Entorse de cheville en médecine générale 

Entorse de cheville en médecine générale 

Connaissance et application des critères d’Ottawa et stratégie d’imagerie dans le traumatisme de la cheville.

Les médecins qui ont prescrit une radiographie en dehors des critères d’Ottawa connaissent moins ces règles (56,7%) que les autres médecins de notre échantillon d’étude (80%). Les médecins qui ont prescrit une radiographie en dehors des critères d’Ottawa connaissent moins bien ces règles et ce de façon significative (p=0,0005) que les médecins ayant prescrit une radiographie en respectant les critères d’Ottawa. Trente-cinq pour cent (n=67) des médecins connaissant les critères d’Ottawa déclarent ne pas les appliquer systématiquement dans leur décision de réaliser une radiographie. Il n’y a pas de différence significative (p=0,07) du taux d’application systématique des critères d’Ottawa entre les médecins ayant réalisé une radiographie et ceux n’ayant pas fait de radiographie. Il n’y a pas de différence significative (p=0,14) du taux d’application systématique des critères d’Ottawa entre les médecins ayant réalisé une radiographie en dehors des critères d’Ottawa et les médecins ayant réalisé une radiographie en respectant les critères d’Ottawa.

Les médecins qui ont prescrit une radiographie en dehors des critères d’Ottawa tout en connaissant ces règles déclarent moins appliquer systématiquement les règles d’Ottawa et ce de manière significative (p=0.02) que les médecins n’ayant pas réalisé de radiographie tout en connaissant les critères d’Ottawa. Le taux de prescription de radiographie (n total =80) n’est significativement pas différent selon le profil des médecins sur les critères de : sexe, de lieu d’exercice, de proximité du centre d’imagerie, de formation en médecine du sport et de la pratique sportive des médecins. Les médecins exerçant en milieu non urbain (rural et semi rural) et éloigné d’un centre d’imagerie (> 5 km) respectent plus les critères d’Ottawa de façon significative (p = 0.05 ; p = 0.015) que les médecins exerçant en milieu urbain et proche des centres d’imagerie. La connaissance des critères d’Ottawa, leur application et les motifs éventuels de non application de ces critères par les médecins (n=241) sont répartis dans les tableaux IV, V et VI et dans les figures 4 et 5.

Traitements: Quatre vint sept pour cent (n=210) des médecins prescrivaient au moins un médicament antalgique, les autres traitements médicamenteux et non médicamenteux sont reportés dans le tableau ci-dessous. Le protocole RICE était plus prescrit par les médecins qui connaissent les critères d’Ottawa (n=102 soit 54,5%) que les médecins ne connaissant pas ces règles (n=5 soit 9,3%). Le traitement antalgique de classe 1 était le traitement médicamenteux le plus prescrit que ce soit par les médecins connaissant les critères d’Ottawa (n=139 soit 74,3%) ou ceux ne connaissant pas ces critères (n=34 soit 63%). Il n’y avait pas de différence significative du taux de prescription des antalgiques de classe 1 (p=0,1) entre les médecins connaissant ou ne connaissant pas les critères d’Ottawa. Les AINS topiques ont été plus prescrits par les médecins ne connaissant les critères d’Ottawa (n=17 soit 31,5 %) que par les médecins connaissant ces critères (n=37 soit 19,8%). Les médecins qui connaissent les critères d’Ottawa avaient prescrit de manière similaire les AINS per os (n=53 soit 28,3 %) que les médecins ne connaissant pas ces règles (n=16 soit 29,6%). Le taux de prescription d’AINS per os (n=69) n’était significativement pas diffèrent (p=0,85) selon que le médecin connaisse ou non les critères d’Ottawa.

La connaissance des critères d’Ottawa et la prescription d’antalgique de classe 2 n’étaient pas liées de manière significative (p=0,11). Quatre-vingt pour cent (n=193) des médecins avaient prescrit une contention souple type AIRCAST avec une durée souhaitée de 15 jours +/-6 jours. Les médecins qui connaissent les critères d’Ottawa avaient prescrit plus de contention souple type AIRCAST (n=155 soit 82,9%) que les médecins ne connaissant pas ces règles (n=38 soit 70,3%). Le taux de prescription de contention souple type AIRCAST (n=193) était significativement plus important chez les médecins connaissant les critères d’Ottawa (p=0,04) que les médecins ne connaissant pas ces règles. Soixante et onze pour cent (n=173) des médecins avaient prescrit de la kinésithérapie. Parmi ces médecins, 57% (n=98) souhaitaient que leur patient la débute dans un délai de quelques jours. Les médecins qui ne connaissent pas les critères d’Ottawa avaient moins prescrit de kinésithérapie et ce manière significative (p=0,047) que les médecins connaissant ces règles.

DISCUSSION

Notre travail a permis de recueillir 277 questionnaires dont 241 questionnaires exploitables. C’est la première fois qu’une thèse sur l’entorse de cheville auprès des médecins généralistes compte une participation aussi importante. Dans notre étude la majorité des médecins répondeurs étaient des femmes (50,6%). Un travail de thèse assez similaire de Tirard E (31) 2015 concernant la prise en charge de l’entorse de cheville chez l’adulte en médecine générale : (Prise en charge de l’entorse de cheville chez l’adulte en médecine générale : attitude des médecins généralistes de la Manche) retrouvait une forte majorité de réponse masculine (67,4% d’hommes contre 32,6% de femmes). Les autres travaux de thèse interrogeant les médecins généralistes sur leur attitude de prise en charge dans le cadre de l’entorse de la cheville chez l’adulte, révélaient également un taux de réponse plus important de la part des médecins hommes (32, 41, 42). Ce résultat pourrait sembler surprenant, d’autant que la région des Pays de Loire compte plus de médecins généralistes libéraux de sexe masculin (57%) selon l’Observatoire régional de la santé des Pays de la Loire (43).

Cependant la profession a tendance à se féminiser avec 58% de femmes inscrites au conseil de l’Ordre national des médecins en 2015 (44). Par ailleurs, la région des Pays de Loire est la région qui compte la part de femmes médecins généralistes libéraux exclusifs la plus élevée (38%) par rapport au reste de la France métropolitaine (33%) en 2014 selon l’ORES. L’âge moyen des médecins répondants était de 45 ans alors que l’ORES relevait un âge moyen de 50,1 ans pour les médecins généralistes libéraux en 2017. Notre échantillon d’étude était donc plus jeune. Ceci est peut-être dû au mode d’envoi du questionnaire en ligne via un courrier électronique pour lequel la population plus jeune est plus familière avec cette technologie. Plus de soixante-trois pour cent (63,5 %) des médecins interrogés exerçaient en groupe ce qui est concordant avec les données retrouvées par le RPPS. En effet, selon celui-ci 65% des médecins généralistes libéraux des Pays de Loire sont installés en groupe (MSP ou groupe) en 2017 (43).

Enfin, dans notre étude nous avons obtenu un taux de réponse plus important pour les départements du Maine et Loire (36%) et de la Loire Atlantique (29%). Ce résultat est probablement dû au fait que ces 2 départements ont les densités de médecins généralistes les plus importantes de la région des Pays de Loire (44). En 2014, la densité des médecins généralistes libéraux en Maine et Loire était de 85 médecins pour 10 000 habitants et celle de la Loire Atlantique était de 82 médecins généralistes libéraux pour 10 000 habitants alors que les autres départements ligériens comptaient moins de 70 médecins pour 10 000 habitants. On peut penser que les médecins de ces zones démographiquement moins bien dotées ont eu moins de temps à consacrer à la réponse de notre questionnaire. Par ailleurs, selon l’étude du conseil national de l’ordre des médecins, les départements de la Loire Atlantique, du Maine et Loire et de la Vendée sont les départements les plus attractifs avec une hausse du taux d’installation des médecins toutes activités confondues : +22% en 2016. Notre échantillon d’étude de médecins généralistes ligériens était donc relativement représentatif de la démographie médicale actuelle des Pays de Loire à tendance un peu plus féminine, plus jeune et de territoires à plus haute densité médicale.

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Table des matières

LISTE DES ABREVIATIONS
RESUME
INTRODUCTION
MÉTHODES
RÉSULTATS
1. Caractéristiques de la population étudiée
2. Bilan d’imagerie
3. Connaissance et application des critères d’Ottawa et stratégie d’imagerie dans un traumatisme de la cheville
4. Traitements
DISCUSSION
PROPOSITIONS CONCRETES D’INTERVENTION A LA SUITE DE CETTE ETUDE
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
TABLE DES MATIERES
ANNEXES

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