ENJEUX ET PRATIQUES DE LA MOBILITE INTERNE

Types de mobilitรฉ et frontiรจres de lโ€™entreprise

ย  ย  La mobilitรฉ est la capacitรฉ ร  se mouvoir ou ร  รชtre mis en mouvement, ร  changer de place. En gestion des ressources humaines, elle renvoie ร  la capacitรฉ dโ€™un individu ร  accepter un changement dans le contenu ou la forme de son emploi. On dit dโ€™une personne quโ€™elle est mobile si elle accepte un nouvel emploi dans son entreprise ou dans une autre. On voit apparaรฎtre la distinction entre mobilitรฉ interne et externe suivant le franchissement de la frontiรจre de lโ€™entreprise. Ainsi, lโ€™INSEE dรฉfinit la mobilitรฉ interne comme un changement dโ€™รฉtablissement sans changer dโ€™employeur. Mais cette dรฉfinition est assez restrictive dans la mesure oรน un salariรฉ changeant de poste dans un mรชme รฉtablissement nโ€™entrerait pas dans le champ de la mobilitรฉ interne. Cโ€™est pourquoi, nous prรฉfรฉrerons la vision du CEREQ qui associe la mobilitรฉ interne ร  un changement dโ€™activitรฉ, de profession, ou une augmentation de salaire (Dupray, 2005). On entend donc par mobilitรฉ intra organisationnelle ou interne tout mouvement dโ€™un emploi ร  un autre ร  lโ€™intรฉrieur dโ€™une mรชme organisation avec ou sans changement gรฉographique. La mobilitรฉ interne sโ€™exerce ร  lโ€™intรฉrieur du pรฉrimรจtre de lโ€™entreprise ou du Groupe. Elle peut รชtre gรฉographique, fonctionnelle, avec ou sans promotion. Elle peut รชtre choisie par le salariรฉ (mutation, reconversion) ou subie (redรฉploiement, reclassement, reconversion). Par opposition, la mobilitรฉ externe sโ€™exerce vers des territoires situรฉs ร  lโ€™extรฉrieur de lโ€™entreprise : dรฉmission, licenciement, retraite. Elle suppose, par dรฉfinition, un changement dโ€™employeur. Mais la mobilitรฉ interne et la mobilitรฉ externe ne sont pas des notions aussi impermรฉables. Par exemple, lors dโ€™un rachat ou dโ€™une fusion dโ€™entreprise, les salariรฉs de lโ€™ancienne entitรฉ, amenรฉs ร  bouger, vivent-ils une mobilitรฉ interne ou externe ? Sur le plan juridique, il sโ€™agirait davantage dโ€™une mobilitรฉ interne, les deux entreprises nโ€™en formant plus quโ€™une, mais sur le plan organisationnel et humain, la mutation sโ€™apparente davantage ร  une mobilitรฉ externe. En plus de ce genre de problรจme circonstanciel, on peut รฉgalement rencontrer un dernier type de mobilitรฉ qui rรฉconcilie mobilitรฉ interne et externe. En effet, lorsque la mobilitรฉ entre lโ€™entreprise et le monde extรฉrieur est provisoire, cโ€™est-ร -dire que le salariรฉ peut rรฉintรฉgrer son entreprise dโ€™origine aprรจs une pรฉriode dรฉterminรฉe, on parle de mobilitรฉ mixte. Il sโ€™agit donc dโ€™un parcours professionnel externe provisoire. Il existe diffรฉrents types de mobilitรฉ mixte comme le Congรฉ Individuel de Formation, le congรฉ parental, ou bien la mise ร  disposition ou le dรฉtachement dans une entreprise ou une structure diffรฉrente de celle dโ€™origine. Par extension, toutes les entreprises partenaires ayant des salariรฉs travaillant ร  cheval sur les deux structures pratiquent des politiques de mobilitรฉ mixte. La mobilitรฉ professionnelle peut donc รชtre dรฉfinie comme un changement de poste ou de fonction qui sโ€™accompagne dโ€™un changement dans la nature de lโ€™emploi. Elle peut รชtre assortie dโ€™une pรฉriode de formation plus ou moins longue selon la difficultรฉ des compรฉtences ร  acquรฉrir. Ici, nous tenterons dโ€™apprรฉhender les diffรฉrents aspects de la mobilitรฉ interne mรชme si nous avons vu quโ€™elle nโ€™est pas aussi รฉloignรฉe de la mobilitรฉ externe.

Les diffรฉrentes formes de mobilitรฉ interne

ย  ย Puisque nous nous intรฉressons particuliรจrement ร  la mobilitรฉ interne, il est nรฉcessaire de comprendre les diffรฉrentes formes quโ€™elle peut revรชtir. Parmi, les typologies existant sur le sujet, celle de Dany & Livian (2002) nous parait prรฉcise et complรจte. Elle distingue cinq grands types de mobilitรฉ interne en fonction du changement sur lโ€™รฉchelle hiรฉrarchique, de la transformation dans le contenu de lโ€™emploi, et du lieu dโ€™exercice de lโ€™activitรฉ.
๏‚ท Mobilitรฉ verticale ou catรฉgorielle : il sโ€™agit dโ€™un mouvement ascendant ou descendant le long de la ligne hiรฉrarchique ; un mouvement vers le haut associรฉ ร  un changement de statut, de rรฉmunรฉration ou de responsabilitรฉ correspond ร  une promotion. La promotion est gรฉnรฉralement sanctionnรฉe par un changement de catรฉgorie, de grade ou de classification et assortie dโ€™une augmentation de la rรฉmunรฉration. La plupart des auteurs comme Deffayet et Van Heems (1995) incluent dans le concept de mobilitรฉ ascendante une dimension hiรฉrarchique, fonctionnelle et pรฉcuniaire.
๏‚ท Mobilitรฉ horizontale : changement de poste sans รฉvolution hiรฉrarchique, ni changement de salaire ou de responsabilitรฉ ; ce changement nรฉcessite de faire appel ร  des compรฉtences que le salariรฉ nโ€™exerรงait pas auparavant ou tout du moins pas de la mรชme faรงon. Cโ€™est ร  ce titre que la mobilitรฉ horizontale sโ€™inscrit gรฉnรฉralement dans une perspective de dรฉveloppement des compรฉtences et de lโ€™employabilitรฉ des ressources humaines ; on distingue deux formes majeures :
-Mobilitรฉ dโ€™environnement : mรชme contenu de mรฉtier et mรชme niveau de responsabilitรฉ mais dans un univers professionnel diffรฉrent
-Mobilitรฉ fonctionnelle : changement de mรฉtier ou fonction mais ร  mรชme niveau hiรฉrarchique.
๏‚ท Mobilitรฉ de reconversion : mouvement marquant une rupture radicale par rapport ร  lโ€™ensemble de la carriรจre.
๏‚ท Mobilitรฉ gรฉographique nationale : le salariรฉ exerce la mรชme activitรฉ, au mรชme niveau hiรฉrarchique avec la mรชme qualification mais dans un autre lieu de travail ou dans une autre รฉquipe sur le territoire national. Ce type de mobilitรฉ est couramment appelรฉ mutation.
๏‚ท Mobilitรฉ gรฉographique internationale : changement de localisation du travail ร  lโ€™รฉchelle internationale ; il peut sโ€™agir de dรฉtachement ou dโ€™expatriation.
Deffayet et Van Heems (1995) prรฉcisent que diffรฉrentes formes de mobilitรฉ peuvent coexister : mobilitรฉ verticale, gรฉographique et fonctionnelle ne sโ€™excluent pas mutuellement. Mais si plusieurs formes de mobilitรฉ peuvent coexister dans une entreprise, plusieurs facteurs dรฉterminent la prรฉdominance dโ€™une des formes. Ainsi, le secteur dโ€™activitรฉ, la culture de lโ€™entreprise ou encore les caractรฉristiques des salariรฉs (statut, mรฉtier, qualification) influencent les formes de mobilitรฉ les plus courues dans une entreprise. Les travaux de Schein (1971) vont plus loin et mettent lโ€™accent sur une dimension particuliรจre de la mobilitรฉ, la dimension radiale. Elle est relative ร  la notion de pouvoir et dโ€™influence du salariรฉ, acteur dans la construction de sa carriรจre. La dimension radiale correspond aux rapprochements des salariรฉs vers les centres de pouvoir des organisations. Schein propose ainsi dโ€™apprรฉhender les mouvements de personnel dans un ยซ cรดne de mobilitรฉ ยป qui prend en compte trois dimensions de la mobilitรฉ : la dimension verticale, radiale et fonctionnelle.

Lโ€™organisation de la structure favorise plus ou moins la mobilitรฉ interne

ย  ย Un autre facteur ayant un impact sur les pratiques de mobilitรฉ est le degrรฉ de dรฉcentralisation de lโ€™entreprise. Lorsque le pouvoir de dรฉcision est trรจs dรฉcentralisรฉ, les politiques de mobilitรฉ sont gรฉnรฉralement plus limitรฉes ; ceci sโ€™explique par le fait que les dรฉcideurs nโ€™ont quโ€™une vision partielle de lโ€™activitรฉ de lโ€™entreprise et nโ€™envisage pas ou peu de mobilitรฉs transversales. De plus, lorsquโ€™une entreprise a une systรจme de pouvoir dรฉcentralisรฉ, le contrรดle de la direction sโ€™exerce gรฉnรฉralement par les performances. Ainsi, les dรฉcideurs nโ€™ont pas intรฉrรชt ร  encourager ร  la mobilitรฉ notamment en ce qui concerne les bons รฉlรฉments. Comme lโ€™explique Schein (1971), le salariรฉ a la possibilitรฉ de bouger au sein de la structure selon diffรฉrentes orientations que sont les mobilitรฉs verticale, horizontale et radiale. Mais selon lui, les opportunitรฉs offertes au salariรฉ sont liรฉes ร  la structure interne de lโ€™entreprise. Ainsi, la facilitรฉ de changement dรฉpend, ร  la fois, de la frontiรจre hiรฉrarchique qui sรฉpare les diffรฉrents รฉchelons, de la frontiรจre radiale qui sรฉpare les individus selon le degrรฉ de centralisation, et enfin des frontiรจres fonctionnelle existant entre les services. Selon le nombre et le degrรฉ de permรฉabilitรฉ de ces frontiรจres, la mobilitรฉ sera plus ou moins aisรฉe. Ainsi, lorsque les frontiรจres fonctionnelles sont importantes ou que la frontiรจre radiale est impermรฉable, la mobilitรฉ est difficile ร  mettre en place. Les conventions et les normes existant dans lโ€™entreprise ont รฉgalement une influence sur les pratiques de la mobilitรฉ. Elles valorisent plus ou moins la mobilitรฉ. Dans des organisations oรน lโ€™anciennetรฉ et lโ€™expertise sont trรจs valorisรฉes, la mobilitรฉ sera moins recherchรฉe par les salariรฉs que dans des structures prรดnant la polyvalence et la diversitรฉ des compรฉtences. La culture de mobilitรฉ au sein dโ€™une entreprise explique donc lโ€™implication des salariรฉs dans la gestion de leur carriรจre. Dans une entreprise oรน la mobilitรฉ, quโ€™elle soit horizontale ou verticale, constitue un รฉlรฉment positif dans lโ€™รฉvaluation des salariรฉs, elle reprรฉsente implicitement une pression pour quโ€™ils sโ€™impliquent dans la politique de mobilitรฉ. Wils et Guรฉrin (1993) expliquent que cette pression implicite est une des rรจgles du jeu pour rรฉussir. Dโ€™autres facteurs culturels vont avoir un impact sur cette pression implicite comme le poids des reprรฉsentants syndicaux, la force de la politique sociale ou encore la pression mise sur les salariรฉs en termes dโ€™objectifs et dโ€™autonomie. Si les caractรฉristiques de lโ€™entreprise influencent les pratiques de mobilitรฉ, les politiques de promotion (mobilitรฉ verticale) dรฉterminent, ร  leur tour, les รฉvolutions de carriรจre du salariรฉ. Selon Stumpf et London (1981), les facteurs influenรงant les dรฉcisions de promotion sont propres ร  lโ€™organisation et ร  lโ€™employeur. Ainsi, les dรฉcision de promotion sont rรฉgies par un certains nombres de rรจgles et de variables indรฉpendantes de la volontรฉ du salariรฉ. Cette thรฉorie a le mรฉrite dโ€™envisager le phรฉnomรจne de promotion comme la rรฉsultante dโ€™un processus de dรฉcision. Nรฉanmoins, elle occulte complรจtement la marge de libertรฉ et dโ€™action du salariรฉ qui peut avoir une influence sur la dรฉcision de mobilitรฉ.

Mobilitรฉ objective et subjective : la difficultรฉ de la mesure

ย  ย La mobilitรฉ est gรฉnรฉralement mesurรฉe de faรงon objective sur la base des mouvements de postes et dโ€™emplois. Ces informations sont obtenues en demandant aux salariรฉs de lister leurs diffรฉrents postes et dโ€™indiquer la pรฉriode passรฉe sur chacun des postes ainsi que lโ€™anciennetรฉ dans lโ€™entreprise. Le rapport entre le nombre dโ€™annรฉes dโ€™anciennetรฉ et le nombre de postes occupรฉs permet de mesurer le taux de mobilitรฉ dโ€™un salariรฉ, ร  partir duquel on peut calculer la moyenne des taux de tous les salariรฉs pour trouver le taux d mobilitรฉ de lโ€™entreprise. Mais le taux de mobilitรฉ ne rend pas compte de lโ€™ampleur du changement dans le contenu du travail. Cโ€™est pourquoi, un certain nombre dโ€™รฉtudes ont cherchรฉ ร  le mesurer en proposant des รฉchelles de mesure. Ainsi, Latack (1984) propose une รฉchelle ร  douze poins en prenant en compte diffรฉrents facteurs : le poste, le statut hiรฉrarchique, la fonction, le contenu de la tรขche, et le domaine dโ€™activitรฉ. Le problรจme de ce type dโ€™รฉchelle est lโ€™absence totale de la dimension subjective. Or, mรชme si une mobilitรฉ est apparemment proche en terme de mission et de rรฉmunรฉration, il arrive que le contenu de lโ€™emploi ou le niveau de responsabilitรฉ รฉvolue ร  tel point que le salariรฉ considรจre que ce nouveau poste est radicalement diffรฉrent. Pour pallier ce type de problรจme, Pinder et Schroeder (1987) ont intรฉgrรฉ une dimension subjective ร  leur รฉchelle de mesure en ajoutant une perception de la similitude, de complexitรฉ et de difficultรฉ du nouvel emploi par rapport ร  lโ€™ancien. Mais la perception subjective de la mobilitรฉ est encore plus difficile ร  prendre en compte lorsque le poste reste le mรชme et connaรฎt une รฉvolution dans le contenu du travail ou le niveau de responsabilitรฉ. Cโ€™est notamment le cas lorsque lโ€™environnement est trรจs changeant ou que le poste connaรฎt une redรฉfinition des procรฉdures de travail. Officiellement, le salariรฉ nโ€™a pas connu une mobilitรฉ, pourtant le mรฉtier et les compรฉtences nรฉcessaires pour lโ€™exercer ne sont plus du tout les mรชmes. Dans le mรชme ordre, les salariรฉs amenรฉs ร  changer de pรฉrimรจtre dโ€™intervention ou de partenaires peuvent avoir lโ€™impression dโ€™avoir vรฉcu une mobilitรฉ invisible (Roger, Ventolini, 2004). Ainsi, la perception dโ€™oรน commence une mobilitรฉ est propre ร  chaque individu, tout comme la faรงon de la vivre. Une mรชme mobilitรฉ professionnelle peut รชtre plus ou moins dรฉstabilisante suivant lโ€™individu ; pour les uns, elle peut รชtre vรฉcu comme une simple รฉvolution, pour dโ€™autres, comme une rรฉvolution. Cette difficultรฉ de mesure est particuliรจrement avรฉrรฉe dans le cas des mobilitรฉs horizontales.

Investissement en capital humain et rentabilitรฉ

ย  ย Une compรฉtence est dรฉfinie comme ยซ une capacitรฉ ร  agir pour obtenir un rรฉsultat attendu dans une situation donnรฉe avec des moyens donnรฉes ; elle sโ€™exprime ร  travers une action et lโ€™obtention dโ€™un rรฉsultat ยป (Thierry, 1993). Ainsi, les compรฉtences se rรฉvรจlent ร  travers lโ€™activitรฉ professionnelle. On remarque que la notion de compรฉtence renvoie directement ร  celle de capital humain, notamment dans sa dรฉfinition donnรฉe par lโ€™OCDE : ยซ les connaissances, qualifications, compรฉtences, et autres qualitรฉs possรฉdรฉe par un individu et intรฉressant lโ€™activitรฉ รฉconomique ยป. Mais la thรฉorie du capital humain va plus loin en distinguant deux types de compรฉtences, les compรฉtences gรฉnรฉrales et les compรฉtences spรฉcifiques. Le caractรจre des compรฉtences du salariรฉ va changer lโ€™attitude de lโ€™employeur. La thรฉorie des ressources montre, en effet, que les employeurs nโ€™ont pas intรฉrรชt ร  dรฉvelopper des compรฉtences gรฉnรฉrales qui peuvent รชtre valorisรฉes dans dโ€™autres entreprises car elles favorisent la rotation des salariรฉs. En revanche, ils ont tout intรฉrรชt ร  investir dans des compรฉtences spรฉcifiques qui rendent le salariรฉ dรฉpendant de lโ€™entreprise oรน il se trouve. Lโ€™employeur peut dans ce cas jouir dโ€™une rente de situation. En allant plus loin, Cadin, Guรฉrin et De Fillipi (2004) montrent que ยซ les entreprises ne cherchent pas ร  accรฉlรฉrer la mobilitรฉ de leur personnel, tant elles sont soucieuses de protรฉger leurs investissements en capital humain, la confidentialitรฉ sur les projets en cours et les capacitรฉs de coordination inter- mรฉtiers quโ€™elles ont su dรฉvelopper en leur sein ยป. Dans tous les cas, les employeurs ont pour prioritรฉ de rentabiliser leur investissement en capital humain. Cโ€™est pourquoi lโ€™entreprise doit maintenir stable la relation dโ€™emploi tant que cet investissement nโ€™est pas rentabilisรฉ (Sollogoud, 1992). Lโ€™employeur doit donc fidรฉliser les salariรฉs ayant bรฉnรฉficiรฉ dโ€™une formation pendant un laps de temps minimum. Pour les fidรฉliser il existe diffรฉrents leviers ; tout dโ€™abord, lโ€™entreprise peut jouer sur la dรฉpendance accrue lors du dรฉveloppement de compรฉtences spรฉcifiques. Seulement, la loyautรฉ des salariรฉs nโ€™est pas assurรฉe dans la mesure oรน ce lien de dรฉpendance ne les satisfait pas. Par ailleurs, lโ€™employeur peut tenter de fidรฉliser les salariรฉs en leur offrant des avantages financiers, des ยซ sur salaires ยป qui rendraient leur dรฉpart aprรจs la formation moins intรฉressant. Ils ont ainsi moins de chance de partir ร  la concurrence (Goux & Morin, 1997). Enfin, lโ€™entreprise peut essayer de jouer sur un dernier levier, la reconnaissance. Comme lโ€™explique Galunic et Anderson (2000), plus lโ€™employeur investit en capital humain c’est-ร -dire en formation, plus le salariรฉ qui dรฉveloppe son employabilitรฉ est reconnaissant et motivรฉ. Lโ€™investissement en capital humain prรฉsente alors un double avantage : il accroรฎt les compรฉtences des ressources humaines et donc leur adaptabilitรฉ tout en augmentant leur loyautรฉ et leur fidรฉlitรฉ envers lโ€™employeur. Dans la mรชme logique, le salariรฉ mobile conscient quโ€™il est le sujet dโ€™un investissement en temps et en compรฉtences sera satisfait de la marque de confiance de lโ€™employeur, ce qui favorisera sa fidรฉlitรฉ (Chaminade, 2003).

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Table des matiรจres

INTRODUCTION GENERALE
PARTIE 1 : DEFINITIONS ET ENJEUX DE LA MOBILITE INTERNEย 
INTRODUCTION
I. LES FACETTES DU CONCEPT DE MOBILITE
1.1. La mobilitรฉ professionnelle, une notion multiple et complexe
1.1.1. Cadre et positionnement sรฉmantique
1.1.1.1. Types de mobilitรฉ et frontiรจres de lโ€™entreprise
1.1.1.2. Les diffรฉrentes formes de mobilitรฉ interne
1.1.2. Les modalitรฉs de la mobilitรฉ en entreprise
1.2. Les dรฉterminants dโ€™une politique de mobilitรฉ
1.2.1. Lโ€™influence dโ€™รฉlรฉments structurels de lโ€™entreprise
1.2.1.1 Lโ€™existence dโ€™opportunitรฉs varie selon la taille
1.2.1.2. Lโ€™influence du secteur dโ€™activitรฉ et de la dimension internationale
1.2.2. Organisation de la structure et pratiques de mobilitรฉ
1.2.2.1. Lโ€™organisation de la structure favorise plus ou moins la mobilitรฉ interne
1.2.2.2. Typologie de modรจles dโ€™organisation et de gestion de la mobilitรฉ
1.2.3. Facteurs conjoncturels et rรดle croissant des politiques de mobilitรฉ
1.3. La mobilitรฉ, une notion subjective
1.3.1 Mobilitรฉ contrainte ou dรฉsirรฉe : lโ€™รฉvaluation coรปts – avantages
1.3.1.1. Mobilitรฉ volontaire ou subie, des rรฉalitรฉs entremรชlรฉes
1.3.1.2. La mobilitรฉ, objet dโ€™un calcul rationnel et รฉmotionnel des acteurs
1.3.2. Mobilitรฉ objective et subjective : la difficultรฉ de la mesure
II. LES ENJEUX DE LA MOBILITE INTERNE
2.1. Des enjeux positifs : la mobilitรฉ comme facteur de performance
2.1.1. La politique de mobilitรฉ comme outil rรฉducteur dโ€™incertitudes
2.1.1.1 La recrutement interne rรฉduit lโ€™asymรฉtrie dโ€™informations
2.1.1.2 La mobilitรฉ pour faire face ร  lโ€™instabilitรฉ de lโ€™environnement
2.1.2. La mobilitรฉ comme facteur de fidรฉlisation
2.1.2.1. Lโ€™intรฉrรชt pour lโ€™employeur ร  maintenir une relation stable
2.1.2.1.1. Investissement en capital humain et rentabilitรฉ
2.1.2.1.2. Mobilitรฉ, fidรฉlisation et performance
2.1.2.2. La mobilitรฉ professionnelle, source de motivation durable pour les salariรฉs
2.1.2.2.1. La mobilitรฉ comme facteur dโ€™รฉvolution
2.1.2.2.2. Mesure de la fidรฉlisation des cadres
2.1.2.3. La mobilitรฉ, enjeu du contrat implicite entre les salariรฉs et lโ€™entreprise
2.1.2.3.1 La mobilitรฉ comme issue aux plafonnements des carriรจres
2.1.2.3.2 La mobilitรฉ, fondement du contrat implicite sur les marchรฉs internes
2.1.3. La mobilitรฉ, outil de gestion des compรฉtences
2.1.3.1. La mobilitรฉ, outil de dรฉveloppement et de transfert des connaissances
2.1.3.2. Dรฉvelopper lโ€™adaptabilitรฉ et lโ€™employabilitรฉ des salariรฉs
2.1.3.2.1. La mobilitรฉ, facteur de dรฉveloppement des salariรฉs
2.1.3.2.2. La mobilitรฉ, moyen de lutte contre lโ€™insรฉcuritรฉ de lโ€™emploi
2.1.3.3. La mobilitรฉ, pilier de la gestion prรฉvisionnelle
2.2. Des freins ร  la mobilitรฉ professionnelle
2.2.1. La mobilitรฉ, processus difficile ร  gรฉrer
2.2.1.1. La difficile tรขche des conseillers dโ€™orientation
2.2.1.2. Le coรปt dโ€™une politique de mobilitรฉ difficilement estimable
2.2.2. Les risques perรงus par les salariรฉs
2.2.3. Lโ€™รฉmergence de conflits dโ€™intรฉrรชt
2.2.3.1. La nรฉcessitรฉ de nรฉgocier
2.2.3.2. Lโ€™รฉmergence de stratรฉgie de non rรฉvรฉlation de lโ€™information
2.2.3.3. Le problรจme des entitรฉs autonomes
CONCLUSION
PARTIE 2 : BENCHMARKING DES MEILLEURES PRATIQUES
INTRODUCTION
I. LA MOBILITE PROFESSIONNELLE, UNE REALITE DIFFERENTE POUR CHACUN
1.1. La mobilitรฉ concerne inรฉgalement les individus
1.1.1. La mobilitรฉ varie selon les caractรฉristiques individuelles
1.1.1.1. La mobilitรฉ Homme/ Femme
1.1.1.2. La mobilitรฉ selon les รขges
1.2. Des formes de mobilitรฉs diffรฉrentes selon le niveau de qualification
1.2.1. Les salariรฉs non qualifiรฉs
1.2.2. Les cadres, catรฉgorie professionnelle la plus concernรฉe par la mobilitรฉ
1.2.1.1 La mobilitรฉ des cadres
1.2.1.2. Dรฉterminants de la mobilitรฉ des cadres
1.2.1.3. Les modalitรฉs de changement
II. UN ENSEMBLE DE PRATIQUES ET Dโ€™OUTILS Dโ€™AIDE A LA MOBILITE
2.1. Outils visant ร  stimuler la connaissance et lโ€™initiative individuelle
2.1.1. Informer sur les emplois et les compรฉtences
2.1.1.1. Un dispositif dโ€™information pour apprendre ร  se situer dans lโ€™organisation
2.1.1.1.1. Information sur les mรฉtiers et leur รฉvolution
2.1.1.1.2. Information sur les opportunitรฉs existantes
2.1.1.2. Rรดle des technologies de lโ€™information
2.1.1.2.1. Les technologies de lโ€™information au service de la mobilitรฉ
2.1.1.2.2. Intรฉrรชts et limites des technologies de lโ€™information
2.1.2. Changer le comportement et inciter ร  la mobilitรฉ
2.1.2.1. Communiquer pour favoriser la transparence des rรจgles de la mobilitรฉ
2.1.2.2. Construire une politique de mobilitรฉ volontariste
2.1.2.3. La cohรฉrence de lโ€™ensemble des pratiques de GRH
2.2. Outils de gestion et dโ€™accompagnement de la mobilitรฉ
2.2.1. Dรฉvelopper les outils dโ€™aide ร  la dรฉcision et ร  la gestion prรฉvisionnelle
2.2.1.1. Revues de personnel ou comitรฉs d carriรจre
2.2.1.2. Organigramme de remplacement
2.2.1.3. Entretien de dรฉmission
2.2.2. Les outils dโ€™aide ร  lโ€™orientation professionnelle
2.2.2.1 Les aires de mobilitรฉ professionnelle : une approche transversale et prospective
2.2.2.1.1. Dรฉfinition des aires de mobilitรฉ
2.2.2.1.2. Lโ€™intรฉrรชt des aires de mobilitรฉ
2.2.2.2. Les cartes des mรฉtiers
2.2.3. Une dรฉmarche dโ€™orientation professionnelle
2.2.3.1. Lโ€™organisation comme structure dโ€™orientation
2.2.3.1.1 Les diffรฉrentes cellules dโ€™orientation
2.2.3.1.2. Dรฉvelopper les accords nรฉgociรฉs
2.2.3.1.3. Renforcer le management de la mobilitรฉ
2.2.3.2. La prise en compte des spรฉcificitรฉs individuelles
2.2.3.2.1. Les รฉtapes de dispositifs classiques de mobilitรฉ
2.2.3.2.2. Des dispositifs spรฉcifiques pour des populations identifiรฉes
CONCLUSION
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

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