Les minorités de genre
Le genre comme système de différenciation divise les individus en deux catégories exclusives. Les individus non conformes aux normes de genres, dont l’identité de genre ne serait pas conforme au sexe (un homme non considéré comme « masculin », ou une femme non considérée comme « féminine »), ne sont donc pas conformes au modèle majoritaire. Il n’existe pas de catégories de genre intermédiaire au féminin et masculin dans la langue française, pour désigner ce qui est «non conforme », ou alors il est désigné par le sens commun comme le « neutre».
Pourtant, le sexe « masculin » et le sexe « féminin » se définissent sur différents critères, de nature génétique, anatomique, gonadique et hormonal. Il arrive que des individus ne possèdent pas toutes ces caractéristiques réunies. Considéré.e.s comme des malformations dans le domaine médical et ne pouvant pas être classé.e.s clairement dans l’une ou l’autre des catégories «homme » ou « femme », iels sont qualifié.e.s d’intersexe.
Si l’on regarde le genre comme une construction sociale, les personnes intersexe apparaissent finalement comme des victimes du système de catégorisation du genre, qui exclut d’office les catégories intermédiaires, d’un point de vue médical jusque dans notre système grammatical. L’argument médical est également construit par cette norme de genre dans le fait de reconnaître que les personnes intersexe sont considérées comme « malades » et doivent subir des interventions médicales pour se rapprocher de l’une des deux catégories.
En sociologie, il est question d’analyser des phénomènes sociaux en partant d’une étude de l’individu. Dans les études de genre, on parle de l’identité de genre d’un individu pour désigner son « degré » de masculinité ou de féminité.
L’hétéronormativité
La féminité et la masculinité sont construites à travers un certain nombre de critères biologiques, dont le constat de la complémentarité du sexe masculin et du sexe féminin dans la reproduction.
L’hétérosexualité, considérée comme la forme de sexualité majoritaire dans notre société occidentale actuelle, conforte donc le système de genre basé sur une différenciation biologique des individus en deux catégories exclusives. La sexualité, que l’on différencie de la reproduction, est également construite socialement et culturellement, car elle doit être conforme aux caractéristiques biologiques affiliées à la féminité et la masculinité, c’est-à-dire l’hétérosexualité.
La « révolution sexuelle » des années 70 aux Etats-Unis, met en évidence cette normalisation de la sexualité ; les féministes de ce mouvement de revendication dénoncent les oppressions de genre en affichant des pratiques et orientations sexuelles minoritaires . En défiant l’hétérosexualité comme seule pratique sexuelle possible, ces femmes sortent du modèle de la femme hétérosexuelle stéréotypée ; elles subvertissent les normes de genre en créant une nouvelle conception de la féminité, pas nécessairement hétérosexuelle.
L’hétéronormativité désigne alors les normes définies par les pratiques sexuelles et leur symbolique de l’hétérosexualité, considérée comme majoritaire. Selon Judith Bulter, les normes de genre sont perpétuées par des pratiques du corps, à tel point qu’elles semblent « naturelles ». Dans les études de genre, on envisage la sexualité audelà de l’hétérosexualité, dans toute la diversité des pratiques et des orientations sexuelles ; pour décrire cette diversité, on est amené à parler non pas de la sexualité mais des sexualités.
Les études de genre ?
L’ensemble du travail de théorisation sur le genre produit à partir des luttes des années 60 et 70 a mené à la création d’un champ de recherche académique : les études de genre. Ce champ de recherche est pluridisciplinaire et croise différentes disciplines des sciences humaines (la psychologie, la sociologie, la biologie, la philosophie, l’économie, la psychanalyse, la géographie, les sciences politiques, l’anthropologie, etc.).
Il est donc basé sur les recherches produites à partir de la création du concept du genre et de recherches antérieures. En France, l’institut du genre a été créé en 2012 et vise à rassembler les différentes études menées sur les rapports sociaux entre les sexes et à étudier les « masculinités » et les « féminités ».
Qu’est-ce que la théorie du genre ?
Le syntagme « la théorie du genre » est né de « l’anxiété de voir se dissoudre la « différence des sexes »par le fait de séparer le genre du sexe. Il a été créé par les détracteurs des études de genre et des mouvements féministes. Il permet ainsi de cristalliser et regrouper les partisans de « l’anti genre » sous un dénominateur commun. Les premières offensives sont menées par l’Eglise catholique, notamment à partir de l’apparition de la parité dans les années 90, puis de la légalisation du mariage pour tous en 2012.
L’Eglise s’attaque aux études de genre et aux mouvements féministes dits « radicaux » car elles remettraient en cause « la distinction ontologique féminin/masculin, laquelle est au fondement de la conception de l’humanité pour les catholiques, le primat de l’hétérosexualité conjugale à finalité procréatrice et la destinée première de la maternité pour les femmes. ».
Pour cela, elle met en place une stratégie de discréditation des études de genre, à commencer par le fait de réduire le concept du genre à « une théorie du genre ». Les partisans de la « théorie du genre » créent un discours qui simplifie et interprète la notion de genre, assimile les études de genre à une idéologie politique camouflée par un cadre académique, qui aurait pour but de « déstabiliser l’identité sexuelle et la hiérarchie entre les sexualités (promouvant, dès lors, l’homosexualité). »
PAUSE INTROSPECTIVE
Lorsque l’on étudie le genre, il est difficile de questionner la norme de genre sans aborder à un moment donné sa propre identité de genre. Le « show » des dragqueen et dragking qui « jouent » avec les normes de genre revient, d’après moi, à dévoiler une part de son intimité. En tant qu’hétéro cisgenre, je ne me sens alors pas tout à fait légitime lors de ce show, étant donné que je ne fais qu’observer, sans participer, cet exercice de subversion du genre. Je me sens d’autant moins légitime du fait que, à ce moment-là, je découvre à peine l’existence du terme queer, et que c’est la première soirée queer à laquelle j’assiste. Ma position me semble alors être d’avantage proche de celle d’une « voyeuse » que d’une chercheure.
Quelle légitimité ai-je d’essayer de comprendre l’identité de genre de personnes dont je ne partage pas l’expérience vécue ? Comment enquêter sur un sujet comme l’identité de genre qui touche à ce point l’intimité des personnes ?
Face à ces différents constats, je me résous donc à me replonger dans mes recherches, en quête de légitimité dans mon sujet. Mes recherches m’amènent alors à découvrir le champ des géographies des sexualités.
Les sexualités : ce qu’elles disent de notre société
« La sexualité relève du personnel et du collectif, de l’intime et de l’extime, du politique et du biologique, de l’économique et du culturel ».1 Stephane Leroy Etudier les sexualités revient à étudier les rapports sociaux qui entourent les pratiques sexuelles, les représentations et les discours qu’elles produisent.
La sexualité n’échappe pas aux normes de genre ; elle en constitue d’ailleurs un des principaux piliers . Les pratiques sexuelles sont elles aussi façonnées par des modèles sociaux et culturels. Les exemples sont nombreux des sexualités qui, dans une époque et un lieu donné étaient considérées comme courantes mais n’ont aujourd’hui pas du tout la même signification. On peut citer l’exemple assez connue de la Grèce antique : la pédérastie2, qui est dans notre société actuelle reconnue comme un crime, était à cette époque un rituel marquant le passage à l’âge adulte pour les jeunes initiés.
Les Géographies des sexualités : une évolution des méthodologies d’enquête
Les premiers travaux de terrain sur les sexualités en France datent des années 80-90. Ils ont été réalisés dans le cadre d’études financées par l’ANRS (agence nationale de la recherche sur le sida) par des anthropologues et sociologues. Les études portaient sur les groupes dits « à risques », dont on souhaitait connaître les modes de vie. L’étude des spatialités des sexualités a donc tout d’abord été menée d’un point de vue épidémiologique.
L’émergence des études de genre contribue à rapprocher les champs de la géographie et de la sociologie et à regarder les minorités sexuelles sous un angle d’avantage sociologique que médical.
Les premières études dans le champ des géographies des sexualités se basent principalement sur les spatialités des populations homosexuelles masculines, par exemple « la place des quartiers gays dans les grandes métropoles ». Ces études se basent sur l’analyse de guides touristiques, le recensement de commerces et clubs gays et la production de cartographies.
Les méthodologies d’enquête des spatialités des sexualités évoluent, tout d’abord aux Etats Unis et en Angleterre, où se développent l’observation de terrain et la pratique des entretiens. Ces enquêtes révèlent que « les pratiques sexuelles ne peuvent être dissociées de leur mise en discours . »; pour définir un espace, il faudrait convoquer et confronter les notions d’espace perçu (la perception, la représentation d’un espace dans l’imaginaire collectif) et d’espace vécu(les situations, phénomènes qui ont réellement lieu dans cet espace).
Une étude réalisée en 20075 montre ainsi que la perception des hétérosexuels de la spatialisation des lesbiennes est effectivement bien différente de l’expérience vécue par ces dernières. Les lesbiennes interrogées dans ces études déclarent ne pas se sentir libres de s’afficher dans certains espaces publics ; elles ont recours à des stratégies spatiales d’évitement pour se protéger et pour vivre pleinement leur homosexualité. Ces stratégies ne sont pas visibles aux yeux des hétérosexuels ; le fait de s’afficher dans la rue en tant qu’hétérosexuel, la sexualité dominante, est relativement peu risqué en France.
Les géographies des sexualités développent des méthodes d’enquête à partir d’entretiens et d’observations de terrain. L’analyse du discours produit autour d’un espace et les parcours des individus dans cet espace, en prenant en compte leur identités de genre, montre que la norme de genre se manifeste également de manière spatiale : on n’est pas libre d’arpenter n’importe quel espace selon son identité de genre, son expression de genre, ou son orientation sexuelle.
La posture réflexive
Comme tout individu, le.a chercheur.e possède également une identité de genre et des expériences qui lui sont propres ; il/elle est donc lui/elle-même potentiellement un objet d’étude.
La chercheure Marianne Blidon évoque les difficultés qu’elle a éprouvées au long de ces recherches sur les spatialités de personnes lesbiennes et gays. Elle est souvent confrontée à des questions concernant d’avantage sa propre sexualité que son sujet d’étude, comme si cette information aurait été un gage de légitimité. Ces remarques montrent d’après elle, que le sujet du genre dans la sphère des chercheur.e.s suscite une certaine méfiance et une gêne car il implique de toucher des sujets intimes et tabous tels que les sexualités.
En effet, les recherches sur le thème du genre ont longtemps été menées par des chercheur.e.s également militants. Le fait d’appartenir à la sphère que l’on étudie peut-être perçu comme un manque d’objectivité. Au contraire, un.e chercheur.e qui n’appartient pas à la sphère qu’il étudie peut être jugé comme trop éloigné de son terrain. Dans le cadre d’un entretien,le fait d’avoir des points communs ou non avec la personne interrogée peut faire varier le contenu de l’entretien, pour des raisons de pudeur ou de confiance par exemple.
La posture réflexive est le fait de questionner en quoi en son propre vécu et son positionnement par rapport à son objet de recherche a une influence sur la recherche en elle-même. Le.chercheur montre ainsi que son regard et que ses méthodes d’enquête ne sont peut-être pas« objectives », mais qu’il/elle en a conscience et que ces éléments font partie du cadrage de la recherche.
L’identité queer
Durant mes recherches, j’ai rencontré quelques difficultés à comprendre la signification du terme queer, du fait que sa définition semble être constante évolution. Les personnes se définissant elles mêmes comme queer n’étaient d’ailleurs pas toutes d’accord sur le sujet. Le terme queer, qui signifie « quelque chose de monstrueux » en anglais, était à l’origine une insulte désignant des personnes homosexuelles, trans sexuelles ou transgenres. « Comme d’autres insultes, le terme a été repris comme signe d’empowerment par une partie des communautés homosexuelles et trans lors de leurs combats pour l’acquisition de droits équivalents à ceux des hétérosexuel -le-s ».Cha Prieur.
Le mouvement queer est inspiré par le travail de la philosophe américaine Judith Butler, qui s’intéresse aux formes d’exclusion concernant les minorités de genre (LGBTI+). Dans la théorie et mouvement queer, Judith Butler met en évidence le fait que l’hétéronormativité restreint notre liberté d’exprimer notre identité de genre, et en devient un objet d’oppression ; elle crée la notion de « subversion du genre », qui est le fait de ne pas être conforme à cette norme imposée en fonction du sexe biologique, tant dans la sexualité (homosexualité, bisexualité ou le fait d’avoir des pratiques sexuelles « déviantes ») que dans l’expression de genre (les personnes transgenres, les performances de dragqueen et dragking). Dans, la pensée de Judith Butler de la théorie queer, la démarche n’est pas tant d’abolir les identités homme/femme pour instaurer par une identité « neutre » qui serait universelle, mais de reconnaître l’existence d’une diversité entre ces deux catégories.
Entretien avec Usées coutumes, un collectif d’événementiel queer nantais
Usées coutumes est un collectif queer nantais, créé en 2016, qui a pour vocation d’organiser des évènements queer sur Nantes. Iels10 organisent en majorité des soirées, sous différents formats. Iels organisent chaque année le festival de la MushiMushi, qui clôture la Gay Pride. Cet évènement a particulièrement contribué à leur donner la renommée qu’ils ont aujourd’hui sur Nantes. Leur présence dans la programmation de la soirée d’ouverture du voyage à Nantes en 2018 leur a également donné une certaine visibilité.
Le collectif Usées Coutumes se considère avant tout comme un collectif militant. Le collectif organise des évènements à prix libre, de manière à se rendre le plus accessible possible.
Les spatialités des minorités de genre
Les géographies queer
La géographie queer constitue un sous champ de la géographie des sexualités, appliqué à l’identité queer. Comme la géographie des sexualités, la géographie queer prend en compte les notions d’espaces vécus et perçus par les individus, et utilise des méthodes d’enquête d’avantage tournées vers l’entretien et l’observation de terrain.
Le.a chercheur.e Cha Prieur13 désigne les spatialités queer par la notion de « constellation ».
Dans ses études menées sur Paris, Cha Prieur travaille notamment sur des espaces queer festifs, sous forme de soirées itinérantes. Ces évènements queer seraient majoritairement diffusés par le biais des réseaux sociaux comme facebook . D’après Cha Prieur, il existe finalement peu de lieux qui seraient queer à plein temps, (elle cite la Mutinerie à paris), mais plutôt des espaces éphémères queer.
La construction d’une identité grâce à un espace de sociabilité
Le sentiment d’appartenance à une communauté et d’être reconnu par elle permet la construction et l’affirmation d’une identité. Ces espaces festifs queer et éphémères constituent donc des lieux de sociabilité et de rencontre pour les personnes LGBTQI+ : ils permettent aux identités de genre minoritaires de s’exprimer en toute liberté et sécurité (cf entretien usées coutumes). Ces soirées créent des espaces de subversion du genre, c’està- dire où les normes de genre et la discrimination n’y ont plus leur place.
La création de ces espaces safe, organisés en « constellation » sur le territoire selon Cha Prieur, montre que la plupart du temps, les autres espaces festifs, par défaut, ne sont pas « safe ». Les espaces queer, qui incarnent un lieu de rassemblement d’une communauté, sont une réponse à une oppression quotidienne vécue par les personnes LGBTQI+.
Qu’est-ce qu’un lieu de drague ?
Un espace de drague est un espace public où ont lieu des interactions sexuelles, de la sociabilité, pouvant aller de la discussion jusqu’à des rapports sexuels. Ces interactions sont majoritairement homosexuelles et masculines, la drague homosexuelle étant socialement moins légitime que la drague hétérosexuelle dans n’importe quel espace public. Les interactions y sont codifiées, très peu de paroles sont échangées, presque exclusivement des regards et rapports sexuels, l’objectif étant de garantir la rentabilité sexuelle et l’anonymat.
Ils sont plus souvent en ville, mais aussi dans des espaces naturels tels que des plages sur la côte, des forêts, etc. Ces lieux décrits comme « semi clandestins (…)des angles morts de la ville (…) des lieux publics dont les dragueurs détournent l’usage de jour comme de nuit », des « sablières, quais, chantiers, aires d’autoroutes, toilettes publiques, parcs …) ».
Ce sont des lieux invisibles pour les non-initiés, car l’exhibition et les pratiques sexuelles dans l’espace public sont interdites. Pourtant il est possible de connaître leur existence sur internet (ce qui permet aux non-initiés de découvrir ces lieux) . Ils constituent des lieux de transgression des normes de genre et de la loi, qui peut faire aussi l’objet d’un fantasme, du fait de l’impossibilité de réaliser ces pratiques ailleurs, y compris dans l’espace privé. « Au moins 40% des hommes qui fréquentent les lieux de drague homosexuels extérieurs ont une vie sociale hétérosexuelle », c’est à-dire sont sociabilisés comme des hétérosexuels, d’où la recherche d’un lieu à caractère clandestin. L’existence de ces lieux permet « la sélection et la constitution d’un groupe d’hommes réunis par leurs affinités sexuelles (…) et la constitution d’un « nous » distinct des autres ».
Les lieux de drague ne sont pas des pratiques récentes, et elles sont toujours aussi présentes aujourd’hui, et en partie du fait du poids de l’hétéronormativité qui pèse sur les pratiques sexuelles, que ce se soit dans le domaine public ou privé. A ce propos, on peut remarquer que la question des rapports sexuels n’est finalement pas associée uniquement aux espaces privés comme la loi le fait entendre, et comme l’entend le sens commun. Les lieux de drague ne sont qu’une appropriation transgressive, considérée comme amorale par la société, parmi d’autres .
« La ville inclusive » : un nouvel enjeu pour les territoires
Des études sociologiques de la ville révèlent que l’aménagement des territoires n’est pas neutre :
les espaces sont des « projections des rapports sociaux », et sont influencés par la politique territoriale appliquée. Les collectivités territoriales et les professionnels de l’aménagement doivent aujourd’hui répondre à de nombreux enjeux sociétaux, dont un enjeu social : concevoir des espaces accessibles et praticables par tous, quelque soit l’âge, la condition sociale, le genre ou le handicap des individus. Concevoir une ville égalitaire, aussi appelée ville inclusive.
La prise en compte du genre dans l’urbanisme est développée par des chercheur.e.s en études de genre à partir des années 90 en France. En regardant « à travers les lunettes du genre », ces études révèlent que le genre est un générateur d’inégalités dans les villes.
En termes d’aménagement, la géographe Lucile Biarrotte démontre par exemple que les toilettes publiques sont un marqueur d’inégalité de genre au sein de l’espace public. Lorsque le nombre de toilettes publiques n’est pas suffisant en ville, les femmes sont pénalisées car cela entrave leur libre
circulation dans la ville. Ce manque d’aménagement ne pénalise en revanche pas les hommes qui sont libres d’uriner n’importe où.
Elle montre également que ces toilettes publiques renforcent des stéréotypes de genre dans leurs usages. Si les femmes sont la plupart du temps plus nombreuses à faire la queue aux toilettes, ce n’est pas seulement pour des raisons anatomiques mais sinon parce qu’elles sont plus souvent affiliées aux tâches relatives aux métiers du « care ». Ainsi, elles sont souvent amenées à se rendre dans les toilettes publiques en tant qu’accompagnatrices.
Ainsi, la population se rendant dans les toilettes publiques « femmes » comprend fréquemment des personnes âgées ou des enfants accompagnés par des femmes.
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Table des matières
CHAPITRE 1 – Quel genre de genre ?
introduction
1.1. Le genre, un système de classification
1.2. La théorisation du genre comme construction sociale
1.3 Les études de genre
1.4. La «théorie du genre»
1.5. Quelques repères chronologiques
1.6. Quelques définitions
CHAPITRE 2 – Les marges du genre
Récit d’expérience : la soirée de clôture du festival Pride’N’art
2.1. Les sexualités : ce qu’elles disent de notre société
2.2. Les géographies des sexualités : L’évolution des méthodologies d’enquête
2.3. L’identité queer
2.4. Entretien avec Usées coutumes, un collectif d’événementiel queer nantais
2.5. Les spatialités des minorités de genre
CHAPITRE 3 – Une constellation d’organismes en lutte
Enquête Les organismes de luttes contre les inégalités de genre sur Nantes
3.1. « La ville inclusive » : un nouvel enjeu pour les territoires
3.2. Le Labo 258 : des ateliers de participation citoyenne
3.3. Le Conseil d’égalité Femmes Hommes de Nantes (CEFH)
3.4. NOSIG, le centre LGBTI+ de Nantes
Récit d’expérience : La Marche des Fiertés, Nantes
3.5. La marche des Fiertés, ou Gay pride, entre militantisme et appropriation du grand public
3.6. Les Diversgens : un collectif queer militant nantais
3.7. L’Espace Simone de Beauvoir : une association féministe nantaise
CHAPITRE 4 – Le genre : une diversité d’appropriations, une transversalité des luttes
Analyse croisée des enquêtes
4.1. Les différentes appropriations du féminisme
4.2. Les sous – mouvements du féminisme
4.3. Le féminisme intersectionnel, dit identitaire
4.4. La parité : un chantier en cours
4.5. Le féminisme croisé avec d’autres luttes
4.6. Une transversalité entre le militantisme et les institutions
4.7. Les espaces de non-mixité
conclusion
BIBLIOGRAPHIE
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