ENTRETIENS SEMI-DIRECTIFS
Les representations sociales
La première théorie retenue de manière générale comme étant une prémisse aux représentations sociales provient du début du XX° siècle par Durkheim avec sa théorie des représentations collectives face aux représentations individuelles (1924). Cette théorie avait pour but de comprendre les pratiques et pensées dans une société précise.En 1961, Serge Moscovici avec son ouvrage La Psychanalyse, son image et son public a repris cette théorie des représentations collectives de Durkheim et l’a transformée en celle des représentations sociales. Moscovici s’était rendu compte qu’au sein d’une même population plusieurs représentations étaient présentes et, surtout, qu’elles étaient construites par le groupe et les interactions entre les différents groupes.Par la suite, différents auteurs ont apporté leur contribution à la théorie des représentations sociales comme Abric en 1976 et sa théorie du noyau central (que j’expliquerai plus en détail par la suite) ou Bauer & Gaskell et leur « Toblerone model of social representations » en 1999. Encore aujourd’hui d’autres auteurs continuent de développer cette théorie dans plusieurs champs des sciences sociales.
Champs théoriques et concepts : les représentations sociales
Pour Moscovici, « […] the purpose of all representations is to make something unfamiliar, or unfamiliarity itself, familiar. » (Moscovici dans Farr & Moscovici, 1977, p.24). Il s’agit donc, pour un individu précis, de donner du sens à un objet ou une situation insolite auquel il n’a pas encore été confronté. Ainsi fait, il réutilisera le sens qu’il aura construit dans des situations similaires à la première vécue ou face à un objet semblable.De fait, les représentations sociales sont aussi utiles et utilisées dans toutes les autres situations de la vie. En effet, selon Denise Jodelet, « elles [les représentations sociales] sont un guide de lectures des codes, valeurs, modèles, idéologies que les sociétés véhiculent, et des systèmes d’interprétation qu’elle propose » (Jodelet, 2015, p.20). Les représentations sociales sont donc une forme de savoir qui permet d’appréhender la réalité par le biais de connaissances acquises et donnant du sens à celle-ci. Ce savoir inconscient guide les (ré)actions des individus (cognitivement, affectivement, socialement, pratiquement, etc.) dans leur vie de tous les jours de manière à ce que celles-ci soient porteuses de sens (dir. Andreouli, Gaskell, Sammut & Valsiner, 2015). Les représentations sociales étant une forme de connaissance, elles sont donc partagées, que ce soit à petite (salle des maîtres) ou à grande échelle (pays). Par ce biais, elles font partie de la réalité sociale vu qu’elles influencent (en termes de valeurs, idéologies, pratiques, etc.) une grande portion d’une population donnée. Les représentations sont donc sociales et non pas collectives comme le proposait Durkheim (Fraser & Jaspars, dans dir. Farr & Moscovici, 1977).
La pensée constituée et la pensée constituante
Pour ce faire, il faut comprendre le fonctionnement des représentations sociales. Celles-ci étant une forme de savoir, elles sont donc une pensée constituée puisqu’elles transportent un contenu intégrant des connaissances et qu’elles transforment la pensée en acte. Néanmoins, ces représentations en tant que pensée constituée (connaissances et pratiques) vont influencer les autres représentations sociales ou l’émergence de nouvelles par le biais d’interactions sociales et de différents processus.
Une représentation sociale est donc à la fois une pensée constituée (connaissances et pratiques), mais aussi une pensée constituante (en influençant) des représentations sociales en liens avec elle ou même de la représentation sociale initiale (Jodelet, 2015).Les processus de la pensée constituante (influençant) peuvent apparaître en amont et en aval d’une représentation sociale (voir fig.1 p.8). Cela signifie que ceux-ci apparaissent lors de l’émergence de la représentation sociale A ainsi que par la suite. De par ces processus, le contenu de celle-ci (la pensée constituée) sera changé. De même, la représentation sociale A pourra aussi influencer (l’émergence de) la représentation sociale B si elles ont des similitudes grâce aux mêmes processus. Dès lors, il faut identifier et comprendre le contenu (la pensée constituée) d’une représentation sociale pour pouvoir faire de même avec ses processus (la pensée constituante) ; et ce afin d’aboutir à une épistémologie de ce « sens commun » (Jodelet, 2015).
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE 1. PROBLEMATIQUE
1.1 DEFINITION ET IMPORTANCE DE L’OBJET DE RECHERCHE
1.1.1 Raison d’être de l’étude
1.1.2 Présentation du problème
1.1.3 Intérêt de l’objet de recherche
1.2 ETAT DE LA QUESTION
1.2.1 Origine ou bref historique
1.3 CHAMPS THEORIQUES ET CONCEPTS : LES REPRESENTATIONS SOCIALES
1.3.1 Définition génerale
1.3.2 La pensée constituée et la pensée constituante
1.3.3 Les deux processus des représentations sociales
1.3.4 Le noyau central et les éléments périphériques
1.4 CHAMPS THEORIQUES ET CONCEPTS : LE HAUT POTENTIEL INTELLECTUEL (HPI)
1.4.1 Terminologie
1.4.2 Le haut potentiel intellectuel (HPI)
1.4.3 L’intelligence et les tests de quotient intellectuel (QI)
1.4.4 La dyssynchronie
1.4.5 Les six profils des EHPI
1.5 CONTROVERSES ET RESSEMBLANCES ENTRE ETUDES
1.6 QUESTION DE RECHERCHE ET OBJECTIFS OU HYPOTHESES DE RECHERCHE
1.6.1 Identification de la question de recherche
1.6.2 Objectifs ou hypothèses de recherche
CHAPITRE 2. METHODOLOGIE
2.1 FONDEMENTS METHODOLOGIQUES
2.1.1 Type de recherche
2.1.2 Type d’approche
2.1.3 Type de démarche
2.2 NATURE DU CORPUS
2.2.1 Récolte des données
2.2.2 Procédure et protocole de recherche
2.2.3 Echantillonnage
2.3 METHODES ET/OU TECHNIQUES D’ANALYSE DES DONNEES
2.3.1 Transcription
2.3.2 Traitement des données
2.3.3 Méthodes et analyse
CHAPITRE 3. ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS
3.1 ASSOCIATION-LIBRES ET MISES EN CAUSE
3.1.1 Calcul de la diversité
3.1.2 Technique de Vergès
3.1.3 Confrontation des résultats aux mises en cause
3.2 ENTRETIENS SEMI-DIRECTIFS
3.2.1 Entretiens semi-directifs : premières observations
3.2.2 L’aspect cognitif des EHPI
3.2.3 Le rapport au travail des EHPI
3.2.4 L’aspect émotionnel / affectif
3.2.5 L’aspect social
3.2.6 Le comportement
3.2.7 Les différences
3.2.8 Le cadre
3.2.9 L’incompréhension
3.2.10 Les risques
3.2.11 Bilan des résultats obtenus lors des entretiens semi-directifs
3.3 CONFRONTATION DE TOUS LES RESULTATS OBTENUS
3.4 BILAN SUCCINCT DE L’ENSEMBLE DES RESULTATS
CONCLUSIONS
BIBLIOGRAPHIE
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