Epidémiologie de la coïnfection Tuberculose VIH

EPIDEMIOLOGIE

EPIDEMIOLOGIE VIH

L’ONUSIDA estime qu’il y avait 35 [33,2-37,2] millions de personnes vivant avec le VIH à la fin de l’année 2013, contre 33,3 [31 ,4 – 35,3] millions de personnes vivants avec le VIH à la fin de l’année 2009 [5]. En 2013, on estimait à 2,1 [1,9-2,4] millions le nombre de nouvelles infections au VIH dans le monde. Ce chiffre inférieur de près d’un cinquième (19%) au nombre de personnes nouvellement infectées en 2009 de 2.6 [2,3-2,8] millions. Le nombre de décès annuels liés au sida diminue régulièrement à travers le monde d’un pic de 2,1 [1,9 – 2,3] millions en 2004, et de 1,8 [1,6 – 2,1] millions en 2009, à un chiffre estimé de 1,5 [1,4-1,6] million en 2013[5]. En Afrique subsaharienne 24,7 [23,5-26,1] millions de personnes vivaient avec le VIH en 2013, c’est la région la plus touchée. Et elle concentre également près de 70% des nouvelles infections dans le monde. Le Sénégal en 2012, compte 43 000 personnes vivant avec le VIH dont 37 000 sont des adultes parmi lesquels 65% sont des femmes [6]. Le Sénégal est un pays à épidémie concentrée avec une prévalence de 0,7% dans la population générale et des prévalences de 18,5% chez les travailleuses du sexe (ENSC,2010), de 18,5% chez les MSM (ELIHOS, 2013) et de 10,2% chez les Consommateurs de drogues intraveineuses (UDSEN, 2011) [6].

EPIDEMIOLOGIE DE LA TUBERCULOSE

Dans le monde

Aujourd’hui, la tuberculose représente encore à l’échelle mondiale un problème majeur de santé publique. En effet en 2013, 9 millions de personnes ont développé la tuberculose et 1,5 million en sont mortes, dont 360.000 personnes séropositives [8]. Plus de 95% des décès par tuberculose se produisent dans les pays à revenu faible et intermédiaire, et l’une des cinq principales causes de décès chez les femmes âgées de 15 à 44 ans [9].

Elle est la huitième cause de mortalité dans le monde et la première cause de mortalité liée à une bactérie unique. Elle continue d’être un fardeau énorme pour le monde. Le dernier rapport 2013 de l‟OMS sur la tuberculose estime à : 8,6 millions le nombre de nouveaux cas de tuberculose dont :
● 1,1 millions co-infectés par le VIH soit 13% des cas ;
● 2,9 millions de cas chez les femmes ;
● 530.000 cas chez les moins de 15 ans.
● 1,3 millions le nombre de personnes décédées de cette maladie avec :
● 1 million séronégatifs et 300 000 séropositifs ;
● 410.000 décès chez les femmes dont 16.000 séropositives ;
● 74.000 décès chez les <15 ans.

Il faut noter que la majorité des cas de tuberculose sont enregistrés en Asie avec 58% des cas et en Afrique (27%). Les taux sont plus faibles dans la région méditerranéenne avec 8%, en Europe avec 4% et en Amérique avec 3% .

EPIDEMIOLOGIE DE LA CO-INFECTION TB-VIH 

Les années 1980 ont été marquées par l’émergence d’épidémie du VIH qui a conduit à une recrudescence importante de l’incidence et de la mortalité par TB dans de nombreux pays, en particulier d’Afrique. Les personnes séropositives pour le VIH sont plus à risque de développer une TB, même si la diffusion des trithérapies antirétrovirales depuis 1996 a eu un impact majeur sur la réduction de l’incidence de la TB chez ces patients [12]. Selon l‟OMS, en 2012, 13 % des personnes ayant développé une TB dans le monde étaient séropositives (1,1 million). La région africaine comptait 75 % de l’ensemble des cas de coïnfection TB/VIH. L’infection à VIH fréquente particulièrement au cours de la TB pulmonaire à bacilloscopie négative ou dans la TB extra pulmonaire. Au Cameroun, dans la région de Yaoundé, la séroprévalence de l’infection au VIH était de 35 % et respectivement de 31,3 % ; 43,4 % et 47,7 % chez les tuberculeux pulmonaires à microscopie positive, à microscopie négative et à localisation extra pulmonaire [13]. Globalement, 320 000 personnes sont décédées par une coïnfection TB/VIH en 2012 [14]. L’OMS a élaboré un programme de prise en charge de la coïnfection TB/VIH ce qui a permis d’épargner 1,3 millions de vies entre 2005 et 2011, dans la prévention de la tuberculose, plus de 80 000 PVVIH avaient bénéficié d’un traitement préventif avec l’isoniazide.

PHYSIOPATHOLOGIE

PHYSIOPATHOLOGIE DU VIH

Aspects virologiques
Le VIH est un rétrovirus appartenant au genre lentivirus. Il a un diamètre d’environ 120 nm et est relativement fragile détruit par la chaleur à 60°C et les antiseptiques (alcool, eau de javel) et ne pouvant survivre plus de cinq heures à six heures hors d’une cellule. Sa structure comporte :

➤ Une enveloppe virale composée de :
– Glycoprotéines gp120 et gp 41 qui favorisent la fixation et la pénétration du virus dans la cellule.
– Enveloppe proprement dite constituée d’une bicouche lipidique.
➤ Une capside comportant :
– Une capside externe (p 17) qui tapisse la bicouche lipidique ;
– Une capside interne (p24) qui est une coque protéique rigide dont la forme cubique, hélicoïdale mixte est caractéristique du virus.
➤ Un génome et protéines associes: ce génome contenu dans la capside interne est composée de deux molécules d’ARN identiques accompagnées par des enzymes:
– la transcriptase inverse qui transforme l’ARN virale en ADN virale ;
– l’intégrase qui permet l’insertion de l’ADN virale dans l’ADN cellulaire
– la protéase qui intervient dans l’assemblage et la maturation du virus.

Diagnostic virologique 

Le diagnostic de l’infection par le VIH peut se faire par :
➤ la recherche des anticorps anti-VIH par Elisa et confirmation par Western blot ;
➤ la détection de l’antigène p24
➤ la mise en évidence des acides nucléiques viraux par amplification génique ;
➤ l’isolement en culture cellulaire.

PHYSIOPATHOLOGIE DE LA TUBERCULOSE

Agent pathogène

Le bacille de Koch est une espèce bactérienne dont l’agent est spécifique de l’infection par la tuberculose humaine qui peut être également secondaire à Mycobacterium bovis. Un bacille est une bactérie en forme de bâtonnet. Mycobacterium est un genre de bactéries appartenant à la famille des mycobacteriaceae, de l’ordre des actinomycetales. Certains Mycobacterium sont des mycobactéries pathogènes (à l’origine de maladie) pour l’homme, c’est le cas par exemple des Mycobacterium tuberculosis, de Mycobacterium bovis et de Mycobacterium leprae. Certains sont saprophytes (vivent dans l’organisme sans être pathogènes). D’autres sont dits atypiques, c’est-à-dire qu’ils sont parfois pathogènes, c’est le cas entre autres de Mycobacterium avium et de Mycobacterium xenopi.

Réservoir et mode de transmission

Le réservoir du BK est essentiellement humain. La transmission du bacille est interhumaine (à l’exception de M. bovis). La transmission s’effectue essentiellement par voie aérienne. La source de l’infection est un patients ayant une TB pulmonaire(ou laryngée), qui expectore les bacilles. En toussant, en parlant ou en éternuant, le patient produit de fines gouttelettes infectieuses qui dessèchent et restent en suspension dans l’air pendant plusieurs heures. La contamination se produit lors de l’inhalation des gouttelettes infectieuses. La lumière solaire, la ventilation sont des moyens efficaces de décontamination de l’environnement. Les autres modes de transmission sont beaucoup moins fréquents : inoculation cutanée ou muqueuse chez le personnel de laboratoire ; contamination digestive en cas de TB bovine.

La contagiosité d’un patient est liée à la quantité de bacilles présents dans ses crachats. Les patients positifs à l’examen microscopique direct des crachats (M+) sont de loin les plus contagieux. Ceux positifs à la culture seulement (M-, C+) sont moins contagieux. Les patients dont l’examen direct et la culture des crachats sont négatifs (M-, C-) ne sont habituellement pas contagieux. Le risque de transmission le plus important se situe dans les deux premières années suivant l’infection. Environ 55% des patients qui développent une tuberculose active ont une forme pulmonaire contagieuse. Les principaux facteurs contribuant à la transmission sont l’intimité du contact avec le patient source, la durée d’exposition, le statut bactériologique du patient source.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: REVUE DE LITTERATURE
I- EPIDEMIOLOGIE
I.1-Epidémiologie du VIH
I.2-Epidémiologie de la tuberculose
I.3-Epidémiologie de la coïnfection Tuberculose VIH
II -PHYSIOPATHOLOGIE
II.1- Physiopathologie du VIH
II.1.1-l’aspect virologique
II.1.2-Diagnostic virologique
II.2- Physiopathologie de la tuberculose
II.2.1-Germe
II.2.2-Réservoir et Transmission
II.2.3-Terrain
II.2.4-Pathogénie
III. SIGNES
III .1- VIH
III .1.1-Primo-infection
III.1.1.1- Manifestations cliniques et biologiques
III.1.1.2- Diagnostic positif
III .2- TUBERCULOSE
III .2.1- La tuberculose pulmonaire
III .2.2- Tuberculose extra-pulmonaire
III .2.3-Diagnostic
III .3- CO-INFECTION TB/VIH
III .3.1- Aspects cliniques
III .3.2- Paraclinique
IV- TRAITEMENT
IV.1- TRAITEMENT VIH
IV.1.1- TRAITEMENT CURATIF
IV.1.2- TRAITEMEMT PREVENTIF
IV.1.2.1- Prévention primaire
IV.1.2.2-Prévention secondaire
IV.2- TRAITEMENT DE LA TUBERCULOSE
IV.2.1- TRAITEMENT CURATIF
IV.2.2- TRAITEMENT PREVENTIF
IV.2.2.1-Prévention primaire
IV.2.2.2-prévention secondaire
IV.3- TRAITEMENT DE LA CO-INFECTION TB/VIH
IV.3.1- TRAITEMENT CUTATIF
IV.3.2- PREVENTION
V-CHIMIO PROPHYLAXIE A L’ISONIAZIDE
V.1-L’isoniazide
V.2- JUSTIFICATIONS DE LA CHIMIOTHERAPIE PREVENTIVE
DE LA TUBERCULOSE ET PROBLEMES DE FAISABILITE
V.3-Posologie et mode d’administration
V.4-Contre-indications
V.5-Précaution d’emploi
V.6-Effets indésirables
V.7-Surdosage
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
I. MALADES ET METHODES
I.1 CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L’ETUDE PILOTE
I.2 OBJECTIFS DE L’ETUDE PILOTE
I.2.1. Objectif général
I.2.2. Objectifs spécifiques
I.3. CADRE D’ETUDE
I.3.1. CONTEXTE
I.3.1.1 Contexte sous régional
I.3.1.2 Contexte national
I.3.2. PRESENTATION GENERALE DU PAYS
I.3.3. PRISE EN CHARGE DE LA COÏNFECTION TUBERCULOSE
ET VIH AU SENEGAL
I.4 METHODOLOGIE
I.4.1Type et période d’étude
I.4.2 Choix des sites pilotes
I.4.3 Population d’étude
I.4.3.1Critères d’inclusion
I.4.3.2 Critères de non-inclusion
I.4.3.3.Procédures d’inclusion
I.4.4 Variables étudiées
I.4.5 Saisie et analyse des données
I.4.6 Contraintes
II.RESULTATS
II.1 .ETUDE DESCRIPTIVE
II.1.1. ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES
II.1.1.1Répartition de la population d’étude selon le sexe
II.1.1.2Répartition des cas selon la tranche d’âge
II.1.1.3Répartition des cas selon le statut matrimonial
II.1.1.4. Répartition des cas selon le profil VIH
II.1.2 ASPECTS CLINIQUES
II.1.2.1.Répartition des cas selon la durée de l’infection à VIH par année
II.1.2.2.Répartition des cas selon le stade de l’OMS
II.1.2.3. Répartition en fonction de la date de découverte de la tuberculose
II.1.3. ASPECTS THERAPEUTIQUES
II.1.3.1.Répartition des cas selon le schéma ARV
II.1.3.2.Répartition des cas en fonction de la date de mise sous INH
II.1.3.3. Répartition des patients selon la tolérance de la chimio prophylaxie d’une tuberculose confirmée
II.1.3.4. Répartition selon l’apparition d’une tuberculose au cours du suivi des patients diagnostiqués tuberculeux selon la durée de mise sous INH
II.1.3.5.Répartition en fonction de l’issue de la prise de L’INH
III. DISCUSSION
III.1. ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES
III.1.1Répartition selon le sexe
III.1.2Répartition selon la tranche d’âge
III.1.3Répartition des cas selon le statut matrimonial
III.1.4Répartition des cas selon le profil VIH
III.2. ASPECTS CLINIQUES
III.2.1Répartition selon la durée infection VIH
III.2.2 Répartition selon le stade OMS
III.2.3. Les signes fonctionnels de la tuberculose
III.2.4. Les signes généraux
III.2.5. Répartition des cas selon la notion de contage
III.3.ASPECTS THERAPEUTIQUES
IV.FAISABILITE DE MISE SOUS INH CHEZ PVVIH
CONCLUSION

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