La trรฉsorerie
ย ย La trรฉsorerie d’une entreprise ou dโune banque peut รชtre analysรฉe comme l’ensemble de ses possibilitรฉs de paiement considรฉrรฉ par rapport ร l’ensemble des engagements qu’elle a contractรฉs. La situation de trรฉsorerie dรฉcoule des conditions dans lesquelles disponibilitรฉs et vont se prรฉsenter les unes par rapport aux autres dans le temps. Cโest ce qu’exprime la notion de solvabilitรฉ dรฉfinie comme l’aptitude d’un agent รฉconomique ร faire face ร ses dettes lorsque celles-ci viennent ร รฉchรฉance. La gestion optimale de la trรฉsorerie consiste ร prรฉvoir, contrรดler et maรฎtriser la dimension et la date des exigibilitรฉs et celles des disponibilitรฉs spontanรฉes rรฉsultant du fonctionnement de l’entreprise, et, ร se procurer en temps voulu et au moindre coรปt les disponibilitรฉs complรฉmentaires qui sont รฉventuellement nรฉcessaires. Autrement dit la gestion optimale de la trรฉsorerie a pour objectif dโassurer la liquiditรฉ de la firme au moindre coรปt. Le maintien de la liquiditรฉ du patrimoine est l’objectif de la ยซ politique de trรฉsorerie ยป. Nous nous proposons de dรฉfinir le contenu d’une telle politique. Pour cela il conviendra d’abord de dรฉterminer l’approche mรฉthodologique du problรจme avant de dรฉcrire les moyens d’actions et les conditions de la mise en ลuvre pour parvenir ร lโoptimum de gestion. Traditionnellement gรฉrer la trรฉsorerie dโune firme se rรฉsume aux deux activitรฉs suivantes : contrรดler le niveau de l’encaisse et, maintenir la solvabilitรฉ. Le contrรดle du niveau de l’encaisse s’effectue ร partir de lโรฉtude du bilan. ยซ Encaisse ยป et ยซ trรฉsorerie ยป dรฉsignent la mรชme rรฉalitรฉ. La trรฉsorerie sโanalyse comme une rรฉsultante de l’activitรฉ. Autrement dit, la trรฉsorerie d’une entreprise ร un moment donnรฉ est la diffรฉrence, ร cette date, entre : son fonds de roulement qui est la part des capitaux permanents non absorbรฉe par le financement des valeurs immobilisรฉes et donc disponibles pour financer les besoins liรฉs au cycle d’exploitation et ses besoins en fonds de roulement, c’est-ร -dire liรฉs au cycle d’exploitation. Lorsquโร une date dรฉterminรฉe le fonds de roulement est supรฉrieur aux besoins en fonds de roulement la trรฉsorerie est positive. Au contraire, si le fonds de roulement est insuffisant la trรฉsorerie est nรฉgative. Le maintien de la solvabilitรฉ qui revient ร assurer le rรจglement des รฉchรฉances rรฉsulte, quant ร lui, de dรฉcisions financiรจres ร court terme. Cette action se subdivise en deux volets : dโune part, la dรฉtermination d’un niveau d’encaisse ร conserver pour des motifs de transaction, de prรฉcaution, de financement et deย spรฉculation et dโautre part, le choix du meilleur mode de financement des dรฉficits de trรฉsorerie qui peuvent apparaรฎtre. L’objectif de solvabilitรฉ serait facilement atteint si l’entreprise pouvait disposer d’une large encaisse lui procurant une grande marge de sรฉcuritรฉ. Or toute dรฉtention de monnaie implique un coรปt : rentabilitรฉ et solvabilitรฉ apparaissent comme deux termes antagoniques. Chaque annรฉe des milliers d’entreprises sont confrontรฉes ร des difficultรฉs de trรฉsorerie. Le phรฉnomรจne n’affectent pas seulement des entreprises de petites et moyennes dimensions ou encore non rentables. Les difficultรฉs de trรฉsorerie que connaissent les entreprises tiennent ร l’รฉvolution que connaissent les รฉconomies modernes. Mais ne peut-on รฉgalement supposer que la gestion de la trรฉsorerie nรฉcessite une plus grande rigueur sur le plan pratique et une nouvelle approche sur le plan thรฉorique. Pendant longtemps, en effet, la conjoncture รฉconomique avait rendu facile le paiement des dettes et le remboursement des prรชts par les entreprises qui avaient su s’endetter. Or, depuis vingt ans les problรจmes de trรฉsorerie constituent un des goulots d’รฉtranglement de l’activitรฉ des entreprises. Le nombre de celles qui se heurtent ยซ au mur d’argent ยป ne cesse d’augmenter. Quatre phรฉnomรจnes sont ร cet รฉgard ร prendre en considรฉration. Dโabord, mรชme si actuellement le coรปt de l’argent connaรฎt une nette dรฉtente, il a confรฉrรฉ une importance de premier ordre au suivi des comptes clients et fournisseurs cโest ร dire au crรฉdit commercial interentreprises ; ensuite, la conjoncture รฉconomique, en particulier la consommation, suite aux chocs pรฉtroliers, au chรดmage, aux innovations technologiques et aux dรฉlocalisations, rend les exigences de la liquiditรฉ du patrimoine de plus en plus difficile ร maรฎtriser ; en outre, le risque monรฉtaire est toujours prรฉsent : si l’inflation nโa plus depuis quelques annรฉes dans nos รฉconomies industrielles un effet dรฉvastateur, le risque de change dรป au flottement des monnaies reste un facteur dโinsรฉcuritรฉ et enfin, les risques du marchรฉ de lโargent, notamment le risque de taux ont conduit au dรฉveloppement de techniques de protection, vรฉritable ยซ ingรฉnierie financiรจre ยป au service de la gestion de la trรฉsorerie. A la lumiรจre de ces faits il apparaรฎt donc nรฉcessaire de redรฉfinir les donnรฉes et les objectifs dโune gestion optimale de la trรฉsorerie des entreprises. L’intรฉrรชt de cette rรฉflexion est double : d’un point de vue pratique nous analyserons les causes des difficultรฉs de trรฉsorerie lorsque l’entreprise est rentable et en pleine croissance. Nous n’aborderons pas les consรฉquences financiรจres d’une baisse du niveau de l’activitรฉ dont la cause est soit une crise รฉconomique gรฉnรฉrale, soit un affaiblissement de la demande du produit. Dans le premier cas, il s’agit d’une situation dรฉpassant largement les problรจmes de trรฉsorerie. Dans le deuxiรจme cas, il sโagit de trouver un autre marchรฉ ou de disparaรฎtre. Les entreprises vรฉritablement ยซ malades de leur seule trรฉsorerie ยป sont gรฉnรฉralement des entreprises en pleine expansion et ร endettement important ร court terme. Mรชme lorsque la conjoncture est favorable de telles entreprises ont des problรจmes d’รฉchรฉance qui peuvent devenir trรจs graves.
Application pratique (voir annexe pour les dรฉtails)
ย ย Dโaprรจs les enquรชtes menรฉes auprรจs des institutions de microfinance et des banques classiques ร Madagascar, les dates de valeur les plus couramment pratiquรฉes par les banques malgaches sont les suivantes : le retrait et versement d’espรจces : date d’opรฉration ; le chรจque รฉmis : date d’opรฉration moins deux jours ouvrรฉs ; la remise de chรจque sur place : date d’opรฉration plus deux jours ouvrรฉs ; la remise de chรจque hors place : date d’opรฉration plus cinq jours ouvrรฉs ; les effets domiciliรฉs : veille de prรฉsentation de l’effet ; le virement reรงu : date de rรฉception des fonds par la banque plus un jour ouvrรฉ. En rรฉsumรฉ, si l’on veut รฉviter de payer des agios, il faut donc รฉviter d’รชtre dรฉbiteur en Valeur.
Limites des rรฉsultats sur lโanalyse de la littรฉrature
ย ย Primo, le dirigeant de PME est responsable du processus dโanalyse de lโinformation. Secundo, les quantitรฉs dโinformations ร analyser sont importantes dรป ร la complexitรฉ de lโenvironnement de la PME. Il y a peu de temps disponible pour prendre les dรฉcisions en PME. Tertio, le dirigeant a recours davantage ร son jugement, ร ses intuitions et ร son expรฉrience pour prendre ses dรฉcisions. Et quarto, le dirigeant semble accorder peu dโimportance ร la planification. Ceci sโexplique par un manque de temps et dโintรฉrรชt. On peut, encore une fois, rรฉunir ces quatre conclusions en un tout logique.
Description des entreprises sรฉlectionnรฉes
ย ย Dans cette section, nous dressons un portrait des diffรฉrentes entreprises que nous avons visitรฉes pour les fins de cette recherche. Les cinq entreprises sont dรฉcrites sรฉparรฉment afin de faire ressortir les particularitรฉs de chacune. Cette description est prรฉsentรฉe sous forme de cas. On y retrouve des informations de plusieurs natures : portrait actuel de lโentreprise, principales รฉtapes de son histoire, portrait du dirigeant actuel. Lโensemble des informations non reliรฉes ร lโinfluence des dates de valeurs sur la gouvernance que nous avons recueillies dans le cadre des entrevues sont prรฉsentรฉes dans ce chapitre. Nous dressons ainsi le contexte dans le cadre duquel la dite influence est constatรฉe. Les entreprises que nous avons sรฉlectionnรฉes dans le cadre du mรฉmoire sont les suivantes : Epicerie Faharetana, ATW Consultant, Grossiste IOGA, Proup Info, Joker.Com. Dans le mรชme effort de simplification et dโaide au lecteur, le tableau de la page suivante prรฉsente les informations clรฉ de chacune des entreprises visitรฉes.
Premier volet : Gouvernance des affaires courantes (Court et Moyen Terme)
ย ย Nous appelons affaires courantes les diffรฉrentes activitรฉs commerciales actuelles de lโentreprise et les transactions quโelle effectue avec la banque. La gouvernance des affaires courantes consiste donc en un jugement de la santรฉ de la trรฉsorerie de la sociรฉtรฉ qui se base sur les donnรฉes prรฉsentes ou passรฉes. Dans ce premier volet, nous voyons en dรฉtails lโanalyse des diffรฉrentes informations touchant les prรฉsentes activitรฉs. Les dรฉcisions qui suivent lโanalyse sont รฉgalement รฉtudiรฉes. De nos entrevues, nous avons pu identifier quatre รฉtapes ร la gestion des dates de valeurs pour les affaires courantes de lโentreprise : lโanalyse comparative des dates de valeurs avant de mise en ลuvre de la relation banque-entreprise ; lโanalyse des agios des banques ; lโanalyse des donnรฉes complรฉmentaires et la prise de dรฉcision se traduisant en actions dโamรฉlioration ou correctrices.
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Table des matiรจres
Chapitre 1: MATERIELS
Section 1: Cadrage thรฉorique
1.1. La trรฉsorerie
1.2. Les dates de valeur
1.2.1. Caractรฉristiques essentielles et modalitรฉ de fonctionnement
1.2.2. Principes
1.2.3. Application pratique (voir annexe pour les dรฉtails)
Section 2: Description de la dรฉmarche gรฉnรฉrale
1.3. Calendrier de rรฉalisation du travail
1.4. Les limites de lโรฉtude :
1.4.1. Limites des rรฉsultats sur lโanalyse de la littรฉrature
1.4.2. Limites sur la gestion de la relation avec le banquier
1.4.3. Limite sur les explications
Section 3: Les instruments de collecte de donnรฉes
2. 1. Entretien semi-directif
2. 2. Questionnaire dโentrevue
2. 3. Elaboration dโun questionnaire pertinent (en ANNEXE)
2. 4. Les logiciels de traitement de donnรฉes
Chapitre 2: METHODES
Section 1: Mobilisation de lโanalyse quantitative
1. 1: La recherche quantitative
1. 2: Sรฉlection de la population
Section 2: Mobilisation de la recherche qualitative
2. 1. Description des entreprises sรฉlectionnรฉes
2. 2. La construction de lโรฉchantillon
2. 3. Dรฉroulement des entrevues et mรฉthode de compilation des donnรฉes
2. 4. Dรฉtermination des variables influenรงant lโanalyse des donnรฉes
2. 5. Critรจres de sรฉlection de lโรฉchantillon
2.5.1. Critรจres de sรฉlection des entreprises et des dirigeants
2.5.2. Dรฉmarche de sรฉlection et taille de l’รฉchantillon
Chapitre 1: PRESENTATION DES RESULTATS DE LโANALYSE QUANTITATIVE
Section 1: Prรฉsentation de lโรฉchantillon
Section 2: Prรฉsentation des rรฉsultats sur le questionnaire
Chapitre 2: SYNTHESE DES RESULTATS DE LโANALYSE QUALITATIVE
Section 1: Premiรจre tendance : la pratique pour lโenjeu de la date de valeur
1. 1: Point dโappuie pour la premiรจre tendance
1. 2: Rรฉsumรฉ de pratiques pour lโenjeu de la date de valeur
1. 3: Synthรจse de la premiรจre tendance
Section 2: Deuxiรจme tendance : les diffรฉrents aspects de la relation banque-PME
2. 1: Premier volet : Gouvernance des affaires courantes (Court et Moyen Terme)
2. 2: Deuxiรจme volet : Dรฉcision dโinvestissement (Long Terme)
Section 3: Troisiรจme tendance : Lโapprรฉciation de lโinfluence
2. 3: Rรฉsumรฉ des gestions des dates de valeurs
Chapitre 1: DISCUSSIONS
Section 1: La vรฉrification des hypothรจses de recherche
1. 1: Premiรจre hypothรจse : Le dirigeant des PME reconnaรฎt lโimportance des dates de valeurs pour la gestion de trรฉsorerie.
1. 2: Deuxiรจme hypothรจse : Le dirigeant de PME combine lโรฉvaluation de la date de valeur avec dโautres paramรจtres.
1. 3: Troisiรจme hypothรจse : Le dirigeant utilise les dates de valeurs mais nโa pas lโintention de procรฉder ร des analyses dรฉtaillรฉes.
Section 2: Synthรจse des rรฉsultats
Section 3: Enjeux de la date de valeur sur la relation banque-PME
3. 1: Discussion sur les impacts de la date des valeurs sur les relations Banques – PME
3. 2: Les รฉvolutions de la relation Banques – PME
3. 3: Le renforcement du partenariat banques- PME
3.3.1. Gestion de la relation clientรจle (GRC)
3.3.2. Contribution mutuelle des banques et des entreprises
3.3.3. Lโintรฉrรชt grandissant de la banque pour les PME et les TPE
3.3.4. La stratรฉgie des banques mutualistes
3.3.5. Lโamรฉlioration du degrรฉ de satisfaction des dirigeants de PME
3. 4: Un exemple d’optimisation des services bancaires et de la relation Banque – Entreprise : le cas de lโAccรจsBanque
3.4.1. Prรฉsentation de la dรฉmarche
3.4.2. Les domaines dโoptimisation de la relation banque โ PME pour AccรจsBanque
Chapitre 2: RECOMMANDATIONS
Section 1: La suppression des dates de valeurs
1. 1: Le point de vue des PME : des avis partagรฉs
1.1.1. Un souhait unanime de transparence
1.1.2. La qualitรฉ de l’information
1.1.3. Fiabilitรฉ de l’information
1. 2: Du point de vue des banques : une notation des entreprises et connaissance du client
1.2.1. Une gรฉnรฉralisation des procรฉdures de notation des entreprises
1.2.2. La nรฉcessitรฉ dโune meilleure connaissance du client
1. 3: Renforcement de la relation avec la banque
1.3.1. Impacts sur la communication et le positionnement
1.3.2. Une surveillance accrue des indicateurs de notation
1.3.3. Points essentiels pour la relation Banque – PME
1.3.4. Les axes particuliers relatifs aux PME
Section 2: Recommandations en matiรจre de trรฉsorerie
2. 1. La maรฎtrise des flux monรฉtaires et lโรฉconomie de coรปts.
2.1.1. La formation d’encaisses oisives et la mรฉconnaissance des soldes bancaires.
2.1.2. La crainte du solde dรฉbiteur.
2.1.3. La suppression des dates de valeur : position des trรฉsoriers
2. 2. Une stratรฉgie de financement
2.2.1. Une stratรฉgie motivรฉe par la qualitรฉ de l’entreprise
2.2.2. Les autres facteurs de motivation
2. 3. Une fidรฉlitรฉ au banquier
2.3.1. Une hiรฉrarchisation des partenaires banquiers
2.3.2. La pรฉrennitรฉ de la relation
2.3.3. Les services financiers aux entreprises
2. 4. De la banalisation ร la personnalisation des produits
2.4.1. Une optimisation de la dรฉmarche marketing
2.4.2. La technique du package
2.4.3. Diversification de lโoffre bancaire
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