La puberté
La puberté vient du mot latin « pubère » qui signifie « couvert de poil ». Scientifiquement la puberté est définie comme une période de développement de l’individu, marquée par un ensemble de transformations morphologiques, psychologiques et surtout sexuelles, durant lesquelles les organes sexuels parviennent à maturité et deviennent fonctionnels [3, 4]. L’âge de la puberté dépend de nombreux facteurs : raciaux, climatiques et sociaux. Il varie d’un individu à l’autre et même au sein d’une famille donnée. En général, la puberté apparaît plus précocement chez les filles (vers 11 ou 12 ans) que chez les garçons (vers 12 ou 13 ans). A Madagascar, l’âge de la puberté chez les filles est de 13,7 ans avec des différences minimes comme 13,4 à 13,9 ans en milieu urbain et 13,7 à 14,2 en milieu rural, chez les garçons l’âge de la puberté est de 14 ans.
Phénomènes psychologique de l’adolescence
L’adolescent est confronté à toute une série de changements caractérisés par l’apparition de modifications d’humeurs et de sentiments dépressives, maturation intellectuelle, maturation affective, apparition des pulsions sexuelles, réaction de la personnalité (recherche de la liberté, prise de conscience et responsabilité). Ainsi, l’adolescent semble confronté à une crise d’identité de soi et de son corps liée à l’émergence de la sexualité en particulier sous ses formes auto-érotiques. C’est ce que les psychanalystes appellent « la crise juvénile » [1, 2].
Définition de la sexualité
La sexualité est une fonction corporelle comme une autre. C’est une donnée anatomique et physiologique de l’organisme humain. D’autres auteurs disent que « nous sommes nés sexués, masculin ou féminin et nos organes sexuels sont faits pour se rencontrer, nos gamètes pour fusionner » [4]. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) affirme que la sexualité humaine est une composante de la santé, et que la « santé sexuelle est l’intégration des aspects somatiques, affectifs, intellectuels et sociaux de l’être sexué, réalisée selon des modalités épanouissantes qui valorisent la personnalité, la communication et l’amour ».
L’information et l’éducation des parents et des éducateurs
Il est indispensable d’informer et d’éduquer les parents et les éducateurs en matière de santé reproductive des jeunes, car il est temps de dépouiller la sexualité de son voile de mystère pour en faire une matière de connaissance et non plus un tabou ou quelque chose de honteux ou d’inaccessible. Il faut :
– informer et éduquer les parents et les éducateurs dans leur responsabilité,
– les informer sur les différents points et facettes de la vie sexuelle afin qu’ils puissent transmettre à leurs enfants, ou élèves les meilleures connaissances de la vie sexuelle.
Plusieurs moyens peuvent être utilisés pour partager ces informations et éducations :
– formation spéciale sur les différentes sortes de communications : communication personnelle, le focus group ;
– formation de masse par l’intermédiaire des moyens médiatiques.
Enfin, il est important de préciser le rôle des différents membres de la société :
i) Rôle des parents : Etant les premiers responsables de leurs enfants, les parents doivent être les premiers modèles et éducateurs de leurs enfants. La sexualité débute à la naissance. De ce fait, il est indispensable de commencer le plus tôt possible l’éducation sexuelle des enfants, suivant l’évolution psycho-sexuelles des enfants.
ii) Rôle des enseignants : Les jeunes ont besoin d’obtenir des renseignements objectifs et fiables de la part de leurs enseignants. Pour cela, l’éducation sexuelle devrait être une matière à part obligatoire, et il faudrait que les thèmes préparés tiennent compte de la curiosité des élèves. Les enseignants doivent :
– savoir écouter,
– être flexible,
– faire preuve de sincérité,
– afficher un esprit ouvert,
– respecter l’intimité,
– interpeller l’opinion des élèves,
– répondre aux questions.
iii) Rôle des responsables religieux : Les religieux constituent un moyen positif lorsqu’ils participent activement à l’éducation des jeunes. Ils sont respectés et écoutés dans la tradition malgache. Même si les différentes religions sont souvent contre l’utilisation de certaines méthodes contraceptives, elles doivent enseigner que la contraception la plus efficace pour les jeunes est « l’abstinence sexuelle avant le mariage » [23-25].
iv) Rôle des jeunes eux-mêmes : Comme ils sont les premiers concernés, les jeunes doivent fournir les efforts requis pour l’amélioration de leur santé sexuelle et reproductive. Ils doivent oser demander conseils auprès des parents, des éducateurs ou du personnel de santé.
v) Rôle du personnel de santé : Le personnel de santé doit faire des efforts pour améliorer ses méthodes d’approche. Il doit :
– encourager les jeunes à prendre en mains leur avenir sexuel, en faisant des Communications pour le Changement de Comportement ou CCC ;
– faire des campagnes de sensibilisation sur la santé de la reproduction ;
– parler de la sexualité lors des visites médicales obligatoires ou lors de consultations médicales individuelles.
vi) Rôle des médias : Les médias peuvent constituer d’excellents moyens de communication pour les jeunes. Les documents et publications traitant de la santé sexuelle et reproductive devraient être facilement trouvés dans les bibliothèques nationales ou privées. Les autres procédés médiatiques autres que la radio et la télévision (séminaire, conférence, cinéma, théâtre…) ne sont pas moins importants. Les lieux fréquentés par les jeunes, tels que les centres sportifs, les salles de spectacles, les grands centres commerciaux, , les établissements scolaires doivent permettre l’accès des jeunes à l’éducation sexuelle et à la santé de la reproduction.
vii) Rôle du gouvernement : Le gouvernement joue un rôle primordial dans la promotion des programmes de planification familiale. En général, son rôle consiste à :
– préconiser la politique,
– élaborer des lois relatives aux droits des jeunes,
– collaborer avec les organismes susceptibles d’apporter une assistance en la matière,
– promouvoir des programmes de formation des jeunes,
– créer des centres d’orientation des jeunes et des adolescents (centres de loisirs et d’écoute).
CONCLUSION
Au terme de ce travail qui a été réalisé auprès d’un échantillon représentatif des jeunes de 15 à 24 ans de la ville de Moramanga et qui porte sur la contraception moderne chez les jeunes, les résultats obtenus comportent trois volets. Concernant la vie sexuelle des jeunes de l’étude, l’âge moyen au premier rapport sexuel est de 15,89 ans chez les garçons et de 14,64 ans chez les filles. Une proportion égale à 72,4% des sujets enquêtés ont avoué avoir déjà eu au moins un rapport sexuel et 41,4% ont deux partenaires ou plus. Parmi les jeunes de l’étude, 85,9% ont prétendu connaître la contraception et parmi les 330 sujets qui connaissent la contraception, 71,2% sont favorables à son utilisation. Parmi les jeunes qui ont des rapports sexuels, 69,1% utilisent effectivement la contraception avec 55,2% pour les méthodes naturelles, 27,6% pour les méthodes barrières, 14,6% pour les méthodes hormonales et 2,6% pour les autres méthodes. Les informations sur la contraception sont transmises aux jeunes par les parents, les amis et le personnel de santé, toutefois, moins de 30% connaissent bien les risques d’une maternité précoce, d’un avortement provoqué ou les informations sexuellement transmissibles et le Sida. Pour aider les jeunes à faire face à la vie sexuelle, nous avons suggéré une meilleure information sur la contraception et la santé de la reproduction. Ces activités pourraient être réalisées sous formes d’IEC et devraient s’accompagner d’une information, d’une éducation des parents, des enseignants et du personnel de santé. Le rôle des médias est d’une grande importance dans l’information et l’éducation des jeunes sur la vie sexuelle. Le gouvernement a un rôle primordial dans la promotion d’une politique d’éducation des jeunes et dans le développement des programmes de planification familiale.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS SUR L’ADOLESCENCE, LA CONTRACEPTION ET LA PLANIFICATION FAMILIALE
1. L’ADOLESCENCE
1.1. Quelques définitions
1.1.1. La puberté
1.1.2. L’adolescence
1.2. Phénomènes physiques et physiologiques de la puberté
1.3. Phénomènes psychologique de l’adolescence
1.4. Phénomène socio-économique de l’adolescence
1.5. Typologie des adolescents
2. LA SEXUALITE
2.1. Définition de la sexualité
2.1.1. Spécificité de la sexualité humaine
2.1.2. Sexualité des adolescents
2.1.3. Supports anatomophysiologiques de la sexualité
3. LA SANTE REPRODUCTIVE
3.1. Définition
3.2. Problèmes liés à la santé reproductive
3.2.1. Les grossesses non désirées
3.2.2. L’avortement provoqué
3.2.3. Les IST/Sida
4. LA CONTRACEPTION
4.1. Quelques définitions
4.1.1. Contraception
4.1.2. Planification familiale
4.2. Méthodes contraceptives adaptées aux jeunes
4.2.1. L’abstinence sexuelle
4.2.2. Le retrait ou coït interrompu
4.2.3. La méthode de la température
4.2.4. Les autres méthodes naturelles
4.2.5. Les méthodes barrières
4.3. Contraception hormonale
4.3.1. Contraceptifs oraux
4.3.2. Contraceptifs injectables
DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS
1. METHODES
1.1. Cadre d’étude
1.1.1. Situation géographique de la ville de Moramanga
1.1.2. Commune urbaine de Moramanga
1.1.3. Démographie
1.1.4. Caractéristiques de la ville de Moramanga
1.2. Type d’étude
1.3. Période d’étude
1.4. Population cible
1.5. Echantillonnage et taille de l’échantillon
1.6. Recueil des données
1.7. Saisie et traitement
1.8. Limite et éthique
1.9. Paramètres d’étude
2. RESULTATS
2.1. Sujets de l’enquête
2.1.1. L’âge
2.1.2. Le genre
2.1.3. La situation matrimoniale
2.1.4. Le niveau d’étude
2.2. Comportement sexuel
2.2.1. Age au premier rapport sexuel
2.2.2. Nombre de partenaires sexuels
2.2.3. Motivation aux rapports sexuels
2.3. Connaissances, attitudes et pratiques vis-à-vis de la contraception
2.3.1. Connaissance de la contraception
2.3.2. Attitude
2.3.3. Pratique de la contraception
2.4. Sources d’information
2.5. Connaissance sur les risques de la maternité précoce
2.6. Connaissance sur les risques d’un avortement provoqué
2.7. Connaissance sur les IST/Sida
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
1. SUJETS DE L’ENQUETE
2. COMPORTEMENT SEXUEL
3. CONNAISSANCE, ATTITUDE ET PRATIQUE
3.1. Connaissance
3.2. Attitude
3.3. Pratique
3.3.1. Méthodes utilisées
3.3.2. Contourner le problème
3.3.3. Protection dans la vie sexuelle
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE
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