Etat nutritionnel
Selon la FAO, « l’état nutritionnel d’un individu est son état physiologique qui résulte de la relation entre la consommation alimentaire en macro et micro nutriments et les besoins, ainsi que la capacité du corps à absorber et utiliser les nutriments ». Dans ce sens, on peut retenir qu’il peut s’agir de la sous-nutrition et de la sur nutrition ou une bonne nutrition. La nutrition est souvent confondue, a tort, avec l’alimentation qui n’est pourtant qu’une de ses composantes. L’étude de la nutrition consiste à mesurer les caractéristiques et les modalités de l’équilibre biologique entre les apports nutritionnels, les aliments et les besoins physiologiques d’un individu et/ou d’une population. Dans ce cadre, nous pouvons faire ladistinction entre sous-nutrition et la malnutrition : si la première est de nature quantitative et correspond à un manque de nourriture (famine), la seconde se manifeste par excès de tel ou tel nutriment. Pour Picheral (2001), « l’état nutritionnel représente un bon indicateur de santé par référence à des valeurs normatives de nature anthropométrique. L’écart entre ces indices constitue des facteurs de risque et identifie des populations à risque ». J.de Castro (1950) dans la Géographie de la faim montre que « le déséquilibre quantitatif et/ou qualitatif peut entraîner de multiples conséquences morbides et mortelles: maladie de carence (déficits protéines caloriques : kwashiorkor, marasme nutritionnel) » Ce qui justifie la place fondamentale de la nutrition en épidémiologie, santé publique et géographie des maladies. Cette étude s’intéresse à la sous nutrition plus particulièrement à celle qui touche les enfants de 6 à 59 mois. Ainsi, il serait important pour nous de définir d’abord le concept de sous nutrition. En ce sens BRUNEL S. (2002) définit la sous-nutrition comme « un état produit chez un individu par une nourriture insuffisante ou inappropriée ». Elle est la conséquence d’une alimentation insuffisante en qualité et en quantité. Ainsi, il en existe deux formes c’est- à- dire une malnutrition chronique et une autre aigue modérée ou sévère. Cette dernière est, dans l’entendement de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) «une maladie qui n’est pas forcement liée aux conditions socio-économiques mais elle est aussi fonction de la culture. En d’autres termes, l’homme ou la femme peuvent devenir malnutris à cause des restrictions alimentaires imposées par les barrières socioculturelles et non faute des ressources alimentaires disponibles ». Ainsi, on peut retenir que cette étude s’intéresse uniquement à la sous-nutrition comme forme de malnutrition qui est due à une conjugaison de plusieurs facteurs.
Environnement
Pour Picheral (2001), « le concept d’environnement est théoriquement élargi aujourd’hui à toutes les variables sociales, économiques, culturelles, etc. des individus et des populations, à leur cadre de vie à leurs modes de vie et de travail, à leurs comportements ». L’environnement, c’est le milieu dans lequel nous vivons, qu’il soit naturel, seminaturel ou bâti. On peut le définir par ses éléments (l’air, les sols, l’eau), ses compartiments (les écosystèmes, les paysages, les villes, les villages, l’intérieur de nos maisons, de nos écoles, de nos lieux de travail, de nos moyens de transport…), ses habitants (la flore et la faune), son climat (la température, l’humidité, le vent…). En effet, c’est l’ensemble des éléments, naturels ou artificiels, qui entourent un système défini, que ce soit un individu, une espèce, une entité spatiale, un site de production. On peut retenir que l’environnement est un milieu physique aménagé, ses différentes composantes agissent entre elles et sont en interrelation de nature et d’intensité variées avec les sociétés humaines. La diversité géographique existe en effet aussi à l’intérieur d’une même région, d’une même province, etc., aussi loin que l’on puisse descendre dans la hiérarchie des découpages politiques ou administratifs (Caselli G. et Vallin J., 2002). Cette différence entre régions s’observe sur le plan démographique (comportement procréateur des femmes), sur le plan économique (activités des femmes surtout celles du milieu rural), sur le plan infrastructurel (disponibilité des infrastructures collectives et leurs accessibilités) et même sur le plan climatique. Or, toutes ses variables jouent sur l’état nutritionnel des enfants. Le climat par exemple, peut rendre les enfants moins résistibles aux maladies comme la rougeole à travers la malnutrition (Akoto E. et Hill A., 1988). L’enquête démographique et de santé réalisée en 2003 au Burkina Faso nous permet de constater que la prévalence de la malnutrition varie très fortement selon la région de résidence. Le climat apparaît comme le facteur environnemental le plus couramment cité qui influence l’état nutritionnel de l’enfant. Selon Cantrelle (1996), le climat conditionne la nourriture et les maladies, lesquelles influencent sur l’état nutritionnel par l’intermédiaire de ses composantes qui sont l’humidité, la température, l’air et les précipitations. Les régions d’un même pays ne présentant pas un développement équitable, certaines ont des infrastructures les plus sophistiquées, tandis que d’autres ne possèdent même pas les services de santé primaire. Le milieu urbain et milieu rural, le milieu de résidence a très vite attiré l’attention des chercheurs. Depuis 1988, Akoto E. et Hill A. ont affirmé qu’en Afrique comme partout dans le monde, la mortalité infantile et juvénile est plus élevée en milieu rural qu’en ville.
Les types de malnutrition et méthode de mesure de l’état nutritionnel
Plusieurs documents ont été consultés afin de déterminer les types de malnutrition et les méthodes de mesure de l’état nutritionnel des enfants. Parmi ces articles, nous pouvons citer d’abord, l’atelier sur la méthodologie des enquêtes nutritionnelles anthropométriques (Dakar, 1991) de Francis Delpeuch, ORSTOM-LNT-Montpellier. Ensuite, nous avons retenu la déclaration commune de l’Organisation mondiale de la santé et du fond des nations unies pour l’enfance sur les seuils et diagnostique à utiliser pour l’identification des enfants ayant une malnutrition aiguë sévère. L’article de L’Unicef (2011) sur les différentes formes de malnutrition. En fin, l’article de la FAO (2006) sur les indicateurs de mesure de la malnutrition et de l’accès à l’alimentation. La synthèse des différents documents annoncée plus haut nous permet d’identifier les types de malnutrition. Plusieurs classifications ont été proposées pour déterminer chez chaque enfant le type et la gravité de la malnutrition. L’émaciation ou malnutrition aigüe (maigreur) est la conséquence d’une prise calorique insuffisante, résultat d’une consommation alimentaire inadéquate et/ou d’un problème de santé (maladie). Elle correspond Poids pour Taille inferieure a -2ET de la médiane de référence. Elle est dite sévère si le Z-score est inférieur a -3ET de la médiane. Selon Unicef (2011) la prévalence de la malnutrition aiguë est importante entre 0-24 mois. La malnutrition chronique ou retard de croissance se manifeste par une taille trop petite pour l’âge. Elle est le résultat d’une mauvaise alimentation (qualité et quantité) et/ou de maladies pendant une longue période. Cet indice ne change pas de manière significative selon la saison, il renseigne plutôt sur les conditions socio-économiques et environnementales d’une communauté d’où l’appellation d’indicateur de développement . Elle s’exprime en taille pour Age. Selon Unicef (2011) la prévalence de la malnutrition aiguë est importante entre 24-36 mois. L’insuffisance pondérale est un indicateur qui reflète à la fois les deux formes précédentes de la malnutrition. C’est un indice composite puisqu’un faible poids pour l’âge peut être dû soit à un retard de croissance, soit à une maigreur ou même à une coïncidence des deux chez le même enfant. Compte tenu de son lien avec la malnutrition aigüe, cet indice peut varier selon la saison. Elle est modérée pour un indice à -2ET de la médiane et sévère pour un indice inferieur à -3ET de la médiane de référence. Il existe des principes de mesures des données anthropométriques qui ont été présenté dans plusieurs documents. Ainsi, le document de la FAO (2006) sur les indicateurs de mesure de la malnutrition et l’accès à l’alimentation a plus attiré notre attention. En fonction des indices, il est clairement montré comment recueillir l’information exacte. Pour l’âge, les documents officiels comme les carnets de naissance ou les évènements nationaux, permettent de déterminer son âge. Pour le poids, il est mesuré à travers une balance avec une répétition des mesures pour plus de précision. La détermination de la taille est faite par une toise graduée debout ou couché selon l’âge de l’enfant. En fin, pour le périmètre branchial la mesure est faite à la main gauche décontractée à travers un ruban spécial.
Emaciation des enfants de 6 à 59 mois dans la commune de Gamadji Sarré
La prévalence globale de l’émaciation des enfants est de 49,4%, respectivement 34,2% de l’émaciation modérée et 15,2%. L’émaciation ou maigreur est la conséquence d’une prise calorique insuffisante, résultat d’une consommation alimentaire inadéquate et/ou d’un problème de santé (maladie). Elle correspond Poids pour Taille inferieure a -2ET de la médiane de référence. Elle est dite sévère si le Z-score est inférieur à -3ET de la médiane. Ceci pourrait être lié à une série des facteurs notamment le meilleur revenu moyen des ménages, le niveau d’instruction des mères qui est relativement élevé, l’enrôlement dans ce travail de tous les enfants du quartier et la proximité d’un centre de santé opérationnel et ayant la possibilité d’organiser, au besoin, un paquet d’interventions nutritionnelles Comparer la prévalence mondiale de l’émaciation modérée ou sévère qui a été estimée à 8,0%, Là aussi, elle est largement supérieur avec un taux de 49,4%. L’émaciation coexiste généralement avec le retard de croissance après l’âge de 6–9 mois. Cependant, la malnutrition aiguë sévère (émaciation sévère) peut survenir brutalement, même chez un enfant préalablement bien nourri, à la suite de pénuries alimentaires, en cas de famine, (UNICEFOMS-Banque mondiale, 2012).
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
Partie I CADRE THEORIQUE ET METHODOLIQUE ET MEETHODOLIQUE
I-Problématique de la recherche
1. Contexte de la recherche
2. Justification de la recherche
2.1.1 Objectifs de la recherche
2.1.2 Objectifs spécifiques
2.1.3 Hypothèses de la recherche
3. Définition et discussion des concepts
4. CADRE METHODOLOGIQUE
4.1 Revue documentaire
4.1.2 Types de malnutrition et méthode de mesure de l’état nutritionnel
4.1.3 Facteurs immédiats de la malnutrition des enfants
4.1.4 Facteurs sous-jacents de la malnutrition des enfants
4.1.5 Facteurs d’influences de base de la malnutrition des enfants
4.1.6 Cadre conceptuel de l’étude
4.1.7 Prise en charge de la malnutrition des enfants
5. Collecte de données sur le terrain
5.1 Choix des échelles d’analyse pertinent
5.1.2 Méthode de sélection des villages d’enquête
5.1.3 Méthode de selection des ménages
5.1.4 Méthode de collecte des indicateurs de l’état nutritionnel
5.1.5 Outils de saisie et d’analyse de données
CHAPITRE I : ANALYSE DE PREVALENCE DE LA MALNUTRITION DES ENFANTS DE 6-59 MOIS DANS LA COMMUNE DE GAMADJI SARRE
I- Donnée et résultat de l’enquete ménage sur prévalence de la malnutritiondes enfants de 6-59mois dans la commune de Gamadji Sarré
1. L’état nutritionnel des enfants de 6-59 mois dans la commune de Gamadji Sarré
2. Prévalence de la malnutrition selon les villages de la commune de Gamadji Sarré
3. Prévalence de la malnutrition selon le sexe et tranche d’âge de l’enfant
1.3.1 Prévalence de la malnutrition des enfants de 6-59 mois selon l’âge
II.Prévalence de la malnutrition diagnostiquée
1. Retard de croissance des enfants de 6-59 mois dans la commune de Gamadji Sarré
2. Emaciation des enfants de 6-59 mois dans la commune de Gamadji Sarré
3.Insuffisance pondérale des enfants de 6-59 mois dans la commune de Gamadji Sarré
III.Saisonnalité de la malnutrition des enfants de 6-59 mois dans la commune de Gamadji Sarré
Conclusion partielle
CHAPITRE II : DETERMINANTS DE L’ETAT NUTRITIONNEL DES ENFANTS DE 6-59 MOIS DANS LA COMMUNE DE GAMADJI SARRE
I. Déterminants immédiats de la malnutrition des enfants de 6-59 mois dans la commune de Gamadji Sarré
1. Sexe et l’age de l’enfant
1.2 Intervalle inter-genesique
1.3 Allaitement maternel exclusif
1.4 Temps de sevrage de l’enfant
1.5 Nombre de repas de l’enfant
1.6 Statut vaccinal et supplémentaire de l’enfant
1.7 Morbidités associées à la malnutrition des enfants
1.8 Recours aux soins
II – Déterminants sous-jacents de la malnutrition des enfants de 6-59 mois
1. Niveau d’étude de la mère
1.2 Activité économique de la mère
III. Déterminants d’influence de base de la malnutrition des enfants de 6-59 mois dans la commune de Gamadji de Sarré
1. Situation socio-économique du ménage
2. Nombre d’enfant dans le ménage
1.3 Situation des ménages en matière de sécurité alimentaire
1.4 Situation du ménage en matière d’eau, hygiène, et d’assainissement
Conclusion partielle
CHAPITRE III : PRISE EN CHARGE DE LA MALNUTRITION DES ENFANTS DE 6-59 MOIS DANS LA COMMUNE DE GAMADJI SARRE
I. Prise en charge de la malnutrition au niveau du district
1. District sanitaire et les partenaires techniques/financiers
2. Prise en charge de la malnutrition au niveau des unités et centres de récupération et d’éducation nutritionnelle
II- Prise en charge de la malnutrition au niveau du ménage
1. Identification de la malnutrition par les mères
2. Traitement de la malnutrition par les mères
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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