ENQUETE ETHNOBOTANIQUE SUR LE TRAITEMENT TRADITIONNEL DU VITILIGO

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Les cellules épidermiques

Les kératinocytes

Ils représentent 90% de la population cellulaire de l’épiderme. Leur principale caractéristique est leur capacité à se différencier en fabriquant de la kératine, protéine fibreuse insoluble dans l’eau qui confère à l’épiderme sa fonction de protection.
Les kératinocytes naissent au niveau de la couche la plus profonde de l’épiderme pour migrer par la suite vers la surface en même temps qu’ils se différencient.
On distingue ainsi 4 ou 5 couches superposées :
– la couche basale ou couche germinative qui est la couche la plus profonde de l’épiderme, en contact avec la jonction dermo-épidermique.
– La couche épineuse ou couche du corps muqueux de Malpighi
– La couche granuleuse
– La couche claire au niveau de la peau épaisse
– La couche cornée.

Les mélanocytes

Les précurseurs des mélanocytes sont les mélano blastes qui apparaissent dans la crête neurale embryonnaire.
Entre la 8ème et la 14ème semaine de vie intra-utérine, les mélanoblastes migrent vers l’assise germinative de l’épiderme et les follicules pileux et se transforment en mélanocytes.
Leur répartition à la surface du corps n’est pas homogène et ils représentent moins de 1% de la population cellulaire épidermique. Les mélanocytes reposent habituellement au niveau de la lame basale de l’épiderme mais on en trouve aussi dans le follicule pileux. Les mélanocytes folliculaires peuvent éventuellement suppléer à une perte de mélanocytes épidermiques.
L’œil contient également des mélanocytes au niveau de la choroïde et de l’iris.
Les mélanocytes sont des cellules de grande taille dont les prolongements ou dendrites S’insinuent entre les kératinocytes.
Les mélanocytes présentent un faible taux de renouvellement chez l’adulte et avec l’âge, le nombre des mélanocytes en activité tend à diminuer.
L’unité épidermique de mélanisation UEM est définie comme l’ensemble d’un mélanocyte qui synthétise la mélanine et d’une quarantaine de kératinocytes qui reçoivent la mélanine de ce mélanocyte.

Les cellules de Langerhans

Elles font partie du groupe des cellules dendritiques. Elles dérivent des cellules souches hématopoïétiques situées dans la moelle osseuse et sont
présentes dans tous les épithéliums pavimenteux stratifiés des mammifères.
Elles sont en particulier dispersées entre les kératinocytes de la couche épineuse.
La microscopie électronique permet de distinguer les cellules de Langerhans des mélanocytes en mettant en évidence dans leur cytoplasme, d’une part l’absence de prémélanosomes et de mélanosomes et d’autre part la présence de petits organites discoïdes pathognomiques (granules de Birbeck). Les cellules de Langerhans initient et propagent les réponses immunes. Elles ont la capacité d’ingérer des particules étrangères, y compris des micro-organismes.
Après avoir capté l’antigène, les cellules de Langerhans activées quittent l’épiderme et gagnent les ganglions lymphatiques satellites où elles présentent les déterminants antigéniques aux lymphocytes T.

Les cellules de Merkel

Situées dans la couche germinative entre les kératinocytes basaux et au contact d’une terminaison nerveuse libre.
Ce sont des cellules neuroendocrines marqueurs neuronaux (chromagranine, neuropeptides) et des marqueurs épithéliaux.
Les cellules de Merkel sont des mécanorécepteurs qui auraient également des fonctions inductives et trophiques sur les terminaisons nerveuses de l’épiderme et sur les annexes cutanées.

Les Sécrétions épidermiques

En dehors du rôle de barrière mécanique, l’épiderme possède également une activité sécrétoire (Byce, 1994)

Sécrétions cytokines

L’épiderme non lésé maintient un équilibre relativement bas de sécrétion. Sous l’action d’un stimulus exogène et/ou endogène (physique, chimique, biologique, immunologique), le kératinocyte sécrète des cytokines et des facteurs d’adhésion ou d’attraction variés.
Il s’agit de cytokines proprement dites (IL1α et β, IL6), de TNFα, de facteurs de croissance hématopoïétiques ou non (GMSF, GCSF, MCSF…), de chémokines ou de facteurs inhibiteurs anticytokines. La régulation de l’activation du kératinocyte se fait par le biais de récepteurs spécifiques (IL1, IFNα).
Toutes ces cytokines induisent ainsi des réponses cellulaires variées, prolifération ou différenciation, migration ou adhésion, modification de l’environnement tissulaire en stimulant l’expression de protéines ou d’enzymes.

Sécrétions endocrines

En dehors de toute stimulation, le kératinocyte synthétise également des métabolites induisant par voie systémique des réponses spécifiques sur des organes cibles distants. Il participe ainsi à la synthèse de la vitamine D, de la triiodothyronine, de petides d’activité semblable à l’hormone parathyroidienne, de proopiomélanocortine, de αMSH et ACTH.
Le monoxyde d’azote ou l’histamine sont également produits par les kératinocytes (Agache et al., 2000).

La mélanogénèse

La mélanine

La mélanine est produite puis sécrétée par les mélanocytes. Les mélano-blastes sont les précurseurs des mélanocytes. Ils migrent durant la vie embryonnaire des crêtes neurales jusqu’à leurs territoires distaux puis se multiplient et se différencient en mélanocytes.
Ils acquièrent alors la capacité de synthétiser et de transporter la mélanine dans les mélanosomes.
En effet, dans la peau humaine, la mélanine se localise au sein des mélanosomes qui ont une morphologie et une taille différente en fonction du phototype.
La synthèse est réalisée au sein des mélanosomes au cours de leur maturation.
Les mélanosomes sont ensuite transférés aux kératinocytes adjacents afin de jouer leur rôle physiologique.
Le terme de mélanine correspond à un groupe hétérogène de pigments qui peuvent être regroupés en 2 familles suivant leur structure chimique et leur couleur :
– les phaéomélanines, riches en soufre, associées à la couleur jaune-rouge prédominant chez les sujets roux
– les eumélanines, pigments noirs ou marrons, insolubles et pauvres en soufre, prédominant chez les sujets de haut phototype.
Ces 2 familles représentent les produits terminaux de 2 voies métaboliques divergentes après la formation d’un composé intermédiaire, la dopa quinone (Kollias et al., 1991).
La composition précise de la mélanine dépend de facteurs génétiques et environnementaux. Dans la peau noire, l’excellente photo protection serait due à la mélanine qui est présente non seulement en grande quantité, avec prédominance des eu mélanines mais également à sa répartition dans toutes les couches épidermiques jusqu’au stratum corneum (Kaid bey et al., 1979). Chez les celtes, la mélanine ne se trouve que dans l’assise basale. La mélanine en général se situe au dessus des noyaux, quelle que soit sa nature, afin de protéger les noyaux cellulaires et leurs acides nucléiques. Chez les sujets roux, l’apparition d’éphélides après exposition solaire correspondrait à une fabrication d’eu mélanines. En effet, les propriétés photo protectrices (anti oxydantes) sont maximales pour les eu mélanines, nettement moindres pour les phaomélanines.

Biochimie de la mélanogénèse

La mélanine est synthétisée par les mélanocytes situés dans la couche basale de l’épiderme. Les mélanocytes s’intercalent entre les kératinocytes de l’assise basale.
Ils émettent des prolongements cellulaires, les dendrites, qui entrent en contact avec les kératinocytes des assises basales et supra basales. La mélanine est transportée dans ces dendrites sous forme de grains, les mélanosomes, puis transférée aux kératinocytes avoisinants. Cette association fonctionnelle entre kératinocytes et mélanocytes a permis d’établir le concept d’unité épidermique de mélanisation dont le fonctionnement dépend du programme génétique de l’individu mais peut être influencé par l’environnement.
Les mélanosomes font partie de la famille des lysosomes sécrétoires. Ils résultent de l’association de protéines membranaires et des différentes enzymes mélanogéniques.
Les protéines dans le prémélanosomes.
Les enzymes, contenues dans des vésicules en provenance du trans-Golgi, fusionnent ensuite avec les prémélanosomes et sont activées, conduisant à la synthèse des mélanines (Passeron et al., 2005).

Le système immunitaire cutané

La peau contient non seulement des éléments propres au système immunitaire mais tous ses principaux constituants qui sont capables de participer activement au développement des réactions immunologiques (Aubin, 2000).
En 1983, Streilein et al. proposaient le terme de « Skin Associated Lymphoid tissue» (SALT) pour décrire les différentes cellules impliquées dans cette réponse immunitaire cutanée, englobant également les ganglions satellites de drainage.
Ce concept de système immunitaire cutané a permis de progresser dans la compréhension de nombreuses dermatoses.
De multiples cellules sont impliquées dans le système immunitaire cutané et on distingue un système immunitaire inné non spécifique et un système immunitaire acquis spécifique adapté aux antigènes étrangers.
En outre, dans chaque système, les cellules peuvent être résidentes au niveau cutané ou bien recrutées ou bien encore recirculantes.

Les cellules de LANGERHANS (CL)

Elles constituent 2 à 4% de la population cellulaire épidermique et sont situées de façon préférentielle en position supra basale.
Ces cellules font partie de la famille des cellules dendritiques épidermiques et sont d’origine médullaire.
Leur principale fonction est de présenter l’antigène aux lymphocytes T dans les Ganglion lymphatiques de drainage.
Cette présentation nécessite une reconnaissance d’histocompatibilité par les molécules HLA de Classe II.
Au niveau de la liaison cellules de Langerhans/ lymphocyte T, indispensable à la réponse immunitaire, interviennent des intégrines, la cadhérine E (Tang et al., 1993).

Les cellules dendritiques épidermiques

Ces cellules participent également à la présentation de l’antigène mais dans les conditions normales, leur fonction est masquée par les cellules de Langerhans. Ces cellules représentent moins de 2% des cellules épidermiques et sont d’origine médullaire, appartenant à la lignée T.
Bien que les fonctions de présentation de l’antigène par ces cellules demeurent spéculatives, il semble qu’elles soient impliquées dans la protection épidermique vis-à-vis de réactions immunitaires excessives et qu’elles assurent l’homéostasie immunitaire épidermique (Shioara et al., 1997).

Les cellules dendritiques dermiques

Il existe dans le derme humain, une population de cellules présentant l’antigène et capable d’induire des réactions d’hypersensibilité de contact en l’absence d’épiderme (Tse et Cooper, 1990). Il s’agit de cellules dendritiques CD1-a+, HLA-DR+, CD11b+, ICAM 1 n’appartenant pas à la lignée macrophagique.

Autres cellules

Les cellules endothéliales et les kératinocytes sont également probablement impliqués dans la réponse immunitaire cutanée. En effet, ces cellules, bien que ne présentant pas de capacité de présentation de l’antigène, sont capables d’exprimer des antigènes d’histocompatibilité de classe II et de produire des cytokines immunomodulatrices ou de synthétiser les protéines du complément (Basset-Seguin et al., 1990).
Les kératinocytes ont ainsi un rôle central dans l’immunologie du tissu épidermique (Rottet al., 2002)
Ils peuvent exprimer des molécules de classe II du CMH et la molécule d’adhérence intercellulaire ICAM-1 sur leurs membranes.
Ils peuvent sécréter des cytokines IL1, IL3, IL6, IL8, GMCSF (granulocyte – macrophage colony-stimulating–factor), MCSF (macrophage Colony Stimulating Factor), TNFa et TGFa (Transforming Growth Factor a).
L’interleukine 3 peut activer les cellules de Langerhans, co-stimuler la prolifération, recruter des mastocytes et induire la sécrétion de cytokines immunosuppressives comme IL10 et TGFß.
Les kératinocytes peuvent être activés par différents stimuli, en particulier allergènes et irritants. Les kératinocytes ainsi activés produisent des cytokines immunostimulantes comme TNFa et GMCSF qui activent les cellules de Langerhans.

Les molécules d’adhésion dans la peau

Les différentes fonctions de l’épiderme et sa structure sont assurées par la cohésion entre les cellules épidermiques et entre celles-ci et la lame basale. L’intégrité de l’épiderme qui protège l’organisme de l’environnement extérieur est assurée par des complexes de jonctions intercellulaires composées des jonctions serrées, des jonctions adhérentes et des desmosomes tandis que les jonctions communicantes assurent la communication intercellulaire.
Les protéines transmembranaires qui composent ces jonctions sont ancrées à des composants du cytosquelette.
Ces différents systèmes participent non seulement à l’adhésion cellulaire mais également à d’autres fonctions telles que la différenciation, la migration, la perméabilité.
Les cellules épidermiques présentent également un attachement au niveau de la membrane basale grâce aux hémidesmosomes et aux intégrines.

Les jonctions serrées

Localisées à l’apex des cellules épithéliales sous la forme d’une bande continue, elles bloquent la circulation des fluides entre les cellules et assurent l’étanchéité entre 2 compartiments tissulaires.
Ces jonctions consistent en une fusion partielle des membranes plasmiques : au niveau des jonctions, les hémimembranes extracytoplasmiques disparaissent et les deux hémimembranes cytoplasmiques s’associent pour reconstituer une membrane, complète, mais composée d’éléments provenant des deux cellules. Au niveau des épithéliums polarisés interviennent des protéines à 4 domaines transmembranaires et à domaine extracellulaire court: les claudines et les occludines.
Ces protéines permettent le rapprochement des deux membranes plasmiques (Schneeberger et Lynch, 2004).
Les claudines sont des protéines transmembranaires de masse moléculaire de 20 à 27 kDa.
Elles traversent la membrane cellulaire quatre fois, les extrémités 1NH2 ou COOH étant toutes deux dans le cytoplasme.
Une claudine à deux domaines extracellulaires (hors de la cellule), formant une grande boucle et une petite. La première compte en moyenne 53 acides aminés, la seconde 24. L’extrémité N-terminale est en règle générale très courte (4 à 10 ac. am.), l’extrémité C-terminale est très variable (de 21 à 63) (Ruffer et Gerke, 2004).
La base structurale de la barrière de perméabilité reste à définir mais elle fait vraisemblablement intervenir une association latérale étroite entre les domaines extracellulaires des claudines et de l’occludine.
Le long segment C-terminal intracytoplasmique de l’occludine se lie à une protéine transmembranaire périphérique appelée ZO1 qui s’associe à son tour à une protéine homologue ZO2 et à la spectrine.
D’autres protéines cytoplasmiques, y compris la cinguline et une petite protéine fixant la guanosine triphosphate sont retrouvées dans les jonctions étanches (Pollard et Earnshaw, 2004).

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: rappel sur l’anatomophysiologie de la peau
1-Généralités
2- L’épiderme
3-Les cellules épidermiques
4-Les sécrétions épidermiques
5-la mélanogenèse
6-le système immunitaire cutané
7-Les molécules d’adhésion dans la peau
DEUXIEME PARTIE GENERALITES SUR LE VITILIGO
I- HISTOIRE DU VITILIGO
II-DEFINITION
III- EPIDEMIOLOGIE
IV- physiopathologie
V-FORMES CLINIQUES, classifications
VI-Lésions histologiques au cours du vitiligo non segmentaire
VII-LES DIFFERENTS TRAITEMENTS CLASSIQUES DU VITILIGO
1. Les dermocorticoïdes
2. Les inhibiteurs de la calcineurine (I.C): Tacrolimus
3. Les thérapies alternatives
4. LASER EXCIMERE
5. Laser hélium néon
6. Traitement chirurgical
7. Dépigmentation de la peau saine résiduelle
TROIXIEME PARTIE : ENQUETE ETHNOBOTANIQUE SUR LE TRAITEMENT TRADITIONNEL DU VITILIGO
I- Objectifs
II- Méthodologie
IV. Répartition des plantes recensées selon les parties
utilisées, les modes de préparation et d’emplois
V. Etudes monographiques
Discussion
Conclusion
Références bibliographiques

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