Le holisme
Le holisme est la francisation de holism qui est un néologisme forgé en 1929 par l’homme d’État Sud-africain Jan Christiaan Smuts dans son ouvrage « Holism and Evolution ». 1926 dont la traduction de la première définition historique du holisme est : « la tendance de l’univers à construire des unités structurales d e complexité croissante mais formant chacune une totalité ». Par cette traduction de définition, le holisme caractérise l’entier, un tout complexe, comme le holisme épistémologique, le holisme philosophique, le holisme des sciences humaines, … Les phénomènes sont considérés comme des totalités et donc interpréter de manière élargie suffisamment éparpiller voire universelle. Divers phénomène sont compréhensibles que dans l’ensemble. Pour étayer notre définition est sa compréhension, prenons par exemple le phénomène de prostitution à Madagascar : Selon Durkheim, le principe de holisme est régie par la société et considéré comme des règles et normes qui la règlemente. Ces règles et normes agissent sur l’individu et le contraignent, ils sont même naturalisés chez lui, d’où des comportements individuels socialement déterminés. Le holisme sur le point de vue sociologique, explique les faits sociaux par d’autres faits sociaux à l’insu des pratiques sociales donc certains phénomènes pathologiques, pour une société, ne les sont pas pour d’autres. Par exemple, le phénomène de vol des bœufs dans la partie Sud de Madagascar est justifié par les habitus de la population locale lors des demandes en mariage pour valoriser la demande mais surtout pour prouver la force du jeune homme de manière à faire savoir au famille de la jeune femme, que le prétendant est apte pour une vie de familiale et qu’il a les capacités pour faire vivre leur fille élue. Le holisme dans ce cas s’identifie plutôt dans l’organisation de la société c’est-à-dire qu’il est la force organisatrice qui conduit l’individu vers la conscience. Cette idéologie suit le cours de l’évolution dans le monde : qu’un fait à un moment donné peut être expliqué par un autre fait qui lui est antérieur c’est-à-dire rattacher à l’histoire. Etymologiquement, le mot holisme vient du mot grec « holos » qui désigne « l’entier, complet, la totalité, de l’individuel à celle de l’ensemble, du tout dans lequel il s’inscrit ». En bref, l’holisme est un tout qui règlemente la société sans les normes juridiques (promulgation des lois,…), l’action de la société sur l’individu en agissant sur sa conscience individuelle, c’est aussi des normes considérées comme des imaginaires sociaux, contraignants dans le but de l’harmonie sociale. Toutefois, l’holisme est un concept qui a ses limites de la mesure où la société composée d’être social agit en toute connaissance de cause et d’effet à une action, en se référant à sa propre conscience. L’individu socialisé, expérimenté, qui peut distinguer le bien du mal, peut ne pas être influencé par les phénomènes de la société et même de la vie. C’est ici donc que se place l’Homme raisonnable et où le concept de l’individualisme s’introduit et détermine les limites du holisme. L’individualisme est une conception d’ordre politique qui affirme la prééminence de l’individu sur la société. C’est dans la psychologie que l’on valorise l’être indépendamment de la société à travers l’âme, l’esprit, la conscience (qui est un concept très utilisé dans ce domaine), la raison, la morale, la société,… tout en étant membre d’une communauté.
La perception psychanalytique
Le concept d’identité, élaboré par ERIKSON s’inspire des apports de la psychanalyse. L’identité, assimilée au sur-moi, apparait comme le lieu où sont intériorisées les normes sociales, à travers le processus de la socialisation de la personnalité, ainsi définie comme système s’incorporation des normes à travers le sur-moi. Pour ERIKSON, l’identité est le fruit de la socialisation : Sa fonction est d’insérer la personnalité dans son contexte social ; elle s’inscrit dans un apprentissage par l’intériorisation des normes. La notion de ‘’diffusion de l’identité’’ traduit à cet égard l’échec de la socialisation : il y a diffusion de l’identité lorsqu’il y a dysfonctionnement des processus d’intégration. Selon ERIKSON, la construction de l’identité sociale se réalise par une combinaison d’efforts de l’individu et de la société, pour intégrer celui-ci le mieux possible aux rôles qui lui sont assignés. La question de l’identité, abordée sous cet angle, met en relief la valeur positive de sa fonction intégratrice. Dans cette approche, l’intégration est définie comme une valeur structurante de l’identité.
Aspect sociologique
Selon l’analyse holistique que nous avons retenue comme théorie principal dans l’élaboration de ce mémoire, la société qui est la totalité pour l’individu membre d’une communauté, l’influence et façonne son identité par rapport aux autres dans les styles vestimentaires adopté, la coiffure, le goût musical… par exemple. Cette situation leur permet de se démarquer par rapport aux jeunes de même âge, de même génération, de même sexe, de même époque. Le 21ème siècle, qualifié comme le siècle de la technologie, les générations des parents s’y adaptent difficilement de part un niveau d’instruction relativement faible comme pour le cas de pays en voix de développement qu’est MADAGASCAR. La socialisation au sein de la famille est dépassée par l’époque. Le problème social de génération différente entre les jeunes et les parents accentue l’incompréhension et une mauvaise communication au sein de la famille et cela amène à une crise générationnelle. La crise n’est pas que sociale mais aussi économique et technologique, donc plurielle, pluridimensionnelle, exogène et endogène. Le contexte de la mondialisation, n’est plus que dans le domaine de l’économie mais s’étend surtout dans la sphère culturelle où elle occupe une grande place dans la socialisation. Cette dernière est ainsi définie « comme le double mouvement par lequel une société se dote d’acteurs capable d’assure son inté gration, et l’individu, de sujet susceptible de produire une action autonome » (E Dubet et D Martuccelli). Elle est diversifiée selon chaque catégorie sociale, par exemple, la socialisation des jeunes filles suscite beaucoup plus l’instinct maternelle à travers les jouets dès le plus bas âge. Pour les jeunes garçons, les jouets se référent d’avantage à la vie extérieure, la société, la socialisation des catégories de classe sociale plus élevé est différente de celle de la classe moyenne et pauvre. De ce fait le résultat de la socialisation est diversifié également. De la société moderne actuelle, on a mixé voire asexué les jouets et il n’y a plus de grande différenciation entre les jouets pour petites filles et garçons, en faveur d’une économie de croissance. Le concept de liberté prôné dans la mondialisation, omet certaines valeurs et normes sociaux de la culture et cela trouble l’indentification à la culture maternelle. Pour les jeunes malgaches par exemple, la tradition avait comme principe le « fanajananyzoky Ray aman-dReny » une valeur qui s’est transmise de génération en génération mais dans le temps, à l’énonciation de diverse convention sur le droit de l’Homme, cette valeur à petit à petit perdu de son influence. Les jeunes adoptent d’autre type de culture qu’ils imprègnent comme modèle de référence qu’ils substituent ou font coexister aux normes et valeurs traditionnelles. D’une conscience collective qui agit sur eux, la conscience individuelle des jeunes et même celle des parents sont regorgées par celle de l’environnement et le contexte social de la mondialisation culturelle. La jeunesse d’aujourd’hui est déjà consciente que la mondialisation « vampirise » ce qui en reste des autres cultures en contact. La « vampirisation » n’est pas que culturelle mais aussi mentale et relationnelle. Parmi les impacts de la mondialisation, les relations humaines, les contacts avec la société,… sont transformés. L’Homme est devenu individualiste et s’isole du monde et même de la famille. Elle est selon nos analyses l’une des causes majeures qui accentue les crises intergénérationnelles, deux générations qui s’identifient par rapport à des cultures différentes dans un même environnement sociale, qui ne se comprennent pas ou plus et même se heurtent de temps en temps à des conflits éphémères, impactant l’ambiance familiale. D’une modèle culturel qui n’est pas le sien, les parents malgaches tendent à se réfugier vers une éducation suivant le principe moral d’une « religion » toute puissante, sacralisée. L’écart entre la génération des jeunes et les parents est considérable au point que ces derniers prennent comme recours, les versets bibliques et les traduisent dans l’éducation de leurs enfants. Il reste à savoir si ce refuge désespéré peut encore avoir un écho aujourd’hui auprès des jeunes et des parents en double crise identitaire. « La religion qui apport de réponses à un besoin psychologique lié à l’angoisse devant la mort, au mystère de l’origine et de l’immensité de l’univers, à la quête de sens de l’existence humaine » R. Otto (1869-1937). Le religieux devient un refuge pour les âmes qui sont dans une aliénation totale de la vie au quotidienne, en situation de précarité économique actuelle qui vient grossir et profite également à la prolifération des sectes à Madagascar qui utilisent la situation d’extrême pauvreté (mentale et économique) de certaines familles.
La jeunesse
Réfléchir sur la jeunesse nous conduit à mesurer ce qui peut, dans l’expérience des interviewés, les assembler et les différencier. Liée au retardement de l’entrée dans la vie professionnelles, à l’allongement de fait de la scolarité qui l’accompagne, la jeunesse s’impose aujourd’hui, comme une étape de la vie excédant les limites de l’adolescence. Les rites de passage qui avaient pour fonction de définir strictement la jeunesse et de marquer les mutations de l’adolescence se délient avec l’allongement de la jeunesse. Les 15-18 ans, puis 15-20 ans des années sont devenus les 15-25 ans d’aujourd’hui. Le critère le plus discriminant pour distinguer la place des jeunes qui font l’objet de l’étude, c’est la place qu’ils ont occupée dans l’appareil éducatif qui semble être l’indication la plus pertinente. En effet les jeunes que nous avons rencontré pour cette étude, expriment un sentiment d’exclusion et ne peuvent mobiliser aucune identité sociale positive, ni celle de l’élève, ni celle de travailleur et en appelle à des identités liées, à leur expérience de vie et leur nouveaux rapports au monde. Aussi nous développerons quelques constats concernant le fantasme (qui avouons le ne nous a pas épargné lors de notre première investigation sur le quartier) de ‘crise de génération ‘’ qui réapparaît sans cesse, alimenté à la fois par les médias, les propos entendus parmi les jeunes universitaires, les parents et les acteurs de terrain (travailleurs sociaux).
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Table des matières
Introduction générale
Patrie I : Cadrage géographique et méthodologique
Chapitre 1 : Etats des lieux et conceptualisation géographique
Chapitre 2 : Cadre théorique
Partie II : Présentation des résultats
Chapitre 3 : Les résultats représentatifs des enquêtes
Partie III : Suggestions et approche personnelle
Chapitre 4 : Vérification des hypothèses
Chapitre 5 : Apport personnel
Chapitre 6 : Perspectives
Conclusion générale
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