L’élevage joue un rôle central dans l’économie des pays de l’Afrique de l’Ouest avec une contribution au PIB agricole allant jusqu’à 44%. Sur le plan numérique, et par rapport à l’effectif total en Afrique sub-saharienne, cette région compte 25% de bovins (Kamuanga et al., 2008). Le Mali est un pays continental situé au cœur du Sahel, pays enclavé d’Afrique de l’ouest d’une superficie de 1 241 238 km2 (Mali, 2010). Il occupe le premier rang en matière d’élevage dans l’espace UEMOA et le second dans l’espace CEDEAO après le Nigeria (Mali, 2013).
Au Mali, le sous-secteur de l’élevage occupe une place importante dans le secteur primaire. L’activité est pratiquée par au moins 85% des agriculteurs maliens, en particulier par la frange la plus pauvre. Ce secteur constitue ainsi la principale source de subsistance pour plus de 30% de la population (Touré et al, 2009). Le cheptel de bovins laitiers au Mali est estimé à plus d’un million de têtes (DNPIA, 2015). Le lait représente près de 40% des chiffres d’affaires total de l’élevage (Pomeranz, 2006). En 2015, selon les statistiques de la Direction Nationale des Productions et des Industries Animales, le lait produit au Mali a été estimé à 787 294T (DNPIA, 2015). Mais, le Mali reste toujours un des plus grands importateurs de lait et de produits laitiers malgré les nombreuses mesures politiques en faveur de la promotion de la filière lait (Touré et al., 2009). Selon les statistiques de la Direction Nationale des Services Vétérinaires, le contrôle du lait et des produits laitiers importés en 2015 a porté sur 2030 T 656 kg (DNSV, 2015).
L’ELEVAGE DES BOVINS AU MALI
Le Mali est un pays de tradition d’élevage (Mali, 2013).
Production animale au Mali
Au cours de ces dix dernières années, il a été noté une croissance continue des troupeaux dans pratiquement toutes les régions du Mali et pour toutes les espèces animales (Mali, 2015).
Races et caractéristiques de l’espèce bovine au Mali
Au Mali, il a été rapporté principalement deux races de bovin à savoir les zébus (sahéliens) et les taurins (soudaniens) (Mali, 2003).
➤ Les zébus sont constitués par :
● Le zébu maure : c’est un grand marcheur et un excellent porteur (Figure 2). La femelle est considérée comme une bonne laitière. En élevage extensif, elle donne 800-1000 litres de lait à 4.5 % de matières grasses. On le rencontre tout le long de la frontière avec la Mauritanie, dans la boucle du Niger, dans le cercle de Goundam et dans le delta (Mali, 2003).
● Le zébu touareg : il se rencontre dans la boucle du Niger au nord du delta central du Niger (Niafunké, Goundam) et sur le plateau central Nigérien. Le bœuf est utilisé comme porteur et son aptitude bouchère est très développée (Mali, 2003).
● Le zébu Azawak : cette race est considérée comme la plus grande laitière de l’Afrique de l’Ouest (Figure 3). Dans les élevages améliorés, la production laitière journalière peut atteindre 7-8 litres voire 12 litres en station. Au Mali, sa zone privilégiée se trouve dans la région de Menaka (Mali, 2003).
● Les zébus peuls : ce sont des zébus à grandes cornes et comportent des variétés soudanaises, nigériennes et sénégalaises. Au Mali, on les rencontre dans le Macina, les régions de Nara, Nioro, dans la boucle du Niger et sur le plateau central nigérien (Figure 4). Actuellement, avec le déplacement des populations bovines, son aire s’étend jusqu’à l’extrême sud du pays dans le cercle de Kadiolo. Les principales variétés sont : le zébu peul soudanais, le zébu Peul du Macina, le zébu peul Toronké, le zébu peul Sambourou et le zébu peul Borroro (Mali, 2003).
➤ Les races taurines sont constituées par :
● La Race N’dama : La race N’dama est le type le plus représentatif de l’espèce taurine en Afrique occidentale (Figure 5). Son berceau est le Fouta Djallon en Guinée. Au Mali, on la rencontre dans les cercles de Yanfolila, de Kenieba et le sud de Kita. C’est une race connue pour sa trypanotolérance. Son aptitude bouchère est appréciable (Mali, 2003).
● La race Méré : c’est un produit de croisement du N’dama et zébu peul qui possède des caractères ethniques bien fixés (Figure 6). La vache donne 300 à 800 litres de lait par lactation et le rendement carcasse est de 45-50 %. Son aire géographique est le Kaarta, le Beledougou, le Mandé et le Miankala (Mali, 2003)
Système d’élevage
Au Mali, on distingue trois grands systèmes de production dans l’élevage des ruminants (Coulibaly, 2003).
Systèmes pastoraux
Ils se pratiquent dans les zones où la pression sur la terre est faible et où l’agriculture est presque absente en raison de la faiblesse de précipitations et de l’aptitude du sol. Ils sont représentés par l’élevage de types nomade et transhumant (Coulibaly, 2003):
Elevage nomade
Cet élevage se caractérise par des déplacements fréquents des éleveurs et de leurs troupeaux sans campement fixe au gré des ressources. Les races élevées dans ces zones sont les zébus (Maure et Touareg) pour les bovins, les moutons et les chèvres du Sahel pour les petits ruminants et les camelins. Les productions animales sont le lait, la viande et la laine (Coulibaly, 2003).
Elevage transhumant
L’élevage transhumant comporte un système associé aux cultures pluviales et un système associé aux cultures de décrue. Il est caractérisé par des mouvements d’allerretour entre territoires pastoraux par des groupes ou des communautés pastorales à la recherche de ressources dans des territoires autres que les leurs (Coulibaly, 2003).
Systèmes agropastoral
Ce sont des systèmes où cohabitent l’agriculture et l’élevage. L’animal fait l’objet de peu de soins et s’intègre très peu à l’agriculture. Il fournit du lait et de la viande pour la consommation de l’éleveur et joue surtout un rôle d’épargne (Coulibaly, 2003).
Système de commercialisation
L’amélioration des productions animales vise non seulement à accroître ces derniers pour la consommation des éleveurs, mais aussi à dégager des surplus susceptibles d’être commercialisés. Les systèmes de production commerciale portent sur deux domaines principaux : la production laitière et l’embouche (Coulibaly, 2003).
Caractéristiques de l’élevage laitier au Mali
Systèmes de production laitière
Selon Bonfoh et al. (2002).le lait local au Mali est produit dans deux grands systèmes de production que sont l’élevage extensif et l’élevage intensif.
Élevage extensif
L’élevage extensif est pratiqué dans les différents types de systèmes agropastoraux. Il est caractérisé par une production laitière fortement tributaire. La fourniture des pâturages naturels constitue l’essentiel des ressources alimentaires du bétail. Le lait est abondant pendant l’hivernage et loin de la zone de consommation (Bonfoh et al., 2002).
Élevage intensif
L’élevage intensif est pratiqué autour des grandes agglomérations et cités urbaines connu sous le vocable d’élevage périurbain (Bonfoh et al., 2002).
La production du lait
Au Mali, dans le système agropastoral, le lait représente 10 à 50% des revenus familiaux et plus de 43% de cheptel laitier quant au système pastoral (Pomeranz, 2006). En 2015, la production du lait estimée a été dominée par les bovins (553 583T) suivie des camelins (502 436T) et des petits ruminants (caprins : 400487T, et ovins : 317080T) (DNPIA, 2015). Pour la production locale, la quantité du lait collecté dans 90 centres et points de ventes aménagés ont été évalués à 4300T (DNPIA, 2015). La production de ces laits est assurée par les races locales et les produits de croisements avec des races amélioratrices comme la Montbéliard, la Rouge des steppes et la Holstein. Dans les élevages laitiers le lait est produit principalement en hivernage et en zone rurale (Doufils, 2010).
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE I : L’ELEVAGE DES BOVINS AU MALI
1. Production animale au Mali
1.1. Estimation du cheptel au Mali
1.2. Zones d’élevages au Mali
1.2.1. Zone saharienne
1.2.2. Zone sahélienne
1.2.3. Zone soudanienne
1.2.4. Zone guinéenne
1.3. Races et caractéristiques de l’espèce bovine au Mali
1.4. Système d’élevage
1.4.1. Systèmes pastoraux
1.4.1.1. Elevage nomade
1.4.1.2. Elevage transhumant
1.4.2. Systèmes agropastoral
1.4.3. Système de commercialisation
1.5. Caractéristiques de l’élevage laitier au Mali
1.5.1. Systèmes de production laitière
1.5.2. Élevage extensif
1.5.3. Élevage intensif
1.6. La production du lait
2. Les contraintes de l’élevage au Mali
2.1. Contraintes alimentaires
2.2. Contraintes techniques et zootechniques
2.3. Contraintes socio-culturelles
2.4. Contraintes de l’élevage laitier au Mali
2.5. Contraintes pathologiques
CHAPITRE II : GENERALITES SUR LA BRUCELLOSE
1. Historique et répartition géographique
2. Importance socioéconomique et hygiénique
2.1. Importance médicale
2.2. Importance économique
2.3. Importance hygiénique
3. Agent causal de la Brucellose
3.1. Taxonomie
3.2. Pouvoir pathogène
3.3. Pouvoir antigénique et immunogène
4. Manifestations cliniques et lésionnelles
4.1. Manifestations cliniques
4.2. Lésions de la brucellose
4.3. Symptômes chez l’Homme
5. Epidémiologie analytique
5.1. Source de contagion
5.2. Facteurs de réceptivité et sensibilité
5.2.1. Facteurs intrinsèques
5.2.1.1. Sexe
5.2.1.2. Âge
5.2.2. Facteurs extrinsèques
5.3. Mode de transmission
5.4. Résistance de l’agent
6. Diagnostic de la brucellose
6.1. Diagnostic épidémio-clinique
6.2. Diagnostic expérimental
6.2.1. Prélèvements
6.2.2. Techniques microbiologiques indirectes
6.2.2.1. Mise en évidence des anticorps
6.2.2.1.1. Test de l’anneau ou Ring test (RT)
6.2.2.1.2. Epreuve à l’Antigène Tamponné (EAT) ou Rose Bengale
6.2.2.1.3.Elisa (Enzym Linked Immunosorbent Assay)
6.2.2.1.4. Fixation du Complément (FC)
6.2.2.2. Mise en évidence de cellules sensibilisées: Allergologie
7. Méthodes de surveillance et de lutte
7.1. Méthode de surveillance et de lutte chez les animaux
7.1.1. Prophylaxie sanitaire
7.1.2. Prophylaxie médicale
7.2. Méthode de surveillance et de lutte chez l’Homme
7.2.1. Traitement
7.2.2. Prophylaxie
8. Situation de la brucellose dans le monde et au Mali
8.1. Brucellose dans le monde
8.2. Brucellose au Mali
CONCLUSION