Enjeux de communication stratégie politique un faux débat ? 

PROJET URBAIN

UNE FORMULE PLEINE D’AVENIR

Un projet durable

L’urbanisme opérationnel des 30 glorieuses se basait sur une analyse dogmatique des besoins de l’Homme. Ses idées, empreintes d’un bon sens irréfutable, ont engendrées des formes urbaines applicables en toutes circonstances et surtout sur n’importe quel territoire dans une logique productiviste et fonctionnaliste. La notion de projet urbain qui s’est largement répandue aujourd’hui comme mode de production de la ville en France apparait au début des années 90’. Alors que l’Etat se retire de plus en plus des instances locales et que le développement durable devient l’un des enjeux fondamentaux dans les discours politiques, la façon de produire la ville s’adapte et évolue.
Loin des méthodes d’aménagement systémiques, trop conceptuelles, le projet urbain tient sa force dans son ancrage territoriale. Il s’agit avant tout d’observer les composantes du lieu qui deviennent la source de la démarche autant que sa finalité. On peut parler de la notion de «référent territorial»2 comme l’ensemble des données qui constituent l’identité du lieu depuis son histoire jusqu’à ses composantes sociales en passant par sa composition géographique. De la même manière que l’urbanisme fonctionnaliste se voulait irréfutable par son approche pseudo-scientifique du fonctionnement humain, le projet urbain devient incontestable lorsqu’il entend ce que lui souffle le «genius loci». Il vient en retirer ses potentialités et ses faiblesses afin de définir les axes de développement les plus justes et les plus évidents. Ici apparait une première complexité. Parler de territoire reste une notion vague. Une différentiation s’opère d’ores et déjà en fonction de l’échelle à laquelle on se positionne. Les axes décisionnels qui seront empruntés pour la métropole doivent se retrouver jusque dans l’aménagement d’un quartier, tout en prenant en compte ce que ce dernier possède comme référents locaux propre, afin d’enrichir la base de données qui orientera le projet. Cette imbrication scalaire représente une confrontation permanente des idées proposées en amont avec les problématiques rencontrées à des échelles plus restreintes. Le travail sur le projet urbain nécessite donc une démarche intellectuelle bien plus importante que l’urbanisme purement opérationnel. Il constitue un aller-retour constant entre les décisions déjà prises et celles à venir pour transcender les échelles. Il se doit de rester suffisamment flexible et ouvert pour permettre ces ajustements. En opposition à l’idée d’une réponse préconçue à une demande figée, il s’agit plutôt d’envisager des solutions évolutives au croisement entre passé, présent et futur. Chaque décision n’est pas une fin en soi, mais plutôt un parie sur l’avenir que les opportunités, les rencontres entre acteurs ou les variations des besoins peuvent remodeler. Cette approche est rendu possible notamment en agissant en premier lieu sur l’espace public. Cet entre-deux autrefois perçu comme un vide à combler devient l’élément structurant, le squelette qui permet de maintenir une cohérence territoriale, sans se brider par des directives programmatiques ou normatives. L’espace public retrouve alors sa valeur symbolique de «lieu le plus démocratique et significatif de la ville»3. En pratique, il peut s’agir de proposer un schéma d’irrigation du site en accord avec son contexte suivant les besoins diagnostiqués (voiries nouvelles ou conservées, lignes de transports…) et de positionner les espaces verts, les places… Par un jeu de pleins/vides les emplacements des îlots bâtis vont apparaître, sans que leur programme ne soit forcément fixé, mais plutôt suivant des intentions de degré de densité, de formes urbaines ou d’orientation par exemple.
Le questionnement permanent et continu met en avant le processus de production bien plus que le résultat lui-même. Il s’agit ici d’intégrer un élément fondamental, l’évolution constante des contextes et la nécessité d’une adaptation des territoires. La LOADDT vient poser un cadre législatif à cette idée en valorisant une production urbaine raisonnée en accord avec tous les acteurs du territoire qu’ils soient privés ou publics. Elle s’appuie sur les 21 points soulevés lors du sommet de la Terre de Rio de 1992 qui ont aussi engendrés les Agenda 21, correspondant à une application plus localisée de ces piliers environnementaux en France. On remarque là encore cette nouvelle imbrication des échelles qui nécessite de décliner des problématiques de portée mondiale à plusieurs niveaux. Ces aspirations environnementales sont le fondement de la vision globale et durable du projet urbain car ce sont ces problématiques de l’attachement à préserver l’environnement qui peuvent faire appel à une citoyenneté de bien commun. Il ne s’agit plus d’améliorer son propre quotidien mais bien d’agir pour que chacun y trouve son compte; stabiliser l’expansion urbaine, maîtriser les dépenses énergétiques.
On peut cependant constater un écueil par exemple sur la production de certains éco-quartiers, qui restent des symboles de la traduction opérationnelle de cette intégration de durabilité de la ville. Ils tradisent parfois une proposition qui fait suite à l’application de nombreuses expertises environnementales dissociées les unes des autres et surtout dissociées de la demande sociale en profondeur. La production d’opérations exemplaires techniquement en termes d’énergie, de gestion des déchets et des ressources, pensées pour leur déconstruction ou leur évolution autant que pour leur construction est certes nécessaire mais insuffisante. Le projet pionnier d’éco-quartier du BedZED à Londres de l’Agence Bill Dunster offre par exemple une conception écologique exemplaire qui s’est révélé efficace mais très coûteuse en terme d’équipements. «Seul 20% des investissements auraient suffi à atteindre 80% des résultats obtenus»2. L’incidence de ces coûts élevés peut favoriser la gentrification des quartiers, desquelles tout un pan de la population la moins aisée se trouve rejeté. Les efforts fournis sur l’opération elle-même peuvent également finir par cacher un manque d’insertion urbaine et de lien avec l’existant. Il s’agit donc de proposer des processus de projet intégrant les habitants pour «créer de nouveaux quartiers urbains, mais aussi et surtout pour que la ville ordinaire devienne socialement et économiquement durable».

Structuré par le dialogue

C’est face à cette nécessité d’une construction commune de la ville avec ses habitants pour un projet juste, viable et durable qu’émerge l’outil principal pour constituer le projet urbain : le dialogue. C’est à cet instant que le citoyen peut prendre une place prépondérante au sein du cercle des acteurs. Lors de l’Université d’été de 2001 de Morges en Suisse, Pascal Amphoux évoque la notion de «récitant territorial». Dans le terme d’«acteur», nous aurions tendance à n’entendre que les compétences professionnelles des participants (techniques, politiques, économiques…). Celui de «récitant» induit que la connaissance territoriale devient une compétence à part entière. L’habitant est une personnification du territoire par le rapport de proximité qu’il entretient avec ce dernier. Par sa pratique, il synthétise les attentes du lieu. Chacun peut donc potentiellement devenir acteur du projet urbain par sa capacité de récitation, de raconter le site. Comme nous l’avons observé plus haut, le processus engagé transcende les échelles. Il y a donc une question de légitimité qui apparait. Où se situe la limite des territoires concernés? La superposition des enjeux sur plusieurs niveaux scalaire n’engage pas les mêmes récitants aux mêmes moments. Suivant le niveau du projet, ils vont donc successivement pouvoir passer de l’état d’acteur territorial à celui d’extraterritorial. Nous sommes encore aujourd’hui incapables de définir une échelle idéale du projet, si tant est qu’elle existe. L’engagement et la hiérarchisation des acteurs restent donc flous.

PLURALITÉ CITOYENNE

UN FOYER DE SAVOIRS

Favorisant l’interdisciplinarité, il est évident que la rencontre d’acteurs multiples aux attentes variés engendre des frictions. Ce dialogue pour la définition des axes de réflexions représente plus une gestion des divergences d’opinion qu’une réelle attente d’une parfaite convergence.
Sur le papier le projet urbain semble parfait, à la fois ancré dans une réalité, symbolisant l’égalité des acteurs, raisonnable et durable… Il semble tendre vers une production la plus juste possible, s’il on considère que le meilleur projet est celui qui conviendra au plus grand nombre. Bien entendu ce n’est pas si simple.

Phasage

Cette complexité du projet urbain par la superposition de temporalités, d’échelles et d’acteurs rend sa définition difficile. Chaque cas est différent et il faut savoir composer avec le contexte. Comme c’est le dialogue qui le construit, il faut accepter d’avancer dans un brouillard plus ou moins dense, sans connaitre au préalable la direction qui va être adoptée. Cependant, la majorité des chercheurs s’entendent sur un phasage incontournable à tout projet urbain. Dans chacune de ses phases, le citoyen peut potentiellement intervenir, mais ce sera chaque fois de manière différente ce qui rend sa position aussi variée que la forme du projet lui-même.
La première étape est celle du diagnostic. Il s’agit ici de découvrir le site pour relever ses composantes autant spatiales que sociales et constituer une base de données pour la suite. Il peut s’agir pour le concepteur d’arpenter le lieu et de s’en imprégner, de faire des relevés de terrains sous forme de photos ou de croquis. Un travail de cartographie et souvent utiliser pour hiérarchiser les données empiriques (formes bâtis, réseaux, parcellaire…). C’est ici que l’on va également relever les acteurs déjà en place. Cela n’implique pas seulement de les identifier, mais de comprendre les liens qui les unissent entre tension et rapprochement. La combinaison de ces données va apporter les contours des faiblesses et des points forts territoriaux sur lesquelles il va falloir s’appuyer par la suite. Ici le citoyen, par sa récitation, fait partie intégrante du site. Par la connaissance de son environnement propre il va traduire les enjeux et attentes territoriales. Il peut faire ressortir des éléments qui resteraient invisible avec une simple analyse quantitative.
La seconde constitue une réflexion sur les futurs programmes et vise à établir les premières esquisses exploratoires. Il s’agit dans un premier temps de réunir en groupe de discussion élus, techniciens, citoyens et chercheurs. Ils vont, ensemble, proposer des hypothèses de programmes basées sur plusieurs scenarii qui vont permettre d’adapter la demande initiale autour d’un document socle. L’un des problèmes principaux dans le fait de réunir des acteurs d’horizons différents reste la question du langage. Des acronymes que tous ne connaissent pas, des notions techniques, économiques ou de droit, le langage de l’espace…1 Pour un dialogue efficace et afin de replacer chaque groupe participant au même niveau, il est nécessaire d’introduire cette phase par un échange, une formation réciproque à une langue commune. Ce sera principalement le groupe citoyen qui profitera de cette étape étant celui qui, de façon générale, n’a pas l’habitude de se confronter aux questions d’urbanisme et de son jargon technique. Cela passera par des réunions de présentation, des visites de site ou d’opérations remarquables, des ateliers pédagogiques de manipulations des outils de l’urbanisme (plan, maquette…). Il s’agit néanmoins d’un échange, chacun va donc se familiariser avec l’objet étudié en rassemblant toute les données du diagnostic. Au sein du groupe de réflexion, on va introduire des professionnelles avec un certain degré d’aptitudes en accord avec le sujet (connaissance du programme, chercheur dans le domaine…) afin de nourrir le débat et la formation.
Déjà, au sein même du groupe citoyen une hiérarchisation se forme. Pour être efficace, le groupe de discussion ne doit pas comprendre trop d’individus et pour être représentatif, il doit comporter un panel suffisamment large. Il y a donc une sélection établi au sein de la population lambda en termes d’âge, de provenance géographique et sociale, de profession… Il est possible également d’y différencier ceux qui vont déjà posséder un intérêt pour le projet (association, récitant pendant le diagnostic) et de nouveaux participants qui le découvrent. La place des premiers rassure les seconds sur leur capacité à s’intégrer dans la discussion tout en maintenant les professionnelles face à un discours suffisamment éclairé.
La troisième étape est celle de présentation des esquisses à la concertation. Les propositions développées à la phase présentes sont exposées et expliquées au grand public de manière équivalente pour une comparaison objective. Il faut avoir une pleine conscience à cet instant des points forts et des points faibles de chacune des propositions et qu’ils soient clairement explicités. Les documents utilisés sont variés allant du schéma à l’image d’ambiance. Le citoyen doit pouvoir comprendre les tenants et aboutissants de chaque scénario tant en terme de répartition volumétrique et d’occupation générale de l’espace qu’en terme d’atmosphère recherchée. Le bâti doit rester au stade de gabarit pour comprendre son impact sur l’espace public (angle urbain, continuité de hauteur, plein et vide…). Cet instant du processus est délicat car si les contributions ne sont pas analysés et reformulés, le projet risque de tomber dans un «consensus mou» qui fera disparaître les forces des chaque axes proposé. Le citoyen se positionne comme juge du travail fourni en amont. Il s’informe et donne son avis. De nouvelles formations du grand public peuvent être intégrées pour élever leur qualité.

Savoirs multiples

Au sein du phasage idéal du projet urbain émerge une multiplication du statut que peut prendre le citoyen. Cependant, en observant la manière dont il est impliqué, on se rend compte que le système, aussi ouvert et modulable soit-il, le perçoit toujours comme un élément originellement extérieur à intégrer. Comme un corps étranger que l’on doit au préalable former, instruire, modeler avant de pouvoir l’assimiler dans le processus. Cette vision est problématique car extrêmement réductrice de ce que peut représenter la parole citoyenne. C’est aussi le risque de la dénaturer, de la manipuler. Dans ce cas elle perdrait toute sa valeur. Il est pourtant possible de distinguer une multitude de degrés différents de savoirs citoyens. Yves Sintomer a développé une catégorisation simple de ces savoirs. Ce ne sont pas des savoirs uniquement réservés à l’urbanisme mais qu’il est possible de traduire spécifiquement à ce domaine.
C’est ce qui constitue le savoir du profane face à l’expert. Dans le cas de l’urbanisme il s’agit de l’usager qui connait son environnement et donc reste le mieux placé pour en juger les besoins. C’est le savoir qui reste le plus convoité dans les instances participatives. Il va permettre de relever une récitation de proximité, du vécue, qui va définir les contours sociaux du territoire habité. C’est un savoir unique, correspondant à un lieu et un instant donné. Il reste un matériau brut qui ne peut être utilisé tel quel car trop éloigné d’une volonté commune objective. Lorsque que l’on commence à imaginer ce savoir partagé dans un collectif d’individus (association de quartier par exemple), il gagne en structuration. L’échange permet de conceptualiser le propos, de formuler une demande bien plus adaptée pour le projet avec toujours le risque d’exclure certaines composantes en fonction de la constitution sociale du groupe.
La seconde est «l’expertise citoyenne». En opposition à la raison ordinaire c’est un savoir systématisé, qui peut être réutilisé dans plusieurs situations. C’est un savoir qui peut se décliner sous plusieurs formes. A l’échelle de l’individu, on parlera de «savoir diffus», acquis par l’expérience professionnelle et réutilisé dans un processus participatif en tant que citoyen. «L’expertise par délégation» va faire entrer en jeu les acteurs politiques qui vont, par choix, transmettre une tache à un groupe d’individus jugés aptes à la remplir à bien. Enfin il peut s’agir d’une «contre-expertise» lorsque le groupe va produire sa propre approche d’un point du projet qu’il juge mal appréhendé. Il s’agira d’ouvrir le débat, de pointer des enjeux qui n’ont pas été pris en compte, sortir d’une vision trop contrainte par le statut des décideurs (programme politique à légitimer, rendement de promoteurs…). C’est souvent par l’autoformation et l’expérience associative que peut apparaître une parole de citoyen expert valable. Chacun apportera ses connaissances professionnelles propres afin de constituer un ensemble pluridisciplinaire qui aura du poids dans le débat. Le risque dans cette professionnalisation du citoyen qui cherche à accroître sa légitimité est l’éloignement envers le savoir d’usage et les attentes sociales en profondeur.
Ces savoirs ne sont bien entendu pas figés. Ils s’entremêlent et décuplent les possibilités citoyennes. Ils peuvent entrainer une synergie forte de compétences et de propositions. Un exemple d’actualité majeur concerne le projet pour le nouveau musée Guggenheim d’Helsinki. Alors que ce concours international à mobilisé le plus grand nombre de candidatures jamais enregistré dans l’Histoire avec plus de 1700 projets, un groupe d’Architectes, d’artistes, de chercheurs… a voulu proposer une alternative. La peur de perte d’identité de leur ville au profit de l’image de marque «Guggenheim» et d’un nouvel objet urbain les a incité à monter un contre concours sous le nom de «The next Helsinki». Ici c’est le constat d’un triple savoir citoyen qui émerge. C’est un groupe d’individus experts dans leur domaines respectifs et ayant une connaissance du lieu et de ces atouts mis à mal qui organiser ce concours. Ici pas de prix ou de profit, probablement pas de construction, juste une volonté de faire réagir, d’oeuvrer pour le bien du territoire et de ses usagers. Un acte donc militant. On peut lire sur leur site qu’ils ne se définissent d’ailleurs pas comme une compétition mais plutôt un appel a idée, une «anti-compétition».

Degrés d’intéractions

Comme il l’a été esquissé dans la partie précédente, chaque phase du projet urbain ne va pas faire appel aux mêmes compétences du citoyen. On peut à présent parler d’une réelle compétence citoyenne à la vue des différents savoirs dont il est détenteur. Au fil du projet et selon les volontés politiques, on va pouvoir constater différents degrés d’implication de la population au processus participatif. En 1969, Sherry Arnstein a développé une échelle de la participation toujours utilisée aujourd’hui par les sociologues pour décrire le degré de prise en compte de la «vox populi». Elle comporte huit niveaux qu’elle classe en trois groupes distincts : La non-participation, la coopération symbolique et le pouvoir effectif citoyen.
La non-participation comprend ce qu’elle nomme «la manipulation» et «la thérapie». Ici les pouvoirs publics en places contrôlent intégralement le processus. On donne l’illusion que la population est intégrée bien que ce ne soit pas le cas. En réalité, ils sont «éduquer» par des informations fallacieuses qui visent simplement à apaiser leurs craintes ou pour l’obtention d’un soutien à tout prix. Dans les rencontres entre décideurs et population, il s’agit de convaincre plutôt que de partager. Par des procédés simples, comme la signature d’un document on laisse croire que les participants ont donnés leur avis alors qu’ils n’ont fait que valider une proposition dont ils n’ont absolument pas été partie prenante. Ici pas de contre-proposition, les problématiques du site sont simplement écartés puisque, comme on l’a vue, le citoyen en est une composante essentielle. La notion de projet urbain qui s’est généralisé en France permet déjà, si elle est menée de la bonne façon, supprimer cette première catégorie.
Ensuite vient la coopération. Tout d’abord «l’information» pure et simple où toutes les données du projet sont accessibles mais sans attente d’un avis citoyen. C’est un premier pas essentiel vers la participation, une population consciente des enjeux en place peut se forger une opinion. Bien entendu, la réaction peut être différente lors d’une information en aval du projet où toute réaction sera de toute façon impossible face à une opération terminée. «La consultation» permet par l’intermédiaire d’enquêtes ou de rencontres publiques aux citoyens d’exprimer leur avis sans pour autant avoir la certitude qu’il sera utilisé pour la suite. Cet échelon est pervers car s’il n’y a pas de suite donnée à ces enquêtes, il entretient une machine participative factice. Il donnera l’image d’un procédé inutile aux yeux de la population, une simple «participation à la participation»1. Il permet de récolter des données qui n’auront pas de signification si elles ne sont pas analysées en amont et utilisées dans la définition des axes du projet. Enfin vient «la conciliation» qui intègre une sélection d’individus parmi les instances décisionnelles. Leurs propositions peuvent influencer le débat mais la décision finale reste aux mains des élus. C’est ici que la parole du citoyen commence à se faire réellement entendre. Elle se distillera dans le débat mais sur des points en réel dissensus, comme le choix reste intégralement aux organismes décideurs, c’est leur parole qui l’emportera toujours.

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Table des matières

PRÉAMBULE 
INTRODUCTION 
1/ POLYMORPHIE D’UN SYSTÈME 
1.1/ PROJET URBAIN
UN PROJET DURABLE…
…STRUCTURÉ PAR LE DIALOGUE
1.2/ PLURALITÉ CITOYENNE PHASAGE
SAVOIRS MULTIPLES
1.3/ VARIATIONS DÉMOCRATIQUES
DEGRÉS D’INTERACTIONS
L’ART DE LA GOUVERNANCE URBAINE
CONCLUSION
2/ DE NANTES 2030 AU GRAND DÉBAT 
2.1/ UNE NOUVEAUTÉ DANS LE DÉBAT
MA VILLE DEMAIN
LA LOIRE EN DÉBAT
DES PROJETS PARTICIPATIFS PARTICULIERS
2.2/ KIT DE LA PARTICIPATION DES OUTILS MULTIPLES
RÉCIT D’UNE JOURNÉE CITOYENNE
2.3/ ENJEUX DE COMMUNICATION  STRATÉGIE POLITIQUE
UN FAUX DÉBAT ?
CONCLUSION
3/ POINT DE VUE DE CONCEPTEUR
3.1/ RENOUVELER SA PRATIQUE
UNE POSITION QUI NE MUTE PAS
ARCHITECTURE MILITANTE
3.2/ S’INSÉRER DANS LE DÉBAT
LE COMMUNICANT
L’ARCHITECTE MÉDIATEUR
CONCLUSION
CONCLUSION 
BIBLIOGRAPHIE

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