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La fécondation
La fécondation consiste en une fusion du spermatozoïde et de l’ovule. Elle a lieu au niveau de la portion ampullaire de la trompe, c’est-à-dire à son tiers externe. Elle est précédée du cheminement du spermatozoïde dans les voies génitales de la femme, et de sa capacitation. [18, 21]
• Ascension des spermatozoïdes du vagin à l’ampoule tubaire et acquisition du pouvoir fécondant
– Passage du col de l’utérus
Apres l’éjaculation, le sperme coagule au fond du vagin et emprisonne les spermatozoïdes. Puis en moins d’une heure les enzymes protéolytiques du liquide séminal, activées par l’acidité vaginale, lysent le coagulum et libèrent les spermatozoïdes. Les plus mobiles franchissent la barrière cervicale et atteignent l’utérus (1%). Les autres seront détruits dans le vagin. La quantité de la glaire est fondamentale. Elle permet par un réseau de glycoprotéines d’orienter les spermatozoïdes vers l’utérus. La glaire cervicale est maximale 2 à 3 jours avant l’ovulation. Après l’ovulation, la glaire devient épaisse et s’oppose au passage des spermatozoïdes. La barrière cervicale permet la sélection des gamètes et l’initialisation de la capacitation. [21]
– De l’utérus à l’ampoule tubaire
Ce parcours est réalisé grâce aux contractions utérines et tubaires. Parmi les 1% des spermatozoïdes qui ont franchi la barrière cervicale, une grande partie va se perdre dans les glandes utérines et au passage de la zone de jonction utéro-tubaire. Ainsi, seulement une centaine de spermatozoïdes ira au contact de l’ovule. En période péri-ovulatoire, les secrétions utérines et tubaires sont augmentées et favorisent le métabolisme énergétique et la capacitation des spermatozoïdes. La capacitation est l’ensemble des phénomènes complexes entrainant des modifications de la structure membranaire des spermatozoïdes, et leur permettant d’acquérir un pouvoir fécondant. [21]
• La fusion des gamètes
La fusion des gamètes mâle et femelle a lieu au niveau de la portion ampullaire de la trompe. Le spermatozoïde au contact de la corona radiata pénètre jusqu’à la membrane pellucide grâce aux enzymes acrosomiques et aux mouvements flagellaires et la perfore. Il traverse ensuite la zone pellucide et franchit la membrane ovulaire. La pièce intermédiaire et le flagelle dégénèrent. Vingt heures après la pénétration du spermatozoïde, la diploïdie s’établit par la fusion des pronuclei mâle et femelle. A la 35ième heure, l’œuf est au stade de 2 blastomères. [21]
La migration
C’est le transport de l’œuf fécondé jusqu’à l’utérus. D’abord l’œuf stagne dans l’ampoule pendant 48 heures et passe au stade de 8 blastomères (morula) sans augmentation de volume. Ensuite il passe dans l’isthme grâce à une augmentation des mouvements ciliaires et à une contraction des fibres musculaires lisses. L’œuf atteint la cavité utérine au stade de 16 blastomères (blastocystes) 3 à 4 jours après la fécondation. [21]
La nidation
L’implantation de l’œuf dans l’endomètre se fait au voisinage du fond utérin et le plus souvent sur la face postérieure que sur la face antérieure. Du 8ième au 12ième jour de sa vie, l’œuf, grâce à l’activité lytique de son trophoblaste, s’enfonce progressivement dans l’épaisseur de l’endomètre. A partir du 12ième jour, l’œuf est complètement implanté et recouvert par l’endomètre qui se referme sur lui. [21]
Les méthodes modernes de contraception
Les méthodes naturelles
La Méthode de l’Allaitement Maternel et de l’Aménorrhée (MAMA)
Les succions répétées du mamelon par le bébé favorisent la production de prolactine, bloquant ainsi l’ovulation [22]. C’est une méthode temporaire de contraception et trois conditions doivent être réunies :
– être en aménorrhée du post-partum (absence de retour de couches)
– être dans les 6 premiers mois du post-partum
– être disponible pour allaiter le bébé de façon prolongée, exclusivement au sein, au maximum toutes les 3 heures dans la journée et au moins une fois par nuit [23].
Il s’agit d’une méthode très efficace si elle est utilisée correctement : moins d’une grossesse pour 100 femmes utilisant la MAMA pendant les 6 premiers mois après l’accouchement [3].
La méthode des jours fixes : le collier du cycle
Il s’agit d’une méthode basée sur la connaissance de la fécondité qui a été développée et testée par l’Institut pour la Santé de la Reproduction en 2001. S’appuyant sur la physiologie reproductive, elle identifie un ensemble fixe de jours (la période allant du 8ième au 19ième jour du cycle) pendant lesquels une femme est susceptible de tomber enceinte lorsqu’elle a des rapports sexuels non protégés.
Lors d’une étude d’efficacité, la méthode des jours fixes a été jugée plus efficace, à 95 pourcent, chez les femmes ayant un cycle régulier de 26 à 32 jours. Cela signifie que sur 100 femmes utilisant la méthode pendant un an, moins de cinq d’entre elles tomberaient enceintes.
Le collier du cycle, un collier de perles de différentes couleurs, facilite l’utilisation de la méthode des jours fixes en aidant les femmes à suivre leur cycle menstruel et à identifier leurs jours fertiles. Il est constitué :
– d’une perle rouge qui indique le 1er jour des règles,
– de 12 perles blanches qui correspondent aux jours fertiles,
– de 19 perles marron qui correspondent aux jours non fertiles. [24]
La méthode de la température basale corporelle
Pendant l’ovulation la température du corps augmente de 0.2 à 0.4°C et demeure élevée jusqu’à la menstruation suivante. Ainsi, à compter du jour où l’élévation thermique a eu lieu, le couple doit s’abstenir de tout rapport sexuel pendant 3 jours. Les rapports sexuels peuvent reprendre au début du 4ième jour, qui coïncide avec la fin de la période fertile. [25]
La méthode de la glaire cervicale : méthode de BILLINGS
Cette méthode inclut la connaissance et l’interprétation des changements cycliques des sécrétions cervicales, en réaction à la modification des taux hormonaux. Les jours dits « humides » sont ceux immédiatement avant et après l’ovulation. Les sécrétions deviennent importantes et claires, hautement filantes avec la consistance du blanc d’œuf. Ces signes sont plus visibles au moment de l’ovulation et persistent pendant 1 à 3 jours. Les rapports sexuels doivent être proscrits durant ces jours « humides ». [25]
La méthode sympto-thermique
Elle allie l’observation des modifications de l’aspect de la glaire cervical à la prise de la température corporelle.
La méthode du calendrier ou rythme : méthode OGINO-KNAUS
Elle consiste à calculer les jours fertiles pendant le cycle menstruel et à éviter tout rapport sexuel durant cette période.
Pour cela, la femme doit tout d’abord suivre l’évolution de son cycle menstruel sur au moins six mois. Ensuite, elle soustrait 18 de la durée de son cycle le plus court pour estimer le premier jour fertile et soustrait 11 de la durée de son cycle le plus long pour estimer le dernier jour fertile. [25, 26]
Les barrières
La contraception chimique vaginale : les spermicides
Il s’agit de substances qui sont introduites tout au fond du vagin près du col, avant les rapports sexuels et qui détruisent les spermatozoïdes.
Il en existe sous plusieurs formes :
-le nonoxynol-9, qui est le plus utilisé,
-les autres spermicides : benzalkonium chloride, chlorhexidine, menfegol, octoxynol-9 et sodium docusate.
Ils sont disponibles sous forme de comprimés moussants, suppositoires moussants ou fondants, boîtes de mousse pressurisées, films fondants, gelées et crèmes.
-Les gelées, les crèmes et les mousses en boîte peuvent être utilisées toutes seules, avec un diaphragme ou un préservatif.
-Les films, les suppositoires et les comprimés moussants peuvent être utilisés tout seuls ou avec un préservatif.
Ils agissent en rompant la membrane des cellules des spermatozoïdes, en les tuant ou en ralentissant leur mouvement.
C’est l’une des méthodes les moins efficaces, on note environ 29 grossesses sur 100 femmes utilisant des spermicides pendant la première année.
Les inconvénients de cette méthode contraceptive sont : la possibilité de survenue de réactions allergiques chez la femme ou le partenaire, ou d’écoulement après la mise en place du produit. [3, 12]
Le préservatif masculin
Le préservatif masculin ou condom est une gaine cylindrique en caoutchouc latex, mince, d’une épaisseur de 50 à 80 microns, flexible, fermée à une extrémité.
Il agit en empêchant les spermatozoïdes de pénétrer dans le vagin. C’est à la fois un moyen anticonceptionnel et de protection contre les maladies sexuellement transmissibles.
L’efficacité dépend de l’utilisateur. Le risque d’une grossesse ou d’une infection sexuellement transmissible (IST) survient lorsque les préservatifs ne sont pas utilisés régulièrement lors de chaque rapport sexuel, à la suite d’une utilisation incorrecte, lorsque le préservatif glisse ou se déchire. On note environ 2 grossesses pour 100 femmes dont les partenaires utilisent des préservatifs. [3]
Le préservatif féminin
Le préservatif féminin ou fémidon est une gaine cylindrique en polyuréthane, fermé en son extrémité distale, et mesurant 15 cm de long et 7 cm de diamètre.
Il agit comme une barrière qui empêche le sperme de pénétrer dans le vagin, c’est à la fois un moyen anticonceptionnel et de protection contre les maladies sexuellement transmissibles.
L’efficacité dépend de l’utilisatrice. Le risque d’une grossesse ou d’une infection sexuellement transmissible (IST) survient lorsque les préservatifs ne sont pas utilisés régulièrement lors de chaque rapport sexuel, à la suite d’une utilisation incorrecte, lorsque le préservatif glisse ou se déchire. On note environ 5 grossesses pour 100 femmes utilisant les préservatifs féminins. [3]
Le diaphragme
C’est une cupule hémisphérique en caoutchouc souple, avec un bord plus épais pouvant contenir un ressort. Elle doit être mise en place chaque fois que la femme désire avoir un rapport sexuel, soit 30 à 60 minutes avant l’acte et doit être gardé en place pendant 6 heures. La femme doit prendre le soin de recouvrir les faces du diaphragme d’un spermicide avant l’introduction dans le vagin. Il est vendu en grandeurs différentes et nécessite par conséquent un examen gynécologique pour déterminer la taille idéale. Cependant, il n’est pas très connu dans nos régions. On note environ 6 grossesses pour 100 femmes utilisant le diaphragme. [3, 27]
Le dispositif intra-utérin (DIU) ou stérilet
Il s’agit d’une armature flexible que l’on insère dans la cavité utérine pour éviter une grossesse.
Il en existe 2 types :
– le DIU au cuivre
– le DIU à la progestérone
Le stérilet au cuivre a une action toxique sur les spermatozoïdes, inhibe la capacitation des spermatozoïdes et provoque une inflammation de la muqueuse utérine la rendant impropre à la nidation éventuelle de l’œuf si un quelconque spermatozoïde arrivait à échapper à la toxicité du cuivre. Le stérilet hormonal contient en plus un petit réservoir qui diffuse une hormone contraceptive, la progestérone.
Le dispositif intra-utérin est caractérisé par sa longue durée d’action : 12 ans pour celui au cuivre et 5 ans pour celui à la progestérone.
C’est une méthode contraceptive très efficace avec moins d’une grossesse pour 100 femmes utilisant le DIU la première année, soit un taux d’efficacité de plus de 99 %. Cependant, Un petit risque de grossesse subsiste au-delà de la première année d’utilisation et continue aussi longtemps que la femme utilise le DIU. Ainsi, sur 10 années d’utilisation, environ 2 sur 100 femmes utilisant le DIU ont eu une grossesse.
Les effets secondaires rencontrés par certaines utilisatrices sont : des saignements mensuels prolongés et abondants, des saignements irréguliers, des crampes utérines au moment des règles. [3, 28]
Contraception hormonale
Les contraceptifs oraux ou pilules
Les contraceptifs oraux combinés
Il s’agit de l’association d’un œstrogène, l’éthinyl-œstradiol (EE), et d’un progestatif.
Les contraceptifs oraux combinés sont classés selon plusieurs critères.
En fonction de la dose d’éthinyl-œstradiol (EE) on distingue :
– les pilules normodosées qui contiennent une dose d’EE ≥50µg ;
– les pilules minidosées qui contiennent moins de 50μg d’EE (15µg à 40µg).
En fonction de l’association éthinyl-œstradiol (EE) et progestatif de synthèse on distingue :
– les pilules combinées qui contiennent une association d’EE et de progestatif de synthèse dans toutes les pilules de la plaquette ;
– les pilules séquentielles qui contiennent uniquement de l’EE pendant les 7 à 15 premiers jours de la plaquette, puis une association d’EE et de progestatif de synthèse les jours suivants.
En fonction de la distribution des hormones durant les différentes phases du cycle, on distingue :
– les pilules monophasiques qui contiennent des doses identiques d’EE et de progestatif dans tous les comprimés ;
– les pilules biphasiques pour lesquelles la dose de progestatif augmente durant la deuxième partie du cycle ;
– les pilules triphasiques pour lesquelles les doses d’EE et de progestatif varient selon trois paliers successifs.
Les contraceptifs oraux agissent selon 3 mécanismes:
– l’inhibition de l’ovulation,
– la modification de la glaire cervicale dans le but d’empêcher la pénétration des spermatozoïdes dans le canal cervical et la cavité utérine,
-la modification de l’endomètre pour empêcher la nidation.
Les contraceptifs oraux combinés doivent être pris quotidiennement, à une heure régulière, même en l’absence de rapports sexuels.
L’efficacité dépend de l’utilisatrice. Le risque de grossesse est le plus élevé lorsqu’une femme commence à prendre une nouvelle plaquette avec 3 jours de retard ou plus, ou si elle saute 3 pilules ou plus.
Les effets secondaires les plus fréquemment rencontrés par certaines utilisatrices sont : des changements dans le mode de saignements (saignements irréguliers, peu fréquents ou absents), des céphalées, des nausées, des vertiges, un endolorissement des seins, une prise de poids, une irritabilité, une acné. [3, 29]
Les pilules progestatives
Elles contiennent de très faibles doses de progestatif mais ne contiennent pas d’œstrogènes. La pilule progestative est également appelée la “mini-pilule” et contraceptif oral à progestatif seul.
Les pilules progestatives agissent essentiellement :
– en inhibant l’ovulation,
– en épaississant la glaire cervicale empêchant ainsi la pénétration des spermatozoïdes dans le canal cervical et la cavité utérine,
– en créant une atrophie endométriale rendant ainsi la muqueuse utérine impropre à la nidation.
Elles doivent être prises quotidiennement, à une heure régulière, même en l’absence de rapports sexuels.
L’efficacité dépend de l’utilisatrice. Le risque de grossesse est le plus élevé si les pilules sont prises avec du retard ou en cas de saut de prise.
Les effets secondaires les plus fréquemment rencontrés par certaines utilisatrices sont : des changements dans le mode de saignements (saignements irréguliers, peu fréquents ou absents), des céphalées, des nausées, des vertiges, un endolorissement des seins, une prise de poids, une irritabilité, une acné. [3, 29]
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Table des matières
INTRODUCTION
REVUE DE LA LITTERATURE
I- DEFINITION
II- HISTORIQUE
III· RAPPELS ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES
III.1- Anatomie de l’appareil génital féminin
III.2- Rappels physiologiques
III.2.1- Physiologie du cycle menstruel
III.2.2- Physiologie de la reproduction
IV- LES METHODES CONTRACEPTIVES
IV.1- Les méthodes modernes de contraception
IV.1.1- Les méthodes naturelles
IV.1.2- Les barrières
IV.1.3- Le dispositif intra-utérin (DIU) ou stérilet
IV.1.4.1.3- La contraception d’urgence
IV.1.5- Les méthodes chirurgicales : la stérilisation
IV.2- Les méthodes traditionnelles de contraception
V- PRINCIPES ET CRITERES D’EVALUATION DE LA CONTRACEPTION
V.1- Principes [29]
V.2- Critères d’évaluation [37, 38]
VI- ENVIRONNEMENT DE LA PLANIFICATION FAMILIALE AU SENEGAL
VI.1-Contexte démographique et sanitaire
VI.2-Evolution de la planification familiale au Sénégal
VI.3 Analyse de la situation de la planification familiale au Sénégal
VII- ATTITUDES, MYTHES ET PERCEPTIONS SUR LA PLANIFICATION FAMILIALE
I- OBJECTIFS
I.1- Objectif général
I.2- Objectifs spécifiques
II- CADRE D’ETUDE
II.1- Présentation du pays
II.2- Villes ciblées par le programme ISSU
III- Méthodologie
III.1- Type et période d’étude
III.2- Population d’étude
III.3- Echantillon
III.5- Saisie et analyse des données
III.6- Ethique
IV- RESULTATS
IV.1- Résultats descriptifs
IV.2- Résultats analytiques
V- COMMENTAIRES ET DISCUSSION
V.1- Caractéristiques socio-démographiques
V.1.1- Age
V.1.2- Situation matrimoniale
V.1.3- Lieu de résidence
V.1.4- Niveau économique
V.1.5- Niveau d’instruction
V.2- Antécédents obstétricaux
V.3- Perceptions sur la contraception
V.4- Attitudes du conjoint vis-à-vis de la planification familiale
V.5- Services de santé maternelle
V.6- Informations sur la planification familiale
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES
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