réduire
Conclusion générale
Recommandations
Références Bibliographiques
ANNEXES

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