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Apercu sur le Togo
Le Togo est un pays de l’Afrique de l’Ouest. Il fait frontière avec le Burkina Faso au Nord, le Golfe de Guinée au Sud, le Bénin à l’Est et le Ghana à l’Ouest. Il a une superficie de 56600 Km². Sa population est estimée à 6,9 millions d’habitants en 2015 avec un Revenu National Brut (RNB) par habitant de 570$ (CS Togo, 2016). De ce fait, le Togo fait partie des pays à faible revenu. Mais on note des signes encourageants en termes de croissance économique.
Selon le rapport mondial sur le développement humain de 2015, l’Indice de Développement Humain (IDH) du Togo est de 0,484, le classant au 162e rang mondial sur 188 pays. Cela met en exergue le déficit important en matière d’investissement, entre autres, dans les domaines sociaux de base (santé, éducation, eau/assainissement, protection sociale) qui sont les éléments clés du développement humain (PNDS Togo, 2016). Cette situation est encore plus ressentie dans les zones rurales de manière générale et dans les régions Centrale et des Savanes en particulier, les deux régions les plus pauvres du pays en 2011 (CS Togo, 2016).
Le climat du Togo est de type tropical variant sensiblement de la région méridionale à la zone septentrionale. Il est subdivisé en deux grandes zones : une zone de type soudanien au sud et une zone de type sahélien recouvrant la moitié nord du pays.
Organisation du système de santé du Togo
Le pays est subdivisé en 6 régions sanitaires et 40 districts sanitaires.
Le nouvel organigramme du Ministère de la Santé et de la Protection sociale est défini par le décret N°2012-006/PR du 07 mars 2012 portant organisation des départements ministériels, complété par l’arrêté N°0021/2013/MS/CAB du 27 février 2013 portant organisation des services du ministère de la santé avec création d’un secrétariat général et de deux directions générales (PNDS Togo, 2016).
Les soins de santé sont fournis aux populations dans des structures publiques et privées. Le système de soins est organisé selon une structure pyramidale à trois niveaux : central, intermédiaire constitué par les régions sanitaires et périphérique basé sur les districts sanitaires. Trois échelons de ressources humaines forment la structuration des soins de santé primaires : (i) structure des Agents de Santé Communautaire (ASC) qui assure par délégation les soins au niveau familial et des communautés et qui est appelée à jouer le rôle d’interface entre la communauté et les services de santé ;
(ii) l’Unité de Soins Périphériques (USP) comme base du système de soins à partir de laquelle sont menées des activités de proximité en stratégie fixe et vers les populations; (iii) l’Hôpital de district qui constitue le premier niveau de référence. C’est le Centre hospitalier préfectoral (CHP) qui est représenté à ce niveau. Le deuxième niveau de référence et de recours est animé par les Hôpitaux de région (CHR).
Les soins de santé tertiaires sont dispensés dans les trois Centres Hospitaliers Universitaires (CHU) que compte le pays et dans des hôpitaux spécialisés de référence.
Dans l’option stratégique de renforcement des Soins de Santé Primaire (SSP), l’USP est appelée à servir de cadre de dispensation de soins intégrés, tandis que l’hôpital doit jouer le rôle majeur d’orientation-recours. On constate cependant que la recherche de cette situation optimale d’un système de soins cohérent se heurte toujours à des problèmes. La plupart des hôpitaux nationaux et régionaux continuent de dispenser les soins de premiers recours normalement dévolus aux structures périphériques.
En ce qui concerne la couverture sanitaire, d’après les résultats provisoires de la carte sanitaire 2015 (PNDS Togo, 2016) les soins de santé sont fournis par le secteur public (59%) et privé (41%). Ce dernier est surtout libéral, dynamique et surtout concentré dans les grands pôles urbains principalement à Lomé où l’on enregistre une plus grande solvabilité de la demande.
Il est toutefois peu régulé surtout dans son implantation géographique et pas toujours pris en compte dans la planification de l’offre des services.
A cette offre, il faut ajouter, la présence d’un secteur traditionnel assez influent surtout en milieu rural.
Médecine traditionnelle au Togo
Au Togo, la médecine traditionnelle est définie comme « l’ensemble de toutes les connaissances, techniques de préparation et d’utilisation de substances, mesures et pratiques en usage, explicable ou non à l’état actuel de la science, qui sont basées sur les fondements socioculturels et religieux des collectivités, qui s’appuient sur les expériences vécues et les observations transmises de génération en génération et servent à diagnostiquer, prévenir ou éliminer un déséquilibre du bien-être physique, mental, social ou spirituel » (CSP Togo, 2009) .
Cette médecine s’applique aux catégories professionnelles suivantes : les tradithérapeutes, les accoucheuses traditionnelles, les herboristes et les médico-droguistes (CSP Togo, 2009).
• Le tradithérapeute est « une personne reconnue par la communauté dans laquelle elle vit, comme compétente pour diagnostiquer des maladies et invalidités y prévalant, et dispenser des soins de santé grâce à des traitements spirituels, des techniques manuelles et exercices et/ou l’emploi des substances d’origine végétale, animale et minérale » (CSP Togo, 2009).
Les tradithérapeutes, au Togo, se répartissent en trois groupes : (CSP Togo, 2009)
– Les phytothérapeutes qui soignent principalement avec les plantes ;
– Les chirokinésithérapeutes qui pratiquent principalement avec la main nue ou armée d’instruments, des massages ou des modifications sur le corps afin de donner ou rendre aux parties malades ou blessées leur fonction ;
– Les phlébotomistes qui pratiquent principalement les techniques de saignée pour soigner.
• L’herboriste est une personne qui connait les usages des plantes médicinales et qui les vend (CSP Togo, 2009).
• L’accoucheuse traditionnelle est la personne reconnue comme compétente pour prodiguer à une femme et à son nouveau-né, avant, pendant et après l’accouchement, des soins de santé basés sur les concepts prévalant dans la collectivité où elle vit (CSP Togo, 2009).
• Le médico-droguiste connait les usages des substances médicinales d’origine animale ou minérale et les vend (CSP Togo, 2009).
Au Togo comme dans la plupart des pays africains, les populations accordent une grande importance aux pouvoirs curatifs des plantes.
Les médicaments modernes du fait de leurs coûts élevés ne sont pas souvent disponibles à toute la population, surtout dans les milieux ruraux. Cette situation persiste malgré les efforts consentis par le gouvernement togolais par la promotion des produits génériques, la création d’une structure comme la CAMEG (Centrale d’Achat des Médicaments Essentiels et Génériques) et de plusieurs officines pharmaceutiques. Malheureusement la plupart de ces dernières sont concentrées à Lomé au détriment des milieux ruraux. La région sanitaire des Savanes où a été menée notre étude, ne compte que deux (2) officines pharmaceutiques (CS Togo, 2016). Cette situation a favorisé la prolifération de personnes se réclamant tradithérapeutes.
Pour les praticiens de la médecine traditionnelle du Togo, les uns sont reconnus par la population, parce que leurs remèdes ont fait leurs preuves, les autres se sont regroupés en association dénommée FNPMTT (Fédération Nationale des Praticiens de la Médecine Traditionnelle au Togo) afin de défendre leur métier et d’avoir plus de crédibilité.
Le développement de la médecine traditionnelle au Togo à travers des travaux scientifiques fondamentaux, a connu peu d’avancée (Koudouvo, 2009).
Un véritable programme de valorisation de cette médecine mettant à contribution les atouts des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), conduisant à un développement adéquat de cette médecine alternative, est indispensable.
Présentation de la région des Savanes du Togo
L’enquête ethnobotanique s’est déroulée dans la région Sanitaire des Savanes du Togo dans 4 districts sanitaires : Tone, Tandjoaré, Kpendjal, Cinkassé. Les localités de ces préfectures enrobées pour l’étude sont : les villes de Dapaong, Naki-Est et Tandjoaré ; les villages de Nanergou, Tantigou, Panabagou, Boundjoaré, Batimone, Tierou, Tchindigue, Telou II, Kpentoagou, Wagante, Karsome, Gouadjoga, Nalouate, Tangbammont, Nadjoungou et Kongèle .
Aspect physique
Superficie et limites
La région des Savanes (Figure 3) est située au Nord du Togo, entre 0° et 11° de longitude Est et 10° de latitude Nord. Elle est limitée au Nord par le Burkina-Faso, au Sud par la région de la Kara, à l’Est par le Bénin et à l’Ouest par le Ghana. Elle couvre une superficie 8470 km² (Ministère de la santé, 2015).
Relief, climat, végétation et hydrographie
Le relief de la région des Savanes est caractérisé essentiellement par une vaste plaine. La plaine aux vallées relativement basses et plates qui constituent une véritable cuvette où coulent de nombreuses rivières. Ce relief reste favorable à la mise en valeur agricole (Ministère de la santé, 2015);
Le climat dans toute la région septentrionale du Togo, est de type tropical soudano-guinéen caractérisé par deux saisons qui se succèdent (Ministère de la santé, 2015):
• une saison pluvieuse courte et capricieuse qui va de Mai à Septembre. Le vent dominant pendant cette saison de pluie est la Mousson. Certaines formations sanitaires sont quasi inaccessibles au cours de cette saison ;
• une longue saison sèche d’Octobre à Avril est caractérisée par une forte insolation. De Mars à Avril, la température varie entre 38° et 45°C et de Novembre à Janvier, on note la présence de froid intense caractéristique de l’Harmattan. Cette période constitue un frein aux activités agricoles, un temps de soudure et de difficulté d’approvisionnent en eau par la population et pour le bétail.
La végétation est de type savane soudanienne et arborée (néré, karité, rôniers, baobab …) avec des lambeaux de forêt – galeries tout au long des cours d’eau et une savane herbeuse. Elle pousse sur des sols peu épais et très pauvres (Ministère de la santé, 2015).
Le réseau hydrographique est constitué essentiellement par les rivières Oti et Pendjari qui donnent leurs noms aux districts de l’OTI au sud et du KPENDJAL au nord. Ces rivières demeurent d’ailleurs les seuls cours d’eau de la région à écoulement permanent tandis que les autres tarissent tous en saisons sèches (Ministère de la santé, 2015).
Démographie
La population de la région des Savanes du Togo a été estimée à 941 929 habitants dont 489656 (soit 52%) femmes contre 452273 hommes (48%) au dernier recensement de novembre 2010 (Ministère de la santé, 2015).
La répartition de la population au niveau de la Région est liée en partie au relief mais surtout aux réserves intégrées de flore et faune estimées jusqu’en 1991 à plus de 35% de la superficie du district de l’Oti ce qui détermine sans aucun doute l’inaccessibilité géographique aux services de soins de Santé, estimée à près de 41% (Ministère de la santé, 2015).
Mis à part Mango, le chef-lieu du district de l’Oti, les villes constituent les zones de forte densité de population (Ministère de la santé, 2015).
Socio-économie
Principales productions agricoles
L’agriculture occupe plus de 95% des activités de la population. Les cultures vivrières représentent plus de 95% des superficies exploitées et sont issues de techniques traditionnelles. Les principales cultures vivrières sont : sorgho, mil, maïs, riz, haricot, l’arachide, igname, voandzou et très peu de culture maraichère. La principale culture de rente est le coton (Ministère de la santé, 2015).
Types d’élevage pratiqués
La région des Savanes est une zone d’élevage par excellence. Le cheptel comprend les bovins, ovins, caprins, porcins et volailles. Le monopole de l’élevage des bovins est assuré par les peuhls nomades.
Niveau de richesse/pauvreté
D’une manière générale, la région des Savanes est la région la plus pauvre du pays avec une incidence de la pauvreté estimée à 90,5% et une contribution à la pauvreté de 18,4% au plan national. La préfecture de l’Oti, avec une incidence de pauvreté de 89,3% et une contribution à la pauvreté au-dessus de 13,9%, est la 3ème localité la plus touchée de la région après les districts de Kpendjal (96,5%) et Tandjoaré (90,3%). Cette extrême pauvreté ne permet pas à la population de faire face aux problèmes de santé. Ceci se traduit le plus souvent par le retard dans la prise de décision de faire recours à un service de santé en cas de maladie.
Les principaux marchés sont ceux de Dapaong dans Tone, de Mango et Gando dans l’Oti, de Mandouri dans le Kpendjal, de Cinkassé dans la préfecture de Cinkassé et de Barkoissi dans Tandjoaré. Ces marchés sont pour la plupart des marchés de produits vivriers et de produits provenant de l’élevage. L’industrie est quasi inexistante et elle est réduite à un système artisanal de transformation de graine de karité en beurre de karité; du haricot en beignets ; du sorgho et du maïs en bouillie et du mil en boisson locale. L’achat, le stockage et la vente de céréales rentrent également dans les activités génératrices de revenu (Ministère de la santé, 2015).
Aspect administratif
La région sanitaire des Savanes coordonne les activités administratives et techniques des districts. Le système de santé du district se situe au niveau périphérique de la pyramide sanitaire nationale. L’administration de la région est assurée par une Direction Régionale sous laquelle on note une équipe de cadres travaillant dans la région. Cette équipe coordonne les activités des cinq districts à sa disposition (Ministère de la santé, 2015).
Situation sanitaire
La région des Savanes compte cinq (5) districts sanitaires : Cinkanssé, Kpendjal, Oti, Tandjoaré, Tone (Figure 4). Chaque district est dirigé par un médecin qui en est le Chef du District.
Infrastructures sanitaires
Les infrastructures sanitaires de la Région comportent des services divisionnaires dont l’organigramme à une variété de niveau. On y distingue des Unités de Soins Périphériques (USP), des Hôpitaux de Districts (HD), un Centre hospitalier régional (CHR), une Pédiatrie et des Officines Pharmaceutiques (République Togolaise, 2015). Les statistiques de ces infrastructures sont les suivantes :
• 78 Unité de Soins Périphérique (USP) de type 1 ;
• 15 Unité de Soins Périphérique (USP) de type 2 ;
• 4 Hôpitaux de Districts (HD) de type 1 ;
• 2 Hôpitaux de Districts (HD) de type 2 (le second est fonctionnel début 2015 à tendance sous régionale) ;
• 1 Centre hospitalier régional (CHR) ;
• 1 Pédiatrie ;
• 2 Officines Pharmaceutiques (CS Togo, 2016).
Les ratios du personnel soignant toutes catégories confondues de 2013 à 2015, en référence aux normes de l’OMS, sont présentés dans le Tableau III.
Collecte par interview semi-structurée (ISS)
L’interview semi-structurée (Karou et al., 2011 ; Koudouvo, 2009 ; Koudouvo et al., 2011 ; Dénou et al., 2016) est appliquée pour collecter les données auprès des tradithérapeutes et herboristes volontaires à l’enquête. Les plantes et les recettes de plantes utilisées dans le traitement de l’infertilité féminine ont été l’objet principal de la collecte. Cette méthode s’applique surtout à des populations peu instruites ou analphabètes. Les noms des espèces en langue locale, les parties utilisées, les modes de préparation, les voies d’administration, les modes d’emploi et d’éventuelles mises en garde ou contre-indications également ont été les caractéristiques ethnobotaniques recherchées (Koudouvo, 2009 ; Koudouvo et al., 2006 ; Koudouvo et al., 2011;).
Les données identitaires des tradithérapeutes et herboristes ont été aussi recueillies au cours de l’interview.
Collecte en groupes focaux
Des tradithérapeutes réunis dans le domicile de leur leader ont été interviewés en groupes focaux (Koudouvo, 2009). Le même questionnaire est appliqué. Les mêmes caractéristiques comme en ISS ont été recherchées, de même que les données identitaires des personnes enquêtées.
Matériel
Le matériel utilisé est composé de:
• Un questionnaire d’interview semi-structurée ;
• Un appareil photo pour prendre les images des échantillons d’organes de plantes et celles des plantes entières dans leurs milieux naturels;
• Un presse-papier pour réaliser un herbier;
• Les documents ethnobotaniques d’Adjanohoun et al., (1986 et 1989) sur les plantes médicinales du Togo et du Bénin ;
• La flore analytique du Bénin d’Akouègninou et al., (2006) pour l’identification des caractéristiques botaniques des plantes recensées ;
• La Monographie sur les plantes médicinales de l’Afrique de l’Ouest d’Eklu-Natey et al., (2012) a servi pour la confirmation botanique et ethnobotanique des identifications ;
• La Pharmacopée de l’Afrique de l’Ouest (PAO, 2013) a servi pour la confirmation de certaines caractéristiques.
Traitement et Analyse des données
Traitement des données
• Identification botanique
Les espèces récoltées sur le terrain ont été identifiées et authentifiées au CERFOPLAM (Centre de Recherche et de Formation sur les Plantes Médicinales) de la Faculté des Sciences de l’Université de Lomé.
Les noms scientifiques, les familles de même que le type biologique des espèces sont les caractéristiques botaniques recherchées. La flore analytique du Bénin d’Akoègninou et al., (2006) et la base de données en ligne de PROTA (PROTA4U, Plant Resources of Tropical Africa) sur le site internet www.prota4u.org ont été utilisés pour l’identification botanique des espèces recensées.
• Identification ethnopharmacologique
Les noms en langue locale des espèces recensées, sont obtenus sur place dans la langue du tradiprathérapeute et de l’herboriste (Moba, Gourma, Tem, Bissa). La précision sur ces noms est faite par l’utilisation de deux documents ethnobotaniques réalisés par Adjanohoun et al., (1986 et 1989) sur les plantes médicinales du Togo et du Bénin et celui d’Eklu-Natey et al., (2012). La pharmacopée de l’Afrique de l’Ouest (PAO, 2013) a servi pour la confirmation de certaines caractéristiques.
Analyse des données
Toutes les données recueillies ont été saisies et traitées grâce au logiciel tableur Excel 2010. La Fréquence relative à la citation des plantes, le Facteur de consensus, le Degré de fidélité et la Valeur d’usage sont les paramètres d’analyse des données.
• Fréquence relative à la citation des plantes (F)
La fréquence relative à la citation de chaque plante a été calculée par la formule (Koudouvo, 2009):
• Le Facteur de Consensus des informateurs (FC)
Le Facteur de consensus des informateurs a été utilisé pour les usages médicinaux des plantes dans la zone d’étude et pour indiquer les plantes d’intérêts particuliers. Les valeurs du Facteur de consensus se situent entre «0 et 1». Lorsqu’une seule plante ou peu de plantes sont utilisées par un grand nombre d’informateurs pour guérir une pathologie donnée, les valeurs du Facteur de consensus sont élevées ; par contre lorsque les informateurs ne sont pas d’accord sur l’usage médicinal de la plante pour une pathologie donnée, les valeurs du Facteur de consensus sont faibles. Le Facteur de consensus peut être calculé en utilisant la formule suivante (Aburjai et al., 2006 ; Gazzaneo et al., 2005 ; Heinrich et al., 1998 ; Njoroge et al., 2006; Njoroge et al., 2007; Teklehaymanot et al., 2007) : FCNNeoù N1
N est le nombre de fois que la maladie est citée et Ne, le nombre total d’espèces citées pour la soigner.
• Le Degré de Fidélité (DF)
Le Degré de fidélité s’utilise dans le même domaine d’usage médicinal que le Facteur de consensus. Il a été utilisé pour reconnaître les plantes les plus favorisées utilisées pour guérir une pathologie donnée par les informateurs.
Les valeurs du Degré de fidélité des plantes hautement préférées sont supérieures aux valeurs des plantes moins préférées. Ces valeurs sont toujours calculées en fonction du pourcentage d’informateurs utilisant une espèce de plante définie pour la même maladie. Les valeurs du Degré de fidélité ont été estimées en utilisant la formule (Alexiades et al., 1996 ; Teklehaymanot et al., 2007) : Np DFNx100avec
Np désignant le nombre d’enquêtés qui ont cité la plante pour la maladie et N, le nombre total de personnes enquêtées.
• Valeur d’Usage (VU) ou Use-Value (UV)
La Valeur d’usage (VU) a été utilsée pour évaluer l’importance relative des espèces recensées dans la zone d’étude (Aburjai et al., 2006 ; Gazzaneo et al., 2005 ; Karou et al., 2011). Elle est déterminée par la formule suivante : UVnN où
N = nombre de fois que l’espèce est citée et
n = nombre de personnes enquêtées qui ont cité la plante (N ≥ n).
Sélection des espèces pour tests de laboratoire
La sélection des espèces pour les tests de laboratoire a été faite par la technique de Sélection par Elimination Progressive (SEP) (Dénou et al., 2016; Koudouvo et al., 2016). La SEP améliorée qui consiste à étendre la SEP aux recettes à 2 à 3 et à 4 plantes.
A partir de la liste établie par fréquence décroissante à l’issue de l’enquête ethnobotanique (Première liste), on distinguera trois grands groupes : les espèces très fréquentes, les espèces fréquentes, les espèces peu fréquentes et les espèces rares.
Une première élimination consistera à classer toutes les espèces recensées en plantes uniques (PU) citées chacune comme capable de soigner seule l’infertilité féminine et en plantes associées (PA) citées dans les recettes d’association de 2 à 4 plantes. La liste des PA sera éliminée, celle des PU est retenue (Deuxième liste). De cette dernière liste l’espèce la plus fréquente, sera la première espèce retenue pour de futurs tests pharmacologiques et phytochimiques. Les autres PU seront séparées en deux listes :
• les PU qui se retrouvent en association avec d’autres plantes dans les recettes de 2 à 4 plantes. Les plantes de cette liste seront éliminées ;
• les PU ne se retrouvant pas du tout dans des recettes d’associations de 2 à 4 plantes seront retenues pour la suite de la sélection. Elles sont nommées les PU exclusives (Troisième liste).
Parmi les espèces de cette troisième liste, en référence aux travaux ethnobotaniques réalisés au Togo et dans les pays limitrophes, celles déjà citées ou testées comme soignant l’infertilité féminine seront éliminées.
Une liste des PU exclusives, jamais citées dans la littérature togolaise comme soignant l’infertilité féminine et jamais testées sera établie (Quatrième liste). En rapprochant cette liste de la synthèse des travaux ethnobotaniques et pharmacologiques réalisés en Afrique en général et particulièrement dans la sous-région Ouest Africaine, une nouvelle liste sera obtenue et constituée d’espèces révélées comme des espèces peu étudiées (Cinquième liste).
Ces espèces, jointes à la PU la plus fréquente, constitueront la liste finale des espèces sélectionnées pour de futurs tests pharmacologiques in vitro et de screening phytochimiques sur leurs propriétés avérées. Le schéma de la sélection est représenté par la Figure 5 (Dénou et al., 2016; Koudouvo et al., 2016):
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR L’INFERTILITE FEMININE
I.Quelques definitions
II. Pathologie de l’infertilité féminine
II.1. Appareil génital féminin
1.1. Ovaires
1.1.1. Anatomie
1.1.2. Histologie microscopique
1.1.3. Rôle dans la reproduction
1.2. Trompes de Fallope
1.2.1. Anatomie
1.2.2. Rôle dans la reproduction
1.3. Utérus
1.3.1. Anatomie
1.3.2. Rôle dans la reproduction
1.4. Vagin
1.4.1. Anatomie
1.4.2. Rôle dans la reproduction
1.5. Vulve
II.2. Physiopathologie
2.1. Cycle reproducteur féminin
2.2. Principales anomalies pouvant affecter la fonction de reproduction
2.3. Facteurs de risques sur la fonction de reproduction
II.3. Traitements de l’infertilité féminine
3.1. Traitements conventionnels
3.1.1. Médicaments utilisés
3.1.2. Contre-indications lors des traitements de l’infertilité
3.2. Traitements traditionnels
DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DU CADRE DE L’ETUDE
I.Apercu sur le Togo
II.1. Organisation du système de santé du Togo
II.2. Médecine traditionnelle au Togo
III. Présentation de la région des Savanes du Togo
III.1. Aspect physique
1.1. Superficie et limites
1.2. Relief, climat, végétation et hydrographie
III.2. Démographie
III.3. Socio-économie
3.1. Principales productions agricoles
3.2. Types d’élevage pratiqués
3.3. Niveau de richesse/pauvreté
III.4. Aspect Administratif
III.5. Situation sanitaire
5.1. Infrastructures sanitaires
5.2. Situation épidémiologique
TROISIEME PARTIE : ENQUETE ETHNOBOTANIQUE DANS LA ZONE D’ETUDE
I.Méthodologie de l’étude
I.1. Collecte des données
1.1. Collecte par interview semi-structurée
1.2. Collecte en groupes focaux
I.2. Matériel
I.3. Traitement et Analyse des données
3.1. Traitement des données
3.2. Analyse des données
I.4. Sélection des espèces pour tests de laboratoire
I.5. Difficultés rencontrées
II. Résultats et commentaires
II.1. Caractéristiques socio-identitaires et de la pratique de la Médecine traditionnelle
1.1. Echantillonnage
1.2. Pathologies d’infertilité féminine soignées
II.2. Biodiversités médicinales recensées
2.1. Fréquence des familles botaniques
2.2. Port (Type biologique) des espèces recensées
II.3. Caractéristiques ethnopharmacologiques des recettes médicinales
3.1. Parties utilisées, modes de préparation et voies d’administration
3.2. Facteur de consensus (FC), Degré de fidélité (DF), Valeur d’usage (VU)
II.4. Espèces sélectionnées et quelques recettes anti-infertilité féminine
III.DISCUSSION
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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