En quoi l’éducation au développement durable

Thème étudié 

Depuis 1977, l’Education Nationale inclut dans l’apprentissage des élèves une éducation au développement durable. Le développement durable, selon G.H Brundtland dans son rapport de l’ONU « Notre avenir pour tous » de 1987, est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Par cet enseignement, l’Education Nationale souhaite que l’élève appréhende la complexité du monde dans les dimensions scientifique, éthique et civique. Pour favoriser cet engagement, l’établissement et le corps pédagogique doivent s’impliquer davantage dans cette démarche. Le thème de ce mémoire va donc tenter de répondre à la problématique suivante : En quoi l’éducation au développement durable, au travers de l’empreinte écologique, favorise-t-elle les changements conceptuels des élèves ? Le thème du développement durable est abordé lors de l’épreuve de CSE, tout comme le parcours citoyen qui y est fortement lié. Il peut également faire l’objet de questions ou de sujets lors de l’épreuve concernant les dossiers de Sciences et d’Education Morale et Civique. De plus, ce thème a été abordé par une enseignante rencontrée en stage, lors d’une journée sur le thème du Développement Durable. La mise en place de bacs de tri (papier, carton) ainsi qu’une « poubelle à piles » avec les élèves avaient pour but de responsabiliser l’élève en lui faisant trier ses déchets.

Le cadre institutionnel

Dans le Socle Commun

L’empreinte écologique met en avant la consommation personnelle de l’Homme dans son quotidien et la manière dont son action influence les ressources de la planète. Cette caractéristique est développée dans plusieurs domaines du socle commun. Dans le domaine “Formation de la personne et du citoyen” par exemple, il est demandé que l’élève puisse comprendre par lui-même l’importance de son engagement dans un projet collectif vis à vis de l’environnement. De même au cours de sa scolarité, l’élève doit tenir compte de l’impact du monde technique (matériaux, usines, cycle de production) sur l’environnement. Cette notion d’impact sur l’environnement est reprise dans le domaine “Les systèmes naturels et les systèmes techniques”. En effet, il est ajouté ici que l’élève doit comprendre l’importance de “préserver les ressources naturelles et la diversité des espèces” en prenant conscience des conséquences de l’activité humaine sur l’environnement et la santé”. Cet aspect est en lien avec le domaine “Les représentations du monde et de l’activité humaine” dans lequel l’élève s’interroge sur les enjeux du développement humain (contraintes, causes, conséquences) ainsi que les problématiques mondiales liées à l’environnement (les ressources notamment). Enfin, l’enfant est invité à “prendre conscience de la nécessité d’un développement plus juste et plus attentif à ce qui est laissé aux générations futures”. Il tient compte des « contraintes des matériaux et des processus de production en respectant l’environnement ».

Dans les programmes

L’éducation à l’environnement est présente au cycle 2 au travers de “l’Enseignement Moral et Civique” et de l’enseignement “Questionner le monde”. Le premier traite de l’engagement (individuel et collectif) et de la sensibilité de l’élève, il peut être mis en relation avec le domaine “Formation de la personne et du citoyen” vu précédemment. En enseignement moral et civique, il est demandé aux élèves dans le thème de l’engagement de « Prendre en charge des aspects de la vie collective et de l’environnement” et de “développer une conscience citoyenne, sociale et écologique.». L’enseignant peut, par exemple, confier une responsabilité aux élèves dans la classe et dans l’école en faveur de l’environnement. De plus, dans la partie “sensibilité : soi et les autres”, de ce même enseignement, est également développé la capacité des élèves à prendre soin de l’environnement immédiat et lointain.

Au cycle 2, le thème de l’environnement est aussi traité dans la matière “Questionner le monde”. L’élève est invité à développer, à travers cet enseignement, “un comportement responsable vis-à-vis de l’environnement […] grâce à une attitude raisonnée fondée sur la connaissance.”. De même, l’élève doit “mettre en pratique les premières notions d’éco-gestion de l’environnement par des actions simples individuelles ou collectives : gestion de déchets, du papier et économies d’eau et d’énergie (éclairage, chauffage…). On pourrait enseigner l’environnement par le biais de la partie “questionner l’espace et le temps” en comparant différents modes de vies ou en se demandant ce qu’est un objet, son fonctionnement et sa fonction dans “ Questionner le monde du vivant de la matière et des objets : les objets techniques”.

Dans Eduscol :
Nous pouvons retrouver notamment sur Eduscol, la fiche pédagogique Produire et consommer de façon responsable. Qui traite de différents sujets tel que l’Agriculture et développement durable ; l’économie verte et industrie ; le tourisme durable ; le commerce équitable et enfin le thème « Le traitement des déchets : Réduire, Réutiliser, Recycler. ».

Dans les textes institutionnels
La loi de Refondation de l’école de 2013 met en avant l’inclusion de l’Éducation au Développement Durable dans les programmes avec une approche transversale, puisqu’elle recoupe l’éducation à la santé, à la citoyenneté mais aussi à la culture.

Le cadre de l’étude 

Cadre théorique

Résultats professionnels et scientifiques 

D’après le chapitre “Représentations sociales du tri sélectif et des déchets en fonction des pratiques de tri” (p.173 à 209) issu de la revue scientifique Les Cahiers Internationaux de Psychologie Sociale, plusieurs résultats découlent des recherches réalisées. Tout d’abord, avant la loi de recyclage du 15 juillet 1975 (concernant l’élimination des déchets et à la récupération des matériaux), l’intérêt public pour le recyclage était très faible. Cependant, cette loi a été une véritable rupture avec la capacité de déresponsabilisation de la population. A partir de ce moment-là, les habitants deviennent des trieurs de déchets. Un réel lien existe entre croissance économique et impacts environnementaux de la production de déchets, impacts que cette loi pousse à réduire. Ainsi, en 2010, 98,5% de la population a un accès à un service de collecte sélective et 59 millions de personnes trient leurs déchets. Cependant, l’article précise que « l’intensité de la pratique varie considérablement en fonction de la nature des déchets : environ 80% de la population témoigne trier régulièrement le verre, 70% les piles et les journaux, 40% les plastiques. Pour comparaison, en 1998, l’enquête permanente sur les conditions de vie de l’Insee enregistrait des taux beaucoup moins élevés : 65% pour le verre, 30% pour les piles et 37% pour les papiers. En 2011, 63% des déchets ménagers ont été recyclés et l’objectif désormais annoncé au cours des 10èmes Assises Nationales des Déchets en 2009 est de recycler 75% d’ici 2015. »

En conséquence, la réussite de cette politique repose en partie sur la participation citoyenne. De l’article ressort différents facteurs qui conditionnent les comportements du tri :
– Les facteurs sociodémographiques : Le revenu (la taille du logement, situation du logement…), l’éducation, l’âge. Mais ces facteurs sont des prédicteurs limités : la force prédictive de l’ensemble des facteurs sociodémographiques se situe à peine entre 8 et 9% d’après la méta-analyse de Roberts (1996).
– Les modalités de collecte : la méthode (la collecte porte à porte à un effet plus significatif que le tri en conteneurs), l’état des contenants, la distance du logement.
– Les déterminants psychosociaux : le tri est une véritable contrainte pour certains. Il existe aussi peu de connaissances préalables au tri.

Le constat des pourcentages sur le tri des déchets, les types de pollutions ayant un impact sur notre santé et la participation importante de l’homme dans le développement durable permet d’inclure la notion d’empreinte écologique. Il s’avère que les pays développés ont la plus grosse empreinte écologique, profondément ancrée dans les mœurs. C’est essentiel de modifier cela. Ce changement doit se faire dès le plus jeune âge : cela doit donc se faire par l’éducation.

En ce qui concerne les prérequis des élèves sur les notions d’environnement, Pruneau, Langis, Richard et Albert (2003), ont remarqué que les élèves ont conscience de la pollution visible (sac, bouteille, huile laissés dans la nature) mais n’ont pas conscience de la pollution dite “invisible” et de son impact sur leur santé. Dans les pratiques écologiques, il y a un véritable paradoxe de l’écart entre conscience et pratiques environnementales, et ce pour plusieurs raisons : le choix rationnel ou l’action même, en parallèle avec les politiques environnementales, les valeurs de chacun… Entraînentelles une recrudescence de la pratique environnementale ? Les études ne semblent pas aller dans ce sens. (Bozonnet, 2007) .

Selon Reynaud (2013), il existe une double rupture, sociétale et épistémologique, entre l’éducation à l’environnement (EE) et l’éducation au développement durable (EDD). Le terrain éducatif est propice à ce retour de l’environnement : il peut être possible d’éduquer à l’environnement mais aussi au développement durable, soit une « coexistence pacifique » : allier l’économie et l’impact humain à la viabilité de la planète. Il faut donc agir au niveau de l’éducation. Voyons de plus près ce qu’en disent les textes institutionnels.

L’Education au Développement Durable représente de nombreux apprentissages : l’acquisition de connaissances scientifiques mais aussi la découverte de solutions possibles. A l’école élémentaire, les programmes sur l’EDD se sont étoffés sur la question. (Plumet, 2017).

Définitions des termes importants

Notre problématique, ainsi que le contenu de notre mémoire nous ont mené à rechercher notamment la définition de l’empreinte écologique. Il s’agit d’un outil créé par le GFN (Global Footprint Network), qui permet de mesurer la pression qu’exerce l’homme sur la nature, c’està-dire, d’après la WWF, une estimation de la surface terrestre nécessaire pour subvenir à ses besoins. L’empreinte écologique d’un individu dépend de son mode vie (le type d’alimentation, la quantité des déchets émis, le mode de transport et les distances parcourues, les consommations d’énergie…). Elle a donc un rapport direct avec la notion de développement durable. D’après le Rapport Brundland (1987), le développement durable est “un mode de développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs”. Ce concept conduit à prendre en compte la dimension spatiale et temporelle, l’analyse scientifique et la citoyenneté. Il repose sur trois piliers : il doit être économiquement viable, socialement équitable et écologiquement reproductible. Cette notion est donc en rapport direct avec l’écologie. Celle-ci est une science ayant pour objet l’étude des interactions des êtres vivants, c’est-à-dire, la biodiversité, avec leur environnement et au sein de celui-ci, entre eux. On peut qualifier ces échanges par le terme “écosystème”. Notre question de mémoire met en jeu les conceptions des élèves et les changements conceptuels :

● Conception des élèves : C’est un concept de “représentation”, un système de connaissances qu’un individu mobilise de manière spontanée face à une question, un problème, en dépit d’un apprentissage, ou non. (Reuter et al. 2007). La représentation est un système organisé et structuré d’idées qui correspondent au cadre de référence d’un élève. C’est aussi un processus évolutif et personnel, d’ordre privé ou scolaire et qui se mesure par l’expérience de l’élève (Halté, 1992). La conception des élèves comprend :
– Le problème
– Le cadre de référence
– Les opérations et raisonnements mentaux
– Le réseau sémantique : les significations de biens spécifiques
– Les signifiants

● Changement conceptuel : Il s’agit d’un modèle théorique, basé sur :
– La reconnaissance d’une anomalie : l’élève développe une compréhension profonde d’un fait. L’enseignant a pour rôle de renverser la théorie intuitive, la conception de l’élève. Il va devoir abandonner de lui-même ses anciennes représentations, en comprenant pourquoi elles sont fausses.
– La construction d’un nouveau modèle : en donnant une nouvelle explication. C’est l’élève lui-même qui construit ses connaissances. L’enseignant va devoir le guider au travers de son exploration.
– L’utilisation du nouveau modèle : il doit s’appliquer aux problèmes futurs. L’élève doit donc apprendre à utiliser sa nouvelle conception, tout en restant lié aux connaissances antérieures.

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Table des matières

I. Introduction
1. Thème étudié
2. Cadre institutionnel
a) Dans le socle commun
b) Dans les programmes
c) Dans Eduscol
d) Dans les textes institutionnels
II. Le cadre théorique
1. Cadre théorique
a) Résultats professionnels et scientifiques
b) Définitions des termes importants
2. Problématique (Question de recherche)
3. Hypothèses
III. L’étude
1. Choix de la méthode
2. Méthodologie
a) Terrain + Echantillon
b) Types de données
c) Recueil des données
3. Traitement des données
a) Catégories d’analyse
b) Illustre l’analyse des données
c) Réplique son analyse
IV. Les résultats
1. Présentation des résultats
a) Graphiques
b) Conceptions des élèves
2. Discussion
3. Limites de l’étude
V. Conclusion
1. Conclusion
2. Perspectives
Bibliographie
Annexes

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