ENQUETE AUPRES DES POPULATIONS ET DES TRADIPRATICIENS

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lES ACTEURS DE LA MÉDECINE TRADITIONNELLE

guérisseurs

Les guérisseurs sont des personnes, généralement dépourvues de diplôme médical, qui guérissent ou prétendent guérir en dehors de l’exercice légal scientifique de la médecine, par des moyens empiriques ou magiques, en vertu de dons particuliers supposés ou à l`aide de recettes personnelles(LAROUSSE, 2017).Les guérisseurs traditionnels jouissent de respect, d’admiration et de notoriété autour de leur population locale qu’ils servent sur la base d’une science indigène qui leur a été transmise de génération en génération (CAMARA, 2012).

Phytothérapeute

Il est le spécialiste de la phytothérapie. C`est une méthode basée sur l’utilisation des plantes médicinales pour le bien-être et la santé. Elle est une personne qui est reconnue dans la localité dans laquelle elle vit ; comme compétente pour dispenser des soins de santé, grâce à l’emploi de substances végétales
(LAROUSSE, 2017).

Herboristes

Ce sont des personnes qui récoltent et vendent des plantes séchées ou fraiches. C’est l’équivalent du droguier, ils vendent des produits d’origine végétale principalement mais on trouve également des minéraux et des parties d’animaux (ZINEB, 2016).

Rebouteux

C’est une personne qui guérit par des procédés empiriques les luxations, les fractures, les foulures, les douleurs articulaires (LAROUSSE, 2017).

Poseurs de cautères

Ce sont des personnes qui pratiquent des pointes de feu à l’aide d’instruments (tiges de fer, de bois, de verre) pour bruler un tissu. Les indications sont multiples : rhumatismes, douleurs diverses, maladies infectieuses. Ces
techniques ont fait l’objet de descriptions précises et de cartographie des points traités, notamment par Al Jurjani, auteur perse du 10e siècle. Cette profession est pratiquée par des hommes âgés ; ils exercent le métier de leurs parents. Ils ne semblent pas avoir à leur tour de jeunes apprentis. Cette pratique est en plein déclin, avec apparition de glissements vers le magique (Claise et al., 2002).

Accoucheuse traditionnelle (AT)

C’est la personne qui veille au bon déroulement de l’accouchement. Elles se sont formées le plus souvent en accompagnant et en assistant celles-ci lors d’accouchement. Pour les familles, les AT sont une alternative moins onéreuse que la venue à domicile de sages-femmes professionnelles et qui accepteront souvent le paiement en nature. Dans beaucoup de pays où l’accouchement à la maison est la norme, les sages-femmes sont seulement présentes dans les structures de santé. Dans beaucoup de cultures les AT sont des membres respectées de leur communauté; elles accomplissent d’importants rites culturels et fournissent un soutien social essentiel aux femmes qui accouchent (Aletor, 1981). Les gens pensent que les liquides corporels libérés à l’accouchement (liquide amniotique et sang) sont impurs et ils emploient une AT pour réaliser toutes les tâches impures pour le compte des autres membres de la famille (Blanchet, 1984). Dans tous les cas, leurs croyances et leurs pratiques sont influencées par les coutumes locales et parfois par la religion (Bullough, 1989).

TECHNIQUES DE RÉCOLTES ET DE TRAITEMENTS DES PLANTES MÉDICINALES

Pour démontrer un effet clinique, une plante médicinale doit contenir un certain pourcentage de principes actifs. Or, la teneur de ces principes varie pour une même plante en fonction de diverses circonstances : la partie utilisée, l’âge de la plante, l’époque de l’année, l’heure de la cueillette, la nature du sol, etc. Les plantes médicinales cueillies pour un usage médical doivent être exemptes de polluants. La récolte des spécimens s’effectue dans des lieux qui ne sont pas contaminés par des substances nocives, tels les engrais industriels, les pesticides, les herbicides, les fongicides, les émanations d’usines ou de véhicules et autres polluants de toutes sortes. Cette règle est importante car une plante souillée par un produit chimique toxique peut empoisonner gravement l’usager (Fortin et al., 2000)
En règle générale, les matières végétales médicinales brutes récoltées ne doivent pas être posées directement sur le sol. Si des parties souterraines, comme les racines, sont utilisées, on éliminera la terre qui y adhère aussitôt que possible après la récolte. Les matières récoltées seront mises dans des paniers propres, des sacs en toile ou autres récipients bien aérés ou encore déposées sur de grandes pièces de toile, tous ces contenants étant exempts de matières étrangères, y compris de restes de plantes provenant de récoltes précédentes. Après la récolte, les matières végétales médicinales brutes peuvent être soumises à un prétraitement approprié à titre d’élimination des matières indésirables et des contaminants, de lavage pour éliminer les restes de terre, de tri et de découpage. Les matières récoltées devront être protégées contre les insectes, les rongeurs, les oiseaux et autres nuisibles et être hors de portée du bétail et des animaux domestiques. Si le lieu de récolte est éloigné des installations de traitement, il peut être nécessaire de sécher les matières végétales médicinales brutes à l’air ou au soleil avant leur transport. Si on récolte plus d’une partie de plante médicinale, les différentes espèces ou parties de plantes devront être rassemblées séparément et transportées dans des récipients distincts. La contamination croisée doit être évitée en tout temps. Le matériel utilisé pour la récolte, tel que machettes, cisailles, scies et outils mécaniques, doit être tenu propre et en bon état. Les parties qui entrent en contact direct avec les matières récoltées doivent être exemptes de graisse et autres contaminants. Seuls les systèmes de récoltes non destructeurs pour l’environnement doivent être employés. Ces systèmes varient d’une espèce à l’autre, par exemple lorsqu’on récolte les racines d’un arbre ou d’arbuste, il ne faut pas sectionner ni déterrer les racines principales, ni couper les racines pivotantes. Seuls quelques une des racines latérales sont localisées et prélevées. Lorsqu’il s’agit d’une espèce dont la matière première recherchée est l’écorce, on ne prélèvera pas celle-ci sur toute la circonférence du tronc et on ne dénudera pas l’arbre, mais on découpera et prélèvera l’écorce en bande longitudinale sur un seul côté. Malgré l’existence de ces règles qui participeraient à la protection de l’environnement et à la préservation de certaines espèces en voie de disparition, il reste peu connu chez les tradipraticiens [OMS, 2003].
En médecine traditionnelle la cueillette se fait à différents moments. Elle se fait au levé et au coucher du soleil mais dans de rare cas elle peut se faire la nuit.
La cueillette se fait à l’aide de houe, de coupe-coupe, ou de tout autre objet coupant. L’écorçage, qui consiste à enlever l’écorce des arbres se fait à la montée de la sève ; on doit choisir des arbres qui ne sont ni trop jeunes, ni trop vieux. La cueillette des bougeons se fait au moment du débourrement. Les feuilles se ramassent au moment de leur épanouissement maximal, mais avant la floraison. La cueillette des racines est plus facile après la pluie. Les fruits secs sont cueillis à maturité presque complète, tout juste avant qu’ils ne se détachent spontanément. Les fruits charnus ne doivent être récoltés ni trop verts, ni trop mûrs. Les fleurs sont quelques fois cueillies en boutons ; le plus souvent, elles sont récoltées au début de leur épanouissement, c’est-à-dire avant le flétrissement des pétales (Daniel et al, 2000).

MÉTHODES DE PRÉPARATION DES REMÈDES TRADITIONNELS

Macération

Ce mode de préparation consiste à tremper à froid les parties actives d’une ou de plusieurs plantes dans un liquide : vin, alcool, huile ou eau. La macération à l’eau ne doit pas durer car elle a l’inconvénient de fermenter rapidement. La macération doit reposer au frais pendant au moins une dizaine d’heures parfois même durant plusieurs jours (Daniel et al, 2000).

Infusion

Ce mode de préparation consiste à faire bouillir l’eau puis à ajouter les matières végétales prescrites selon les quantités prévues ; il suffit ensuite de couvrir, de laisser infuser plus ou moins longtemps généralement 10 a 15 minutes puis de filtrer et de boire (Daniel et al, 2000).

Décoction

Ce mode de préparation consiste à placer les matières végétales prescrites dans de l’eau bouillante et de laisser bouillir le tout pendant 10 à 15 minutes (Daniel et al, 2000).

SITUATION ACTUELLE DE LA MT AU SÉNÉGAL

Quatre traditions médicales d’origines différentes ont formé la configuration médicale actuelle du Sénégal : ce sont la tradition africaine animiste et la tradition arabe musulmane, toutes deux passées à l’état de médecine populaire, puis la médecine européenne occidentale qui est la médecine savante basée sur la recherche, l’expérience et des essais cliniques et récemment la médecine chinoise (KONNAN, 2012).
D’après une estimation de l’Oms, la médecine traditionnelle assume 80 à 90 % des soins de santé en Afrique (OMS, 2002). Un certain nombre de facteurs peuvent expliquer ce recours très répandu aux soins traditionnels, La médecine traditionnelle est acceptée parce qu’elle est insérée dans l’environnement socioculturel local. Les tradipraticiens (TP) sont des personnes, issues du peuple, parlant le même langage et vivant dans les mêmes conditions ; en plus la plupart du temps les soins se font à domicile comme c’est le cas pour les accouchements, et aussi le faible coût de ses soins et le déficit en infrastructures sanitaires dans les zones rurales, font que la médecine traditionnelle, a une place primordiale dans les systèmes de santé africains (Fall, 2017).

Aspects socio-économiques

L’usage de la médecine traditionnelle est très répandu et revêt une grande importance au niveau sanitaire et économique. Le Sénégal, à l’instar des pays de l’Afrique subsaharienne, fait face au double fardeau des maladies transmissibles et des maladies chroniques souvent à soins coûteux. Les conséquences difficiles de cette situation socio sanitaire sont encore plus accentuées chez les groupes vulnérables (PNUD, 2009).
Au Sénégal la sante et l’éducation coute plus de 50% du budget national sans tenir compte de la MT qui est un secteur informel selon Dr Boubacar SARR Coordonnateur du Programme National de Lutte contre la Cécité.

Politiques de médecine traditionnelle

Au Sénégal, la volonté politique de promouvoir la médecine traditionnelle s’est manifestée depuis fort longtemps. En effet, la valorisation de cette composante particulière de la santé a été l’une des priorités du Plan National de Développement Sanitaire du Sénégal 1998-2007. Plusieurs actes ont été pris en conformité avec les conventions régionales ratifiées par l’état dans le cadre de la promotion des connaissances médicales traditionnelles (PNUD, 2009):
Recensement des tradipraticiens et leur organisation en associations ;
Création de cinq (05) centres d’expérimentations cliniques de médicaments à base de plantes médicinales dans quatre (04) régions :
Dakar, Louga, Koungheul et Kolda ;
Élaboration et la validation des textes réglementant la pharmacopée traditionnelle ;
Élaboration et validation d’un plan stratégique 2007 – 2010 pour la promotion de la médecine traditionnelle dans le système national de santé.
Un projet de Loi portant réglementation de la médecine traditionnelle a été élaborée en 2004 mais n’a pas encore été votée.

Caractéristiques sociodémographiques

Structure de la population

La population de la commune de Mpal, selon les résultats provisoires du recensement général de la population et de l’habitat de 2013, est de 8112 habitants dont 47,5% d’hommes (3851) et 52,5% de femmes (4261). Elle représente 0,86 % de la population régionale. La population de la commune de Mpal est jeune, en effet en 2013 la proportion des moins de 20 ans représentait 43,33 % tandis que la catégorie des plus de 60 ans constituait à peine 7,3 % de la population. La répartition ethnique de la population laisse voir un équilibre relatif entre les wolofs et les peulhs qui constituent respectivement 46% et 40% de la population. La représentation des maures est significative avec 13%, les autres ethnies représentent 1% de l’effectif total (arsd /Saint-Louis, 2012).

Répartition socioprofessionnelle

Les agriculteurs sont plus nombreux car ils représentent 60% des actifs, les éleveurs 15% et les commerçants 10%. Les autres professions représentent 15% (artisans, éducateurs, salariés des secteurs public et privé, etc.)(NGOM, 2006).

Situations sanitaires à Mpal

Le système de santé du Sénégal se présente sous forme d’une pyramide de trois niveaux (MSAS):
L’échelon périphérique qui correspond au district sanitaire L’échelon régional qui correspond de la région médicale L’échelon central
Le district sanitaire est assimilé à une zone opérationnelle comprenant au minimum un centre de santé et un réseau de postes de santé. Il couvre une zone géographique pouvant épouser un département entier ou une partie d’un département (MSAS).
Les postes de santé sont implantés dans les communes, les chefs-lieux de communautés rurales ou les villages relativement peuplés. Ils s’appuient au niveau rural sur les infrastructures communautaires de villages (cases de santé et maternités rurales) créées par les populations qui en assurent la gestion par l’intermédiaire des agents de santé communautaire ou des matrones qui ont été choisies(MSAS).
La région médicale est la structure de coordination du niveau régional. Chaque région médicale correspond à une région administrative. Elle est dirigée par un médecin de santé publique qui est le principal animateur de l’équipe cadre composée de l’ensemble des chefs de services rattachés à la région médicale. Le niveau central comprend outre le cabinet du ministre, les directions et les services rattachés (MSAS).

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE : GENERALITES SUR LA MEDECINE TRADITIONNELLE (MT)
I DÉFINITIONS
I.1 SANTE
I.2 MALADIE
I.3 TRADITION
I.4 MEDECINE
I.5 MEDECINE TRADITIONNELLE
II HISTORIQUE
III LES ACTEURS DE LA MÉDECINE TRADITIONNELLE
III.1 GUERISSEURS
III.2 PHYTOTHERAPEUTE
III.3 HERBORISTES
III.4 REBOUTEUX
III.5 POSEURS DE CAUTERES
III.6 ACCOUCHEUSE TRADITIONNELLE (AT)
IV TECHNIQUES DE RÉCOLTES ET DE TRAITEMENTS DES PLANTES MÉDICINALES
V MÉTHODES DE PRÉPARATION DES REMÈDES TRADITIONNELS
V.1 MACERATION
V.2 INFUSION
V.3 DECOCTION
VI SITUATION ACTUELLE DE LA MT AU SÉNÉGAL
VI.1 ASPECTS SOCIO-ECONOMIQUES
VI.2 POLITIQUES DE MEDECINE TRADITIONNELLE
DEUXIÈME PARTIE : ENQUETE AUPRES DES POPULATIONS ET DES TRADIPRATICIENS
I OBJECTIFS
I.1 OBJECTIF GENERAL
I.2 OBJECTIFS SPECIFIQUES
II CADRE DE L’ÉTUDE
II.1 SITUATION GEOGRAPHIQUE DE LA COMMUNE DE MPAL
II.2 CARACTERISTIQUES PHYSIQUES
II.2.1 Relief et types de sols
II.2.2 Climat et végétation
II.3 CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES
II.3.1 Structure de la population
II.3.2 Répartition socioprofessionnelle
II.4 SITUATIONS SANITAIRES A MPAL
III TYPE ET POPULATION D’ÉTUDE
III.1 TYPE D’ETUDE
III.2 POPULATION D’ETUDE
IV MATÉRIEL ET MÉTHODES
IV.1 MATERIEL
IV.2 METHODES
V RÉSULTATS
V.1 POPULATION GENERALE
V.1.1 Données sociodémographiques
V.1.2 Utilisation de la médecine traditionnelle
V.1.3 Degré de confiance en la MT
V.1.4 Avantages et Inconvénients de la MT
V.1.5 Position des personnes enquêtées sur la publicité
V.1.6 Intégration de la MT dans le système de santé
V.2 TRADIPRATICIENS
V.2.1 Données Sociodémographiques
V.2.2 Modes d’acquisition du savoir
V.2.3 Répartition des tradipraticiens selon leur spécialité en MT
V.2.4 Fréquence des maladies rencontrées par les TP
V.2.5 Types pathologies traitées
V.2.6 Méthodes de diagnostic des TP
V.2.7 Durée moyenne des traitements selon les TP
V.2.8 Critères de guérison selon les TP
V.2.9 Moyens thérapeutiques des TP
VI DISCUSSION
VI.1 POPULATION GENERALE
VI.2 TRADIPRATICIENS
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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