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Médecine traditionnelle en Afrique
« Essayer de comprendre l’Afrique et l’Africain sans l’apport des religions traditionnelles, serait ouvrir une gigantesque armoire vidée de son contenu le plus précieux » disait Amadou Hampathé BA.
La place de la médecine traditionnelle en Afrique est très importante dans les systèmes de santé. D’après une estimation de l’OMS, en Afrique jusqu’à 80 % de la population utilise la MT pour répondre à ses besoins de soins de santé (OMS, 2002). La population a recours à la médecine traditionnelle pour satisfaire ces besoins en soins de santé, en raison des croyances culturelles et de la facilité d’accès. En effet, dans la plupart des cas, la médecine traditionnelle est, pour ces populations, la seule prestation de soins de santé disponible, accessible et abordable (BOUZAIDI, 2016).
• Au Ghana, au Mali, au Nigéria et en Zambie, le traitement de première intention pour 60 % des enfants atteints de forte fièvre due au paludisme fait appel aux plantes médicinales administrées à domicile.
L’OMS estime que, dans plusieurs pays d’Afrique, la plupart des accouchements sont pratiqués par des accoucheuses traditionnelles.
• En Afrique du Sud, 75 % des personnes vivant avec le VIH ou le SIDA font appel à la médecine traditionnelle ou à la médecine complémentaire ou parallèle.
• Au Ghana et en Zambie, le ratio des professionnels orthodoxes de la santé par rapport à la population est à peu près de 1 pour 20 000, 200 tandis que le chiffre correspondant pour les tradipraticiens est de 1 pour (Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique) (HAMDANI, 1984).
• De même en Tanzanie et Mozambique le ratio des tradipraticiens par rapport aux populations sont respectivement de 1 pour 400 et de 1 pour 200 (HAMDANI, 1984).
Acteurs de la Médecine Traditionnelle
L’exercice de la MT est pratiqué dans la plupart des régions du monde. Depuis ces dix dernières années, les milieux universitaires et industriels s’intéressent de plus en plus à la MT. Pour répondre aux attentes du public, les acteurs attachent depuis peu une grande attention à la MT et à la possibilité d’en intégrer l’exercice dans les systèmes sanitaires conventionnels(SSC) (OMS, 2001).
La MT est un domaine pluridisciplinaire et plurisectoriel. On peut classer ses acteurs en trois groupes (YANGNI-ANGATE, 2004).
Les tradipraticiens de santé
Guérisseurs
Ce sont des personnes, généralement dépourvues de diplôme médical, qui guérissent, ou prétendent guérir, en dehors de l’exercice légal de la médecine, par des moyens empiriques ou magiques, en vertu de dons particuliers supposés ou à l’aide de recettes personnelles (SOFOWORA, 1999). Ils sont capables de diagnostiquer les affections et de prescrire les plantes médicinales appropriées (KONAN, 2012).
Phytothérapeutes
La phytothérapie désigne la médecine fondée sur les extraits de plantes et de principes actifs naturels (LAROUSSE, 2016). Ils utilisent uniquement les vertus préventives et curatives des plantes pour soigner les maladies. Ils sont nombreux en milieu rural et l’on peut même affirmer que dans les familles africaines, les grands-mères ont la connaissance des plantes qui guérissent les maladies de leur progéniture (YAGNI-ANGATE, 2004).
Psychothérapeutes
La psychothérapie désigne le traitement ou l’accompagnement par un individu formé cela, d’une ou de plusieurs personnes souffrant de problèmes psychologiques, parfois en complément d’autres types d’interventions à visée thérapeutique (SOFOWORA, 1999). Leurs techniques sont basées sur le vécu socioculturel du malade et sur sa relation avec le TP. Ils utilisent la puissance du verbe et les incantations. Ils peuvent provoquer des chocs psychologiques libérateurs dans le mental du malade afin de rétablir l’harmonie et la santé du corps et de l’esprit (YANGNI-ANGATE, 2004).
Spiritualistes
Le spiritualisme est un courant philosophique qui affirme la supériorité ontologique de l’esprit sur la matière (LAROUSSE, 2016). Dans ce groupe on identifie des acteurs spéciaux des troubles humains ; certains ont la faculté de poser le diagnostic métaphysique des affections, ils sont des ritualistes, des devins, des spiritistes, des voyants, des occultistes et des féticheurs. D’autres se distinguent de ce groupe en ce sens qu’ils ont recours uniquement à des prières pour le rétablissement de la santé du malade ; on y trouve les religieux (prêtres, prophètes et marabouts). Enfin les sorciers, cités à tort parmi les TP de santé, sont des être humains doués de puissance surnaturelle qui agissent dans le sens de la nuisance de leurs semblables, mus par un instinct de jalousie, de méchanceté et de cruauté (FERRY, 2010).
Herboristes
Ce terme décrit un guérisseur traditionnel spécialisé dans l’utilisation des plantes médicinales pour traiter diverses maladies (SOFOWORA, 1999). Ils connaissent les usages des substances médicinales d’origine essentiellement végétale et assurent leur vente à ceux qui en ont besoin (YANGNI-ANGATE, 2004).On attend de lui une grande connaissance :
• De L’efficacité;
• De La toxicité;
• Du dosage;
• De la préparation des plantes médicinales.
Accoucheuses traditionnelles
Elles procèdent aux accouchements et prodiguent à la femme et à son nouveau-né, avant, pendant et après l’accouchement, des soins de santé basés sur les concepts prévalant dans la société où elles vivent (KONNAN, 2012).
Rebouteux
Ils guérissent par des procédés empiriques les luxations, les fractures, les entorses et les douleurs articulaires (KONAN, 2012).
Partenaires de la médecine traditionnelle
De nombreuses personnes, tant en Afrique qu’en Europe, s’intéressent à la MT : ce sont des financiers, des spécialistes de médias, des hommes et femmes de culture. De même des organisations internationales et non gouvernementales apportent leur soutien au développement de la MT (KONAN, 2012).
Chercheurs en médecine traditionnelle
Ce sont les scientifiques et les chercheurs de différentes facultés, des unités de formation et de recherche et instituts (Sciences, Médecine, Pharmacie, Institut National de Santé Publique). Dans les facultés littéraires, juridiques et économiques, certains chercheurs se spécialisent dans le domaine de la MT : des sociologues, des ethnosociologies, des anthropologues, des juristes, des économistes. Il faut noter aussi que certains TP font des recherches privées, enrichissant ainsi le nombre de leurs recettes thérapeutiques, mais aussi des associations de sages femmes (KONAN, 2012).
Réglementation de la médecine Traditionnelle
Stratégie de l’OMS
Le congrès de l’OMS sur la médecine traditionnelle s’est tenu du 7 au 9 novembre 2008 à Beijing (Chine) et qu’il a adopté la déclaration de Beijing sur la médecine traditionnelle.
Aussi la journée africaine de la médecine traditionnelle est célébrée chaque 31 Aoûte afin de mieux faire connaitre et de valoriser la MT dans la région africaine, et de promouvoir son intégration dans les systèmes de santé nationaux. Par ailleurs, l’OMS a introduit une nouvelle stratégie, qui est pour la décennie 2014-2023 et qui a pour but de :
• Mettre à profit la contribution potentielle de la MT à la santé, au bien-être et aux soins de santé centrés sur la personne ;
• Favoriser un usage sure et efficace de la MT au moyen de la réglementation, de la recherche et de l’intégration des produits, pratiques
et praticiens de MT dans les systèmes de santé, le cas échéant.
L’OMS a également fixé quatre grands objectifs que sont :
• Politique : intégrer la MT aux systèmes nationaux de soins de santé, de manière appropriée, en développant et en mettant en œuvre des politiques et programmes de MT.
• Qualité, sécurité et efficacité: promouvoir la sécurité, l’efficacité et la qualité de la MT en étendant la base de connaissance sur la MT et en conseillant sur la réglementation et les normes de l’assurance de la qualité.
• Accès: augmenter la disponibilité et l’accessibilité financière de la MT, de manière appropriée, en faisant porter l’accent sur l’accès pour les populations pauvres.
• Usage rationnel: promouvoir un usage thérapeutique judicieux de la MT appropriée, par les prestataires et les consommateurs.
Toutefois certains Etats rencontrent de difficultés concernant :
• L’élaboration et la mise en œuvre de politiques et réglementations;
• L’intégration, en particulier l’identification et l’évaluation de stratégies et de critères permettant l’intégration de la MT au système de santé national et aux soins de santé primaire;
• La sécurité et la qualité, notamment l’évaluation des produits et services, la qualification des tradipraticiens, la méthodologie et critères permettant d’évaluer l’efficacité;
• La capacité à contrôler et à réglementer la publicité et les allégations de la MT et de la MC (MC/MT)
• La recherche et le développement;
• L’éducation et la formation des praticiens de MT;
L’information et la communication, par exemple la diffusion d’informations concernant les politiques, la réglementation, les profils de services et les données de recherches, ou l’obtention d’informations objectives et fiables par les patients.
Panorama Africain
La MT suscite aujourd’hui, à travers le monde, un regain d’intérêt qui a amené beaucoup de pays à saisir l’urgence et la pertinence de la législation. L’amplification de ce mouvement prend prétexte des recommandations de l’OMS.
En effet, l’OMS a toujours recommandé et encouragé la législation de la MT dans sa politique de « santé pour tous ».
L’absence de textes officiels dans les autres pays ne traduit pas forcément un vide en la matière, car on peut observer quelques institutions universitaires, gouvernementales et organisations qui y travaillent.
En Afrique, selon le document préparatoire des assises du 40ème anniversaire de l’OAPI (Organisation Africaine pour la Propriété Intellectuelle), la situation de la MT varie d’un territoire à un autre, en fonction de l’histoire sociale et politique spécifique aux différents Etats constitués (OMS, 2000).
Si avant les indépendances, la pratique de la médecine traditionnelle s’était même vue interdite par les autorités métropolitaines, il en est autrement aujourd’hui où la MT bénéficie d’une existence tolérée dans nombreux pays. Dans plusieurs pays africains, les guérisseurs sont invités dans les rencontres et séminaires sur les problèmes de santé des populations. Cependant, très peu de structures officielles de santé font appel aux compétences des tradipraticiens alors que 80 à 85% de la population s’adressent à ces derniers pour les problèmes de santé (OMS, 2002).
Ce paradoxe est d’autant plus marquant que nous constatons l’existence dans de nombreux pays africains, d’une structure d’état charge de la MT.
Au cas où cette structure existerait, elle n’est bénéficiaire que de 0 à 5% du budget du ministère dont elle relève.
Un comité régional d’experts a été créé en 2001. Au cours de la première réunion tenue à Harare (ZIMBABWE) en novembre 2001, ce comité a finalisé les instruments suivants :
• Un guide pour la formation, la mise en place, le suivi et l’évaluation d’une politique nationale de MT dans la région OMS/afro.
• Un modèle de cadre légale pour la pratique de la MT dans la région OMS/afro.
• Un modèle de code d’éthique pour les tradipraticiens de la région OMS/afro.
• Un cadre réglementaire pour la protection du savoir professionnel et des droits de propriété intellectuelle relatifs aux médicaments issus de la MT dans la région OMS/afro.
MÉDECINE ET PRATIQUES TRADITIONNELLES AU SÉNÉGAL
Les différents types de pratiques traditionnelles au Sénégal
Les rituels
Ce sont des procédures ou des sacrifices nécessaires pour apaiser les dieux dans une forme particulière de traitement ou de situation .Ils peuvent comprendre les sacrifices de chèvres, l’exécution de certains danses, l’ingestion de certains aliments ou de certains parties d’aliments seulement .Les danses rituels sont très courantes et font parties du traitement des patients moralement perturbés (SOFOWORA, 1996).
Le mauvais sort ‘Liggeey’
C’est une sorte de maléfice que jettent les personnes dotées d’un pouvoir de sorcellerie sur un individu, dans l’unique but de nuire (contrairement aux forces ancestrales qui peuvent à la fois protéger et nuire). Les sorciers agissent pour leur propre compte, ou en tant que commanditaire, dans le cadre de conflits interindividuels généralement suscités par la jalousie. La sorcellerie est en quelque sorte une anti religion mettant à la disposition de celui qui l’exerce (le sorcier) des forces maléfiques allant contre l’ordre naturelles et surnaturelles des choses admis par la religion (KERHARO, 1975).
Le terme de ‘Liggeey’ regroupe diverses maladies désignées par le nom des forces maléfiques dont elles sont le résultat : « malédiction », on dit qu’une personne est « emboucanée ». Par exemple lorsque la maladie est une « corde », on dit que le sorcier « attache la personne» : le malade ressent alors une douleur étouffante à type de striction ; le traitement visera à « défaire les liens ».
Voyance, divination ‘Guissané’
La voyance est la capacité divinatoire à percevoir une information dans l’espace et dans le temps en dehors de l’usage des cinq sens, par extrasensorielle. La personne qui aurait cette capacité est généralement appelé voyant(e) et propose des consultations payantes à des clients en attente de révélations afin de connaître ou de préparer leur avenir. La voyance est considérée comme une pseudoscience mais reste une activité populaire et lucrative. La voyance s’exerce à partir d’un substratum matériel constitué par des miroirs de pacotille, de la bimbeloterie, des canaris remplis d’eau avec dans le fond un objet appartenant au voyant ou au consultant; tout simplement aussi à partir de kolas ou de cauris (KERHARO, 1975).
Féticheurs et guérisseurs s’adonnent à la divination selon des modalités variables, mais il existe aussi des devins de profession qu’on vient consulter ne serait-ce que pour connaitre l’origine d’une maladie et savoir à quel thérapeute il convient de s’adresser. Les procédés utilisés sont divers, le plus répandu étant celui des cauris .Ceux-ci peuvent être jetés sur un van ou une petite serviette composée de fils de coton, colorés ou non, formant des carreaux. Les positions des cauris par rapport aux carreaux dictent les réponses. Les cauris peuvent également être jetés sur de la terre battue bien plane ou sur du sable; l’examen de leurs dispositions propres et respectives les unes par rapport aux autres ainsi que de leurs positions à l’endroit, à l’envers et sur le coté donne au devin des éléments d’information pour l’interprétation (KERHARO, 1975).
En bref, les techniques de divination sont très variées. Elles gravitent autour de deux pôles qui sont l’interrogatoire des esprits, des fétiches, des forces surnaturelles par un truchement approprié et l’interprétation de figures, de positions, de mouvements bien déterminés d’objets symboliques dans des conditions également bien déterminées (KERHARO, 1975).
Incantations
Ce sont des formes de jeux de mots (similitudes) écrites ou transmises oralement sous forme poétique apparent pour concentrer les forces. Il ne faut pas présumer que l’effet d’une incantation dépend uniquement de l’allitérative des vers car il existe des formes de vers qui son pratiquement allitératives sans pour autant être considérés comme des incantations .L’efficacité d’une incantation provient aussi de son pouvoir évocateur .Ils sont utilisées en plusieurs manière en médecine traditionnelle ; ils existent des formes de médecine ou une seul incantation est nécessaire pour produire l’effet désiré (KASSOKA, 2007).
L’oniromancie ‘Firrii guente’
C’est une sorte de divination par les rêves. Il tient une grande place dans l’islamisme et sont naturellement interprétés par les marabouts vrais ou faux. Dans le Fouta Toro certains d’entre eux, ayant d’ailleurs une excellente réputation de sainteté, disposent de vieux ouvrages écrits en arabe qu’ils feuillettent sous les yeux de leurs consultants pour donner les explications appropriées sur les songes. On trouve même dans ces écrits les mentions de quelques plantes médicinales. Le cas particulier des marabouts accomplissant des khalva à la demande entre également dans cette catégorie. Interprétant à l’usage de leurs clients les rêves hallucinatoires qui les ont assaillis au cours de leur retraite, ils prévoient leur avenir et les conseillent sur la conduite à tenir pour détourner les mauvais sorts et réussir dans leurs entreprises (KERHARO, 1975).
Le fétichisme
Il désigne à nos yeux toute religion dans laquelle un dieu relativement inaccessible délègue une partie de ses pouvoirs à des forces secondaires et pourtant essentielles, dont chacune se caractérise matériellement par un sanctuaire et un autel (KERHARO, 1975).
La magie
Science occulte qui permet d’obtenir des effets merveilleux à l’aide de moyens surnaturels ou supposées des esprits infernaux.
Les fonctions de magicien sont d’ailleurs énigmatiques et pas toujours bien délimitées entre des techniques pouvant être considérées comme religieuses et d’autres pouvant être considérées comme antireligieuses. Quand par exemple, le magicien est appelé par la communauté pour pratiquer des ordalies ou des exorcismes, il est investi de la confiance entière du groupe qui l’a sollicité et officie à l’égal d’un prêtre conformément aux canons du droit coutumier. Quand, au contraire, il utilise des pouvoirs considérés comme maléfiques pour nuire à son prochain, il est assimilable au sorcier (KERHARO, 1975).
Le charlatanisme
Le charlatan médical se donne des allures de magicien. Il a rarement des connaissances sur la pharmacopée, mais cela ne l’empêche pas de soigner des malades avec souvent des préparations constituées par des plantes banales ou choisies au hasard. Son accoutrement, son assurance, sa manière de faire, son éloquence, ses talents de prestidigitateur lui valent souvent une réputation flatteuse (KERHARO, 1975).
Place de la médecine traditionnelle dans le système sanitaire
La médecine traditionnelle est le premier pourvoyeur de santé au Sénégal. En effet, au regard du taux de précarité de la population sénégalaise, le premier reflexe de ces couches défavorisées, en cas de maladie, est d’aller voir le tradipraticiens (KASSOKA, 2007). Malgré des lois répressives contre la pratique de la médecine traditionnelle pendant la période coloniale, presque chaque village du Sénégal dispose au moins d’un tradipraticien. Quatre traditions médicales d’origines différentes ont formé la configuration médicale actuelle du Sénégal : ce sont la tradition africaine animiste et la tradition arabe musulmane, puis la médecine européenne occidentale, et récemment la médecine chinoise (KONAN, 2012). Elle peut être subdivisée en médecine familiale et en médecine experte. La médecine familiale est l’ensemble des recettes accessibles à tous pour un soulagement rapide d’affections bénignes. La médecine experte désigne le champ des recettes très élaborées et complexes qui constituent les traitements appliqués aux maladies graves (DIAGNE, 2010).
La médecine traditionnelle a été officiellement identifiée par le gouvernement du Sénégal en 1985. Le ministère de la santé préconise la promotion et la réadaptation de la médecine traditionnelle et de la pharmacopée traditionnelle.
Il existe des stratégies officielles et des activités pour encourager la collaboration entre la médecine traditionnelle et conventionnelle (FLOYD, 1999 ; BARRY, 2006). Mais aujourd’hui les rares échanges observés entre les médecins conventionnels et les tradipraticiens se limitent à quelques rencontres, ateliers et séminaires organisés épisodiquement, et quelques fois aussi des échanges de patients. La participation des tradipraticiens à la recherche et aux prestations médicales est d’autant plus souhaitable qu’il est important, fondamentale même, de valoriser le savoir ancestral dont l’Afrique a hérité. L’observation lucide de la médecine traditionnelle sénégalaise d’aujourd’hui, telle qu’elle est pratiquée, révèle qu’elle n’est pas, comme on a tendance à le croire, un concept mystérieux, figé dans le temps et dans l’espace (SENGHOR, 2005). Les rares initiatives développées à ce propos sont faites par des institutions indépendantes à caractère communautaire tels qu’ENDA Tiers Monde, le centre de technologie approprié pour la santé de Pikine (CTASP), le centre Malango de Fatick, l’Hôpital traditionnelle de keur Massar (MENARD, 2013). Ce dernier établi au Sénégal depuis 1987 reçoit plus de 30000 patients actifs, et se compose d’un personnel professionnel de médecine moderne et de médecine traditionnelle (BALDE, 1994 ; KASSOKA, 2007)
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LA MEDECINE TRADITIONNELLE
I DÉFINITIONS
I.1 La santé
I.2 La médecine
I.3 La maladie
I.4 La médecine traditionnelle
II HISTORIQUE
II.1 Origines de la médecine traditionnelle
II.2 Acquisition de la médecine traditionnelle
III INTÉRÊT
III.1 Médecine traditionnelle dans le monde
III.2 Médecine traditionnelle en Afrique
IV Acteurs de la Médecine Traditionnelle
IV.1 Les tradipraticiens de santé
IV.1.1 Guérisseurs
IV.1.2 Phytothérapeutes
IV.1.3 Psychothérapeutes
IV.1.4 Spiritualistes
IV.1.5 Herboristes
IV.1.6 Accoucheuses traditionnelles
IV.1.7 Rebouteux
IV.2 Partenaires de la médecine traditionnelle
IV.3 Chercheurs en médecine traditionnelle
V Réglementation de la médecine Traditionnelle
V.1 Stratégie de l’OMS
V.2 Panorama Africain
VI MÉDECINE ET PRATIQUES TRADITIONNELLES AU SÉNÉGAL
VI.1 Les différents types de pratiques traditionnels au Sénégal
VI.1.1 Les rituels
VI.1.2 Le mauvais sort ‘Liggeey’
VI.1.3 Voyance, divination ‘Guissané’
VI.1.4 Incantations
VI.1.5 L’oniromancie ‘Firrii guente’
VI.1.6 Le fétichisme
VI.1.7 La magie
VI.1.8 Le charlatanisme
VI.2 Place de la médecine traditionnelle dans le système sanitaire
DEUXIEME PARTIE : ENQUETE AUPRES DES POPULATIONS ET DES TRADIPRATICIENS
I OBJECTIFS
I.1 Objectif Général
I.2 Objectifs Spécifiques
II CADRE DE L’ÉTUDE
II.1 Situation géographique
II.1.1 Commune de Ndiaganiao
II.1.2 Commune de Sandiara
II.2 Situation socioculturelle
II.2.1 Démographie
II.2.1.1 Commune de Ndiaganiao
II.2.1.2 Commune de Sandiara
II.2.2 Accès à l’Education et la Santé
II.2.2.1 Commune de Ndiaganiao
II.2.2.2 Commune de Sandiara
II.2.3 Agriculture, Elevage
II.2.3.1 Commune de Ndiaganiao
II.2.3.2 Commune de Sandiara
III TYPE ET POPULATION D’ÉTUDE
III.1 Type d’étude
III.2 Population d’étude
IV MATÉRIEL ET MÉTHODES
IV.1 Matériel
IV.2 Méthodes
V RÉSULTATS
V.1 Les tradipraticiens
V.1.1 Caractères sociodémographiques
V.1.2 Activités des tradipraticiens
V.1.3 Spécialités des tradipraticiens
V.1.4 Pathologies traitées
V.1.5 Méthodes de diagnostic des tradipraticiens
V.1.6 Critères de guérison selon le tradipraticiens
V.1.7 Méthodes thérapeutiques des tradipraticiens
V.1.7.1 Médication utilisant les plantes
V.1.7.2 Médication utilisant des animaux
V.1.7.3 Médication utilisant des minéraux
V.2 La population Générale
V.2.1 Caractères sociodémographiques
V.2.2 Recours des sujets à la médecine traditionnelle
V.2.3 Relation des sujets avec la médecine traditionnelle
V.2.4 Opinions des sujets sur la médecine traditionnelle
VI DISCUSSION
VI.1 Les tradipraticiens
VI.2 Population Générale
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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