Soutenance mémoire
La croissance démographique soutenue et le fort exode rural concentrés dans de grandes métropoles en Afrique sont des éléments centraux dans l’augmentation très rapide de la pollution urbaine (Bousquet et al, 2003) . Cette très forte croissance démographique, combinée à une forte urbanisation (39% de la population urbaine en 2008) est associée d’une part à une augmentation forte de la demande en transport, mais aussi à une augmentation forte de l’activité industrielle. Ces évolutions spécialement rapides en Afrique Subsaharienne, constituent une cause majeure des émissions gazeuses et particulaires en zone urbaine (Hann and Nacher, 2006 : Louisse and Galy Lacaux, 2010 ; Doumbia et al ; 2012) . A cela s’ajoute l’importation de véhicules automobiles européens de seconde main qui ont envahi le marché automobile en Afrique de l’Ouest dû à leur accessibilité financière et l’ouverture du pays. Ainsi, depuis plus de deux décennies, des centaines de milliers de véhicules d’occasion affluent dans les ports africains. Ces vieilles voitures n’étant pas équipées de technologies récentes requises pour limiter les rejets des composants les plus nocifs (oxyde d’azote, dioxyde de soufre, particule fines, monoxyde de carbone, plomb, etc.) constituent une sérieuse menace pour la qualité de l’air dans les villes d’Afriques de l’ouest. A ces émissions automobiles s’ajoutent les émissions par les deux roues en moteurs de deux temps qui utilisent les mélanges de carburants frelaté de très mauvaise qualité (Assamoi and Louisse, 2010) .
Des conditions climatiques particulières avec des températures élevées en saisons sèche et des poussières sahariennes par la fréquence et l’intensité de leurs soulèvements, constituent une caractéristique importante de l’atmosphère en Afrique. Au Sénégal par exemple, la problématique de la pollution est devenue une question essentielle de l’environnement urbain, fortement liée au développement économique, au type d’urbanisation, à l’organisation spatiale au service de transport et à la composition du parc de transport (PNUE, 2007) . Elle est la résultante d’un métabolisme urbain à progression rapide, proportionnel au taux de croissance des villes surtout à Dakar, ainsi que la plupart des cas supérieurs au taux moyen national de croissance démographique.
La région de Dakar qui est la capitale économique et administrative du Sénégal, se caractérise par une forte croissance démographique qui résulte d’une conjonction de facteurs liées à la croissance naturelle et à l’immigration. L’urbanisation accélérée de la région de Dakar va entrainer le développement de l’industrialisation et du transport.
Les aménagements urbains mal élaborés de cette contrée ont fait de Rufisque (un des départements de Dakar) une zone d’industries. Cette situation a fait de cette seule sortie terrestre de Dakar un pôle industriel et le passage obligé des véhicules pour sortir de Dakar. Il faut noter également que l’installation des usines est à l’origine de différentes formes de pollutions, autant solides, liquides, que gazeuses dans toute la ville de Rufisque. Cette pollution de l’air constitue aujourd’hui un sérieux problème de santé publique parce que pouvant causer de nombreuses maladies,aux personnes exposées, à savoir l’asthme, les bronchites, les cancers, etc.
En ce qui concerne la commune de Rufisque, les facteurs contribuant à la pollution de l’air sont : le transport, l’industrie et le mode de vie des populations se traduisant par le développement du tabagisme, de nouvelles formes de stresses, la diminution de l’activité physique et l’utilisation de certains produits à l’intérieur des habitats comme principal facteur qui polluent sur la qualité de l’air et nuit à la santé de ses habitants.
PROBLEMATIQUE
La population mondiale avec un taux de croissance très important atteint aujourd’hui plus de six milliards d’habitants, ce qui cause un réel problèmepourloger les hommes et circonscrire leurs activités. Elle est en train de s’urbaniser de plus en plus avec le développement de l’exode rural et de la migration. Selon le professeurSALEMG. dans son ouvrage intitulé la santé dans la ville :« on estime couramment qu’à la fin du siècle trois habitants de la planète sur quatre vivront en milieu urbain » .Cette forte croissance urbaine mondiale est aujourd’hui beaucoup plus marquée dans les pays en développement alors que jusqu’à la seconde guerre mondiale, les sociétés citadines étaient l’apanage des pays occidentaux de l’Amérique du Nord, de l’Europe de l’Ouest et du Japon (Paulet, 2005) . Les pays en développement se caractérisent donc par une urbanisation récente et accélérée.
Ce fait urbain évolue d’avantage en Afrique noire, causé par une forte croissance de la population qui est sans doute dueà une transition démographique caractérisée par une diminution de la mortalité, une importante croissance de la natalité,l’augmentation de l’espérance de vie et un développement de l’exode rural. Au Sénégal, la croissance urbaine date de la période coloniale. Mais c’est surtout à partir des années 1970 que de fortes migrations urbaines ont été notées (Charbit, et Ndiaye, 1994) .Cette décennie a coïncidéavec la grande période de sècheresse au Sahel. Durant cette période, toutes les capitales régionales et la plupart des Chefs lieux de département vont connaitre un taux de croissance supérieur à la moyenne nationale qui se situait à 2,7% (Charbit et Ndiaye, 1994) . Selon les projections des Nations Unies (World population prospects, 2006 and World Urbanisation prospects, 2007) il y aura autant d’urbains que de ruraux au Sénégal en 2030. Il est également l’un des pays les plus urbanisé d’Afrique de l’Ouest et la ville de Dakar a connu une évolution spatiale extraordinaire qui a permis la création des villes secondaires.
Son boom démographique a entrainé son étalement tentaculaire. Avec ses 3 137 196 habitants soit près du quart de la population du Sénégal (23.2%) vivant sur une superficie représentant 0,3% du territoire national, Dakar est la région la plus peuplée du Sénégal et la densité de sa population est aussi la plus élevée avec 5704 personnes par km2 (ANSD, 2013).Cette forte concentration d’une grande partie de la population sur un faible espace géographique conduit à une situation très difficile à gérer. De nouveaux problèmes apparaissent (logement, emploi, assainissement, problèmes environnementaux, la santé de la population, entre autres).
La plupart des citadins cherchent à loger près des usines, des industries, des routes pour faciliter leur déplacement entre le lieu de travail et le lieu de résidence. Cet entassement de la population qui est proche deces infrastructures va entrainer des problèmes de santé publique. Etant donné que ces installations sont les principales sources de pollution dans le monde etqu’elles sont tributaires des diverses activités humaines sur terre.
« L’organisation accélérée du développement économique conduit à prendre en compte la qualité des ressources naturelles et du cadre de vie. C’est dans ce sens large qu’est conçu l’environnement dont la surexploitation ou la dégradation introduisent des nuisances préjudiciables à la santé des populations. Ces nuisances nouvelles non pas leur existence mais par leur ampleur s’identifient aux pollutions de l’air et de l’eau » .Cette pollution est devenue aujourd’hui un grave problème environnemental au Sénégal, la prise de conscience et la découverte de ses impacts sur la santé de la population commandent la connaissance, le contrôle et la maitrise de celle-ci. Selon l’OMS, 2004, « Beaucoup des problèmes survenant dans les villes aujourd’hui sont les conséquences d’un environnement et de conditions de logement médiocre, de la pauvreté, de l’inégalité, de la pollution, du chômage, du manque d’accès aux emplois aux biens et aux services et d’un manque de cohésion sociale».
Il faut noter que le mauvais état de l’environnement est un facteur déterminant dans la propagation de maladies transmissibles qui causent 20 à 25% de décès dans le monde (FNUAP 2000). Selon l’OMS, 2005, cité dans une publication du centre de recherche pour le développement international en date du 27 janvier 2005, trois millions d’enfants meurent chaque année des causes liées à l’environnement. Déjà, plusieurs autres sources avaient déjà montré les répercussions notables de l’environnement sur la santé, et notamment sur celle des groupes vulnérables.C’est ainsi qu’un communiqué de presse de l’OMS et de l’Agence européenne pour l’environnement en date du 08 février 2002 révélait que 40%du taux de morbidité mondiale était imputable à des facteurs environnementaux et touche les enfants de moins de 15 ans. Selon de récentes estimations de Muray et de Lopez, dans le monde en développement,20% des décèsprématurés et des cas de maladies seraient dus à des risques environnementaux (Muray, Lopez 2000). Toutefois, les facteurs environnementaux n’exercent pas la même influence partout et les risques qui leur sont associés prédominent dans les pays en développement.
Ces problèmes s’inscrivent en ligne droite des préoccupations des décideurs de la région de Dakar, en matière d’amélioration des conditions de vie et de santé de la population. Cette réalité perceptible à Rufisque a retenu notre attention.En effet, « l’évacuation et le traitement des eaux usées, le drainage des eaux pluviales, les canaux à ciel ouvert, la congestion des voitures qui dégagent de la fumée par les pots d’échappement, la multiplication et l’extension des zones d’habitats spontanée sont autant de maux dont souffre la ville de Rufisque. A cela s’ajoute la pollution industrielle avec la principale cimenterie du Sénégal (SOCOCIM) ».
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
I PROBLEMATIQUE
1 Discussion conceptuelle
2 Objectif
3 Hypothèses
4 Question de recherche
II METHODOLOGIE
1 La revue documentaire
2 La cible d’étude
3 La collecte des données sur le terrain
4 Les entretiens
5 Choix de l’échantillon
6 Traitement de l’information
7 Limites méthodologiques
PREMIERE PARTIE : Les caractéristiques socio-spatiales de la ville de Rufisque
CHAPITRE I : Analyse du processus d’occupation spatiale
1-1 Historique
1-2 Evolution de la population
1-3 Occupation de l’espace
1-4 Rufisque, une ville traversée par des infrastructures d’importance national
CHAPITRE II : La ville de Rufisque
I LA POPULATION DE RUFISQUE
I-1Répartition de la population des secteurs d’étude
I-2 Répartition de la population de Rufisque
I-3 L’ethnie
II LES COMPORTEMENTS DES POPULATIONS EN MATIERE D’ASSAINISSEMENT
II-1 Mode d’évacuation des ordures ménagères
II-2 Mode d’évacuation des eaux usées
II-3 L’approvisionnement en eau
II-4 L’accès à l’électricité
III DONNEES SOCIO-ECONOMIQUES ET SANITAIRES
III-1 Les types d’habitats
III-2 Les secteurs d’activités
III-4 La scolarisation
III-5 Les équipements des ménages
III- 5-1 Les types de qualité du logementdans l’espace domestique
III-5-2 Les données sanitaires
Conclusion partielle
DEUXIEME PARTIE : L’identification des facteurs de risques et les maladies
CHAPITRE I : Identification des facteurs de risques
I LA POLLUTION DE L’AIR INTERIEUR
I-1 La qualité de l’air intérieur
I-2 La fumée de tabac
I-3 Les combustibles de cuisine
I-4 L’encens et les produits anti moustique
II LA POLLUTION DE L’AIR EXTERIEUR
II-1 La qualité de l’air intérieur
II-2 Position des secteurs d’études par rapport aux grands ensembles polluants
II-2-1La voirie urbaine
II-2-2 Les autres sources de pollution
II-3 Les espaces naturels
CHAPITRE II : Les maladies
2-1 La répartition spatiale des infections respiratoires aigües
2-2 la morbidité proportionnelle
2-3 Prévalence des infections respiratoires diagnostiquées
2-3-1 L’âge
2-3-2 Le sexe
2-3-3 La zone de résidence
2-4 Recours aux soins de la population
2-5 Politiques de lutte contre la pollution et les suggestions
CONCLUSION GENERALE
BIBLOGRAPHIE GENERALE
