Energies POUR LA CUISSON

Développer et vulgariser les foyers améliorés

    L’objectif de général de l’initiative est d’abord de protéger l’environnement, préserver la diversité biologique et les climatiques observés ces derniers années. Pour se faire la vulgarisation des foyers améliorés par une formation de forgerons locaux apparait ainsi comme une nécessité. Les bénéficiaires de ce programme seront prioritairement les femmes. Les résultats des enquêtes et entretien ont révélés une utilisation excessive de bois de chauffe dans la Commune liée en partie aux équipements de cuisson utilisés par les ménages. En effet, les foyers traditionnels consomment beaucoup de bois avec une perte importante d’énergie. La diffusion et la vulgarisation des foyers améliorés dans la Commune de Sandiara semblent urgentes et capital pour une utilisation plus rationnelle des combustibles ligneux de la Commune. Les avantages de la diffusion et de la vulgarisation des foyers améliorés dans la Commune de Sandiara sont les suivantes :
-sur le plan technique : les foyers améliorés sont efficaces puis qu’ils ont un rendement thermique supérieur à celui des foyers traditionnels ;
-sur le plan économique : l’utilisation des foyers améliorés par les ménages de la Commune apporte une réduction de la consommation en charbon de bois et en bois de chauffe. Ce qui se traduit par un gain de temps et par une réduction des dépenses énergétiques ;
-sur le plan écologique : l’utilisation des foyers améliorés peut limiter le déboisement, réduire la demande en bois, lutter contre les changements climatiques et protéger les forêts ;
-sur le plan social : les foyers améliorés permettent de diminuer les risques pour la santé notamment les brulures et les incendies.

Remplacer les foyers traditionnels par les foyers améliorés

    Les combustibles biomasses resteront la principale source d’énergie pendant les décennies à venir. Le meilleur moyen de les bruler efficacement et d’en disposer durablement est d’utiliser des foyers améliorés. Le foyer est un équipement soit rudimentaire (foyer traditionnel) soit performant (foyer amélioré).
 Le foyer traditionnel (foyer trois pierres) s’est développé spontanément, sans influence extérieure directe. Il est caractérisé par une forte dispersion des flammes et de la chaleur, un manque de contrôle du feu et une forte exposition à la chaleur et à a fumée entrainant des risques d’incendie et de maladies respiratoires. Le foyer amélioré permet d’économiser 30% à 45% de combustibles par rapport au foyer traditionnel, et de réduire la fumée (agence internationale de l’énergie, 2011. « Energy for all. Financing Access for the poor). La conception du foyer est soit artisanale ou industrielle. Il est en argile ou en métal. Les différents types de foyers améliorés ont des couts de production, prix d’acquisition, durée de vie, facilité de fabrication et d’entretien et efficacités variables en fonction du design et de la qualité de fabrication.

L’aménagement participatif des forêts pour un approvisionnement durable en combustibles domestiques ligneux

   Dans la Commune de Sandiara, les besoins énergétiques domestiques sont majoritairement couverts par le bois de chauffe. Le bois est utilisé directement pour la cuisson des aliments. L’exploitation anarchique du bois endommage fortement le potentiel ligneux, surtout quand on sait que les combustibles ligneux contribuent pour 42% à la satisfaction des besoins énergétiques domestiques. Cette situation a causé essentiellement d’importantes pressions sur les ressources forestières qui sont de plus en plus menacées. On note aussi une déforestation liée à la surexploitation des ressources forestières pour la satisfaction d’une forte demande en combustibles domestiques ligneux. Une diminution des espaces forestiers (reculs des superficies forestières) liée surtout à l’absence de plan de gestion de l’offre compatible avec la régénération des formations végétales. Face à cette situation, il devient nécessaire d’agir pour contourner cette situation qui, à la longue va rendre encore plus difficile l’accès aux services énergétiques de cuisson d’origine ligneuse. Une solution durable à cette situation réside dans l’amélioration de l’efficacité de l’approvisionnement en combustibles domestiques ligneux pour l’aménagement durables des forêts en vue de trouver une meilleure adéquation entre les prélèvements et le rythme de régénération naturelle des formations végétales et de produire de bois sans impact négatif sur l’environnement. Pour mieux protéger les forêts, l’aménagement durable des forêts, doit s’accompagner par des activités telles que :
-le reboisement afin de restaurer ou créer des zones boisées détruites par une surexploitation ;
-la réhabilitation des forêts dégradées ;
Dans le cadre de la politique de sauvegarde du capital forestier, la stratégie d’aménagement participatif devra se poursuivre notamment avec le PERACOD et le PROGEDE qui ont mis en application le concept d’aménagement participatif avec des résultats appréciables. L’application de ces actions permettrait d’assurer non seulement le maintien mais aussi l’amélioration du potentiel de production.

Impact de la découverte du gaz et du pétrole au Sénégal

    Si l’Afrique compte actuellement 7.5% de réserves pétrolières mondiales, soit 128milliards de barils, et 7,6% des réserves mondiales de gaz. En effet pour les pays de la zone, l’industrie du gaz et du pétrole présente une opportunité réelle de soutenir des croissances encore à l’aune d’une future émergence. Mais avant cela, les Etats concernés doivent d’entendre sur le partage de ces nouvelles richesses communes. Ce qui n’est pas sans difficulté, dans un contexte tendu entre deux leaders impétrants de la zone : le Sénégal et la Mauritanie. L’exploitation du complexe GTA est estimée à 450 milliards de mètres cubes, soit 14% des réserves de gaz du Nigéria, le plus grand en Afrique. En effet, les responsables des deux compagnies (Sénégal, Mauritanie) ont indiqué que l’exploitation du gaz sénégalais permettra « la création de richesses et stimuler la croissance économique du pays ». Alors que le Sénégal a déjà une économie en très bonne forme, la production de gaz naturel devrait en effet encourager la croissance économique. Il est tout de même important de mentionner que la situation socio-économique de la population ne reflète pas cette réalité. Etant l’un des pôles économiques les plus importants de l’Afrique de l’ouest, le Sénégal souhaite une amélioration continue de sa situation économique. Le 09 février 2018, la Mauritanie et le Sénégal signent à Nouakchott un accord de coopération permettant l’exploitation du gisement gazier situé sur leur frontière commune : « Grand Tortue-Ahmeyim » (GTA). Ainsi convenu il faut attendre à 2021 pour qu’ait lieu la première production. Découvert en 2015, le champ gazier GTA est considéré comme le plus important gisement en Afrique d’Ouest. Conscient du potentiel économique à tirer des ressources pétrolière et gazière, dont les réserves sont estimées à 450 milliards de mètres cubes pour le gisement en eaux profondes de Grand tortue/Ahmeyim, le Sénégal a enfin crée un comité stratégique d’orientation (COS). Car dans toute la sous-région, les hydrocarbures représentent beaucoup d’espoir mais aussi beaucoup de craintes face aux risques d’une mauvaise gestion. C’est donc dans ce cadre qu’une enquête a été mené auprès des ménages de la Commune de Sandiara afin d’apprendre l’impact que pourrait avoir cette découverte du gaz et du pétrole au large des côtes du pays sur les conditions de vie des populations. Les résultats de l’enquête ont révélés que 46% des ménages enquêtés s’entendent à une amélioration des conditions de vie de sénégalais avec une réduction de taille sur le coût gaz, qui facilitera sans doute l’accès à tous les ménages sénégalais. Ces ménages pensent aussi que cette découverte sera une clé de succès pour l’économie sénégalaise avec une amélioration continue du train de vie des sénégalais. Ils considèrent également cette découverte comme une bénédiction qui pourrait mettre fin aux difficultés rencontrés pour l’approvisionnement en énergie de cuisson. 35% des ménages qu’à eux pensent plutôt aux risques que peuvent engendrés cette découverte dont la transparence de la gestion reste la question essentielle. Selon eux l’implication de tous les acteurs dans les processus de décision est impérative pour une meilleure exploitation, sinon cette découverte se présente comme prémisse d’un chaos sans précédent du pays et en fin 19% des ménages enquêtés pensent que tous dépendra de la gestion, selon eux, une bonne gestion aboutira à une économie solide et florissante tandis qu’une mauvaise gestion plongera le pays dans un chaos total.

CONCLUSION GENERALE

    L’environnement revêt un caractère essentiel pour les besoins naturelles des populations locales. En effet la problématique environnementale majeure pour le 21e siècle est que la question de la déforestation est peu maitrisée. Au Sénégal, la sauvegarde des forêts ne peut passer que par une réforme profonde de la politique énergétique dans les zones où la pauvreté conduit souvent à des modes d’exploitation non viables mettant ainsi en péril les formations végétales dont la dégradation est souvent irréversible. Dans une approche beaucoup plus locale, cette étude a permis de mieux cerner l’approvisionnement et la consommation en l’énergie de cuisson dans la commune de Sandiara( Département de Mbour). L’objectif de cette étude était d’évaluer les difficultés d’approvisionnement et la consommation en énergie de cuisson dans la Commune de Sandiara. L’étude est menée à partir d’une enquête réalisée auprès de 220 ménages et de deux guides d’entretien réalisés, d’une part auprès d’un responsable de la Mairie et d’autres part auprès de deux exploitants en charbon de bois et deux exploitants en bois de chauffe. Les résultats obtenues à partir de l’exploitation des données d’enquêtes ménages et auprès des exploitants ont permis de disposer d’information plus fiable sur les difficultés rencontrés par les populations de la Commune de Sandiara pour l’approvisionnement, de comprendre la consommation et la durée de consommation mais surtout la dominance du bois de chauffe dans la consommation des ménages. L’utilisation des énergies de cuisson dans la Commune de Sandiara est caractérisée par une dominance des combustibles ligneux (charbon de bois et bois de chauffe). Ceci conduit à une déforestation continue et significative. La croissance démographique et la pression agricole observée dans la Commune sont aussi une cause favorable à cette déforestation. En effet, l’utilisation intensive du bois, menace les ressources forestières et la biodiversité. Cette situation est également responsable d’importantes émissions de CO2 dans l’atmosphère, principal gaz à effet de serre d’origine humaine et responsable du changement climatique. Les équipement de cuisson utilisés par les ménages de la Commune de Sandiara ont généralement un faible rendement énergétique et engendrent souvent des risques sanitaires aux personnes les plus exposées. Conscient de l’ampleur de la situation, tous les acteurs (autorités locales et étatiques) ont mis en synergie leur force pour améliorer les conditions lamentables que vivent les populations de la Commune de Sandiara pour s’approvisionner en énergie de cuisson. Certes des efforts sont en train d’être menés pour assurer un meilleur approvisionnement et réduire le taux de consommation avec l’introduction des foyers améliorés. Malgré les efforts consentis dans ce sens, il faut reconnaitre que ces timides initiatives sont en deçà des attentes au regard de la situation face à une demande croissante. Au terme de ce travail, les deux hypothèses de départ ont pu être confirmées par nos résultats. Les difficultés dans l’approvisionnement et dans la consommation des énergies de cuisson relatée dans le document viennent confirmer l’hypothèse principale de cette étude : la Commune de Sandiara est confronté à un réel problème d’approvisionnement en énergie de cuisson. Les stratégies développées dans la dernière partie de ce travail confirment notre deuxième hypothèse de départ : les populations ont fait recours à des stratégies alternatives pour palier à cette situation. Cette modeste étude vient ainsi, renforcer nos recherches sur l’approvisionnement en énergie de cuisson dans la Commune de Sandiara. Elle faciliterait une bonne évaluation de la question de l’énergie de cuisson dans le cadre des politiques de planification et de gestion des combustibles domestiques. La consolidation de la politique d’aménagement des ressources forestières en vue d’un approvisionnement durable des populations en combustibles domestiques devait constituer un domaine d’action privilégié.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
I. Problématique
I.1 Contexte
I.2 Justification
I.3 Objectifs et hypothèses
I.4- revue littéraire
I.5 Méthodologie de recherche
I.6 Discussion conceptuelle
PREMIERE PARTIE : CARACTERISATION DE LA COMMUNE DE SANDIARA 
CHAPITRE I : LES CARACTERISTIQUES PHYSIQUES DE LA COMMUNE DE SANDIARA
I.la géologie et l’hydrogéologie
1-la géologie
2-L’ydrologie
II-le relief, les types de sols, la végétation et la faune
1-Le relief
2-Les sols
3 – les formations végétales
4. La faune
III. le climat
1. Les flux aérologiques
2. La mousson
3. Les mécanismes généraux
4. L’équateur météorologique
5. Analyse de la variabilité pluviométrique
CHAPITRE 2 : CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES ET SOCIO-ECONOMIQUES DE LA COMMUNE DE SANDIARA
I-cadre démographique
1. historique du peuplement de la commune de sandiara
2. La structure de la population
3. La dynamique de la population
II. Les mouvements migratoires
1. Les migrations saisonnières
2. Les migrations internationales
III. l’organisation administrative
1. Le conseil rural
2. L’organisation traditionnelle
IV. Les activités économiques
A. L’agriculture et l’élevage
1. L’agriculture
2. L’élevage
B. Le commerce, le transport et l’artisanat
1. le commerce
2. le transport
3. L’artisanat
DEUXIEME PARTIE : APPROVISIONNEMENT ET CONSOMMATION EN ENERGIE DE CUISSON DANS LA COMMUNE DE SANDIARA
CHAPITRE 3: IDENTIFICATION DES ACTEURS ET DES TYPES D’ENERGIE DE CUISSON
I. les acteurs et leur niveau d’intervention
II. Les types d’énergies de cuisson
III. Utilisation des énergies de cuisson
CHAPITRE 4: DE l’APPROVISIONNEMENT A LA CONSOMMATION EN ENERGIE DE CUISSON
I. Mode d’approvisionnement des combustibles domestiques
1-Approvisionnement par collecte
2-Approvisionnement par achat
II. Les difficultés d’approvisionnement
III. consommation des énergies de cuisson
1. Le mode de consommation
2. Durée de consommation des énergies de cuisson achetée
TROISIEME PARTIE: STRATEGIES D’ADAPTATION ET PERSPECTIVES
CHAPITRE 5 : LES OUTILS ALTERNATIFS
I-. Les autres combustibles utilisés dans la Commune de Sandiara
II-. Les foyers améliorés
III-. Les risques sanitaires
CHAPITRE 6 : LES PERSPECTIVES
I. Développer et vulgariser les foyers améliorés
II-. Remplacer les foyers traditionnels par les foyers améliorés
III-. L’aménagement participatif des forêts pour un approvisionnement durable en combustibles domestiques ligneux
IV-. Impact de la découverte du gaz et du pétrole au Sénégal
CONCLUSION GENERALE

Télécharger le rapport complet