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Caractéristiques pédoclimatiques de la zone Trois types de sols ont été recensés dans la commune
– Les sols sablonneux appelés « Diors » : ils sont caractérisés par une faible capacité de rétention d’eau et une pauvreté en matières organiques. Ces sols sont réservés à l’habitat et rarement exploités lors des cultures d’hivernage.
– Les sols argileux appelés « Deck » : ils sont humides et très fertiles (90% de matières organiques). Ces sols reçoivent les cultures maraîchères, principale activité agricole de la commune.
– Les sols sablo-argileux appelés « Deck- Dior » : ils ont une assez bonne capacité de rétention d’eau et une teneur de 10 à 25% de matières organiques. Ils sont favorables à certaines cultures hivernales (arachide, maïs, mil…) et à des cultures de contre saison (pastèques, melon, tomates, etc.)
On peut noter cependant une forte tendance à la salinisation des terres proches du littoral maritime, donnant ainsi naissance à un type de sol localement appelé « thiarangal ».
Sous l’influence de trois types de vents, la commune jouit d’un microclimat à trois facettes.
– Un climat sub-canarien dominé par un vent, l’alizé maritime provenant de l’Anticyclone des Açores. Il s’agit d’un climat froid allant de Décembre à Mai et qui est favorable aux cultures maraîchères.
– Un climat équatorial humide avec un vent de mousson. Il est pluvieux, s’étale de Juin à Septembre et est favorable aux cultures céréalières.
La proximité de la mer favorise les températures douces, constantes dont jouit la commune avec une moyenne annuelle d’environ 24,21°C. Les températures les plus élevées sont fréquemment enregistrées de Juillet à Novembre avec un maximum de 28,8°C à 30°C en 0ctobre.(35)
Contrairement au reste du pays fréquemment sous l’influence des vents chauds et secs durant la saison sèche, la commune bénéficie de températures relativement fraîches, de faibles amplitudes thermiques et d’une humidité assez élevée (90% environ). Ce qui lui donne des prédispositions dans le domaine de la culture maraîchère, du tourisme et des loisirs.
L’hydrographie
La commune dispose d’une nappe phréatique s’étirant d’Ouest en Est avec une profondeur variante (3 à 5 mètres).
Depuis plus de deux décennies, quelques rares cuvettes, résidus des anciens lacs naturels forment de faibles eaux de surface. Cependant, avec les baisses très sensibles de la pluviométrie enregistrée depuis 1980, ces points d’eau sont devenus les poumons surexploités de la zone agricole du terroir communal.
CADRE HUMAIN
L’environnement physique et socio-économique, entre autres spécificités, un bon microclimat, des sols riches et fertiles, une situation géographique favorable aux échanges font de la commune de Mboro, un pôle de développement et d’échanges.
Ainsi, la commune compte 19423 habitants, répartis dans 27 quartiers formant les 11secteurs de la ville, représentés dans le tableau I.
Les activités commerciales, artisanales et industrielles
Le commerce n’occupe que 3,3% de la population active de la commune. Cependant, il reste le secteur économique le plus dynamique avec les marchés hebdomadaires durant lesquels se font des transactions inter-régionales sur plusieurs variétés de produits.
L’artisanat occupe 14% de la population active de la commune. On retrouve dans le sous-secteur de l’artisanat traditionnel, quelques rares orfèvres et sculpteurs, des cordonniers, des teinturiers, des tisserands, etc. La modernisation de ce secteur, a vu naître et se multiplier des ateliers de tailleurs, d’ébénisterie, de menuiserie métallique, de tôlerie, d’électricité et de mécanique automobile.
L’industrie détermine la vie et l’expansion de la commune de Mboro avec les activités des Industries Chimiques du Sénégal (ICS) implantées à quelques 5 Km de la ville, notamment dans la communauté rurale de Darou Khoudoss.
Le tourisme
Il n’est pas très développé dans la commune. Cependant, la proximité de la mer, les températures relativement fraîches et les faibles amplitudes thermiques constituent un atout considérable pour un bon développement de ce secteur au niveau de la commune.
Les transports
Mboro est un carrefour important de la route départementale 702 reliant la côte ouest au reste du pays, via Tivaouane situé à 22 Km et desservant Dakar (à 100 Km) par les Niayes via Notto Gouye Diama et Bayakh. Cette route constitue un élément clé qui donne au secteur du transport une place assez importante dans l’économie de la commune. Le transport interurbain prend très vite de l’ampleur suite à l’extension progressive de la ville.
SITUATION SANITAIRE DE LA COMMUNE
Situation endémique
Les infections respiratoires aigües (37,18%) apparaissent comme le principal motif de consultation. En seconde position nous avons le paludisme avec 24 ,06%. Il fait l’objet de beaucoup de consultations surtout dans le 3eme et le 4eme trimestre de l’année. A côté de celui-ci, on note d’autres maladies telles que :
– Les affections diarrhéiques (10,79%)
– Les anémies (5,59%)
– Les parasitoses intestinales (5,08%)
– L’hypertension artérielle (3,14%)
Cependant, on note aussi un nombre élevé de cas de plaies. Ceci est illustré dans la figure 2.
Il faut aussi préciser que ces chiffres relevés ont été obtenus au niveau de trois postes de santé (Mboro 1, Mboro 2 et le dispensaire privé catholique), où on note un taux de fréquentation très élevé ; les affections bucco-dentaires sont aussi fréquentes. Cependant, la commune souffre d’un manque de plateaux techniques adéquats et de personnels qualifiés.
Méthodologie
Notre étude s’est faite en deux phases notamment dans la période d’Août à septembre 2012 et entre le mois de Décembre de la même année et le mois de janvier 2013.
Echantillonnage
La population d’étude
L’étude s’est déroulée au niveau des 11 secteurs de la commune de Mboro présentés dans la première partie du document (voir tableau I), ainsi qu’au niveau des villages environnants (Kondjo, Centre lobor, Santhi Ndong, Keur Alé Gaye, Ndiobene, Darou Diouf, Segueul). Elle a principalement concerné les personnes qui se trouvaient dans les ménages. Nous avons interrogé au plus une personne au niveau de chaque ménage.
Critères de sélection des sites et des personnes
Tous les quartiers des 11 secteurs de la ville n’ont pas servi de sites de travail. Nous avons essentiellement choisi pour cette étude, des localités qui pouvaient présenter des personnes susceptibles d’avoir des connaissances dans le domaine. Ces personnes, en plus des connaissances qu’elles avaient, devaient être au niveau des ménages au moment de l’enquête, être habitants de la localité et enfin être favorable à l’enquête.
Critères de sélection des pathologies
Le choix des différentes pathologies étudiées s’est opéré à partir des données sur la situation sanitaire de la commune, fournies par le district sanitaire de Tivaouane. En plus des affections présentées comme étant les plus courantes dans la ville (cf. figure 2), nous avons également élargi l’étude sur les pathologies telles l’angine, les affections oculaires, les maladies bucco-dentaires, le rhumatisme.
Instruments de collecte de données
Pour les besoins de l’enquête le laboratoire de botanique de la faculté de médecine, pharmacie et d’odonto-stomatologie a mis à notre disposition un questionnaire. Celui-ci nous a permis d’avoir des renseignements sur :
– Les informateurs
– Le nom de la pathologie
– Le nom de la plante
– Les parties utilisées ainsi que leur mode de préparation et d’emploi
– Les posologies
– Les sources d’approvisionnement
– Les contre-indications
– Les paramètres liés à l’automédication des plantes. (cf. annexe 3)
Il faut noter que pour chaque informateur, plante ou pathologie, une grille de réponse a été prévue.
Identification botanique des plantes
Plusieurs plantes ont pu être identifiées au moment même de l’enquête simplement à travers les noms. D’autres par contre ont nécessité un échantillonnage pour une identification plus commode au niveau du laboratoire de botanique l’IFAN (Institut Fondamentale d’Afrique Noire) sous la supervision des chercheurs trouvés sur place. Ces résultats ont été confirmés au laboratoire de botanique de la faculté de médecine, pharmacie et d’odonto-stomatologie.
Difficultés rencontrées
La plupart des informateurs étaient favorables à l’enquête. Cependant, certaines personnes refusaient parfois de partager leur connaissance dans le domaine par simple méfiance ou allaient même jusqu’à demander une rémunération.
Le déplacement vers certaines zones de la commune a été très difficile dans la mesure où il fallait faire face à un manque de moyen de transport pour se rendre dans ces localités (villages environnants).
La récolte des espèces qui n’étaient pas connues était parfois difficile du fait qu’il fallait faire des kilomètres pour espérer les retrouver dans la nature. En effet, selon les personnes trouvées au niveau des zones susceptibles de présenter ces espèces, ces dernières ont disparu suite à l’action des fournisseurs de racines au niveau du marché qui viennent souvent déterrer les arbres.
Listes des plantes utilisées dans les affections
Notre étude a porté essentiellement sur 12 pathologies : le paludisme, les maladies diarrhéiques, l’anémie, l’angine, les parasitoses intestinales, l’hypertension artérielle, les infections respiratoires aigues, les maladies bucco-dentaires, les dermatoses, les plaies, les affections oculaires et le rhumatisme. L’étude a permis de répertorier 129 plantes utilisées dans le traitement de ces pathologies sus mentionnées. Ces129 plantes sont réparties dans 53 familles. Le tableau VII présente la totalité des plantes issues des enquêtes, leurs familles respectives, leurs noms (locaux), leurs pourcentages de citation ainsi que les parties utilisées et les modes de préparation et d’emploi.
Ainsi, nous avons 25 plantes pour les affections oculaires, les plus citées étant Cassia occidentalis (15,79%), Adansonia digitata (14,04%), Hibiscus sabdariffa (10,53%) et Crataeva religiosa (10,53%) ; 25 aussi pour les anémies avec Vigna unguiculata (28,24%) et Lannea acida (17,65%) comme espèces les plus citées.
Nous avons répertorié 10 espèces pour l’angine et les plus citées sont Hibiscus sabdariffa (62,50%), Tephrosia obcordata (12,50%), Xylopia aethiopica (5,36%) et Acacia nilotica (5,36%).
Contre les maladies diarrhéiques, on note 35 espèces avec Euphorbia hirta (18,96%), Adansonia digitata (18,01%) et Anacardium occidentale (12,32%) qui sont les plus préférées.
L‘hypertension artérielle est traitée avec 44 espèces dont les plus citées sont Lantana camara (11,43%) et Combretum micranthum (8,10%).
Les maladies bucco-dentaires sont représentées avec 53 plantes et Acacia nilotica (17%) et Maytenus senegalensis (8,65%) apparaissent comme les plus préférées.
Concernant les infections respiratoires aigües avec 41 espèces répertoriées ; Guiera senegalensis (44,81%) et Combretum glutinosum (15,35%) sont les plus citées.
Les dermatoses sont traitées avec 32 espèces dont 3 sont les plus citées : Momordica charantia (25,15%), Detarium microcarpum (18,56%) et Cassia sieberiana (8,38%).
Pour le traitement du paludisme, 37 espèces ont été citées et les plus fortes fréquences de citation ont concerné Cassia occidentalis (28,52%) et Citrus aurantifolia (17,61%).
Les parasitoses intestinales suivent sur le tableau avec 22 espèces répertoriées et Cassia sieberiana (41,44%) et Allium sativum (16,22%) sont les préférées des informateurs.
Puis les plaies avec 34 espèces recensées dont Acacia nilotica (14,79%) et Jatropha curcas (14,08%) les plus citées ; et enfin le rhumatisme qui a fait intervenir 36 espèces dont Lawsonia inermis (16,82%) et Calotropisprocera (12,15%) sont les plus citées.
Il faut noter que certaines espèces sont citées plusieurs fois dans les différentes pathologies avec des pourcentages de citation différents d’une pathologie à l’autre. C’est le cas de Cassia occidentalis qui a été citée dans le traitement du paludisme avec 28,52%, dans les affections oculaires (15,79%). Acacia nilotica est citée presque dans toutes les pathologies de même que Adansonia digitata.
Allium sativum (16,22%) dans les parasitoses et (8,10%) dans l’hypertension artérielle. Hibiscus sabdariffa est citée dans le traitement de l’angine (62,50%), des affections oculaires (10,53%), dans les anémies (4,71%). Cassia sieberiana est aussi très utilisée par les populations notamment dans les parasitoses intestinales (41,44%) et dans les dermatoses (8,38%).
L’association de plantes dans le traitement de certaines affections constitue une pratique très courante au niveau de la plupart des populations. C’est le cas de Detarium microcarpum, Momordica charantia et de Cassia sieberiana dont les racines sont associées aux racinesde Jatropha chevalieri pour le traitement des dermatoses. Nous retrouvons les détails dans les tableaux ci-dessous.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
I. CADRE BIOPHYSIQUE
I.1. Situation géographique
I.2. Le relief
I.3. La végétation
I.4. Caractéristiques pédoclimatiques de la zone
I.5. L’hydrographie
II. CADRE HUMAIN
III. ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES
III.1. L’agriculture
III.2. L’élevage
III.3. La pêche
III.4. Les activités commerciales, artisanales et industrielles
III.5. Le tourisme
III.6. Les transports
IV. SITUATION SANITAIRE DE LA COMMUNE
IV.1. Situation endémique
IV.2. Couverture sanitaire
DEUXIEME PARTIE ENQUETE ETHNO PHARMACOLOGIQUE
I. Méthodologie
I.1. Echantillonnage
I.1.1. La population d’étude
I.1.2. Critères de sélection des sites et des personnes
I.1.3. Critères de sélection des pathologies
I.2. Instruments de collecte de données
I.3. Identification botanique des plantes
I.4. Difficultés rencontrées
II. Résultats et commentaires
II.1. Statut général des informateurs
II.2. Sources d’approvisionnement
II.3.1. Les parties utilisées
II.3.2. Les formes d’utilisation
II.4. Précautions par rapport à l’emploi
II.5. Conseils et automédication
II.6. Listes des plantes utilisées dans les affections
III. Discussion
Conclusion
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