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Techniques culturales
D’une manière générale, le haricot se cultive sur différents types de sol (sableux, limoneux, argileux…) cependant, il préfère les sols légers sans excès d’eau. Les sols trop argileux retiennent trop d’eau alors que ceux à tendance sableuse n’en referme que trop peu. Ainsi l’idéal serait un sol bien aéré riche en humus et ayant une bonne capacité de rétention en eau sans pour autant être asphyxiant. L’acidité optimum du sol varie de 6,1 à 7,4 mais une parcelle trop acide est moins productive qu’un sol à tendance basique. [21] [17] [20]
Préparation du sol
Le travail du sol consiste en un labour contribuant à obtenir une couche de terre arable de 25 à 40cm de profondeur. Cette profondeur permettra un bon développement du système racinaire. Le nivellement des parcelles est important et évitera une accumulation localisée de l’eau. Des billons sont formés pour faciliter le drainage. Sa largeur dépendra du nombre de lignes de culture. Le lit de semence doit être bien aéré pour éviter l’asphyxie de la graine lors de la levée.
La fumure de fond ou de redressement est apportée pendant cette phase préparatoire pour permettre une bonne incorporation su sol.
Le semis
La culture de haricot vert s’effectue par semis direct. Deux à quatre graines sont enterrées dans un trou préalablement creusé. Une couche de fertilisant fait office de litière pour les semences. La densité de semis est variable selon la saison de culture, la variété et le mode d’irrigation. Le nombre de plants par hectare peut aller de 200 à 300 000 plants.
Un test de germination est à entreprendre avant la culture et s’assurer d’avoir au moins 90% de taux de germination. Dans le cas contraire, une augmentation de la densité de semis est à envisager.
Les graines sont plantées 2 à 3 cm dans le sol ce qui facilitera la levée de la plante. La germination étant épigée, une profondeur plus importante retardera cette phase et pourra conduire à l’asphyxie de la plantule.
Entretien de la culture
Sarclage/Binage : L’aération du sol est importante durant le développement de la plante. Le tassement qui se produit au cours de la culture doit être interrompu en surface pour apporter d’avantage d’oxygène aux racines et à la microfaune/flore du sol. Il limite également l’évaporation et favorise l’infiltration de l’eau.
L’opération doit être menée de façon modérée au risque d’endommager les racines qui se trouvent à de faibles profondeurs (sur les 25 premiers centimètres).
Il est recommandé d’effectuer deux (02) opérations de binage au cours de la culture : le premier ayant lieu deux semaines après le semis et la seconde dix jours après.
Désherbage : Il peut être combiné avec le binage. Un désherbage systématique permet d’éliminer la concurrence vis-à-vis des ressources disponibles (eau, éléments minéraux, insolation) et de réduire les foyers de contamination. Le désherbage peur être chimique ou physique mais il faut veiller en toute circonstance à l’intégrité des plants de haricot.
Buttage : Le buttage permet de à la fois de renforcer l’enracinement des plants et d’enfouir d’éventuels amendements. Il doit être effectué dès que le plant atteint 15cm de hauteur.
Irrigation
La précision des besoins en eau est cruciale car bien que le haricot vert exige beaucoup d’eau, il supporte mal les excès. Cet excès favorise d’une part la recrudescence des maladies et d’autre part asphyxie les racines et provoque leur pourriture. Le besoin en eau du haricot au cours d’un cycle de production est de 3000 à 8000 m3/ha soit 300 à 800 mm de précipitations [20].
Le stress hydrique survenant pendant les phases de levée, floraison et formation des gousses influe de manière significative sur le rendement et la qualité des haricots verts. Au moment où la gousse se forme, un manque d’eau conduit à leur déformation et peut entrainer le développement prématuré des graines ôtant ainsi sa qualité principale au produit.
Les méthodes d’irrigation applicables en culture d’haricot vert sont diverses : irrigation gravitaire, irrigation par aspersion et la micro-irrigation. Chaque méthode présente ses inconvénients et ses avantages. Toutefois l’opération est menée en matinée ou en fin d’après-midi afin d’éviter un choc hydrique. Dans tous les cas, les apports en eau ne devraient pas excéder 12-15 mm/jour (sauf sur terrain sablonneux) [20].
La récolte
La récolte est sans aucun doute une étape décisive dans la production de haricot vert. Les dates ou les périodes de récolte dépendent du calibre désiré et des variétés cultivées. Pour les filets sans fil, elles dépendent essentiellement du calibre; pour les variétés à parchemin et à fil, elles dépendent non seulement du diamètre souhaité mais il faut également prendre en compte la présence ou le développement de ces deux structures.
La récolte est souvent manuelle surtout pour le filet mais peut également être mécanisée.
C’est une opération délicate car il faut veiller à ne pas blesser la plante ni la secouer pour ne pas gauler les fleurs. Les gousses sont prélevées délicatement avec le pédoncule qui contribuera à la tenue du fruit jusqu’aux consommateurs.
Un mauvais « tri sur pied » à la récolte entraînera des pertes considérables au conditionnement. Pour les haricots extra-fin, une personne récolte 3 à 5kg/h.
Elle est effectuée aux heures douces de la journée : en matinée et vers la fin de l’après-midi afin d’avoir une bonne turgescence et un meilleur tonus. Le haricot vert récolté est mis dans des contenants rigides (soubiques renforcées, clayettes, caissettes) pour éviter que les fruits ne se cassent sous leur propre poids. Il faut ainsi veiller à ne pas tasser les produits au-delà de 20cm pour limiter leur écrasement et leur échauffement.
Pendant toute l’opération, les produits doivent autant que possible rester à l’abri du soleil en recouvrant par exemple de toile le bac de collecte. Idéalement, les produits sont immédiatement acheminés vers le centre de conditionnement dans la première après la cueillette. Si cela n’est pas possible, ils seront placés au frais et leur refroidissement devrait être entamé.
Fertilisation
Azote : Bien que le haricot soit une légumineuse, un apport d’azote est fortement recommandé. L’azote récupéré par le rhizobium ne peut en aucun cas remplacer l’azote minéral. Un apport excessif d’azote peut nuire à la production en gênant le développement des nodosités racinaires, en provoquant la verse ainsi que la coulure des fleurs [43]. Des apports de 50 à 100kg d’azote/ha sont raisonnables.
L’apport peut être fractionné : une moitié avant le semis et la seconde avant la floraison.
Phosphore : Le phosphore intervient dans la formation des graines. Bien que leur apparition prématurée soit handicapante en production de haricot vert, la carence en cet élément provoque des troubles chez la plante (chute importante des feuilles). Il doit être disponible au démarrage de la culture puisqu’il confère à la plante un bon enracinement et est donc appliqué avant ou pendant. La dose à apporter varie de 50 à 100kg de P2O5.
Potassium : La carence en élément potassium peut influencer directement la qualité des haricots verts et peut provoquer la nécrose et la chute des feuilles. Son excès conduit à un développement trop important du feuillage. La dose de 200kg de K2O/ha ne doit pas être dépassée.
Matière organique : La condition primaire lors de l’utilisation de MO est sa bonne décomposition et un enfouissement rigoureux. Elle est à apporter avant les opérations de labour voire même juste après la récolte de la culture précédente. Selon la disponibilité, une dose de 10 à 20t/ha est souhaitée pour avoir un sol à 5% de MO. Elle peut se présenter sous différentes formes : fumier, compost, engrais vert…
Quelles que soient les doses de fertilisants appliquées, il faut tenir compte du fait que le haricot vert a un cycle court et par conséquent, les apports devront se présenter sous forme rapidement assimilable. A cause de la fragilité des fleurs, toutes manipulations des plants en cours de floraison est à éviter.
Le tableau ci-dessous reprend un exemple de fractionnement des apports pendant les différentes phases de développement de la plante [20].
La filière haricot vert à Madagascar
Environnement de la filière et engagement de l’Etat
Ces dernières années, des initiatives ont été menées par l’Etat malgaches pour la promotion de l’Agrobusiness pour en faire un levier de développement. C’est ainsi que des études sérieuses ont été menées par des organismes spécialisés comme le CTHA pour décrire, situer et appuyer le secteur horticole dont le haricot vert. A travers diverses recherches, le développement de variétés adaptées ont vu le jour, des projets de développement basés sur la maîtrise de la production agricole. C’est ainsi qu’une coopération entre Lecofruit et GIZ a été réalisée pour étudier et améliorer l’impact de la production intégrée de fruits et légumes entre entreprises et paysans à Madagascar.
Notons également le rôle que joue le PIP sur cette filière dans les pays ACP dont Madagascar qui a commandité des études sur la filière horticole malgache.
L’exportation du haricot vert, frais ou en conserve est dominée largement par la société Lecofruit. Entre autres, elle exporte divers fruits et légumes, en l’état ou transformés tel que le cornichon, les poireaux…
Jusqu’à aujourd’hui, les essais de mise en place de société d’exportation de fruits et légume frais s’inspirent du modèle adopté par Lecofruit telle que la société SORAN.
Entretiens avec les responsables pour identifier le bien-fondé de l’étude
Il s’agit d’une manière globale de préciser les acquis de la société sur la filière et la définition des attentes au terme de cette étude. Les principaux faits qui en sont émanés sont :
• Des essais d’exportation menés auparavant
La société, à titre d’essai a envoyé des échantillons de produits en Europe. Il avait pour but de tester l’efficacité de leur processus d’exportation.
• Produits livrés non conformes :
Le calibre exigé par la clientèle européenne a bel et bien été satisfait. Cependant, les gousses présentaient des lésions, attaques et pourritures.
• Une plantation en cours :
Au début de cette étude, les plantations en régie de la société sont en pleine phase de croissance. Les préparatifs et mise en œuvre de la production ont été entamés. En effet, les premières récoltes dataient de un mois avant le début de l’étude.
Recherches bibliographiques
Des recherches bibliographiques ont été menées pendant la phase préparatoire du présent travail. Elles ont fourni des informations et des notions générales sur la production, la logistique et les manipulations des produits végétaux frais entre autres le haricot vert qui est un produit fort périssable.
Elles ont été d’une importance capitale lors de la formulation des diverses
recommandations tant sur les aspects culturaux que sur les méthodes de conservation des produits.
Descente sur le terrain pour l’appréhension du système existant
La seconde phase de notre étude est la descente sur le terrain pour mieux appréhender les pratiques de la société. C’est ainsi que les techniques culturales adoptées ont été minutieusement observées ainsi que le suivi du cycle de production du haricot vert. Elle a permis de mettre en relief les divers aspects à optimiser et à reconsidérer afin de parvenir à la maitrise de la production et de la qualité des produits.
Formulation des propositions pour l’amélioration de la qualité des produits à exporter.
Les étapes consécutives à ces observations sont l’appréciation des procédés suivie d’une expérimentation sur le comportement des produits finis au stockage afin de garantir et de préserver une qualité des produits répondant aux normes exigées par le marché.
Matériels et méthodes
Analyse de la production
Pour parvenir à caractériser les performances de la production, deux actions ont été nécessaires : la collecte de données et le traitement de cette dernière.
Collecte des données de production
Les données relatives à la production aux champs sont enregistrées dans un registre de récolte. Les tonnages journaliers sont communiqués par l’intermédiaire de bon de livraison. Ces informations ont été compilées dans une table dont les informations principales sont la date de récolte, le numéro de lot et la quantité produite.
Analyse des données et traitements statistiques
Les données recueillies ont été traitées pour un aperçu et un traitement sommaires sous Excel par les techniques de statistiques descriptives.
Cependant, des analyses plus poussées ont été réalisées sous SPSS et XLStat afin de mieux décrire et interpréter les différents résultats obtenus par le biais de tests d’hypothèses.
Ces analyses statistiques ont essentiellement fait appel à :
• l’ANOVA (Analyse de la Variance) ;
• le test LSD (Least Significant Difference);
• le test de correlation.
ANOVA
Le premier consiste à mettre en évidence l’effet d’un ou plusieurs facteurs sur un critère ou une variable mesurable.
Dans le cadre de la production, le plus important indicateur retenu est le rendement au champ, il permet de mesurer la performance de la culture et des méthodes utilisées pour y parvenir. Quant au conditionnement, rendement de triage et qualité des produits sont plus indicatifs.
Ci-dessous le modèle mathématique de l’ANOVA à un facteur [46]
Ci-contre celui de l’ANOVA à deux facteurs
Avec :
– Xij : variable à expliquer
– μ : effet moyen général
– αi : effet du ième niveau du facteur A
– βj : effet du niveau j du facteur B
– εij : variable aléatoire résiduelle
Les hypothèses testées sont décrits de manière générale par :
• H0 (hypothèse nulle) : les moyennes observées sont identiques vis-à-vis du facteur considéré — sous H0 : mi = mi’
• H1 : les moyennes observées sont significativement différentes en fonction des modalités du facteur — sous H1 : mi ≠ mi’
Pratiquement, la « p-value » (niveau significatif le plus bas pour laquelle H0 peut être rejetée) est calculée et comparée à α (niveau de risque qui a été fixé).
Si p-value > α, alors H0 est vrai c’est à dire qu’il n’y pas de différence significative dans les observations de la variable étudiée
Si p-value < α, H0 ne peut être rejetée, il y a un effet facteur.
Test LSD de Fisher
Dans l’éventualité où le test d’hypothèse conduit à la conclusion qu’il y a des différences significatives, le test de LSD de Fisher permet de mettre en évidence les groupes de variables (quantitatives) différents entre eux.
Les moyennes sont comparées deux à deux pour chaque modalité du facteur.
L’hypothèse nulle H0 : mi = mi’ est testée contre H1 : mi ≠ mi’ :
• si | mi – mi’ | < λ alors on accepte H0
• sinon on rejette H0 avec un risque α
Avec :
– i & i’ : 2 populations à comparer
– mi & mi’ : moyennes des 2 populations
– λ: valeur calculée à partir d’une table
Etude de comportement des produits au froid
Elle a pour but de définir les conditions optimales de stockage des produits pour une préservation optimale de leur qualité. L’évolution des haricots verts est évaluée en fonction des pertes de poids et la modification des qualités visuelles durant la durée de vie du produit
Dispositif expérimental
Pour l’étude du comportement des produits vis-à-vis de la température, le dispositif suivant a été mis en place :
• Six lots de haricot vert placés à différentes températures dont un lot témoin placé à température ambiante.
Chaque lot contient 03 échantillons de de 300 g de haricot vert
• Un réfrigérateur domestique comprenant un congélateur et 4 étages d’entreposage de denrées réglé de manière à avoir des plages de température adéquates
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
I- PRESENTATION SUCCINCTE DE LA SOCIETE
II- GENERALITES SUR LE HARICOT VERT
II.1 PRESENTATION DE LA PLANTE
II.2 PRODUCTION ET COMMERCIALISATION MONDIALE DU HARICOT VERT
II.3 LA FILIERE HARICOT VERT A MADAGASCAR
II.4 NORMES ET LEGISLATIONS
CONCLUSION PARTIELLE
DEUXIEME PARIE : METHODOLOGIE DE TRAVAIL, MATERIELS ET METHODES 22
I- METHODOLOGIE DE TRAVAIL
I.1 ENTRETIENS AVEC LES RESPONSABLES POUR IDENTIFIER LE BIEN-FONDE DE L’ETUDE
I.2 RECHERCHES BIBLIOGRAPHIQUES
I.3 DESCENTE SUR LE TERRAIN POUR L’APPREHENSION DU SYSTEME EXISTANT
I.4 FORMULATION DES PROPOSITIONS POUR L’AMELIORATION DE LA QUALITE DES PRODUITS A EXPORTER.
II- MATERIELS ET METHODES
II.1 ANALYSE DE LA PRODUCTION
II.2 ETUDE DE COMPORTEMENT DES PRODUITS AU FROID
II.3 CALCUL DES CHARGES THERMIQUES
CONCLUSION PARTIELLE
TROISIEME PARTIE : OBSERVATIONS, ANALYSES DU PROCEDE DE PRODUCTION ET PROPOSITIONS D’AMELIORATION
I- ANALYSE ET EVALUATION DU PROCEDE DE PRODUCTION
I.1 LOCALISATION ET CARACTERISTIQUES DE LA ZONE DE PRODUCTION
I.2 ORGANISATION
I.3 ITINERAIRES TECHNIQUES
I.4 RECOLTE ET PRODUCTION AU CHAMP
I.5 TRIAGE ET CONDITIONNEMENT
I.6 BILAN DE LA PRODUCTION
II- PRESENTATION DES PROPOSITIONS D’AMELIORATION
II.1 ITINERAIRES TECHNIQUES
II.2 METHODES D’IRRIGATION
II.3 STOCKAGE EN CHAMBRE FROIDE
II.4 CALCULS PRELIMINAIRES POUR LA CONCEPTION D’UNE CHAMBRE FROIDE D’ENTREPOSAGE
II.5 ASSURANCE QUALITE ET TRAÇABILITE
II.6 REALISATION DES ESSAIS VARIETAUX
CONCLUSION PARTIELLE
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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