Actuellement, la politique de nombreux pays pauvres surtout en Afrique, vise à lutter contre la pauvreté. Cette lutte consiste à atteindre un objectif, qui est d’avoir une économie performante. Plus l’économie d’un pays est performante, plus ce pays s’enrichit et plus il y a des revenus distribuables. Les pays nécessitent de fonds pour la satisfaction du bien être de la population et pour le financement des projets d’investissement. Or, puisqu’ils ne parviennent pas à générer une épargne intérieure suffisante, leurs dirigeants devraient recourir des fonds à l’extérieur. Concernant particulièrement les pays africains, la majorité d’entre eux font des emprunts auprès des institutions financières internationales comme la banque mondiale et le FMI. Pour le Benin par exemple, en 2008, le rapport en cours de la dette/PIB était de 10.3% (UEMOA, 2008). Mais le fait le plus remarquable dans les années 80, était que presque le monde entier a subi des chocs majeurs comme le déficit budgétaire insupportable, accumulation d’importants arriérés, faiblesse du taux de croissance, fortes détériorations du terme de l’échange à l’exportation due à l’inflation mondiale. Tous ces problèmes ont enfoncé les économies des pays moins avancés dans une crise sévère. Des nombreux pays ont alors recouru massivement aux sources de financement extérieur. Les raisons sont : les difficultés de trésorerie face aux besoins de financements grandissant et la présence des pétrodollars. Avec la coexistence d’autres facteurs comme la crise financière mondiale entrainant une baisse de la demande mondiale dans les années 80. Les chocs introduisent Madagascar et d’autres pays africains dans une situation très vulnérable. Ainsi, la monnaie malgache se dépréciait par rapport aux devises étrangères. Par conséquent, le remboursement de la dette devenait compliquer car la balance de paiement malgache est dans une situation déficitaire. Les leaders malgaches se préoccupaient du problème d’endettement du pays depuis quelques décennies. En effet, le recours pour la nième fois de Madagascar aux bailleurs de fonds étrangers montre que la dette est insupportable. Le seul espoir pour les malgaches et les africains étaient la mise en place de l’IPPTE par le FMI et la banque mondiale. Ce programme vise à apporter des solutions sur la question de la dette des pays pauvres très endettés dont nombreux pays africains font partie. La méthodologie utilisée sera orientée à l’approche classique. Cette approche considère la dette comme charge pour toutes les générations successives. La vision classique montre que la croissance économique peut être obtenue sans endetter à l’extérieur.
APERCU GENERALE SUR LA NOTION D’ENDETTEMENT
La dette extérieure se définit comme l’ensemble des aides demandées par le gouvernement auprès des bailleurs de fond afin de financer les projets de développement qui ne sont pas pris en charge par le budget national .Grâce a la dette extérieur ,les agents économiques étrangers et nationaux procèdent à des arbitrages mutuellement intéressant. L’économie fermée ne permet pas la réalisation de ces arbitrages .D’ou l’endettement extérieur est une forme de transaction économique naturelle. Il s’agit également d’un engagement financière d’une unité résidente d’un pays envers une autre unité non résidente, remboursable et qui est tenu d’un intérêt.
Concepts et Définitions sur les notions de dette extérieure et de pauvreté
la notion de dette extérieure
Origine de la dette extérieure
Plusieurs raisons justifient le recours au financement extérieure (ou endettement extérieur) .Analysons ces raisons un par un :d’abord ,l’endettement provient de la présence du double déficit ou « Dual gap model » caractérisé par : la manque d’épargne intérieure, le déficit de la balance des paiements .En outre ,la déficit budgétaire pourra également favoriser l’endettement extérieure. Ainsi le concept de « triple déficits » est né .Grace aux financements extérieurs , les pays emprunteurs arrivent à promouvoir leurs croissances économiques, à combler la différence entre épargne intérieure et investissement, à réduire les obstacles imposés à la croissance par insuffisance des réserves de devises , à financer les déficits provisoires de la balance des paiement.
Comment déterminer la situation d’un pays en besoin d’endettement extérieur
Le Modèle D’Harrod Domar
Ce modèle permet de savoir les capitaux extérieurs nécessaires pour l’Investissement dans un pays en considérant le solde de la balance commerciale propre à la croissance ciblée et du propension marginal à épargner sous condition que le taux de croissance est fixe .Ainsi, le déficit intérieur de l’épargne peut différer du déficit extérieur.
Le modèle du double déficit de Cheney et Strout
L’épargne extérieure va financer l’écart entre l’Investissement et épargne intérieure .Soit Sex=Sint –I (1) avec Sex :épargne extérieure ; Sint :épargne intérieure ;et I:investissement.
La différence entre la quantité des devises à l’entrée et la quantité des devises à la sortie est comblé par l’épargne extérieure ou plus précisément la dette extérieure . X -M = -Sex (2) telle que X : exportation ; M : importation ; Sex : épargne extérieure. Si Sex>0 : Si est faible par rapport à I ou encore I est trop élevé par rapport à la ressource interne. Si Sex >0 : X trop faible par rapport à M. Si Sint X : Importante demande de bien d’équipement pour le bien être du secteur moderne.
La solvabilité
La solvabilité n’est autre que la capacité d’un Etat à payer totalement sa dette. Elle caractérise donc la situation financière d’un Etat capable de faire face à ses engagements c’est à dire la contrainte budgétaire inter temporelle est respectée.
L’encours de la dette ou stock de la dette
Il s’agit du montant des déboursements diminués des remboursements en capital. Encours réel= encours théorique + arriérés de paiement.
Le rééchelonnement
Il permet au pays débiteur de bénéficier pendant une certaine période une réduction des charges du service de la dette (paiement d’intérêt et remboursement du capital).D’après ce mécanisme, un certain pourcentage des échéances fera l’objet de nouvelles conditions de remboursement.
Le surendettement
Situation analogue à celle d’une entreprise insolvable non protégé par les lois de la faillite. Dans ce cas les créanciers prennent des actions antagoniques pour servir les premiers sur la valeur restante des actifs préjudiciables à la survie de l’entreprise.
La notion de pauvreté
Définition de la pauvreté
Townsend définisse la pauvreté dans la citation ci-après : « Les individus, familles ou groupes de la population peuvent être considérés comme en état de pauvreté quand ils manquent des ressources nécessaires pour obtenir l’alimentation type, la participation aux activités et avoir les conditions de vie et les commodités qui sont habituellement, ou sont au moins largement encouragés ou approuvés dans les sociétés auxquelles ils appartiennent. Leurs ressources sont significativement inférieures à celles qui sont déterminées par la moyenne individuelle ou familiale qu’ils sont de fait exclus des modes de vie courant, des habitudes et des activités ». L’état de pauvreté est alors une situation d’individus, de groupes ou de paysdémunis:
-des besoins fondamentaux que le BIT (Bureau International de Travail) considère: l’alimentation, l’habillement, le logement, la santé, l’éducation, l’eau potable…;
-des ressources jugées essentielles et se trouvent dans une grande précarité ou les conditions de développement ne sont pas satisfaites.
La pauvreté se trouve en recrudescence dans les pays moins avancés d’Afrique et d’Asie .Ainsi les caractéristiques de ces pays reflètent celles de la pauvreté.
Les caractéristiques de la pauvreté
Les pays moins avancés ou pays pauvres partagent certaines caractéristiques qui les distinguent des autres pays en développement : insuffisance considérable de l’industrialisation et de la mise en valeur du capital humain ,revenus extrêmement bas ,forte concentration des exportations souvent dominées par quelques matières premières , et grande vulnérabilité face aux chocs extérieurs . Les indicateurs économiques (PNB par habitant, part de la main d’œuvre agricole, par de l’agriculture dans le PIB,…) et les indicateurs sociaux (Taux de mortalité des moins de 5ans , espérance de vie à la naissance ,…) ,correspondent en majeur partie aux critères utilisés par l’ONU pour établir la liste des pays moins avancés.
Insuffisance des revenus et sous –développement des structures économiques
Dans les pays moins avancés (PMA), le PNB par habitant n’atteint que le quart de celui des autres pays en développement. En Afrique et en Asie, les PMA possèdent de PNB par habitant dépassant à peine 20% de la moyenne des autres pays en développement .D’après, les estimations du secrétariat de la CNUCED ,en moyenne 44% de la population des PMA a un revenu inferieur à 1 dollar US par jour et 75% a 2 dollars US par jour dans les années 90. Un des formes symptômes du sous-développement économiques des PMA est la baisse du ni veau extrême du revenu par tête. Plus de 2/3 de leur population vivent en moyenne dans les campagnes et travaillent dans le secteur agricole, et la part de l’agriculture dans le PIB est plus de 2 fois plus élevée que dans les autres pays en développement. Les PMA utilisent moins d’énergie moderne que les autres pays en développement. C’est pourquoi, ces pays sont sous-industrialisés. De plus, dans les PMA la consommation par habitant de charbon, de pétrole, de gaz et d’électricité est 10 fois moins élevés par rapport à celle des autres pays en développement. Les PMA se différencient également des exportations des produits primaires qui représentent environ 70% du total des exportations des PMA, ce qui est 2 fois plus élevé que dans l’ensemble des pays en développement . Le déclin des matières première entre 1980 et 1997 est du principalement à la chute de la valeur des exportations des produits transformés .De nombreux pays en développement sont entrain d’achever leur transition démographique et dans l’ ensemble leur taux de croissance démographique et le ratio de personnes à charge ont rapidement diminué depuis quelques décennies , mais en revanche dans les PMA la croissance démographique s’est accélérée et le ratio de personnes à charge augmente. Cela a notamment des incidences majeures sur l’épargne et les besoins d’éducation, de santé et d’autres besoins essentiels.
Insuffisance d’infrastructure socio-économique
Dans les Pays moins avancées (PMA), les infrastructures physiques en réseaux de télécommunication et en réseaux de transport sont insuffisantes. De plus le cout des appels y est encore élevé par rapport à celui dans d’autres pays. Devant l’importance de l’évolution des technologies de l’information et de la communication, les PMA sont en retard. Cela risque d’aggraver leur marginalisation vis-à-vis des autres pays. Cette retard est également rencontrée dans d’autres domaines comme celle: de l’énergie, du transport, de la santé, de l’éducation…etc. En effet, des indicateurs démontrent ces affirmations tels que: le taux de mortalité infantile, l’espérance de vie, le taux d’alphabétisation des adultes, nombre de toit électrifié …etc.
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Table des matières
Introduction
Partie I – Endettement extérieur : facteur de pauvreté des pays moins avancés
Chap.1- Aperçu générale sur la notion d’endettement et de pauvreté
Chap.2- Les conséquences de l’endettement sur l’économie
Chap.3- Exemples empirique : cas de Madagascar
Partie II- L’endettement des pays pauvres et la lutte contre la pauvreté à l’échelle internationale
Chap.1- Les institutions de Bretton Wood
Chap.2 – Allègement de la dette et stratégies de développement dans les pays
pauvres très endettés
Conclusion
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