Albert Rahoto Ratsimamanga a participรฉ ร la crรฉation du Mouvement dรฉmocratique pour la rรฉnovation malgache (MDRM) ร la sortie de la Seconde Guerre mondiale. En 1959, Philibert Tsiranana, issu du Parti des Dรฉshรฉritรฉs de Madagascar (PADESM) puis du Parti social dรฉmocrate de Madagascar (PSD) est le premier prรฉsident de la Rรฉpublique de Madagascar qui prend son indรฉpendance en 1960. Andrรฉe Duteil, est la fille de Sosthรจne Pรฉnot, un instituteur travaillant dans lโรฎle de 1905 ร 1933. Jusquโen 1945, elle passe la majeure partie de sa jeunesse ร Madagascar, sโรฉtant mariรฉe en 1932 avec Georges Duteil, รฉgalement instituteur ร Madagascar de 1920 ร 1945. Tous trois sโexpriment ร des moments diffรฉrents sur les enseignants coloniaux :
ยซ Pour [Albert] Rakoto Ratsimamanga, un des dirigeants du MDRM dans les annรฉes 40, ย ยป inspirรฉs par un esprit dโapostolat laรฏque et du droit de lโhomme, ces hommes [des enseignants] [โฆ] ont รฉtรฉ apprรฉciรฉs par leurs รฉlรจves โ cโest le cas du signataire de ces lignes โ leur souvenir reste gravรฉ dans leur cลurโฆ Charles Renel, ce pionnier, est un de ceux qui ont ลuvrรฉ en vue de faire de Madagascar une future nation moderne.ย ยป ยป
ยซ Cet ouvrage a dรฉjร fait ses preuves depuis de longues annรฉes. Il est lโลuvre de lโun des Franรงais auxquels Madagascar est particuliรจrement redevable, Monsieur Andrรฉ DANDOUAU [โฆ]. Sa courageuse รฉpouse, qui a รฉtรฉ mon professeur ร lโรcole Le Myre de Vilers, a revu la prรฉsentation agrรฉable et utile de ce prรฉcis qui rรฉsume les connaissances utiles sur notre Grande Ile. [โฆ] je nโai pas oubliรฉ la premiรจre vocation quโavait รฉtรฉ pour moi la noble carriรจre de lโenseignement, et je suis heureux de tรฉmoigner de lโattachement profond que je garde envers mes maรฎtres de lโรcole Normale Le Myre de Vilers et de lโลuvre dรฉsintรฉressรฉe de chacun dโeux. ยป
ยซ Je nโaime pas mes parents parce quโils ont รฉtรฉ trop durs avec nous ; mais jโadmire mon pรจre parce quโil a fait des trucs pour la colonie, pour les Malgaches, que jโai rarement vu faire par des Europรฉens. Il a vraiment tout fait pour eux. ยป .
Surprenante idรฉe qui consiste ร saluer lโaction dโenseignants et dโenseignantes venus travailler ร Madagascar pour lโรtat colonial. Convergence apparente qui recouvre des rรฉalitรฉs diverses, liรฉes aux positions sociales des locuteurs. Lร oรน Philibert Tsiranana, en 1960, se situe dans une la filiation dโune Administration qui a facilitรฉ sa prise de pouvoir , Flavien Ranaivo peut comparer les pratiques des enseignants ร celles de lโensemble des colonisateurs et Andrรฉe Duteil garde une certaine fiertรฉ de lโaction de son pรจre. Aussi ne faut-il pas se laisser abuser par des jugements qui rรฉpondent ร des positions diffรฉrentes. Pour autant, le sujet de ces trois citations est le mรชme : il sโagit de lโaction dโenseignants et dโenseignantes, considรฉrรฉs comme ยซ europรฉens ยป ou ยซ citoyens franรงais ยป par opposition aux ยซ indigรจnes ยป, ยซ autochtones ยป ou ยซ citoyens de statut local ยป, prรฉsents ร Madagascar pendant la pรฉriode dโadministration directe de lโรฎle par la France.
Une histoire ร lโintersection de plusieurs champs : lโhistoire sociale de colonisateurs
Cette histoire sociale dโun groupe professionnel particulier dans une pรฉriode et un territoire prรฉcis est redevable ร des travaux liรฉs ร diffรฉrents champs de recherches. Elle se situe dans le prolongement des รฉtudes consacrรฉes ร lโenseignement colonial, aussi bien que celles concernant Madagascar et celles traitant du personnel enseignant en mรฉtropole. Les nombreux travaux concernant lโenseignement colonial franรงais , ร Madagascar en particulier , fournissent un contexte historique prรฉcis ร cette รฉtude. De mรชme, les rรฉcentes recherches sur la ยซ mission civilisatrice ยป , sur lโรtat colonial, ses soubassements et les liens, les va-et-vient de personnes et de connaissances entre Empire et mรฉtropole , ont permis de penser diffรฉremment lโapproche historique de ces enseignants, dans un contexte de dรฉbats historiographiques concernant les approches de la colonisation et du fait (post)colonial en France . Mais si les colonisรฉs, enseignants ou รฉlรจves, ont รฉtรฉ รฉtudiรฉs sur quelques territoires, il nโen va pas de mรชme des enseignantes et enseignants considรฉrรฉs comme ยซ colonisateurs ยป, ce dernier groupe รฉtant souvent รฉtudiรฉ par le prisme de ses plus importants responsables politiques ou administratifs , ou de ses colons mais assez rarement par le biais dโune approche de celles et ceux qui travaillent pour lโรtat colonial ; souvent mรฉconnus ou ignorรฉs , ils sont les acteurs et actrices quotidiens du rapport colonial, ici du Service de lโenseignement de Madagascar, en position charniรจre entre la politique coloniale et une partie de la population colonisรฉe. Cette รฉtude sโappuie sur celles concernant le personnel de lโenseignement exerรงant en mรฉtropole , en tentant de percevoir ce quโimplique pour cette profession de ยซtravailler ร la colonie ยป.
Il ne sโagit cependant pas de nier les avancรฉes des derniรจres dรฉcennies en matiรจre de recherche concernant lโรฉtude du fait colonial et des colonisรฉs. Nous ne pensons pas que ce travail, en se focalisant sur lโรฉtude de colonisateurs, participe ร une vision ethnocentrique de lโapproche coloniale. Il sโagit de faire une histoire nรฉcessaire pour comprendre le fonctionnement quotidien de cette sociรฉtรฉ, qui inclut colonisรฉs et colonisateurs dans des rapports complexes. En cela, nous pensons que cette รฉtude sโinsรจre dans lโhistoriographie actuelle de lโhistoire de Madagascar. Enfin, cette รฉtude doit aux avancรฉes des รฉtudes concernant les femmes et le genre, notamment en situation coloniale ; la possibilitรฉ dโintรฉgrer cet axe important dans la recherche est certainement plus รฉvidente quโil y a quelques annรฉes encore.
Il sโagit de mener une approche globale dโun groupe professionnel en ยซ situation ยป ou en ยซ moment ยป colonial. ร travers lโexemple historique de Madagascar, lโinterrogation porte sur la complexitรฉ que peut recouvrir le sens dโรชtre ยซ colonial ยป, par le prisme de ยซ lโenseignant colonial ยป, en tant que personne travaillant pour un service administratif prรฉcis โ celui de lโenseignement โ et disposant dโun statut spรฉcifique par rapport aux colonisรฉs. Ce statut se dรฉfinit par une reconnaissance de citoyennetรฉ de la part de lโรtat colonial face aux ยซ sujets indigรจnes ยป , aprรจs la Seconde Guerre mondiale ยซ citoyens de statut local ยป, toutes et tous รฉtant de nationalitรฉ franรงaise . Le qualificatif dโยซ enseignant colonial ยป semble plus convenable que celui dโยซ enseignant colonisateur ยป, pour dรฉsigner les positions occupรฉes par ces personnes, en prenant en compte les persistances et les รฉvolutions, depuis les premiers fonctionnaires coloniaux de la fin du XIXรจme siรจcle jusquโร celles et ceux qui continueront parfois leur carriรจre comme ยซ assistants techniques ยป puis ยซ coopรฉrants ยป ร partir des annรฉes 1960. Ce personnel enseignant, hรฉtรฉrogรจne par plusieurs aspects, est en situation dโรชtre le reprรฉsentant physique dโune ยซ mission civilisatrice ยป servant rรฉguliรจrement de justification politique et morale ร la domination coloniale, en mรฉtropole comme ร la colonie. Ainsi, รฉtudier sa place dans le fonctionnement de lโรtat colonial doit permettre de mieux comprendre la faรงon dont une partie de la population, ici de ยซ citoyennetรฉ franรงaise ยป, participe ร la colonisation et au fait colonial.
Une base de donnรฉes : des catรฉgories, des femmes et des hommes
Le travail de compilation dโinformations dans une base de donnรฉes mรฉrite dโรชtre explicitรฉ, avant tout pour mieux cerner la composition du corpus, mais aussi pour dรฉfinir les termes utilisรฉs et donner une idรฉe des informations individuelles collectรฉes. Aprรจs avoir dรฉfini le corpus gรฉnรฉral utilisable et les catรฉgories en prรฉsence, il sโagira de ne pas oublier le risque dโuniformisation inhรฉrent ร tout traitement quantitatif, et de garder ร lโesprit que ce travail repose sur lโรฉtude de femmes et dโhommes, des individus, รฉtudiรฉs dans un systรจme, une sociรฉtรฉ et un contexte particulier et รฉvolutif .
Sur les 1820 individus recensรฉs, 1590 ont รฉtรฉ identifiรฉs comme entrant en exercice dans le Service de lโenseignement ร Madagascar entre 1896 et 1960 inclus . Cโest la base du corpus qui est รฉtudiรฉ ici. Lorsquโun individu est anonymรฉ dans ce travail, cโest la clef de classement dans la base, dรฉterminรฉe par lโordre de saisie (et non par lโordre alphabรฉtique ou temporel), qui permet de lโidentifier. Mais avant de dรฉtailler les catรฉgories รฉtudiรฉes, un descriptif de la base et du sens des variables utilisรฉes semble nรฉcessaire. La base comporte diffรฉrents sous ensembles. รvidemment, suivant la nature des sources, leur prรฉcision, mais aussi lโรฉpoque, le taux de remplissage est fort variable. Lโรฉtat civil contient les informations de nom patronymique, de nom de naissance, de prรฉnom(s), de sexe, de date de naissance, de dรฉpartement et de lieu de naissance, de date et de lieu de dรฉcรจs.
Les informations sur la formation et le travail sont exclusivement consacrรฉes ร la pรฉriode antรฉrieure ร tout exercice professionnel dans lโenseignement ร Madagascar. On y trouve les lieux de formations, les diplรดmes et leurs annรฉes dโobtention, les langues maรฎtrisรฉes, lโannรฉe dโentrรฉe comme travailleuse ou travailleur dans lโenseignement, la carriรจre prรฉcรฉdente hors mรฉtropole et les annรฉes concernรฉes, la carriรจre en mรฉtropole ainsi que le dรฉpartement dโorigine, cโest-ร -dire le dernier dรฉpartement de rattachement administratif. On peut รฉgalement y inscrire, quand celles-ci sont explicites, les motivations avancรฉes pour travailler en situation coloniale, et/ou ร Madagascar, ainsi que les diffรฉrents territoires souhaitรฉs, en respectant la hiรฉrarchie de prรฉfรฉrence initiale.
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Table des matiรจres
Introduction gรฉnรฉrale
Champs de recherche et problรฉmatique. Une histoire ร lโintersection de plusieurs champs : lโhistoire sociale de colonisateurs
Sources, choix et mรฉthodes
Une base de donnรฉes : des catรฉgories, des femmes et des Hommes
Profession, statut et sexe
Au delร des catรฉgories, des histoires individuelles
รtat et enseignement colonial ร Madagascar
ยซ Pacifier ยป, contrรดler, organiser : mise en place de la colonisation
Lโenseignement officiel ร Madagascar
Situation prรฉ-coloniale et rรฉflexions sur les modalitรฉs dโadministration
Tรขtonnements dans la mise en place (1896-1905)
Lโanticlรฉricalisme comme article dโexportation ?
Adaptation de lโenseignement ร la situation coloniale
Bouleversements de lโaprรจs-guerre
[Premiรจre partie] Intรฉgrer le Service
[1] Une approche quantitative du corpus
1.1] Dรฉcoupage temporel de la pรฉriode รฉtudiรฉe
1.2] Quelques variables descriptives des catรฉgories
1.2.1] Quand arrivent et partent ces enseignants ?
1.2.2] Durรฉe de prรฉsence
1.2.3] Prรฉsence cumulรฉe
1.2.4] รges
a] ร lโentrรฉe et ร la sortie dans lโenseignement ร Madagascar
b] Radar des รขges en 1909, 1918, 1927, 1939, 1948 et 1960
Conclusion du chapitre 1
[2] Des candidatures au travail ร Madagascar
2.1] Peut-on expliquer une prรฉsence coloniale ?
2.1.1] La question du salaire
2.1.2] Imaginaire, exotisme et voyage
2.1.3] Des spรฉcificitรฉs fรฉminines ?
2.1.4] Soutenir la politique coloniale
2.1.5] Un faisceau de motivations
2.2] Madagascar comme destination
2.2.1] Perception et connaissance de Madagascar
2.2.2] Un hasard ?
2.2.3] Une destination logique
2.2.4] Une opportunitรฉ ?
2.2.5] La seule colonie possible
2.3] Caractรฉrisation en amont
2.3.1] Un lieu de dรฉpart
a] Dรฉpartement de naissance
b] Dรฉpartement dโorigine
2.3.2] Travail hors mรฉtropole
2.3.3] Les diplรดmes
2.3.4] Situation maritale prรฉ-enseignement ร Madagascar
2.4] Un รฉventail de motivations au dรฉpart
2.4.1] Sosthรจne Pรฉnot (1905)
2.4.2] Jean Paulhan (1907)
2.4.3] Jeanne Mervoyer (1907)
2.4.4] รmile Gangnant (1910)
2.4.5] Georges Duteil (1920)
2.4.6] Georges Lejamble (1922)
2.4.7] รmile Autran (1937)
2.4.8] Madame R. (1948)
2.4.9] Lโenseignement colonial comme opportunitรฉ ou roue de secours
Conclusion du chapitre 2
[3] Sรฉlections et recrutements
3.1] Des critรจres coloniaux
3.1.1] Un modรจle professionnel
3.1.2] Une bonne ยซ moralitรฉ ยป
3.1.3] Un contrรดle politique
3.2] La construction empirique dโune sรฉlection
3.2.1] Le processus de catรฉgorisation ร la direction de lโenseignement
3.2.2] Auxiliaires : des institutrices comme variable dโajustement
3.3] Des soutiens indispensables ?
3.3.1] ร lโextรฉrieur de lโรฎle
a] Du cรดtรฉ politique
b] La Mission laรฏque franรงaise
c] LโAlliance franรงaise
d] Dโautres rรฉseaux coloniaux
3.3.2] Du cรดtรฉ de Madagascar
a] Un recrutement au service des relations sociales et privรฉes de la hiรฉrarchie administrative
b) Des auxiliaires dans la famille
c] Dรฉbloquer des problรจmes administratifs
d] Des groupes de pression dans la sociรฉtรฉ coloniale
Conclusion du chapitre 3
[Seconde partie] Travailler
[4] En service dans le Service : rรจgles et carriรจres
4.1] Conditions de travail
4.1.1] Structure du travail
4.1.2] Hiรฉrarchie des postes
4.1.3] Salaires
4.1.4] Congรฉs
4.1.5] Retraites
4.2] Une approche statistique
4.2.1] Enseignement europรฉen, enseignement indigรจne, les deux ?
a] Approche gรฉnรฉrale
b] Les institutrices dans lโenseignement indigรจne
c] Croisement avec la variable ยซ nรฉe hors mรฉtropole ยป
d] Croisement avec la variable ยซ travail hors mรฉtropole avant Madagascarยป
e] Croisement avec la variable ยซ durรฉe de prรฉsence ยป
4.2.2] Postes de directions
a] Approche gรฉnรฉrale
b] Croisement avec la variable ยซ dรฉpartement dโorigine ยป
c] Croisement avec la variable ยซ situation maritale ร Madagascar ยป
d] Croisement avec la variable ยซ durรฉe de prรฉsence ยป
4.2.3] Durรฉe de prรฉsence dans lโenseignement ร Madagascar
4.2.4] Titularisation des femmes auxiliaires
4.2.5] Une progression de carriรจres comparรฉe
4.3] Des parcours individuels
4.3.1] Installer la colonie, installer lโenseignement 1896-1918
a] Alfred de Cespรฉdรจs (1901-1934)
b] Berthe Dandouau (1902-1939)
c] Marie Garรงon (1907-1924)
d] Marthe Germenot (1915-1921)
4.3.2] Apogรฉe impรฉriale 1919-1939
a] Georges Duteil (1920-1945)
b] Andrรฉ Heitz (1934-1960)
c] Jean Le Goux (1934-1964)
d] Joseph Massot (1935-1961)
e] Jeanne Nicola (1937-1962)
4.3.3] Derniรจre gรฉnรฉration coloniale 1940-1960
a] Franรงois et Simone Schiff (1947-1952)
b] Jean Massicot (1948-1961)
c] Claude Vivant (1949-1959)
d] Jeanne Schmitt (1951-1959)
e] Christine Willard ( 1952-1960)
f] Albert Rochefort (1955-1959)
g] Germaine Bongat (1958-1962)
Conclusion du chapitre 4
[5] Entre hiรฉrarchie et enseignants : imbrications et faces ร faces
5.1] ร la direction du Service
5.1.1] Une structure administrative
a] Rรดle et organisation
b] Obtenir un poste
5.1.2] Noter les enseignants
a] La feuille de note
b] Conflits de hiรฉrarchie
c] รtre apte ร enseigner dans lโenseignement indigรจne
d] Une notation couperet ?
e] Des souhaits
5.2] Une Administration, des individus
5.2.1] Des relations personnelles
5.2.2] Faire flรฉchir lโAdministration locale par lโextรฉrieur
5.3] Des regroupements
5.3.1] Les ferrystes
5.3.2] ยซ Entre frรจres ยป : francs-maรงons ร Madagascar
5.3.3] Amicalisme et syndicalisme dans lโenseignement
a] Constitution et รฉvolutions
b] Animations et adhรฉsions
c) Actions et revendications
Conclusion du chapitre 5
[6] Des รฉlรฉments constitutifs du travail
6.1] Marges de manลuvre
6.1.1] Initiatives et autonomie dโaction
6.1.2] ยซ Amรฉliorer ยป le systรจme
6.1.3] Produire de lโenseignement et des savoirs
6.2] Encadrer
6.2.1] De la discipline ร ยซ lโรฉtat moral ยป
6.2.2] Idรฉes et comportements politiques des รฉlรจves
6.2.3] Le temps libre
6.2.4] La santรฉ
6.2.5] Au-delร de lโenseignement
6.3] Catรฉgoriser
6.3.1] ยซ Races ยป et ยซ origine ยป des รฉlรจves
6.3.2] Des idรฉes qui accompagnent des catรฉgories
a] Indigรจnes
b] Europรฉens
6.4] Lโenseignement, les รฉlรจves
6.4.1] Auto-description du travail
a] Sothรจne Pรฉnot : poste aprรจs poste
b] Gabriel Richard : ยซ un travail plus passionnant quโen France ยป
c] Mme R. : ยซ le mรชme exactement quโen France ยป
6.4.2] Des รฉlรจves
a] Dans lโenseignement europรฉen
b] Dans lโenseignement indigรจne
6.5] ร Ambositra en 1923
6.5.1] Une dรฉnonciation, des enquรชtes
6.5.2] Le ressort politique
6.5.3] Une affaire de vazaha ?
6.5.4] En guise dโรฉpilogue : continuitรฉ dโapprรฉciations
Conclusion du chapitre 6
[Troisiรจme partie] Vivre (ร ) la colonie
[7] Colonialisme et ยซ mission civilisatrice ยป
7.1] Le temps de la mise en place 1896-1916
7.1.1] Conceptions et lรฉgitimations de la colonisation
a] Vรฉhiculer une cohรฉrence de la domination
b] Une domination synonyme de ยซ progrรจs ยป
7.1.2] La rupture : Premiรจre Guerre mondiale dans lโenseignement
a] Mobilisation du personnel
b] La VVS
7.2] Stabilitรฉ 1917-1951
7.2.1] Le discours de lโadaptation en cache un autre
7.2.2] Lโรฉcole supรฉrieure indigรจne ยซ Flacourt ยป, pragmatisme et discours en vis-ร -vis
7.2.3] Il y a un problรจme colonial
a] Georges-Sully Chapus : ยซ une assimilation impossible ยป et ยซ une prรฉsence coloniale indispensable ยป
b] Sosthรจne Pรฉnot : ยซ le progrรจs des colonies sous lโaction coloniale ยป et ยซ il faut une politique dโassociation libรฉrale et humaine ยป
7.2.4] La Seconde Guerre mondiale
a] Rรฉvolution nationale chez le personnel enseignant
b] Comportements et visions de la situation
c] Epuration, tensions et consรฉquences
7.2.5] 1947
a] Des enseignants sur le vif
b] 1947 vรฉcu et recomposรฉ : รmile Autran
c] Des perceptions ร distance de 1947
7.3] Accompagner une ยซ autonomie ยป 1951-1960 ou 1951-1972 ?
7.3.1] ยซ Sโadapter ยป
7.3.2] Une justification en forme de bilan
7.3.3] Malgachisation et persistances
Conclusion du chapitre 7
[8] En sociรฉtรฉ coloniale
8.1] Colonisateurs, colonisatrices : dans une micro-sociรฉtรฉ
8.1.1] Quelques ordres de grandeurs
8.1.2] Intรฉrรชts communs, intรฉrรชts divergents
8.2] Une sociabilitรฉ de ยซlโentre soi ยป
8.2.1] Rites de passages
8.2.2] Sociabilitรฉ urbaine : cercles, rรฉceptions et fรชtes
8.2.3] Vacances et excursions
8.2.4] Un Clochemerle colonial
a] Paraรฎtre ou ne pas รชtre : une sociรฉtรฉ qui sโรฉpie
b] Conflits
c] En porte-ร -faux
8.3] Des ยซ Malgaches ยป dans le quotidien
8.3.1] Au service
a] Une domesticitรฉ
b] Avec les bourjanes
8.3.2] Dans le Service : le personnel enseignant ยซ malgache ยป
8.3.3] Par le prisme de lโenseignement
8.4] Une intimitรฉ au grand jour
8.4.1] Santรฉ
a] Le climat comme pierre angulaire
b] Mourir ร la colonie
c] Des cures pour se ressourcer ?
8.4.2] Famille
a] Loin des yeux
b] Une approche du corpus : la situation maritale du personnel enseignant
8.4.3] Sexualitรฉs
a] Dans le couple ยซ europรฉen ยป : contrรดle des femmes, permissivitรฉ pour les hommes
b] Du cรดtรฉ des ยซ indigรจnes ยป
c] Considรฉrations sur les mariages mixtes
8.5] ร la recherche de lโEldorado ?
8.5.1] Profiter de la colonie
a] Fantasmes coloniaux
b] ยซ Arrondir ses fins de mois ยป
c] Dรฉtournements, conflits dโintรฉrรชts et distance de la mรฉtropole
8.5.2] La bourse et la vie
Conclusion du chapitre 8
[Quatriรจme partie] Post-Madagascar
[9] Mรฉtropole, Empire, mรฉtropole : un va-et-vient
9.1] Rejoindre, quitter : voyages et escales
9.1.1] Initiations, expรฉriences et comparaisons coloniales
9.1.2] Tourisme dโescale
9.2] Mouvements, carriรจres, rรฉintรฉgrations
9.2.1] Changer de territoire
a] Dans lโEmpire
b] Continuitรฉs post-indรฉpendance
9.2.2] Retour en mรฉtropole
9.3] De lโindividu ร la sociรฉtรฉ : partage de lโexpรฉrience coloniale
9.3.1] Une dรฉmarche volontariste
9.3.2] Dans le quotidien
Conclusion du chapitre 9
[10] Dans les limites du systรจme : ยซ (re)mise ร disposition ยป
10.1] Mise en place 1896-1918
10.1.1] Insuffisance, dรฉtournement et fuite en avant Ferdinand Martin (1900-1901)
10.1.2] Un rรฉtif ร la vie privรฉe ยซ dรฉrangeante ยป Jean Raboin (1911)
10.2] Codes et pouvoirs dans la sociรฉtรฉ coloniale 1919-1939
10.2.1] Petits arrangements entre ennemis Eugรจne Moguez (1908-1920)
a] Intรฉgration dans la sociรฉtรฉ locale
b] Descente aux enfers
10.2.2] Lโennemi de lโintรฉrieur : Arthur Rivรฉ (1922-1927)
10.2.3] Un ยซ idรฉaliste ยป brisรฉ par la colonie : Georges Lahaye (1920-1930)
a] Chez les ยซ primaires ยป de Tamatave, 1925-1926
b] Retour ร la normale ?
10.2.4] Une crรฉole dรฉrangeante : Marie-Ange Lapierre (1931-1933)
10.2.5] Dรฉflagration au cลur de la colonie : Adรจle et Maurice Vanneroy (1922-1933)
a] La question du dossier
b] Motivations et maniรจres de lโAdministration
10.3] Vers ยซ lโindรฉpendance ยป 1940-1960
10.3.1] Une prรฉsence devenue embarrassante : Octave Mannoni (1931-1947)
10.3.2] Une ambition contrecarrรฉe : Andrรฉ Siblot (1948-1952)
10.3.3] Un couple ยซ inadaptรฉ ยป ou trop libre ? Jeannine Goldmann et M. Quillet (1955)
10.3.4] Un incompรฉtent poussรฉ ร la porte : Nยฐ 1342 (1960)
Conclusion du chapitre 10
Conclusion gรฉnรฉrale