Epidémiologie de la couverture vaccinale au Sénégal

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Mode d’administration des vaccins

Différentes voies d’administration

Il s’agit des voies :
 Parentérale : intramusculaire, sous-cutanée ou intradermique
 Orale
 Et même nasale [20]

Association des vaccins

Il s’agit de l’administration de plusieurs vaccins lors d’une même séance de vaccination.
Dans le calendrier vaccinal du PEV, plusieurs vaccins sont administrés en même temps.
 Associations simultanées (le geste): 2 ou + administrations par voie ou sites différents. Dans ce cas, il faut administrer en dernier le vaccin qui cause le plus de douleur au point d’injection [21].
 Associations combinées (le produit):
o Soit prêtes à l’emploi (présentation dans la même seringue = «combo»)
o Soit extemporanées (présentation avec reconstitution juste avant injection)

Répartition des injections : les intervalles entre doses successives de vaccins

Un vaccin inactivé (Penta) peut être associé à d’autres vaccins inactivés ou vivants atténués, de façon simultanée, sinon il n’y a pas d’intervalle à respecter.
Un vaccin vivant atténué peut être associé à d’autres vaccins vivants atténués, de façon simultanée le même jour, sinon un intervalle minimum de 4 semaines doit être respecté entre les deux vaccins.
Si les voies d’administration sont différentes, voie orale (VPO) et voie cutanée (VAA, VAR ou BCG), cet intervalle n’est plus nécessaire [20].

Contre-indications des vaccins

Elles sont communes à tous les vaccins. Nous citerons :
 Les maladies infectieuses aigues d’origine bactérienne ou virale, ou subaiguës : tuberculose, hépatite virale
 Les affections subaiguës évolutives ou en phase terminale
 Une cardiopathie décompensée
 Les sujets sous traitement immunosuppresseur
 Les néphropathies [15 ; 22].

Programme élargi de vaccination au Sénégal

Historique

Vers le milieu des années 1970, près de cinq millions de jeunes enfants mouraient chaque année de tétanos, rougeole, coqueluche, diphtérie, tuberculose.
Des millions d’autres étaient handicapés à vie par la poliomyélite que la vaccination peut prévenir.
Dans les pays en voie de développement, ces maladies tuent ou rendent invalides plus de trois millions et demi d’enfants. C’est ainsi qu’en 1974, l’Organisation Mondiale de la santé(OMS) lança le programme élargi de vaccination. A ce moment-là, moins de 5 % des enfants du monde en développement étaient vaccinés. Trois années plus tard, en 1978, l’Assemblée Mondiale de la Santé à Alma Ata décida de garantir à tous les enfants de la planète la vaccination en fin 1990 contre les principales causes de mortalité infantile.
Le Sénégal conformément aux recommandations de l’OMS et celle de la Conférence d’Alma Ata, décida de créer un programme d’immunisation dans le but de coordonner les actions menées jusque-là par divers services pour lutter contre les grandes endémies en général et les maladies infectieuses en particuliers.
A l’origine, le choix des six maladies du PEV reposait sur :
 Les données épidémiologiques
 Les caractères spécifiques du système immunitaire de l’enfant
 La disponibilité des vaccins et la protection longue durée conférée par ceux-ci
En 1985, le groupe collectif mondial, devant l’insuffisance des résultats, recommande des mesurent en vue d’accélérer l’exécution du PEV, comprenant notamment des journées nationales de vaccination. En 1986 ce même groupe, en raison de l’innocuité et de l’efficacité du vaccin antiamaril, déclare que les pays africains d’endémicité « devrait envisager son inclusion dans le PEV ».
C’est ainsi qu’au Sénégal, on a jugé nécessaire d’ajouter à la liste de l’OMS la fièvre jaune en égard à la persistance de quelques foyers disséminés.
Cette stratégie d’immunisation des enfants en bas âge et des femmes enceintes, élaborée en 1979, n’est devenue opérationnelle dans les dix régions du Sénégal qu’en 1981[17].

Objectifs du P.E.V

Objectifs généraux

Le PEV a pour objectifs de vacciner au moins 80% des enfants (avant l’âge d’un an) contre neuf maladies cibles (la tuberculose, la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la poliomyélite, la rougeole, la fièvre jaune, l’hépatite B et les infections à Hib), mais aussi les femmes enceintes et les femmes en âge de procréer contre le tétanos dans chaque district et par an [9].

Objectifs spécifiques

 Atteindre une couverture vaccinale d’au moins 95% au BCG, penta 3, polio 3, pneumo 3 et Rota 2 chez les enfants âgés de 0 à 11 mois, au niveau national
 Atteindre une couverture vaccinale d’au moins 90% pour le VAR et le VAA chez les enfants âgés de 0 à 11 mois, au niveau national ;
 Atteindre une couverture vaccinale d’au moins 90% au BCG, au penta 3, polio 3, pneumo 3 et Rota 2 chez les enfants âgés de 0 à 11 mois dans tous les districts ;
 Atteindre une couverture vaccinale d’au moins 85% pour le VAR et le VAA chez les enfants âgés de 0 à 11 mois dans tous les districts ;
 Atteindre une couverture vaccinale d’au moins 90 % au VAT 2 chez les femmes enceintes dans chaque district ;
 Maintenir l’interruption de la circulation de poliovirus sauvage autochtone ;
 Interrompre la transmission du virus morbilleux autochtone ;
 Eliminer le tétanos maternel et néonatal (TMN) ;
 Assurer la prévention des épidémies de fièvre jaune ;
 Assurer la prévention des épidémies de méningite
 Introduire le vaccin anti pneumococcique dans le PEV de routine en 2012
 Introduire le vaccin contre le rotavirus dans le PEV de routine 2013
 Assurer 100% du financement des vaccins traditionnels et consommables et le Co-financement des nouveaux vaccins par le Budget national [9].

Populations cible du PEV

Les enfants représentent la population cible pour chacune des maladies cibles. Cette cible ne peut être atteinte par les vaccinateurs et responsables du programme que par l’intermédiaire de leur mère.
En effet, on ne peut pas dissocier le couple mère-enfant qui constitue un couple biologique, immunologique et écologique.
Au Sénégal, la cible de la vaccination de routine est représentée par les enfants de 0 à 15 mois [8].

Organisation territoriale du P.E.V

Le P.E.V est intégré dans les activités de toutes les formations sanitaires et urbaines.
Les coordonnateurs régionaux sont chargés d’assurer l’approvisionnement, le stockage et la distribution des vaccins, l’entretien des matériels d’injection, de la chaine de froid. Il leur incombe de surveiller étroitement le déroulement des opérations vaccinales dans les centres de vaccination sélectionnés et de prêter éventuellement leur secours pour renforcer l’équipe vaccinale [9].

Stratégies du PEV

Le choix de la méthode de travail pour réaliser les vaccinations dépend de critères géographiques, économiques, démographiques et des structures sanitaires déjà en place. Au Sénégal trois types de stratégies sont généralement utilisées dans les districts sanitaires :
 La stratégie fixe
 La stratégie mobile
 La stratégie avancée

Stratégie fixe

Elle utilise des centres fixes qui dépendent généralement d’un hôpital, d’une station des grandes endémies ou d’un dispensaire. Cette stratégie s’accorde avec le souci de la totale intégration des activités du PEV dans les soins de santé primaires.
Suivant l’importance de la population qu’ils desservent, ces centres disposent de locaux et de matériels d’importance variable. On signalera le rôle joué par les agents de santé communautaire dans la vaccination surtout en milieu rural [9].

Stratégie mobile

Elle utilise des équipes mobiles de vaccination à partir du centre de référence du district
Cette stratégie est très utile dans les circonstances constituées par :
 les villages éloignés les uns des autres particulièrement dans les vastes régions : à plus de 15 kilomètres d’une structure de santé
 les routes difficilement praticables ;
 les villages où n’existent que quelques enfants
Elle offre l’avantage de permettre la constitution d’une équipe suffisante et compétente qui diffusera la notion de l’immunisation et pratiquera des vaccinations sures et efficaces. Pour les équipes mobiles, la collaboration active du chef de village et des chefs religieux est un facteur souvent essentiel à la réussite du PEV. Cette stratégie pose le problème du rapport coût/efficacité [9].

Stratégie avancée : entre 5 et 15 kilomètres d’une unité de vaccination

C’est un compromis entre les équipes mobiles et les centres fixes. Il s’agit d’équipes de vaccination faisant partie d’un centre fixe, qui se déplacent pour vacciner les enfants habitants dans les environs [9].
Il a été démontré que la création de centres fixes avec équipes avancées, associant les vaccinations à d’autres services de soins de santé primaires, permet au PEV de couvrir efficacement les zones les plus reculées [21].

Vaccins utilisés

Vaccin contre la tuberculose : BCG

C’est un vaccine microbien vivant atténué, lyophilisé à conserver à + 4°C.
Il renferme une souche de bacille mycobacterium bovis. Il est administré en dose unique par voie rigoureusement intradermique sous un volume précis de 0.1 ml (seringue gradué au 1/106 Il est injecté par voie utilisé, à la seringue graduée au 1/20 ml au bras droit (région deltodienne).
Le vaccin doit être utilisé dans les heures qui suivent sa reconstitution et il est efficace au bout de 24 heures. L’efficacité vaccinale est de 80%.
Les réactions d’hypersensibilité sont surtout constituées par une légère inflammation du site d’injection, ou une lymphadénite. On note rarement une réaction générale sous forme d’un syndrome de restitution immunitaire [22]. L’immunité n’est pas définitive. Dans le cadre du P.E.V il n’est pas préconisé de réaliser de tests de contrôle de cette immunité [8].

Vaccin anti-poliomyélitique oral

Le vaccin antipoliomyélitique oral (VPO) protège contre le virus responsable de la poliomyélite. C’est un vaccin vivant atténué liquide qui protège contre les sérotypes 1, 2 et 3. Il en existe plusieurs formes :
 Monovalent 1 ou 3 : utilisé dans le cadre des campagnes de vaccination et qui protège contre les sérotypes 1ou 3
 Bivalent 1+3 : utilisé dans le cadre des campagnes de vaccination et qui protège contre les sérotypes 1 et 3
Le VPO provoque peu d’effets secondaires. Moins de 1 % des gens qui reçoivent ce vaccin présentent des maux de tête, une diarrhée ou des douleurs musculaires.
Le risque de poliomyélite paralytique vaccinale est très faible, deux à quatre cas sont notifiés pour chaque million d’enfants vaccinés [8].

Vaccin Polio Inactivé

C’est un vaccin liquide tué qui protège contre les trois sérotypes du poliovirus. Il est administré par voie intra musculaire. Il est utilisé dans le monde depuis 1955 ; il a été réintroduit dans le PEV en 2015. Le VPI est un vaccin sûr et efficace. Les seuls effets secondaires notés sont l’érythème et la douleur au point d’injection. Une induration peut survenir dans les 48 heures suivant l’injection [8].

Vaccin combiné pentavalent (DTC-Hep B-Hib)

C’est un vaccin liquide tué qui protège contre cinq maladies: la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, l’hépatite B et l’infection à Haemophilus influenzae type b. C’est un vaccin qui est administré par voie injectable.
Les reactions au pentavalent sont normalement bénignes. Une fièvre peut apparaitre dans la soirée qui suit l’injection. Celle-ci doit disparaître en 24 heures. L’Enfant peut présenter une douleur, une rougeur ou une tuméfaction au point d’injection [8].

Vaccin antirougeoleux-antirubéoleux

C’est un vaccin vivant atténué qui se présente sous la forme d’une poudre lyophilisée, accompagnée d’un solvant dans un flacon séparé, il protège contre la rougeole et la rubéole. Des reactions bénignes à la vaccination sont fréquenctes. Elles sont à type de douleur au point d’injection, de fièvre modérée, d’une éruption cutanée bénigne e douleurs musculaires.
Les réactions graves au vaccin RR sont rares, à type de réaction anaphylactique grave et d’encéphalite
La plupart des auteurs soutiennent que la protection conférée par ce vaccin est à vie et qu’elle est du même type que celle de la maladie [23].
Cependant, la vaccination anti-morbilleuse, selon d’autres auteurs peut donner lieu à quelques échecs qui sont rares : 6% dans une enquête américaine en 1980 [23].

Vaccin anti-amaril

C’est un vaccin vivant atténué, préparé sur embryon de poulets à partir de la souche 17 D de l’institut Rockfeller de Rio. Il se présente sous la forme d’une poudre lyophilisée qui doit être reconstitué avec son solvant avant usage
La vaccination est généralement bien tolérée mais on peut voir quelque fois :
 Une réaction précoce dans 10% des cas du 4ème au 7ème jour sous forme de syndrome grippal avec fièvre et malaise
Une réaction tardive du 12ème au 20ème jour qui revêt une symptomatologie nouro-méningée de type lymphocytaire, dans 1% des cas. Dans quelques rares cas, on a pu voir la survenue d’une véritable méningo-encéphalite d’évolution sévère.

Anatoxine tétanique chez la femme enceinte

Les enfants dont les mères sont immunisées contre le tétanos sont eux-mêmes protégés pendant une période qui peut aller jusqu’à cinq mois après la naissance. Dans ces conditions, la vaccination des femmes prévient le tétanos néonatal tout en protégeant les mères qui peuvent courir des risques supplémentaires du tétanos si elles accouchent dans des conditions peu règlementaires. On peut immuniser les femmes quand elles sont enceintes ou bien de façon systématique pendant les années où elles sont aptes à procréer. Si les femmes ne sont immunisées que pendant la grossesse, elles doivent recevoir deux doses d’anatoxine pour protéger leurs bébés. Ces doses doivent être administrées au moins à quatre semaines d’intervalles, la dernière dose au moins un mois avant l’accouchement [24].

Vaccin anti-pneumococcique conjugué (PCV)

Un vaccin anti-pneumococcique conjugué est constitué de sucres (polysaccharides) provenant de la capsule de la bactérie Streptococcus pneumoniae qui sont conjugués avec un vecteur protéique. Contrairement au vaccin anti-pneumococcique polyoside, le vaccin anti- pneumococcique conjugué protège les enfants âgés de moins de 2 ans. Il est efficaces contre les formes sévères d’infections pneumococciques telles que les méningites, les pneumonies et les bactériémies. Il n’est cependant pas efficace contre ces affections lorsqu’elles sont causées par des sérotypes qui ne sont pas présents dans le vaccin.
Ils stimulent une réponse immunitaire forte chez les nourrissons et jeunes enfants; ils induisent une réponse immunitaire de type T-dépendant. Le rappel améliore la réponse immunitaire et confère une bonne mémoire immunologique. L’immunité de masse (herd immunity) conférée par ces vaccins responsable d’une protection additionnelle indirecte très significative. Il s’agit des premiers vaccins à réduire significativement la résistance aux antibiotiques.
Il en existe plusieurs types selon les sérotypes visés (PCV-7, PCV-10 et PCV-13) [8].

Le vacin contre les infections à rotavirus

Deux vaccins vivants (Rotarix et Rotateq) sont actuellement disponibles pour la prévention de gastro-entérites dues à une infection à rotavirus. Ces vaccins confèrent une protection croisée envers plusieurs souches et ils sont efficaces et sûrs. Le programme utilise le Rotarix dans le cadre de la vaccination de routine.
Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés dans la semaine suivant la vaccination concernent des réactions temporaires de faible intensité à de type fièvre, de diarrhée et de vomissements. Parmi les effets secondaires moins fréquents figurent les douleurs abdominales et les éruptions cutanées [8].

MenAfriVac®, vaccin contre le méningocoque A

Le MenAfriVac est un vaccin conjugué efficace chez les adultes et chez les enfants à partir de neuf (9) mois. La vaccination assure une protection dans 95 % des cas à partir du 10ème jour après l’injection et elle persiste pendant environ 10 ans.
Le MenAfriVac est un vaccin sûr pré qualifié par l’OMS et qui a été administré en campagne sur des dizaines de millions de personnes.
Les effets secondaires peuvent survenir jusqu’à 32 jours après la vaccination. Ils sont généralement mineurs, à type de tuméfaction au point d’injection, céphalées.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
1 Généralités
1.1 Définitions
1.2 Intérêt
1.3 Rappels sur les vaccins
1.4 Programme élargi de vaccination au Sénégal
2 Epidémiologie de la couverture vaccinale au Sénégal
2.1 Epidémiologie descriptive de la couverture vaccinale
2.2 Epidémiologie analytique de la couverture vaccinale
3 Cadre conceptuel de la couverture vaccinale
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
4 But et les objectifs
4.1 But
4.2 Objectifs
5 Cadre de l’étude
5.1 Données géographiques
5.2 Données administratives
5.3 Données sociodémographiques
5.4 Offre de service
6 Méthodologie
6.1 Type d’étude
6.2 Période d’étude
6.3 Population d’étude
6.4 Les critères d’inclusion
6.5 Critères de non inclusion
6.6 Calcul de la taille de l’échantillon
6.7 Méthode de sondage
6.8 Méthodes de recueil des données
6.9 Saisie et l’analyse des données
6.10 Considérations éthiques
7 Résultats
7.1 Etude descriptive
8 Discussion
8.1 Facteurs environnementaux
8.2 Facteurs socioculturels
8.3 Facteurs liés au système de santé
8.4 Facteurs biologiques
8.5 Limites de l’étude
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES

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