Analyse thรฉorique du facteur รฉnergรฉtique dans le processus productif
ย ย ย ย Lโรฉnergie est indispensable dans toute activitรฉ humaine. Tant pour les besoins de bases tels que le dรฉplacement, le transport que pour la production des biens et services nรฉcessaires ร la satisfaction des besoins des agents รฉconomiques. Lโefficacitรฉ dโune รฉconomie peut par consรฉquent se reflรฉter dans sa capacitรฉ de transformer efficacement lโรฉnergie en biens et services. ยซ Dans le cadre de ses travaux portant sur les รt ats-Unis, Stern (1993, 2000) suggรจre dโรฉvaluer la production ร partir de l’รฉner gie productive, du stock de capital et du travail. ยปSa thรฉorie se base sur le fait que toute production nรฉcessite une transformation de matiรจre premiรจre, et que ce processus de transformation ne peut sโeffectuer sans une certaine quantitรฉ dโรฉnergie dรฉterminรฉe. ยซ Pokrovski (2003) considรฉrait que lโรฉnergie est au mรชme titre que la main dโลuvre un facteur essentiel dans le processus de production, par consรฉquent elle acquiert toutes les propriรฉtรฉs d’un facteur de production ยป. 2Vu de cet angle, la fonction de production de Solow est insuffisante au lieu dโavoir le Capital et le Travail comme les facteurs de production, ces derniers sont composรฉs du Capital, du Travail, ainsi que lโEnergie. Dans cette mรชme perspective, Ghali et El-Sakka (2004), dans leur รฉtude de la croissance รฉconomique du Canada, ont intรฉgrรฉ lโรฉnergie dans la fonction de production. Thompson (2006) estimait ainsi que, la transformation de matiรจre premiรจre en capital peut se faire en transformant la quantitรฉ supplรฉmentaire dโรฉnergie en emplois supplรฉmentaire, il y a donc, une crรฉation dโemploi ร partir dโune quantitรฉ dโรฉnergie supplรฉmentaire. ยซ Lee et Chang (2008) dรฉnotent que lโexclusion de la consommation dโรฉnergie de la fonction de production est un acte dรฉraisonnable . ยป Dans les annรฉes 1970, la reconnaissance de lโรฉnergie, et des matiรจres premiรจres comme facteur de production ร part entiรจre sโest fait ร partir du besoin de comprendre les liens entre les รฉvolutions des ressources naturelles, notamment รฉnergรฉtique, et de lโรฉconomie. Dโoรน lโapparition des modรจles macro รฉnergรฉtiques.La place de lโรฉnergie dans la production peut รชtre illustrรฉe par la fonction de production KLEM. Lโรฉnergie est un facteur de production puisquโelle ne peut jamais รชtre consommรฉe dans son รฉtat brut, elle est utilisรฉe pour faire fonctionner les machines afin dโobtenir des biens et services consommables. Les modรจles macro-รฉnergรฉtiques ayant recours ร ce type de fonction de production se situent dans le camp des physiocrates. Pour ces derniers le seul facteur qui puisse limiter la production est la nature au sens large (Christensen 1989). En dโautre terme, sans รฉnergie, aucun biens ni services ne peuvent รชtre produits. Dans une รฉconomie, plus il y a de lโรฉnergie, plus la productivitรฉ augmente et plus il y a croissance. Dans lโรฉtude de la fonction de production KLEM deux conclusions peuvent รชtre mises en รฉvidence :
๏ฃง Existence dโune stricte complรฉmentaritรฉ entre les diffรฉrents facteurs KLEM ( Berndt et Wood ( 1979)) ;
๏ฃง Existence dโune substantialitรฉ partielle voire quasi parfaite entre les facteurs (Percebois 1989).
Avec le temps, cette controverse thรฉorique sโest รฉvoluรฉe. Dโaprรจs des vรฉrifications empiriques des preuves sur le fait que les facteurs Capital-Travail et Energie-Travail sont substituables dans le processus industriel sont apparues. Par contre les rรฉsultats รฉconomรฉtriques ne coรฏncident pas au niveau des relations entre Energie et Capital. Mais cela peut รชtre dรป ร plusieurs facteurs comme la mรฉthodologie par exemple, ou encore la rรฉsolution du problรจme. Dโaprรจs Percebois (1999) ยซ Lโรฉnergie et le Capital peuvent fort bien รชtre des substituts bruts au sens technique du terme mais il nโen demeure pas moins vrai quโils sont gรฉnรฉralement des complรฉments nets au sens รฉconomique du terme ยป La fonction de production de type Cobb Douglas ont รฉtรฉ toutefois utilisรฉes par presque tous les modรจles macro-รฉnergรฉtiques. Une substitualitรฉ parfaite avant et aprรจs la rรฉalisation des investissements fut admise. Cette fonction suppose que peu importe le niveau de production et la proportion des facteurs, lโรฉlasticitรฉ de substitution est toujours รฉgale ร l โunitรฉ et la part relative en valeur des facteurs toujours constante.Dโoรน les conclusions plutรดt hรขtives concernant la substitualitรฉ partielle ou totale du facteur รฉnergie. ยซ Ces modรจles obรฉissent ainsi ร la tradition de la thรฉorie de la ยซ back stop technology ยป (Nordhaus 1973). Cette thรฉorie stipule quโune technologie capable de fournir les services des systรจmes dโรฉnergies traditionnelles ร des coรปts constants et sur une base inรฉpuisableexiste ยป Lโรฉnergie tient, tout compte fait, une place importante dans le processus de production de Biens et Services et en dโautre terme dans lโEconomie dโun pays donnรฉ, puisque cette derniรจre se base sur ce processus de production. La fonction de production KLEM le dรฉmontre. Pour aller en profondeur, il serait apprรฉciรฉ dโanalyser la relation existant entre Produit Intรฉrieur Brut (PIB) et รฉnergie. Il est opportun de se pencher sur des analyses empiriques.
Fin du systรจme de Bretton Woods
ย ย ย ย ย Pour beaucoup dโรฉconomistes, la forte baisse du dollar aprรจs la fin des accords deBretton Woods a fait rรฉagir les pays de lโOPEP. Le premier choc pรฉtrolier รฉtait une consรฉquence directe de cette rรฉaction. Le 15 aoรปt 1971, les Etats-Unis suspendent la convertibilitรฉ du dollar en or permettant au dollar ยซ de flotter ยป. En 1973, le systรจme de taux de changes fixes prend fin et le rรฉgime de changes flottants se met en place. Le dollar amรฉricain se dรฉprรฉcie. Comme cโest la monnaie avec laquelle le prix du pรฉtrole a รฉtรฉ fixรฉ, les pays exportateurs perรงoivent un revenu infรฉrieur pour le mรชme prix nominal. Conjointement, le cartel de lโOPEP publie un communiquรฉ indiquant le fait quโร partir de ce moment, le prix du baril de pรฉtrole sera fixรฉ par rapport ร lโor.
Destruction massive de la biodiversitรฉ au dรฉtriment de la croissance รฉconomique
ย ย ย ย Cette question de la croissance รฉconomique impliquant lโenvironnement a รฉtรฉ invoquรฉ pour la premiรจre fois depuis la publication du rapport Meadow en 1972. ยซ Les pays dรฉveloppรฉs ont pris conscience que leur prospรฉritรฉ matรฉrielle รฉtait basรฉe sur lโutilisation intensive de ressources naturelles รฉpuisables et qu e par consรฉquent, outre lโรฉconomique et le social, un troisiรจme aspect avait รฉtรฉ nรฉgligรฉ : lโa spect environnemental ยป23Depuis cette date il est devenu impossible de parler dรฉveloppement ou encore croissance รฉconomique sans considรฉration pour lโenvironnement. Dโaprรจs un rapport de la Banque Mondiale24 ร ce rythme le rรฉchauffement de la planรจte serait de 4ยฐC dโici une centaine dโannรฉe au plus tard. Dโailleurs, les conclusions quasiunanimes des scientifiques prรฉdisent la mรชme chose avant la fin du siรจcle sans un changement drastique de politique. Le rรฉchauffement climatique est au centre de la discussion entre scientifiques surtout au niveau des environnementalistes et รฉconomistes. ยซ Le rรฉchauffement climatique est principalement un problรจme dโรฉnergie. ยป Il y a unanimitรฉ sur le fait que cโest lโaugmentation du teneur en CO2 de lโatmosphรจre qui provoque ce rรฉchauffement de la terre. Il faut donc dรฉcarboniser le plus possible donc diminuรฉ lโutilisation des รฉnergies fossiles. Une augmentation de la consommation รฉnergรฉtique dโun pays signifie une augmentation du PIB c’est-ร -dire la croissance รฉconomique mais dโun cรดtรฉ cette augmentation implique une augmentation de lโรฉmission de carbone et donc une dรฉgradation de lโenvironnement. Plus de CO2, veut dire rรฉchauffement de la terre, entrainant ainsi, lโacidification des mers et des ocรฉans, plus dโinondation et de sรฉcheresse, et bien dโautres alรฉas qui sโintensifient. Tout cela,ร la fin, entrainerait une extinction de certaines espรจces animales et vรฉgรฉtales, destruction du sol qui deviendrait moins fertile. La modification de la tempรฉrature planรฉtaire amรจnerait ร une diminution de la productivitรฉ mondiale et donc une dรฉcroissance. Il est clair que dans les pays dont les ressources naturelles sont presque รฉpuisรฉes comme les pays europรฉens, le taux de croissance stagne contrairement ร ceux des pays dont les ressources sont encore exploitables et exploitรฉes.
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Table des matiรจres
Introduction de partie
Partie I : contextes รฉnergรฉtique et รฉconomique mondiaux
Chapitre I : Le Dรฉveloppement durableย
I. Gรฉnรฉralitรฉ sur le Dรฉveloppement Durable
1. Au niveau des Pays dรฉveloppรฉs
2. Au niveau du Tiers-Monde
II. Les nouveaux courants de pensรฉes
1. Le courant dominant
2. Le Deep Ecology
3. Courant conservationniste
4. Approche forte de la soutenabilitรฉ
Chapitre II : Moteur de croissanceย
I. Thรฉorie sur la relation entre รฉnergie et croissance
1. Analyse thรฉorique du facteur รฉnergรฉtique dans le processus productif
2. Consommation dโรฉnergie et croissance รฉconomique
II. Les deux crises de lโรฉnergie mondiales
1. La crise pรฉtroliรจre de 1973 et celle de (1979-1980)
a. Premier choc pรฉtrolier de 1973
b. Second choc pรฉtrolier de (1979-1980)
2. Consรฉquences des crises
Chapitre III : Nรฉcรฉssitรฉ de la transation รฉnergรฉtiqueย
I. Descriptions
1. Energies fossiles
2. Energies marines renouvelables
a. La houle
b. Les courants de marรฉe
c. Les courants ocรฉaniques
d. Eolienne offshore
e. Le gradient thermique
f. La pression osmotique
II. Un monde menacรฉ sur le plan รฉconomique et environnemental
1. Epuisement des rรฉserves mondiales dโรฉnergies non renouvelables
2. Destruction massive de la biodiversitรฉ au dรฉtriment de la croissance รฉconomique
Introduction de partie
Partie II : Analyse de lโutilisation de lโEMRย
Chapitre IV : exemples de quelques pays utilisant lโEMRย
I. Cas des Royaume-Unis
1. Atouts Britaniques
a. Ses ressources naturelles
b. Son savoir faire
c. Ses infrastructures
d. Ses universitรฉs et centre de recherche
2. Le soutien public aux EMR au Royaume-Uni
a. LโESPRC
b. Technology Strategy Board et lโEnergy Technologies Institute
c. Carbon Trust
II. Cas de la France
1. Plan de dรฉveloppement des nouvelles technologies EMR
a.Les aides directes de lโADEME
b.Les tarifs dโachat
c.Un appel dโoffre national spรฉcial pour les fermes-pilotes EMR expรฉrimentales
d. La baisse des coรปts directs des projets EMR par un financement public des postes mutualisables des projets expรฉrimentaux
2. LโEnvironnement et lโEMR en France
Chapitre V : Rรฉflexion sur le cas de Madagascarย
I. Avantages
1. Sur le plan รฉconomique
a. Energie inรฉpuisable
b. Madagascar : รฎle de lโocรฉan indien
c. Crรฉation dโemploi
d. Investissement Direct ร lโEtranger
2. Sur le plan environnemental
a. Amรฉlioration de lโenvironnement
b. Rรฉcifs artificiels
c. Protections des cรดtes et des alentours des installations
II. Inconvรฉnients
1. Sur le plan รฉconomique
a. Coรปt รฉlevรฉ
b. Dรฉpendance envers lโรฉtranger
c. Rรฉduction des espaces maritimes exploitables
2. Sur le plan environnemental
a. Pertes ou destructions des habitats des espรจces sous-marines
b. Problรจme de collision
c. Bruits et vibrations
d. Champs รฉlectromagnรฉtique
Chapitre VI. Etude de casย
1. Cas de la JIRAMA
a. Avantages
b. Inconvรฉnients
2. Cas des zones franches
Recommandation
Conclusion
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