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Méthodologie d’approche
Approche bibliographique
Les ressources bibliographiques constituent a priori une base importante de toute étude scientifique. Il en ressort à cet effet que l’inves tigation bibliographique accompagne tous les travaux de recherche. Dès la phase de mise au point de l’investigation, elle permet d’accumuler les connaissances déjà existantes sur le thème traité.La revue de la littérature a également permis de définir de façon plus concise les dispositifs d’investigation bien appropriés à mettre en œuvre afin de limiter au maximum les imprévus et optimiser l’usage des ressources à disposition. Tout au long de l’étude, elle permet de recouper et de vérifier lesdonnées recueillies pour ne pas aboutir à des résultats aberrants ou illogiques. C’est ainsi que lors de l’ analyse des données, les résultats sont comparés desà études antérieures qui vont servir de balise lors esd interprétations et des discussions.
L’investigation bibliographique s’est faite au nive au de différentes institutions entre autres : le Centre de Documentation de l’ONE, le Centre de Documentation de l’ESSA, le Centre de Documentation du CNEAGR, etc. Les outils à disposit ion et exploités lors de la mise en œuvre de cette méthode d’investigation sont en particulier les ouvrages et les publications imprimés d’une part et les informations électroniques via les sites Webd’autre part. Ces dernières ont été particulièrement intéressantes vu leur teneur actualisée. Durant cesrecherches bibliographiques et « webographiques », des mots clés se rapportant au thème de l’étude ontété mentionnés, notamment : traitement des eaux, boues industrielles, entreprise franche, Madagascar.
Approche sur site
Observation :
L’observation permet surtout d’apprécier même de façon subjective les conditions du milieu.
Il s’agit ainsi d’un constat de visu des réalités xistantes sur terrain en général, les activités anthropiques, les potentialités et menaces dans lazone… Ces observations, renforcées par les prises de vue (photographies) ont aidé à rapporter les réalités sur le site d’étude et donner une perception globale voire spécifique dans nombre d’endroits fréquentés. Elles constituent un outil méthodologique plus que prépondérante en matière d’évaluation environnementale particulièrement. A cet effet, elles portent surtout sur les conditions du milieu, les modalités et procédures d’intervention des agents sur site ainsi que la réaction des populations riveraines vis-à-vis de l’unité de traitement. Les résultat de ces observations sont pris de façon systématique dans une check-list élaborée particulièrement pour l’occasion, sur la base du modèle de check-list standard pour un audit environnemental.
Expérimentation :
Ces observations ont été alors appuyées par des analyses et des expérimentations simplifiées étant donné les limites du travail. Les eaux non-traitées, traitées (à la sortie des bacs mélangeurs esd produits de traitement) et dans les canaux publics ont fait l’objet de ces analyses. Il s’agit surtout d’un test pH avec un papier-pH (avec l’aide précieuse de l’auditeur de l’usine) et de la quantité de boues produites.
Entretiens :
A part, les observations et les analyses, des entretiens ont été effectués auprès des techniciens œuvrant dans l’unité de traitement de façon à avoir soit des explications sur les procédés, soit sur l’appréhension même des ouvriers sur leur travail,soit d’autres informations. Ces entretiens ont alors permis d’acquérir des résultats à caractère subjectif et personnalisé du processus. A part les ouvriers de l’unité de traitement, d’autres agents dans l’unité ont été également interrogés : agents de sécurité, ouvriers de l’usine (agent de lavage, agent de nettoyage, agent technicien, etc.) étant donné qu’ils interviennent d’une manière ou d’une autre dans le processus. En outre, des enquêtes ont été effectuées au niveau des populations riveraines vu que ce sont les premiers à subir les externalités de l’unité. Il s’agit en particulier des gens qui habitent à proximité de l’usine. Les questions adressée à ces personnes portent surtout sur les nuisances perçues par les habitants lors du fonctionnement ou au contraire lors du dysfonctionnement ou encore lors de l’arrêt de fonctionnement de l’unité. Pour le cas des paysans, les discussions étaient surtout axéessur l’appréhension de ces gens des externalités positives et négatives de l’unité sur les activitésagricoles et éventuellement dans d’autres domaines : santé, éducation, culture, etc. Enfin, des investigations ont été menées auprès des autorités administratives locales (Présidents de Fokontany, Responsable de la Commune), auprès des Services Techniques Déconcentrés impliqués d’une manière oud’une autre dans les activités de l’usine (CIRDR Ambohidratrimo, DREF Analamanga), auprès des institutions et organismes de tutelle (ONE, Service de la Préservation de l’Environnement MECI, CNRE). Les entretiens dans ce sens concernent surtout les interventions effectuées au niveau de l’entreprise, la gestion des plaintes ultérieures et la perception des personnes concernant les activités de production et de correction entreprises par l’usine.
Toutes ces enquêtes ont revêtu un aspect non directif (libre) ou semi-directif avec l’utilisation d’un guide d’entretien pour favoriser la participat ion de l’enquêté et d’assurer sa liberté dans les réponses de manière à ne pas le stresser par un questionnaire trop formel.
Gestion de l’environnement
Approches de gestion de l’environnement
La gestion environnementale constitue un concept plus que primordial et prend une grande ampleur avec l’apogée du développement durable. Elle englobe un éventail d’approches qui se présente comme suit :
L’approche traditionnelle, par la réglementation directe et l’interventionnisme des autorités compétentes qui regroupent les systèmes de quotas te les différentes restrictions en matière d’exploitation des ressources naturelles (systèmes de quota, permis d’exploitation, période de fermeture et d’ouverture de campagne, etc.) ;
Les instruments économiques en utilisant des outilsclassiques de régulation du marché dont les différentes sortes de taxes et de redevances, esl subventions, les droits et permis échangeables ;
La gérance environnementale faisant appel aux techniques de sensibilisation et d’éducation environnementale.
Il importe cependant de préciser que ces différents outils et approches s’avèrent interdépendants de sorte que leur mise en application se fait souvent de manière simultanée et/ou successive pour assurer une efficacité des interventions dans le cadre de la gestion de l’environnement.
Outils de gestion environnementale
Outils d’analyse
Etude d’impact environnemental
L’étude d’Impact sur l’Environnement (EIE) est un nstrumenti institué par des textes réglementaires afin d’assurer une meilleure intégration des considérations environnementales au développement et une meilleure utilisation des ressources et du territoire. (Office National pour l’Environnement, 2001). Par ailleurs, le Décret MECIE1 en son Article 7 précise que « L’EIE consiste en l’examen préalable des impacts potentiels prévisibles d’une activité donnée sur l’environnement; elle devra mettre en œuvre toutes les connaissances scientifiques pour prévoir ces impacts et les ramener à un niveau acceptable pour assurer l’intégrité de l’environnement dans les limites des meilleures technologies disponibles à un coût économiquement viable ».
En d’autres termes, l’EIE sert à prévoir et à déterminer les conséquences écologiques et sociales, positives et négatives, d’un projet afin de pouvoir les optimiser pour le cas des impacts jugés positifs et les éliminer, les atténuer ou à terme esl compenser pour les impacts négatifs. Il s’agit d’une étude ex ante c’est-à-dire avant le démarrage et l’exécution du projet.
Il importe de préciser que les mesures correctives préconisées durant l’EIE doivent être prises en compte dans toute la durée d’exécution du projet. A cet effet, plusieurs outils d’action peuvent être mis en œuvre dont le Système de Management Environn emental (SME)
Audit environnemental
Si les outils d’analyse (dont EIE) ont préconisé des mesures correctives et les outils d’action (dont SME) ont mis en œuvre ces mesures, l’applicat ion de ces mesures nécessite un certain contrôle. Un audit environnemental est un examen méthodique des informations environnementales relatives à une activité économique, à un site ou à un volet donné(e) en vue de montrer sa conformité par rapport à une réglementation ou à une exigence donnée ou de trouver une voie pour y parvenir. A ce titre, les objectifs préalablement définis de l’audit détermineront les critères à établir. (Office National pour l’Environnement, 2001). Il s’effectue au cours de l’exécution des activités de l’entreprise.
Il s’agit également d’une expertise ou un constat qu’effectue une équipe pluridisciplinaire spécialisée en protection de l’environnement en particulier la gestion des pollutions et nuisances relatives aux activités de l’entreprise et au système de rejet de ses déchets (ABOULHOUDA, 2001).
Les objectifs d’un audit environnemental consistent à : évaluer les nuisances et les impacts environnementaux de l’entité ; identifier et suivre les mesures correctives des effets néfastes ;
élaborer des recommandations pour l’unité.
En d’autres termes, son but principal est de contribuer à la sauvegarde de l’environnement tout en communiquant les résultats à la direction, en vue de : faciliter les contrôles de la façon dont les questi ons environnementales sont à traiter, évaluer la conformité avec les politiques de la société, y compris celles qui consistent à satisfaire aux exigences réglementaires, établir un plan de redressement ou de mitigation, à priori, pour la poursuite du projet.
Le résultat attendu est donc la conformité pour obtenir des gains environnementaux et économiques tout en évitant les conséquences pénales ainsi queles conflits sociaux (RANDRIANARIVO, 2005).
L’audit environnemental permet ainsi de rectifier les mesures correctives déjà mises en œuvre afin de rendre celles-ci encore plus efficaces et efficientes. Le traitement des eaux usées fait partie des mesures correctives les plus utilisées en environnement industriel.
Les préoccupations environnementales touchent toutes les entreprises d’une manière ou d’une autre. A cet effet, le Système de Management Environnemental (SME) fait partie des outils d’action les plus fréquemment utilisés.
Effectivement, le management environnemental désigne les méthodes de gestion d’une entité (entreprise, service…) de manière à prendre en compte l’impact environnemental de ses activités, à évaluer cet impact et à l’atténuer, le réduire voire le supprimer.
Plusieurs raisons peuvent pousser l’entreprise à le mettre en œuvre à savoir le respect des contrainte s réglementaires, l’amélioration de l’image de l’entreprise ainsi que des relations avec les riverains (autres entreprises et populations environnantes), la création d’économie (énergie, consommation d’eau, etc.), et même en vue d’obtenir une certification environnementale parfois réclamée par les clients.
Ainsi, le Système de Management Environnemental (SME) est défini comme » une composante du système de management global qui inclut la structure organisationnelle, les activités de planification, les responsabilités, les pratiques, les procédures, les procédés et les ressources pour établir, mettre en œuvre, réaliser, passer en revue et maintenir la politique environnementale » (§2.1. norme ISO 14050).
Une autre définition stipule que « le Système de Management Environnemental est un outil de gestion de l’entreprise et de la collectivité qui lui permet de s’organiser de manière à réduire et maîtriser ses impacts sur l’environnement. Il inscr it l’engagement d’amélioration environnementale de l’entreprise ou de la collectivité dans la durée enlui permettant de se perfectionner continuellement. » (In Actu-Environnement 2003, 2010).
Maîtriser les coûts déchets par des économies d’énergie et de matières premières ; Améliorer la performance du système de gestion
Favoriser la compétitivité face à la concurrence etaméliorer l’image de l’entreprise ; Appliquer la transparence vis-à-vis du personnel, d es riverains, des clients, etc.
Démarche et approches pour le SME :
Dans le cadre d’un SME, plusieurs actions peuvent être entreprises à savoir:
la conception des produits de façon la plus « écologique » possible ; la prévention de la pollutionet la réduction des déchets ;
la diminution de la consommation des ressources naturelles et d’énergie notamment par la mise en place de systèmes de production d’énergiesrenouvelables (photovoltaïque, solaire thermique…) ;
l’éducation environnementale ;
la certification suivant les normes environnementales (ISO 14000) ;
l’implication des fournisseurs et sous-traitants en les encourageant à adopter un SME ;
Bref, le management environnemental s’inscrit dans une perspective de développement durable. Il est amené à évoluer pour prendre en compte les résultats des mesures d’impacts, en suivant un processus d’amélioration continue. Il doit prendre en compte des contraintes réglementaires, techniques et économiques. Cette nouvelle forme de management fait appel à des compétences toutes aussi nouvelles de sorte que certaines entreprises font même appel à des institutions spécialisées la complexité de la mise en place de procédures de management environnemental. Incluse de la grande famille ISO, ISO 14000 est une norme à vocation essentiellement environnementale. Elle traite en particulier les Systèmes de Management Environnemental. En particulier, la norme ISO 14001 :2004 souligne les exigences d’un SME alors que ISO 14004 :2004 en énumère les lignes directrices. Ainsi, un SME répondant aux exigences d’ISO 14001:2004 est un outil de management qui permet à une institution :
d’identifier et de maîtriser l’impact environnemental de ses activités, produits ou services ;
d’améliorer en permanence sa performance environnementale ;
de mettre en œuvre une approche systématique pour d éfinir des objectifs et cibles environnementaux, les atteindre et démontrer qu’ilsont été atteints.
Cette norme est basée surtout sur un engagement d’amélioration continue de la gestion environnementale de l’entreprise tout en se conformant au cadre réglementaire en vigueur, sans imposer des critères de performances standard.
Une certification procure plusieurs avantages à l’e ntreprise entre autres :
l’amélioration à grande échelle de son image ;
la favorisation de la communication en interne (employés, chaîne de commandement, etc.) et avec l’extérieur de l’entreprise (fournisseurs, clients, etc.) ;
la maîtrise des coûts en anticipant les incidents et minimiser ainsi leurs impacts ; en encourageant l’économie de consommation et le recyclage des déchets ;
la mobilisation des collaborateurs de l’entreprise .
Ainsi, bien que la certification s’avère une démarche volontaire de la part de l’entreprise, elle constitue un outil de gestion de l’environnement très efficace vu son caractère systémique qui englobe l’ensemble du système de l’entreprise.
Traitement des eaux usées
L’eau usée est l’eau qui a été utilisée et qui doitêtre traité avant d’être réintroduite vers d’autres sources d’eaux pour qu’ils ne causent pas de pollution de ces autres sources. Les eaux usées proviennent de plusieurs sources (Fondation pour l’Eau Potable Sûre, 2010). Les eaux industrielles qui proviennent des activités industrielles, contiennen des polluants spécifiques et nécessitent ainsi des traitements spécifiques (GOMES, 2007) . Le traitement des eaux usées a pour but de les dépolluer suffisamment pour qu’elles n’abîment pas le milieu naturel dans lequel elles seront finalement rejetées. Selon le degré d’élimination de la pollution et les procédés mis en œuvre, trois niveaux de traitements peuvent être définis.
Les prétraitements ou traitements préliminaires qui consistent à débarrasser les eaux usées des polluants solides les plus grossiers par séparation physique.
Les traitements primaires regroupent les procédés physiques ou physico-chimiques visant à éliminer par précipitation, décantation une forte roportion de matières minérales ou organiques solubles ou en suspension.
Les traitements secondaires recouvrent les techniques d’élimination des matières polluantes solubles (carbone, azote, et phosphore). Ils constituent un premier niveau du traitement biologique.
Dans certains cas, des traitements tertiaires sont nécessaires, notamment lorsque l’eau épurée doit être rejetée en milieu particulièrement sensible et dans le cas où les eaux traitées seront recyclées et vouées à une réutilisation. Il s’agit entre autres des différentes opérations de désinfection poussée des eaux.
Prétraitements :
Le prétraitement des eaux usées consiste en une élimination des matières grossières contenues dans les eaux. D’une part, cette opération permet d’épargner les matériels de traitement ultérieurs contre une usure plus rapide avec le contact des matériaux grossiers. Le traitement préliminaire permet également de maîtriser le volume des eaux à traiter chimiquement. Par ailleurs, les polluants grossiers peuvent entraver l’action des produits de traitement. Lors de ce stade du traitement, les processus physiques les plus courants sont : le dégrillage, le dessablage ainsi que le déshuilage. On utilise ainsi des dégrilleurs (fixes ou mobiles, en forme d’écrans ou de grilles), des dessableurs et des deshuileurs.
Traitements primaires :
Les traitements primaires englobent tous les processus physico-chimiques pour le traitement des eaux usées. Ils ont pour principal objectif d’éliminer les matières en suspension ou non, contenues dans les eaux polluées. Ils permettent de supprime jusqu’à 60% des matières en suspension dont 30% de la Demande Biologique en Oxygène (DBO) et 30% de la Demande Chimique en Oxygène (DCO).
Autrement dit, le traitement primaire consiste entre autres en une coagulation puis une floculation des matières en suspension suivie de la sédimentation de celles-ci avec l’ajout de produits chimiques adéquats (coagulants, floculants).
D’un côté, la coagulation est la déstabilisation de particules colloïdales par addition d’un réactif chimique appelé coagulant .
De l’autre côté, la floculation est l’agglomérationde particules déstabilisées en micro floc et ensuite en flocons plus volumineux que l’on appelle flocs. On rajoute un réactif appelé floculant ou adjuvant de floculation pour faciliter la formation des flocs.
CAS DU TROPICMAD SA
Description de la société :
Présentation de la société TROPICMAD SA :
La société TROPICMAD, créée en 2004 est une uniténdustrielle implantée sur une superficie totale de 4 230m2. Son siège social est situé à Andraharo tandis que l’unité de production se trouve à Amboropotsy Talatamaty à 11km du Centre Ville sur l a Route Nationale n°4 (RN4) aux coordonnées Laborde 18°50.126’S et 047°27.021’E. Il s’agit d’un e entreprise franche agréée par le Décret n° 95-410 du 30 Mai 1995. L’usine est spécialisée dans laconfection des tee-shirts pour le compte de grandes marques internationales. Elle a une capacité de production de 18 000 pièces par jour avec un objectif de 380 000 pièces par mois. En 2007, TROPICMAD SA est assujetti à la Mise En Conformité avec l’environnement.
Situation géographique et contexte administratif :
L’entreprise TROPICMAD SA, fait partie des nombreuses industries qui se sont implantées dans la Commune de Talatamaty et plus particulièrement dans le Fokontany d’Amboropotsy (Voir Annexes 1, liste des entreprises du Fokontany Amboropotsy). Il s’agit d’une Commune Rurale dont le nom signifie « Mardi Mort » du fait de changement de jour du marché hebdomadaire, de mardi en mercredi. Administrativement, elle appartient au District d’Ambohidratrimo de la Région Analamanga.
Climat :
Inclus dans la région centrale de la Grande Ile, le site d’étude présente un climat tropical humide d’altitude. Ainsi, on y distingue deux saisons plus ou moins distinctes à savoir une saison relativement sèche et fraîche du mois de Mai au mois d’Octobre et une saison moyennement chaude et pluvieuse entre le mois de Novembre et le mois d’Avril avec une température moyenne annuelle de 20°C. La moyenne de la pluie annuelle est de 1231mm en 118 jours. Pendant la saison sèche, les pluies sont assez rares et tombent sous forme de crachins (Office National pour l’Environnement, 2009).
Le vent Est (Alizé) est prédominant en soufflant enmoyenne 6 à 7km/h et peut devenir fort quelques fois pendant le passage d’un orage isolé ou encore pendant la saison cyclonique. (Voir Annexes 2, Données climatiques de la Région ImerinaCentral en 2004)
Topographie et pédologie :
Le milieu d’implantation de l’usine se trouve sur u n terrain légèrement en pente qui a été déblayée. De côté sud-ouest de l’unité, un bas-fondcultivé par des cultures maraîchères et des produits vivriers comme le riz et des légumes. Un canal d’adduction d’eau alimente cette zone de culture. Ce bas-fond provient de la formation de plaines alluviales ainsi que des cours d’eaux. Du point de vue pédologique, le site s’implante sur un substratum formé de sol ferralitique de couleur rouge. Hydrographie :
D’après le responsable du Fokontany Amboropotsy, les nappes phréatiques constituent les sources d’eau au niveau du Fokontany. Le canal sert surtout pour les activités de cultures. Un peu plus loin, à environ 1km, se trouve le lac d’Andranotapa hana.
Démographie:
Le Fokontany où s’implante l’industrie présente une population d’environ 4 248 habitants. Ce Fokontany est le troisième Fokontany le plus peupléde la Commune après Imerinafovoany et Mamory Miray Antoby (Commune Rurale Talatamaty, 2010). A cause de la saturation de la Capitale, la Commune de Talatamaty fait partie des zones d’extension du Grand Tanà depuis 1999 avec l’implantation d’unités industrielles d’où l’explosion démographique marquée surtout à partir de 2003.
Historique et présentation de l’unité de traitement :
L’unité de traitement des eaux usées de la sociétéTROPICMAD SA est conduite en sous-traitance par la société SACATES (Service d’Approvisionnement, de Conseil et d’Assistance en Traitement des Eaux et des Surfaces) depuis 2008. Il s’agit d’une Société à Responsabilité Limitée (SARL) du point de vue juridique. Créée en 2001, lasociété est spécialisée dans :
– la vente des produits de traitement des eaux et des surfaces,
– l’offre de services d’études et de conseils en matière de traitement des eaux et des surfaces. (Service d’Approvisionnement, de Conseil et d’Assistance en Traitement des Eaux et des Surfaces, 2001)
A cet effet, la société intervient auprès de plusieurs industries dans diverses localités (même en province) en tant que prestataires de services en matière de traitement des eaux et d’autres services y afférents. Pour le cas de l’intervention de la société auprès de TROPICMAD SA, elle se résume en l’approvisionnement d’une partie des produits de tr aitement des eaux et à la conduite du traitement.
Avant la prise en main par la SACATES SARL du traitement des eaux, plusieurs modalités et procédures ont été adoptées par TROPICMAD SA entreautres l’intervention directe de la société en la matière.
Résultats de l’audit :
Cadre réglementaire :
Dans le cadre de cette étude, plusieurs textes réglementaires peuvent entrer en jeu. En principe, on peut distinguer les textes se rapportant à l’environnement d’un côté et ceux réglementant les activités industrielles. Cependant, une rupture totale entre ces textes ne serait ni pertinente ni recommandée. En effet, la Constitution de la République de Madagascar, en son article 39 dispose que « toute personne a le devoir de prendre soin de l’environnement ». Par conséquent, toute intervention, tout investissement, industriel ou autre, devrait se conformer à ce respect de l’environnement dans le but d’assurer une intégritéécologique, une équité sociale et une efficacité économique. Ainsi, il serait plus approprié de citer les textes par ordre hiérarchique.
Lois :
-Loi n°89-027du 29 Décembre 1989 modifiée et complétée par la loi n°91-020 du 12 Août 1991 relative au régime de zone franchequi, en son Article 6 affirme que « Toute entreprise bénéficiant du régime de Zone franche est tenue de respecter l’ordre public, les règles d’hygiène et de salubrité, de protéger l’environnement, la faune, la flore, le patrimoine national et, d’une manière générale, de se conformer aux lois et règlement en vigueur sur le territoire national »
– Loi 90-033 du 21 Décembre 1990 portant Charte de l’Environnement Malagasy , qui, en son dispose dans son Article 11 que « Les opérateurs exerçant des activités économiques engendrant des effets indésirables sur l’environnement seront soumis :
– Soit à des obligations compensatrices,
– Soit au paiement de pénalités au profit de l’Etatet dont les taux et les modalités de perception seront déterminés par voie réglementaire».
– Loi n° 98-029 du 20 janvier 1999 portant Code de l’Eau , qui, en son Article 12 dispose que « toute personne physique ou morale, publique ou privée exerçant une activité source de pollution ou pouvant présenter des dangers pour la ressource en eau et l’hygiène du milieu doit envisager toute mesure
propre à enrayer ou prévenir le danger constaté ou présumé. » et que « en cas de non-respect des prescriptions du paragraphe précédent, l’auteur dela pollution est astreint au paiement, conformément au principe du pollueur-payeur ».
– Loi n° 99-021 du 19 Aout 1999 sur la politique de g estion et de contrôle des pollutions industrielles, qui, en son Article 3 dispose que « Il y a pollution industrielle lorsque l’environnement est altéré dans sa composition par la présence d’une substance polluante ayant comme origine une activité industrielle qui lui fait subir des modifications quantitatives et qualitatives ».
Décrets:
– Décret n° 2003/464 du 15 Avril 2003 portant classification des eaux de surface et réglementation des rejets d’effluents liquides qui, en son Article 4 souligne que « Sont notamment considérés comme des rejets liquides polluants: (…) les effluents in dustriels provenant de tous types d’activités de
production manufacturière ou de transformation; (…) »
– Décret n° 99-954 du 15 décembre 1999 relatif à la mise en compatibilité des investissements avec l’environnement modifié par le Décret n° 2004-167 du 03 février 2004qui, en son Article 30 précise que « l’investisseur est tenu de prendre les mesures d’ajustement nécessaires en vue de la mise en compatibilité permanente de ces investissements avec les nouvelles directives et les normes environnementales applicables en la matière ».
Sur l’usine de production :
Ressources utilisées :
Divers types de ressources sont utilisés afin d’assurer le bon fonctionnement de l’entreprise et ainsi assurer la production :
Les ressources humaines : la société recrute majoritairement des employés et main d’œuvre locaux. En juin 2010, elle a employé environ 620 alariés, cadres compris dont 20 seulement s’occupent de l’administration. Ces derniers travai llent en principe 8 heures par jour alors que les ouvriers de l’usine peuvent aller jusqu’à 9 à 1 2 heures de travail par jour. Les employés et leurs familles sont affiliés à la CNAPS et à l’AMI T.
Les ressources en eau : l’usine utilise l’eau de la JIRAMA. La consommation est de l’ordre de 75m3 par jour (Office National pour l’Environnement, 2009). A ce titre, les travaux de teinture utilisent à eux seuls les 70% de la consommation jo urnalière.
Les ressources énergétiques : la principale sourced’énergie utilisée est l’électricité. Pour tous ses besoins, la société consomme en moyenne 1811kWhpar jour (Office National pour l’Environnement, 2009). L’énergie provenant du fuel-oil est aussi nécessaire pour faire tourner les machines de production.
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Table des matières
PARTIE I APPROCHE THEORIQUE
1. Concept du développement durable
2. Méthodologie d’approche
a. Approche bibliographique
b. Approche sur site
3. Gestion de l’environnement
a. Approches de gestion de l’environnement
b. Outils de gestion environnementale
4. Traitement des eaux usées
a. Prétraitements
b. Traitements primaires
c. Traitement secondaire
5. Traitement des boues
PARTIE II CAS DU TROPICMAD SA
1. Description de la société
a. Présentation de la société TROPICMAD SA
b. Situation géographique et contexte administratif
2. Historique et présentation de l’unité de traitement
3. Résultats de l’audit
a. Cadre réglementaire
b. Sur l’usine de production
c. Sur l’unité de traitement
d. Sur la conduite du traitement des eaux
e. Sur les boues
4. Observations et constats
a. Points forts
b. Failles
5. Evaluation des Coûts de dépollution
a. Taux d’actualisation
b. Scenarii considérés
c. Comparaison des scenarii
PARTIE III ETUDE DES BOUES
1. Variation des boues
a. En fonction de la quantité des produits de traitement
b. En fonction des activités de l’usine
2. Proposition de traitement des boues
a. Stabilisation
b. Déshydratation
RECOMMANDATIONS
1. Recommandations techniques
a. Sur les installations de traitement
b. Sur la sécurité
c. Sur les effluents liquides
2. Recommandation organisationnelle
3. Recommandation institutionnelle
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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