Gรฉnรฉralitรฉs sur les zones franches
ย ย ย ย ย ย ย ย A travers le document de stratรฉgie pour la rรฉduction de la pauvretรฉ (DSRP), le gouvernement malgache, sโest fixรฉ comme objectif principal la lutte contre la pauvretรฉ par la crรฉation dโemplois et plus particuliรจrement par la redynamisation des zones franches industrielles. Le secteur des entreprises franches participe activement ร cette crรฉation dโemplois, elles sont classรฉes parmi les plus pourvoyeuses dโemplois du secteur secondaire. Actuellement, lโeffectif des travailleurs est รฉvaluรฉ autour de 110 000 personnes. Les entreprises franches contribuent ร la stimulation de lโรฉconomie malgache, ร ce titre, elles constituent un pรดle de croissance รฉconomique important. Elles provoquent un effet dโentraรฎnement pour le dรฉveloppement des autres industries manufacturiรจres et renforcent le phรฉnomรจne de la mondialisation. Les zones franches industrielles sont des zones industrielles qui disposent des avantages spรฉciaux et dans lesquelles, des produits importรฉs subissent une transformation avant dโรชtre rรฉexportรฉs. Dโaprรจs lโarticle 2 de la loi relative au rรฉgime de zone franche : ยซ Les entreprises bรฉnรฉficiant du rรฉgime de zone franche exercent leur profession ร lโintรฉrieur dโune aire matรฉriellement dรฉlimitรฉe dite : Zone Franche Industrielle, dรฉsignรฉe par le sigle ยซ ZFI ยป. Depuis, elle a subi une trรจs grande รฉvolution dans le monde ; les zones franches commerciales sont devenues alors des zones franches industrielles dโexportation2 3 et depuis 20 ans, dansย tous les continents surtout en Afrique et dans lโocรฉan indien, elles se sont vite multipliรฉes ; Maurice est considรฉrรฉe mรชme comme une รฎle franche. A Madagascar, le rรฉgime de zone franche est nรฉ au lendemain de la libรฉralisation de lโรฉconomie, dont le but est de promouvoir les investissements liรฉs aux activitรฉs tournรฉes exclusivement vers lโexportation. Matรฉriellement, une zone franche industrielle ressemble ร un parc industriel ; elle a une infrastructure beaucoup dรฉveloppรฉe ; les locaux industriels sont grandement fonctionnels dans les pays qui en sont bรฉnรฉficiaires. En Chine, les zones ont souvent la taille dโune ville et ressemblent ร nโimporte quel domaine industriel moderne. En principe, les zones franches sont clรดturรฉes pour des raisons douaniรจres et de sรฉcuritรฉ ; toutefois, les entreprises franches ne sont pas obligรฉes dโopรฉrer dans des zones gรฉographiquement dรฉlimitรฉes et rรฉservรฉes, ce qui est le cas pour Madagascar. En effet, lโarticle 4 de la loi relative au rรฉgime de zone franche stipule que : ยซ Dans les conditions prรฉcisรฉes par le dรฉcret portant application de la prรฉsente loi, le rรฉgime de zone franche peut รชtre appliquรฉ ร lโextรฉrieur des zones franches industrielles ร toute entreprise de catรฉgories 2, 3, et 43 . Une telle entreprise est dite ยซ entreprise franche ยป. Sa crรฉation est autorisรฉe par dรฉcret. Elle a les droits, avantages et obligations que les entreprises industrielles des zones franches industrielles de la mรชme catรฉgorie ; son aire dโimplantation doit รชtre matรฉriellement dรฉlimitรฉe ยป. La forte progression des zones franches a รฉtรฉ due ร un systรจme commercial fondรฉ sur des contingents, connu sous le nom dโ ยซarrangement multifibre ยป ; grรขce ร cet accord multifibre (AMF), les pays pauvres disposaient dโun quota dโexportation vers les pays importateurs et gros consommateurs. Lโaccord a pris fin le 31/12/04. Avec le dรฉmantรจlement de l’accord, la Chine sโannonce comme un concurrent redoutable et redoutรฉ ; selon les observateurs, la fin de ces quotas, en matiรจre textile, va changer systรฉmatiquement la situation gรฉnรฉrale de lโindustrie malgache. Madagascar se trouve, alors, en face de plusieurs concurrents tels que le Bangladesh, la Thaรฏlande, lโInde, le Pakistan, lโAfrique du Sud, le Maroc, le Botswana et principalement la Chine avec ses รฉnormes potentialitรฉs ; les employeurs vont exiger des travailleurs aussi bien la quantitรฉ que la qualitรฉ de la production. En effet, lโintensification de la concurrence internationale contraint les entreprises ร accroรฎtre le rythme et la qualitรฉ de leur production.
Avantages fiscaux et douaniers intรฉressants
Ils sont spรฉcifiquement prรฉvus par les textes malgaches en vigueur. Ainsi, les entreprises franches malgaches :
– sont toutes exonรฉrรฉes de la taxe professionnelle ;
– bรฉnรฉficient dโun systรจme fiscal rรฉduit et ร faible taux avec initialement une exonรฉration totale dโimpรดt sur les bรฉnรฉfices des sociรฉtรฉs pendant une pรฉriode allant de 2 ร 15 ans suivant les catรฉgories dโentreprises et un taux fixรฉ ร 10 % pour les annรฉes suivantes ;
– le taux en matiรจre dโimpรดt sur les dividendes est fixรฉ ร 10 % ; et lโimpรดt sur les revenus salariaux des expatriรฉs ne peut รชtre supรฉrieur ร 35%, les transferts sont libres ;
– bรฉnรฉficient รฉgalement dโun rรฉgime douanier assurant une exemption de tous les droits et taxes ร lโimportation et ร lโexportation.
Le projet de refonte de la loi relative au rรฉgime de zone franche prรฉvoit des rรฉformes du rรฉgime fiscal et douanier
Rรฉgime de droit commun en matiรจre sociale
ย ย ย ย ย ย ย ย En matiรจre de lรฉgislation sociale, lโarticle 23 relatif au rรฉgime de zone franche stipule que: ยซ Toute libertรฉ est accordรฉe ร lโentreprise bรฉnรฉficiant du rรฉgime de zone franche pour la gestion de son personnel dans le cadre du code du travail et du code de prรฉvoyance sociale ainsi que des dispositions particuliรจres de la prรฉsente loi ยป. Cette disposition est renforcรฉe par lโarticle 28 qui รฉnonce que ยซ Les dispositions du code du travail demeurent applicables en tout ce qui nโest pas contraire aux dispositions particuliรจres de la loi et de ses textes dโapplication ยป. Ce qui signifie que les entreprises franches malgaches sont rรฉgies par le droit commun ; ce qui est รฉgalement le cas pour dโautres pays pratiquant le mรชme systรจme comme Maurice1 , Algรฉrie2 , Cameroun3 , Rรฉpublique Dominicaine4 , Singapour5 , Chine6 , etc. Cependant, il existe des entreprises franches qui sont soumises ร des lรฉgislations spรฉciales, comme celles de Djibouti oรน les articles 11 et 12 du dรฉcret 03-0202/PRE portant rรฉglementation des activitรฉs รฉconomiques des zones franches stipulent que ยซLes Entreprises en zone franche jouissent de la libertรฉ dโembauche et de recrutement des travailleurs … ยป et que ยซ La lรฉgislation en matiรจre de sรฉcuritรฉ sociale ne leur est pas applicable ยป Les zones franches d’exportation de Namibie sont rรฉgies par la loi de 1995 qui dispose en son article 8 que ยซย Le droit commun ne sโapplique pas dans les zones ; par contre, le ministre du commerce et de lโindustrie, en consultation avec le ministre du travail et de la mise en valeur des ressources humaines peut rรฉglementer certaines questions, notamment les normes minimales dโemploi, le licenciement, la santรฉ, la sรฉcuritรฉ et la protection sociale.ย ยป Au Zimbabwe, Les zones franches d’exportation sont rรฉgies par la loi de 1994 ; la loi Zimbabwรฉenne sur les relations professionnelles ne sโapplique pas aux zones ; ces derniรจres jouissent dโune grande autonomie ; dโailleurs, elles ne relรจvent ni du ministรจre du travail ni du conseil pour les relations professionnelles, ni mรชme du tribunal du travail. Au Bangladesh, les zones franches d’exportation sont exclues de la portรฉe des lois sur le travail, cela ne veut pas dire pour autant quโaucune rรฉglementation du travail ne sโy applique.ย Enfin, au Panama, une lรฉgislation de travail spรฉcialement applicable aux zones franches est substituรฉe au code du travail. En effet, en matiรจre sociale, ร lโinstar de Madagascar, nombre de pays accueillant des entreprises franches soumettent gรฉnรฉralement ces derniรจres au droit commun. A ce titre, le droit social, principalement le droit du travail occupe une place trรจs importante dans la gestion des ressources humaines des entreprises franches. Il faut noter que le droit social inclut un ensemble de droit du travail et de prรฉvoyance sociale qui rรจgle plutรดt la protection sociale des salariรฉs. Le droit du travail constitue alors un domaine trรจs spรฉcifique pour la gestion des ressources humaines ร Madagascar ; il est constituรฉ par le code du travail, les textes lรฉgislatifs et rรฉglementaires non codifiรฉs c’est-ร -dire les dรฉcrets, les arrรชtรฉs, les lois portant sur le droit du travail. Le code du travail a repris dans ses dispositions la Dรฉclaration de principe sur les droits fondamentaux au travail de lโorganisation internationale du travail de 1998, ร laquelle Madagascar a adhรฉrรฉ. Il sโagit :
– de la convention nยฐ 87 sur la libertรฉ syndicale et la protection du droit syndical de 1948 ; de la convention nยฐ 98 sur le droit dโorganisation collective et de nรฉgociation collective de 1949 (Titre V, chapitre 1 et chapitre 5 du code du travail)
– de la convention nยฐ 29 sur le travail forcรฉ de 1930 (Article 4 du code du travail)
– de la convention nยฐ 138 sur lโรขge minimum de 1973 ; de la convention nยฐ 182 sur les pires formes de travail des enfants de 1999 (Titre III, chapitre 3, Section 2 du code du travail)
– de la convention nยฐ 111 concernant la discrimination en matiรจre (emploi et profession) de 1958 ; de la convention nยฐ 100 sur lโรฉgalitรฉ de rรฉmunรฉration de 1951 (Article 53 du code du travail et article 105 du code du travail)
La rรฉdaction du code du travail de 2005 a รฉtรฉ une รฉtape trรจs marquante qui a constituรฉ un grand progrรจs par rapport ร la situation antรฉrieure, ce code รฉtant plus prรฉcis et paraissant plus clair par comparaison avec les anciens codes.
Actions de lโOrganisation Internationale du Travail dans les entreprises franches
ย ย ย ย ย ย ย ย Souvent, les pays oรน sont implantรฉs les zones franches, rencontrent des problรจmes, dans le domaine social et celui du travail ; surtout lorsque les opรฉrateurs sont autorisรฉs ร dรฉroger ร certaines rรจgles du droit du travail. Le rรดle de l’organisation internationale du travail consiste ร les rรฉsoudre; elle s’en est chargรฉe depuis 1980 ; elle a publiรฉ des documents de travail et des recommandations. D’ailleurs, de tels problรจmes ont toujours รฉtรฉ รฉvoquรฉs lors des rรฉunions de lโorganisation. Vers 1996, un programme dโaction y affรฉrent a รฉtรฉ prรฉvu. Ce programme a invoquรฉ 2 objectifs principaux ร savoir : ยซ que le climat des relations professionnelles soit tel quโil attire les investissements et favorise leur dรฉveloppement dans les zones franches d’exportation ; que ces zones soient exploitรฉes de telle sorte quโelles contribuent ร la crรฉation dโun environnement oรน les investissements รฉtrangers et nationaux ont des effets bรฉnรฉfiques pour tous ceux qui participent directement ou indirectement aux activitรฉs qui y sont menรฉes ยป. De tels objectifs prรฉsupposent, selon les responsables du bureau international du travail, le respect des normes internationales du travail dans les zones franches d’exportation et la crรฉation des mรฉcanismes nationaux tripartites pour le dรฉroulement dโun dialogue sur leur fonctionnement. En 1998, une rรฉunion tripartite internationale des pays dotรฉs de zone franche d’exportation sโest tenue et avait comme objets de discussions lโรฉvaluation de la performance de celle ci dans le domaine social et du travail et sur le plan รฉconomique ; lโidentification des prioritรฉs et l’รฉlaboration des directives en vue de lโamรฉlioration des relations sociales et professionnelles. Cette rรฉunion avait mis surtout l’accent sur l’importance du respect des principes et droits fondamentaux sur le lieu de travail ; des normes nationales et internationales lorsque l’on souhaite attirer des investissements. Actuellement, suite aux diffรฉrentes rรฉunions, lโorganisation internationale du travail appuie les organismes professionnels locaux en proposant des formations de faรงon ร amรฉliorer leurs capacitรฉs en matiรจre de reprรฉsentation, de nรฉgociation, de rรจglement de diffรฉrends ; elle consulte les organisations intรฉressรฉes et coopรจre avec elles en mobilisant tout un arsenal de moyens pour rรฉsoudre les problรจmes dans les entreprises franches ; tel est le cas ร Madagascar. Elle met en oeuvre des projets de services de conseil et d’assistance technique visant ร amรฉliorer les conditions sociales et de travail dans ces types dโentreprises ; le bureau international du travail a ainsi, pris un certain nombres d’initiatives dont :
– A Madagascar, publication du projet dโamรฉlioration de la productivitรฉ par la promotion d’un emploi dรฉcent dans les entreprises franches (2004) ; de plus, un certain nombre de sรฉminaires et dโateliers sur les entreprises franches, en rapport avec les questions sociales et du travail, appuyรฉs par lโorganisation internationale du travail ont รฉtรฉ rรฉalisรฉs.
– En Chine, รฉlaboration de programmes de formations destinรฉs aux gestionnaires d’entreprises dans les zones franches d’exportation.
– Au Mexique, publication de ยซ Les maquiladoras du Mexique ยป sur l’impact dans le domaine social et du travail de la mondialisation dans le secteur de la fabrication du matรฉriel de transport (2000).
– En Haiti, activitรฉs portant sur les conditions de travail dans les zones franches d’exportation, en particulier dans le secteur de l’habillement d’exportation.
Lโarbitrage
ย ย ย ย ย ย Lโarbitrage ne peut porter que sur des points non acquis lors de la mรฉdiation. Il ne suspend pas la grรจve ou le lock out en cours. La sentence arbitrale doit รชtre motivรฉe et notifiรฉe immรฉdiatement aux parties ; cette dรฉcision est finale et sans appel. Elle met fin au litige. A compter de la transmission de cette dรฉcision aux parties, la grรจve ou le lock out doit prendre fin ; la procรฉdure de mรฉdiation et dโarbitrage est gratuite. Souvent, les travailleurs n’arrivent pas ร apprรฉhender la frontiรจre entre diffรฉrend individuel et diffรฉrend collectif ; ils soumettent ร l’arbitrage des diffรฉrends individuels qui ne rรฉpondent pas aux critรจres de dรฉfinition de ces derniers ; le conseil d’arbitrage dรฉclare, pour la plupart du temps, incompรฉtent en l’espรจce.
La libertรฉ syndicale
ย ย ย ย ย La libertรฉ syndicale apparaรฎt comme un facteur gรฉnรฉrateur de justice sociale et comme lโune des principales garanties dโune paix durable. En mรชme temps, la libertรฉ syndicale est une condition sine qua non du tripartisme que lโorganisation internationale du travail a inscrit dans sa propre structure en vertu de sa Constitution et a recommandรฉ aux diffรฉrents Etats : ยซ sans libertรฉ syndicale, la notion de tripartisme resterait vide de sens. Outre le fait que le droit syndical et la libertรฉ syndicale sont garantis par la Constitution malgache, le code du travail prรฉvoit รฉgalement des dispositions protectrices de ces droits (Article 137 ร 152 du code du travail). Cโest ร travers celles-ci que sont mis en ลuvre les principes prรฉvus par la convention internationale nยฐ 87 sur la libertรฉ syndicale et la protection du droit syndical de 1948 ; par celle nยฐ 98 sur le droit dโorganisation collective et de nรฉgociation collective de 1949. Selon lโarticle 137 alinรฉa 1 du code du travail : ยซ Les travailleurs et les employeurs, sans distinction dโaucune sorte, ont le droit sans autorisation prรฉalable, de constituer des organisations de leur choix, ainsi que celui de sโaffilier ร ces organisations, ร la seule condition de se conformer aux statuts de ces derniรจres, ou de ne pas sโaffilier. ยป Lโadhรฉsion ร un syndicat des travailleurs ou ร une organisation professionnelle dโemployeurs est libre et toute forme de discrimination, en l’espรจce, fondรฉe sur lโage, le sexe, la religion, lโorigine ou la nationalitรฉ est interdite. Lโarticle 141 du code du travail stipule que les travailleurs sont protรฉgรฉs contre tous actes de discrimination portant atteinte ร la libertรฉ syndicale en matiรจre dโemploi : ยซ Il est interdit de subordonner lโemploi dโun travailleur ร son affiliation ou ร la cessation de ses activitรฉs au sein dโun syndicat ; congรฉdier un travailleur ou lui porter prรฉjudice par tout autre moyen, en raison de son affiliation syndicale ou de sa participation ร des activitรฉs syndicales ยป ; ร ce titre, lโappartenance ou lโactivitรฉ dโun salariรฉ au sein dโun syndicat ne peut รชtre pris en compte pour son embauche ou son licenciement dans lโentreprise. En France par exemple, la loi du 21/03/1884 proclama la libertรฉ syndicale ; cette loi reconnaรฎt aux syndicats le droit de se constituer, la facultรฉ pour les travailleurs ou les employeurs de sโaffilier ou non ร quelque syndicat que ce soit ; ainsi, toute discrimination entre un salariรฉ syndiquรฉ et un salariรฉ qui ne lโest pas est rigoureusement prohibรฉe. Au Zimbabwe, lโarticle 56 de la loi de 1994 sur les zones franches d’exportation stipule que ยซย La loi de 1985 sur les relations professionnelles ne sโapplique pas…ย ยป ; par voie de consรฉquence, les travailleurs des zones sont privรฉs du droit de libertรฉ syndicale et de nรฉgociation collective ; la loi avait supprimรฉ les mesures de protection contre la discrimination et les pratiques dรฉloyales du travail ; les dispositions y affรฉrentes ont suscitรฉ beaucoup de critiques de la part du syndicat et, conformรฉment ร une convention conclue avec le gouvernement, elles ont รฉtรฉ changรฉes.ย Le dรฉcret ayant fait, รฉgalement, lโobjet de plusieurs critiques, le gouvernement a รฉtรฉ contraint de le modifier plusieurs fois1 de faรงon ร ce que les libertรฉs syndicales soient de nouveau reconnues ; toutefois, il reste sujet ร controverse et la libertรฉ syndicale nโest pas vraiment รฉtablie dans les zones ; dans les zones franches de Panama, en 1998, il nโexistait quโun syndicat ; une seule convention collective y รฉtait en vigueur .Au Sri Lanka, les reprรฉsentants syndicaux ont fait observer que sโil est vrai que la libertรฉ syndicale est reconnue ร Sri Lanka et quโelle devrait sโappliquer รฉgalement dans les zones franches, il est difficile pour les syndicalistes de sโy rendre car le personnel de sรฉcuritรฉ leur en interdit lโaccรจs. A Madagascar, le taux dโadhรฉsion des salariรฉs des entreprises franches dans les syndicats est seulement de 14% ; ce taux ne reflรจte pas lโimplantation rรฉelle des syndicats dans les entreprises franches, il existe des cas des syndiquรฉs prรฉfรฉrant rester inactifs ; ils nโadhรจrent pas gรฉnรฉralement ร un syndicat par manque dโintรฉrรชts et, surtout par peur de reprรฉsailles de la part de leur employeur. Cependant, du point de vue des responsables syndicaux, au regard du nombre de syndicats de base implantรฉs et du nombre dโ entreprises dโaccueil, le secteur des entreprises franches compte plus dโimplantations comparativement aux autres secteurs. Plusieurs raisons sont ร lโorigine de cette faiblesse :
– le manque dโintรฉrรชt des travailleurs pour lโadhรฉsion aux syndicats2
– les difficultรฉs dโaccรจs ร la formation syndicale et le non respect des droits relatifs ร lโexercice des fonctions syndicales
– la rรฉticence des employeurs ร la promotion du dialogue avec les syndicats et les dรฉlรฉguรฉs du personnel
– lโinsuffisance de connaissances de la lรฉgislation du travail au niveau des responsables syndicaux
– la faiblesse de mobilisation par les responsables syndicaux ; ces derniers reconnaissent que la tendance revendicatrice qui a prรฉvalu auparavant nโa pas facilitรฉ le dรฉveloppement du dialogue avec les employeurs, ainsi que leurs faiblesses en matiรจre de nรฉgociations collectives
– la crรฉation prolifique de syndicats ne remplissant pas les critรจres requis pour un syndicalisme professionnel ; quelques syndicats sont mal structurรฉs et fragmentรฉs.
En outre, seules 1/3 des entreprises franches admettent les absences relatives aux fonctions syndicales ; dans les autres entreprises, les employeurs nโacceptent mรชme pas lโexistence dโorganisation syndicale et de dรฉlรฉguรฉs du personnel ; or, le lรฉgislateur permet au syndicat dโexercer leurs activitรฉs de promotion et de dรฉfense des intรฉrรชts au sein des entreprises ; les contraintes liรฉes aux impรฉratifs de production constituent les motifs du refus. Par ailleurs, la grande majoritรฉ des travailleurs ignorent les protections dont peuvent bรฉnรฉficier leurs reprรฉsentants en cas de licenciement ; seulement, une infime partie (5,3%) est informรฉe sur la possibilitรฉ dโintervention des syndicats1
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Table des matiรจres
โ INTRODUCTION GENERALE
โ PREMIERE PARTIE : APPLICATION DU DROIT DU TRAVAIL DANS LES ENTREPRISES FRANCHES
CHAPITRE 1 : SPECIFICITE DES ENTREPRISES FRANCHES
Section 1 : Enjeux des entreprises franches
Section 2 : Cadre lรฉgislatif et rรฉglementaire des entreprises franches
CHAPITRE 2 : MISE EN OEUVRE DES REGLES DU DROIT DU TRAVAIL DANS LES ENTREPRISES FRANCHES
Section 1 : Principes du droit du travail applicables dans les entreprises franches
Section 2 : Contrรดle de l’application des rรจgles du droit du travail dans les entreprises franches
โ DEUXIEME PARTIE : EFFECTIVITE DU DROIT DU TRAVAIL DANS LES ENTREPRISES FRANCHES
CHAPITRE 1 : CONDITIONS DE TRAVAIL DES SALARIES DES ENTREPRISES FRANCHES
Section 1 : Embauche
Section 2 : Exรฉcution du contrat de travail
Section 3 : Temps de repos
Section 4 : Suspension et rupture du contrat de travail
CHAPITRE 2 : CONDITIONS SOCIALES DES SALARIES DES ENTREPRISES FRANCHES
Section 1 : La Caisse Nationale de Prรฉvoyance Sociale (CNaPS)
Section 2 : La Mรฉdecine d’entreprise
Section 3 : Situation particuliรจre des femmes travailleuses et des reprรฉsentants du personnel
โ CONCLUSION
โ JURISPRUDENCE
โ ANNEXES
โ BIBLIOGRAPHIE
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