Enjeux de la mondialisation et fractures sociales

« Nous ne pouvons pas prévoir le futur, mais nous pouvons le préparer » disait le savant Iglya Prigonine. C’est sur cette idée que des chercheurs et des penseurs ont commencé à s’intéresser aux défis majeurs du monde actuel. Vers la fin du XXème siècle, plus précisément en 1997, la publication de l’UNESCO du livre « Les Clés du XXIème siècle », dans le cadre du problématique du futur et pour mieux préparer l’avenir en est le signe que les hommes s’intéressent quand même au sort de l’humanité. Un des auteurs du ce livre comme Gérôme Blindé a même posé des questions plutôt significatives concernant les problèmes du monde actuel tels que : «la mondialisation est-elle un piège ou requiert- elle un pacte mondial appuyé sur un nouveau contrat social » ou « peut- on prévoir le futur dans un monde incertain ? » et « Quel développement peut- on imaginer au XXIème Siècle et comment lutter contre la pauvreté et l’exclusion ? ». Toutes ses questions sont donc les défis à relever dans ce troisième millénaire où chaque pays doit s’intéresser de leur devenir.

A Madagascar comme dans tous les pays en voie de développement, après quelques décennies d’indépendance, on pense que le mot d’ordre n’a pas encore changé celle de chercher encore à promouvoir le développement. Malgré des théories, des pronostics, des promesses et même des milliers de dollars d’aide, on trouve que beaucoup de ces pays vivent encore dans une extrême pauvreté. C’est pourquoi une grande partie des pays d’Amérique latine, d’Asie et d’Afrique ont cherché par tous les moyens à se développer mais la pauvreté est devenue comme une tare héréditaire pour ces pays. La pauvreté « abyssale » empêche donc ces pays à construire leur économie de marché nationale et cela même dans la scène internationale. Des pays sous- développés sont donc en décalage permanent avec le marché de l’économie mondiale moderne, même si on a cru qu’après la décolonisation tous les pays pourraient se développer, mais la réalité nous montre le contraire. Les pays en voie de développement ne se développent pas et leur situation empire de jour en jour, les penseurs ont même précisé que beaucoup de ces pays en voie de développement commencent à montrer des signes de « non viabilité économique » devant l’absence d’un marché national et international et si leur situation s’aggrave, ils pourraient imploser dans la violence pour devenir ensuite « des entités chaotiques ingouvernables ». Pour le cas de notre pays, même après la publication du PNUD du « Rapport du développement humain 2007-2008 » au début de l’année 2008, indiquant une amélioration de notre IDH à 0,533 qui nous classe parmi les pays à « moyen développement humain » on trouve que la majorité de la population vit encore dans la pauvreté, la misère et même la marginalisation. En dépit de l’augmentation de notre « croissance économique de l’année dernière à 6,7» et malgré les réalisations des diverses infrastructures comme les routes, les écoles et la réhabilitation des structures publiques, la situation globale des Malgaches sont encore très lamentables et tout cela derrière nos richesses et nos ressources qui restent encore inexploitées et dérobées par des personnes étrangères. A comparer avec l’île Maurice, notre île sœur plus petite en taille qu’en population, on peut dire que nous sommes encore en retard, vu que cette île ne cesse pas d’améliorer ses performances dans différents domaines de la vie sociale à l’aide des politiques judicieuses qu’elle opte si on ne se réfère qu’au circuit touristique mauricien qui est l’une des destinations préférées des touristes de tout acabit. Tous ces contextes attirent notre esprit et génèrent une remise en question continuelle de notre politique nationale de développement pour que ceci ne reste plus comme un eldorado insaisissable où les Malgaches ont cherché depuis longtemps.

La réalité existante de la société Malagasy actuelle est inquiétante, d’un côté il y a le milieu rural composé des paysans pauvres et qui constituent la majorité de la population Malgaches (80%) et de l’autre côté dans le milieu urbain où les lumpenprolétariats s’agrandissent de plus en plus dans les villes urbaines comme la capitale. Les paysans pauvres sont donc dans une situation critique car adoptant une mode de vie traditionnelle avec de techniques archaïques, ils sont loin d’être des paysans modernes capables de manipuler les techniques et pratiques nouvelles et cela ne leur permet pas d’avoir une vie décente. Se trouvant tout au fond de la campagne, dépourvu du savoir et des différentes techniques, ils sont dans un état de vulnérabilité croissante , parfois exploités où ils sont obligées de s’endetter, de vendre le peu qu’ils ont pour pouvoir survivre. A cause des ces difficultés quotidiennes la plupart des ruraux et surtout les jeunes optent pour l’exode rural or une fois dans la région d’accueil, ils ne font que grossir le rang des chômeurs, ou agrandir le nombre des individus travaillant dans le secteur informel de toutes sortes. Ensuite en milieu urbain en l’occurence la capitale malgache souffre des dysfonctionnements des grandes villes comme le problème de logement, la précarité d’emploi, l’exclusion et la marginalisation dans toutes ces formes, la démographie galopante de la population, les travaux informels qui naissent partout et surtout l’insécurité qui fait souvent partie du quotidien des Malgaches car mieux exposés aux différentes valeurs de l’occident allant du style de vie à l’idéologie, la population urbaine s’occidentalise ou la décadence de notre culture de base est de plus en plus justifiée. On peut dire que la société Malgache en général est dans un état anormal car à part la dualité entre le pays légal et le pays réel, l’Etat censé être le défenseur du peuple reste à une fonction de relais d’où l’appellation d’un « Etat relais » qui ne fait que suivre, voire même obligé à pratiquer la politique des décideurs de ce monde. Avec le cycle répétitif de la dette : l’endettement, le désendettement et le ré endettement venu des bailleurs de fonds qui ne fait que nous rendre en situation de dépendance envers eux dans divers domaines et même dans la politique incluant la gestion de notre développement. Obligés de se soumettre aux régimes inégalitaires du commerce d’exportation et d’importation en matière de technologie et même sur les produits alimentaires, les gens pauvres et la majorité des Malgaches ont encore une longue marche à faire pour atteindre un niveau de développement décent. Actuellement, due à la pauvreté ambiante de la population, la société Malgache se déchire, devient même très agressive avec la recrudescence des violences et de l’insécurité, aussi bien dans les villes que dans les campagnes. On peut parler des pilleurs des tombeaux, des trafiquants d’organes et des êtres humains ; avec la montée de la criminalité et des vols de toutes sortes et comme l’année 2007 où on a constaté une forme plus poussée d’une désobéissance civile comme le cas du Fokontany d’Analavory où une population toute entière s’est retournée contre les forces de l’ordre, suite à un problème foncier ; les attaques des casernes de la gendarmerie dans des régions de l’île et dernièrement l’agression dans une poste de police dans la capitale montre l’image réelle actuelle de la société malgache.

LA MONDIALISATION 

C’est un mot qui a pris sa place vers la fin du 20ème siècle. Le sens du mot n’est pas une chose nouvelle, du point de vue que l’internationalisation avait bien existé il y a déjà longtemps de cela, la colonisation en fait partie déjà de cette vague de mondialisation.

Essai de définition

Sens global
Selon le dictionnaire des mots contemporains, Le Robert, 1989, « mondialiser » c’est l’action de donner à quelque chose un caractère mondial. Ainsi elle peut être définie comme le fait de rendre tout l’aspect de la vie sociale universelle que ce soit sur le plan économique, socioculturel, environnemental et même politique. Elle prend en même temps des formes différentes, des multiples facettes qui sont liées les unes aux autres. Sa diffusion a été amplifiée par les progrès des transports et des communications où les hommes avaient pensé qu’elle pourrait être bénéfique, positive pour la planète toute entière. La mondialisation a permis par exemple à la facilitation des circulations des marchandises, des capitaux, et des hommes qui pourraient améliorer les bien-être des hommes, de réduire les inégalités et surtout d’aider les pauvres à sortir de la pauvreté mais la réalité existante nous montre le contraire. Les choix actuels ont plutôt entraîné des phénomènes d’appauvrissement et des pillages généralisés des ressources des pays pauvres car au lieu de les aider, elle la paupérise. La mondialisation est ainsi définie comme la diffusion des normes et valeurs, propres et techniques des sociétés développées aux pays en voie de développement. C’est un phénomène qui frappe tous les pays du monde et même avec ses effets qualifiés de pervers qui peuvent freiner la démarche aux développements, elle restera toujours une meilleure opportunité pour des pays à sortir de leur pauvreté, de se décrocher pour rattraper leur retard perdu dès le début.

Selon les auteurs

Beaucoup d’auteurs ont donné des définitions sur la mondialisation, car le thème est l’enjeu vital des sociétés actuelles et même des sociétés en devenir. Chaque penseur à sa manière de définir la mondialisation où on va en citer quelques unes :
❖ Selon Michel Bonté « La mondialisation est un phénomène puissant et rapide, qui s’accélère depuis une vingtaine d’années, avec des conséquences majeures pour tous les peuples. Elle concerne tous les domaines de l’activité que ce soit l’économie, la politique, la technologie, les arts, la littérature, la religion, les sports, la civilisation, la défense de l’environnement. Le terrorisme international lui-même est un phénomène mondial ; et il est peut être même en train de donner à la mondialisation une autre dimension »
❖ Pour Jean TOUSCOZ : « La mondialisation est un ensemble de processus techniques (transports, communications, informatiques etc.…) légaux ; financières qui permettent la libre circulation des biens, des services, des capitaux et des hommes dans le monde entier… il s’agit en effet d’un phénomène complexe dont les dimensions techniques, politiques, économiques, sociologiques, anthropologiques, ethniques et juridiques sont interdépendantes et qui affectent tous les aspects de la vie collective ». Si BONTE insiste sur la diversité des domaines affectés,la puissance et la rapidité du phénomène de mondialisation,TOUSCOZ met plutôt l’accent sur la complexité dudit phénomène .NEGREPONTI DE LIVANIS ,quant à elle,pense que la mondialisation estliée à des idées et des actes bien concoctées par une minorité d’acteurs puissants au niveau économique.
❖ Maria NEGREPONTI DE LIVANIS l’a considéré comme : « tout simplement équivalent du libre échangisme qui, loin d’être innocent des effets d’exclusions multiples et diverses… elle comprend des combinaisons préméditées qui la rendent extrêmement dangereuse, non seulement pour les tiers monde mais aussi pour les pays avancés car il s’agit d’un complot tissé au fur et à mesure que les caractéristiques du nouvel ordre économique international se concrétisent et que les puissants de ce monde prennent conscience de leur liberté d’agir d’après leur intérêt les plus étroits » .

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
OBJECTIF ET PERTINENCE DU PROBLEME
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
Chapitre I : La Mondialisation
-Essai de définition
-Origine et enjeux de la Mondialisation
-Impacts de la Mondialisation
Chapitre II : La fracture sociale
-Essai de définition
-Quelques types de Fracture sociale
Chapitre III : Présentation du terrain d’investigation
-Les populations cibles
-Caractéristiques communes des Fokontany
-Situation des ménages dans la capitale
DEUXIEME PARTIE : TISSU SOCIAL FRAGILE ET INIQUE
Chapitre IV : Les multiples facettes de l’indigence
-Tableaux représentatifs des échantillonnages
-Résultat et analyses des données
Chapitre V : Une quotidienneté asphyxiante et déboussolante
-Une société déstructurée et en difficultés
-Des gens fuyants dans l’imaginaire
-Indifférence totale aux NTIC et au concept de la Mondialisation
Chapitre VI : Assistance institutionnelle : Aides matérielles ponctuelles et soutiens à l’intégration sociale.
-Entretien auprès de l’Association ATD Quart Monde
-Entretien auprès du Ministère chargé de la protection sociale
TROISIEME PARTIE : LA MONDIALISATION, CATALYSEUR DES FRACTURES SOCIALES
Chapitre VI : L’inéluctable paupérisation
-Une mondialisation à 2 vitesses
-Vers une disparition progressive de la classe moyenne
-Expansion virulente des parias- urbains
-Valeurs et mode de vie truquée
-Les points forts et les limites de notre recherche
Chapitre VIII : Pour un monde meilleur et plus juste
-Madagascar : dualité chronique et défis à relever
-Propositions de remédiation
CONCLUSION GENERALE
TABLE DES MATIERES
ANNEXES

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