En milieu extra hospitalier, les bronchopneumopathies chroniques obstructives (BPCO) sont fréquentes. Le plus souvent, ses signes de début passent inaperçus et n’attirent pas l’attention des malades. A cette ignorance vient s’ajouter l’inadaptation de la prise en charge par les médecins par manque d’information et d’auto documentation.. Ainsi se retrouve-t-on face à un stade avancé de la maladie dont l’aboutissement est l’insuffisance respiratoire. Du coup, la BPCO constitue une véritable affection invalidante, à coût social élevé et cause d’absentéisme fréquent alors que les connaissances et les possibilités actuelles permettent de guérir ou du moins ralentir ou stopper leur évolution si elle est dépistée précocement.
De ces constatations, nous avons fait une étude prospective sur les démarches diagnostiques d’une part et sur la prise en charge thérapeutique d’autre part. Ce travail est basé sur les résultats d’une enquête réalisée auprès de quelques médecins de la capitale Antananarivo et de la ville d’ Antsirabe.
DEFINITION
La BPCO associe une obstruction des voies aériennes et des phénomènes inflammatoires. Elle est définie comme étant une affection caractérisée par la présence d’un syndrome ventilatoire obstructif par limitation des volumes aériens ainsi qu’un déclin de la fonction respiratoire assurée par le VEMS. (1) Ainsi la définition de la BPCO fait appel à la définition de tous ses termes :
– l’insuffisance respiratoire est l’incapacité de l’appareil respiratoire à fournir la quantité d’oxygène nécessaire dans les conditions de vie normales
– elle devient chronique quand une hypoxie est constatée à plusieurs reprises
– l’obstruction est définie par une baisse du rapport de Tieffeneau La BPCO regroupe les affections associant une bronchopneumopathie classique et un trouble ventilatoire obstructif comprenant :
– la bronchite chronique avec un trouble ventilatoire obstructif ( TVO ) associé à une toux et une expectoration pendant au moins trois mois par an durant deux années consécutives au minimum et après exclusion d’une cause spécifique (3)
– l’emphysème pulmonaire chronique caractérisé par la dilatation des espaces aériens en aval des bronchioles terminales et par la destruction de leurs parois et parfois de celles des alvéoles.
Il est licite d’y associer :
– l’asthme à dyspnée aiguë
– la dilatation des bronches avec trouble ventilatoire obstructif
– les bronchiolites oblitérantes.
L’obstruction des voies aériennes est généralement progressive et peut s’accompagner d’une hyper réactivité bronchique partiellement réversible.
EPIDEMIOLOGIE
Morbidité
Le rapport sur la santé de l’OMS de 1998 nous rappelle que 600 millions d’adultes souffrent quotidiennement de la BPCO.
En 1998, 2,5 à 5% de la population française souffre de bronchite chronique dont le tiers présente des stigmates augurant la possibilité d’un facteur obstructif. On y estime la prévalence des BPCO à 2 500 000 personnes dont :
– 20% ont plus de 35 ans soit 10 à 30 % des adultes de 45 à 65 ans
– 20% sont de sexe féminin et 1/3 d’entre elles environs présentent un SVO ( 20% de celles ci ont une hypoxémie de repos ).
Dans plusieurs pays du monde, l’incidence augmente avec une hausse de 41,5% depuis 1982 (8). Aux USA, on estime que 14 millions de personnes souffrent de BPCO ( 12,5 millions de bronchites chroniques et 1,5 millions d’emphysémateux ). Ce nombre semble avoir augmenté de plus de 40% depuis 1982. Il représente 4 à 6% des hommes adultes, 1 à 3% des femmes. Ces dernières années, la prévalence en fonction de l’age a plus augmenté chez la femme que chez l’homme et ce fait est habituellement modifié par les habitudes tabagiques. Notons enfin que les BPCO arrivent au 9 ème rang des affections recensées dans la morbidité hospitalière.
Mortalité
Selon l’OMS, en 1998 2,8 millions d’adultes meurent chaque année à cause des BPCO. ( 6 ) En France, la mortalité a été estimée en 1985 à 2,3% du total des décès hospitaliers soit 30 000 décès par an ( 7 ). Aux USA, 85 544 cas de décès correspondant à 18,6 pour 100 000 habitants ont été décelés soit la 4ème cause de mortalité. Dans le monde, la BPCO représente la 5 ème cause de mortalité ( 10 ) et cette mortalité augmente. De 1971 à 1991, le taux de mortalité par la BPCO a augmenté de 32,9% et constitue 4,3% de toutes les causes de mortalité. Avant l’age de 55 ans, les taux de mortalités féminin et masculin sont égaux. A l’age de 70 ans, le taux de mortalité masculin devient double de celui de la femme puis triple après l’age de 85 ans ( 3 ). Dans la mesure où cette mortalité reflète les habitudes tabagiques avec 20 à 30 ans de décalage, on peut espérer que ce taux infléchira dans les années à venir .
Facteurs étiologiques
Le tabagisme
Le tabagisme est responsable de 80 à 90% des risques de développer une BPCO. C’est la cause principale de bronchite chronique et d’emphysème. L’importance du facteur tabac dépend de l’age de début du tabagisme, de la qualité du tabac et du mode d’inhalation de la fumée. La fumée de la cigarette semble plus dangereuse que celle de la pipe ou du cigare. La fonction pulmonaire des fumeurs est inférieure à celle du non-fumeur et s’altère rapidement. Le risque est proportionnel à la quantité de tabac consommé.
Les aérocontaminants
Les aérocontaminants professionnels
Difficiles à prendre en compte du fait de leur intrication aux autres facteurs dont le tabagisme, des sélections effectuées et des mesures impliquées par les postes les plus exposés. Parmi les polluants industriels relativement fréquents, on retrouve :
– les poussières minérales dans les mines ( charbon, fer, aciérie, cimenterie, carrière)
– les poussières végétales ( coton, lin, chanvres, céréales )
– les gaz oxydants, les produits chimiques ( les produits de combustion plastique, les gaz d’échappement de moteur, fumée des vapeurs métalliques ) .
Les pollutions atmosphériques
La prévalence de BPCO semble plus importante dans les régions exposées aux oxydants et surtout aux vapeurs soufrées. Ainsi la fréquence de l’affection est moitié moindre dans les campagnes que dans les villes. La nocivité des particules ou des gaz polluants dépend de très nombreux facteurs : chimique, granulométrique, immunologique, métabolique et même météorologique ( danger des climats humides et froids ). L’anhydride sulfurique est le constituant chimique le plus incriminé, ensuite les fumées noires, le NO2, le CO2 et l’O3 .
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
1. Définition
2. Epidémiologie
3. Prise en charge diagnostic
4. Evolution et complication
5. Pronostic
6. Prise en charge thérapeutique
7. Surveillance
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE PROPREMENT DITE
1. Objectifs
2. Cadre de l’étude
3. Méthodologie
4. Résultat
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES ET SUGGESTIONS
1. Commentaire et discussion
2. Suggestions
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES