Epidemiologie, clinique et prise en charge des parasitoses intestinales

Les parasitoses intestinales constituent un problème majeur de santé publique dans le monde particulièrement dans les pays en voie de développement confrontés à la promiscuité, aux catastrophes naturelles, aux manques d’eau potable et d’infrastructures sanitaires adéquates. L’organisation mondiale de la santé (OMS), estime à plus de 2 milliards le nombre de sujets exposés et à 300 millions le nombre de malades. Ces infections sont responsables de 155000 décès chaque année dans le monde [58]. Ces parasitoses représentent plus de 40 % de la charge morbide imputable aux maladies tropicales dans le monde, paludisme non compris [58]. Elles ont un impact considérable sur la santé des populations et constituent un frein au développement économique. Elles sont aussi à l’origine d’anémie et de malnutrition surtout chez les enfants et souvent à l’origine d’un absentéisme. Au Sénégal, les parasitoses intestinales sont endémiques et demeurent un motif fréquent de consultation avec des prévalences autour de 44% [23, 25, 34]. Pour faire face à cette situation, le Ministère de la Santé et de l’action sociale a mis en œuvre plusieurs stratégies de lutte. Parmi celles-ci figure, le déparasitage systématique avec l’administration du Mébendazole couplé à la vitamine A en stratégie avancée chez les enfants de moins de 5 ans au niveau de tous les districts du pays. Ainsi les parasites intestinaux deviennent de plus en plus rares et plus difficiles à détecter.

Le diagnostic de ces parasitoses, repose essentiellement sur l’examen microscopique des selles. Ce dernier comporte plusieurs étapes notamment un examen direct permettant entre autre l’identification des formes végétatives suivi d’une étape de concentration pour éventuellement détecter les parasites en cas de faible infestation. Cependant, le processus de détection des parasites intestinaux requiert beaucoup de temps et nécessite un personnel compétent, ce qui en fait un examen difficile à réaliser dans certaines conditions.

EPIDEMIOLOGIE, CLINIQUE ET PRISE EN CHARGE DES PARASITOSES INTESTINALES

DEFINITION

Les parasitoses intestinales sont définies comme étant des affections occasionnées par la présence de parasites pathogènes ou non pathogènes dans l’intestin grêle ou le colon de l’homme. Ce sont soit des protozoaires (Coccidies, Amibes, Flagellés,….); soit des vers de grande taille (Nématodes, Ténias, Douves,….). Ces affections constituent un problème de santé publique particulièrement dans les pays du tiers monde où la promiscuité ; le manque d’eau potable et d’installations adéquates se font sentir avec acuité. Elles étaient négligées mais actuellement elles font parties des programmes de tous les organismes sanitaires notamment, l’OMS qui les classe parmi les maladies tropicales négligées.

EPIDEMIOLOGIE

AGENTS PATHOGENES DES PROTOZOOSES INTESTINALES

Les protozoaires sont des organismes eucaryotes caractérisés par un état unicellulaire. Ils sont hétérotrophes et doivent se procurer des substances organiques. Ils se nourrissent par phagocytose ou par échanges membranaires.

LES AMIBES
Les amibes sont des cellules présentant des avancées cytoplasmiques dites pseudopodes qui leur permettent de se déplacer quand ils sont sous la forme végétative. Ces mouvements amiboïdes sont liés à la présence de protéines contractiles identiques à l’actine et à la myosine qui forment des microfilaments. Ils sont subdivisés en deux groupes : les amibes pathogènes représentés essentiellement par Entamoeba histolytica et les amibes non pathogènes .

Entamoeba histolytica :
Ce parasite est responsable de l’amibiase intestinale avec ou sans manifestations cliniques. Cette pathologie fait partie du groupe des maladies du péril fécal.

➤ Classification
Entamoeba histolytica est une espèce qui appartient au Phylum des Sarcomastigophora à la classe des Lobosea et au genre Entamoeba.
➤ Morphologie
Entamoeba histolytica se présente sous trois formes : deux formes végétatives ou trophozoïte et une forme kystique.

Entamoeba histolytica histolytica :
C’est la seule forme hématophage et pathogène. Cette forme mesure 20 à 40 μm de diamètre. A l’état frais, elle émet de longs prolongements (pseudopodes) qui lui assurent une grande mobilité. Le cytoplasme comprend une zone centrale ou endoplasme et une zone périphérique ou ectoplasme. L’endoplasme comprend des vacuoles contenant des hématies plus ou moins digérées. Le noyau mesure 4 à 7 μm et est surtout visible après coloration à l’hématoxyline ferrique.

Entamoeba histolytica minuta/dispar :
Cette forme n’est pas pathogène et se comporte comme un saprophyte du côlon. Elle se distingue d’Entamoeba histolytica histolytica par sa taille plus petite, 12 à 25 µm, une distinction plus nette entre l’endoplasme et l’ectoplasme et l’absence d’hématies dans l’endoplasme.

Kyste d’Entamoeba :
C’est la forme de résistance de l’amibe et de dissémination de la maladie. Il est arrondi ou ovalaire et mesure 10 à 14 μm de diamètre. Il est immobile et entouré d’une double membrane régulière. A maturité, il contient 4 noyaux qui sont bien visibles après coloration au lugol. Son cytoplasme contient des bâtonnets irréguliers à extrémités arrondies : ce sont les cristalloïdes ou corps sidérophiles.

les Amibes non pathogènes

Il s’agit essentiellement d’Entamoeba coli, d’Entamoeba hartmani, d’Entamoeba polecki, de Pseudolimax butschlii, d’Endolimax nana, et d’Entamoeba dispar Ces protozoaires font partis de la flore commensale de l’organisme mais toutefois dans certaines conditions comme chez les sujets immunodéprimés et surtout lorsque la consommation d’eau est faite au niveau des puits ; leurs prévalences peuvent augmenter. A coté des amibes parasites ou saprophytes, l’homme peut être contaminé par des amibes libres comme Naegleria fowleri et Acanthamoeba castellani qui se multiplient dans la terre humide et les eaux douces.

LES FLAGELLES

Les flagellés sont des parasites représentant un vaste groupe parmi les protozoaires. Ils sont caractérisés par leur forme, leur taille, l’implantation et le nombre des flagelles, l’existence ou non d’une membrane ondulante, d’un axostyle, d’un cytostome et aussi leur déplacement souvent caractéristique. L’observation de ces différents caractères est plus aisée sur les parasites « fatigués » dont les mouvements se ralentissent. Il existe 6 protozoaires flagellés parasites du tube digestif de l’homme : Giardia intestinalis, Chilomastix mesnili, Trichomonas intestinalis, Enteromonas intestinalis, Embadomonas intestinalis, Dientamoeba fragilis. Parmi ces flagellés les plus importants, fréquents, et pathogènes sont Giardia intestinalis et Trichomonas intestinalis. La pathogénicité des autres flagellés du tube digestif est encore discutée.

Giardia intestinalis

Il est responsable de la giardiase qui est une protozoose intestinale cosmopolite retrouvée principalement chez les enfants dénutris et les jeunes enfants après le sevrage.

➤ Classification
Giardia intestinalis appartient au Phylum des Sarcomastigophora, à la classe des Zoomastigophora et au Genre: Giardia.
➤ Morphologie
Le parasite se présente sous 2 formes :
– Forme végétative ou trophozoïte: c’est un parasite flagellé très mobile mesurant 10 à 20μm de long sur 6 à 10μm de large. Tous les organites sont en double. Vue de face, il ressemble à un cerf volant ou une face de singe avec une partie antérieure arrondie et une partie postérieure effilée. De profil, il a la forme d’une cuillère. Le parasite présente à sa partie antérieure une dépression réniforme où viennent se loger deux volumineux noyaux avec leur caryosome central. Le parasite possède un corps parabasal, un axostyle et un blépharoplaste sur lequel sont insérées 4 paires de flagelles : 2 flagelles antérieurs (1 paire), 4 flagelles latéraux (2 paires) et 2 flagelles postérieurs (1 paire).
– Forme kystique : elle est ovoïde ou ovale et mesure 10 à 15μ de long sur 8 à 9μ de large. Il présente une coque épaisse, claire, lisse et réfringente. La coque est légèrement détachée du parasite donnant l’aspect de membrane double. Les noyaux sont au nombre de 4 répartis au niveau des 2 pôles. Dans l’axe du kyste, il y a des restes de flagellés en forme de virgule réfringente appelés les corps para-basaux.

➤ Biologie
Habitat :
Giardia intestinalis vit attaché à la muqueuse du duodénum et du premier ¼ de l’intestin grêle. Bien qu’il soit intra-luminal, il peut être retrouvé dans l’épithélium et dans la sous-muqueuse intestinale.
Cycle évolutif :
Il se multiplie par bipartition et se nourrit par pinocytose avec formation de vésicules intra-cytoplasmiques. Il comporte deux parties l’enkystement qui se fait au niveau de la partie supérieure du duodénum et le dékystement qui a lieu au niveau du duodénum. Elles se multiplient activement par scissiparité pour donner 2 trophozoïtes fils qui vont gagner le duodénum.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: RAPPELS
CHAPITRE I: EPIDEMIOLOGIE, CLINIQUE ET PRISE EN CHARGE DES PARASITOSES INTESTINALES
I. DEFINITION
II. EPIDEMIOLOGIE
II.1 AGENTS PATHOGENES DES PROTOZOOSES INTESTINALES
II.1.1 LES AMIBES
II.1.2 LES FLAGELLES
II.1.3 LES CILIES : Balantidium coli
II.1.4 Les Coccidies intestinales
II.2 AGENTS PATHOGENES DES HELMINTHIASES INTESTINALES
II.2.1 Les nématodes
II.2.2 Cestodes adultes
II.2.3 Les trématodes
II.3 RESERVOIR DE PARASITES
II.3.1 Humain
II.3.2 Animal
II.3.3 Tellurique
II.4 MODE DE CONTAMINATION
II.4.1 Contamination par voie orale
II.4.2 Contamination par voie transcutanée
II.4.3. Contamination par inhalation
II.5 FACTEURS FAVORISANTS
II.5.1 Facteurs d’ordre général
II.5.2. Facteurs d’ordre individuel
II.6 REPARTITION GEOGRAPHIQUE
III.CLINIQUE
III.1 PHASE D’INVASION
III.2 PHASE DE MIGRATION LARVAIRE
III.3 PHASE D’ETAT
III.4 COMPLICATIONS
IV.PRISE EN CHARGE DES PARASITOSES INTESTINALES
IV.1 TRAITEMENT
IV.1.1 Contre les protozoaires
IV.1.2 Contre les métazoaires
IV.2 PROPHYLAXIE
IV.2.1 La prophylaxie générale
IV.2.2 La prophylaxie individuelle
CHAPITRE II: TECHNIQUES DE RECHERCHES DES PARASITES DANS LES SELLES
I. PRELEVEMENT
II. LES METHODES DE RECHERCHES
II.1 Examen macroscopique
II.2 Examen microscopique
II.2.1 Examen direct à l’état frais
II.2.2 Examen après coloration
II.2.3 Techniques d’Enrichissement (Les Méthodes de Concentration)
DEUXIEME PARTIE: TRAVAIL PERSONNEL
CHAPITRE I: METHODOLOGIE
I. CADRE D’ETUDE
II. TYPE ET PERIODE D’ETUDE
III. POPULATION D’ETUDE
IV. COLLECTE DES DONNEES
IV.1 Recueil et acheminement des selles
IV.2 Outils de collecte
V. EXAMEN PARASITOLOGIQUE DES SELLES
V.1 Examen macroscopique
V.2 Examen microscopique
V.2.1 Examen microscopique direct à l’état frais
V.2.2 Examen microscopique direct après coloration
V.2.3 Examen microscopique après concentration
VI.SAISIE ET ANALYSE DES DONNEES
CHAPITRE II: RESULTATS
I. Caractères socio démographiques et cliniques
I.1 Age
I.2 Sexe
I.3 Source d’approvisionnement
I.4 Symptomatologie
II. Prévalence des parasites intestinaux
II.1 Prévalence globale et niveau de polyparasitisme des individus
II.2 Prévalence en fonction de l’âge, du sexe et de la Source d’approvisionnement
II.2.1 Age
II.2.2 Sexe
II.2.3 Source d’approvisionnement
II.3 Prévalence des différentes espèces parasitaires
III. Comparaisons des Kits Fumouze avec les techniques traditionnelles de diagnostic coprologique
III.1Aspect macroscopique des selles
III.2 Qualité de la préparation après concentration
III.3 Morphologie des parasites observés
III.4 Charge parasitaire
III.5 Performance des Kits Fumouze dans l’identification des parasites intestinaux
III.5.1 A l’examen direct
III.5.1.1 Performance dans l’identification des amibes
III.5.1.2 Performance dans l’identification de Blastocystis hominis
III.5.1.3 Performance dans l’identification des flagellés
III.5.1.4 Performance dans l’identification des helminthes
III.5.2 A l’examen microscopique après concentration
III.5.2.1 Performance dans l’identification des amibes
III.5.2.2 Performance dans l’identification de Blastocystis hominis
III.5.2.3 Performance dans l’identification des flagellés
III.5.2.4 Performance dans l’identification des helminthes
DISCUSSION
CONCLUSION

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