Embryologie-Histologie du sein

Embryologie-Histologie du sein

Embryologie

Le tissu mammaire est issu embryologiquement de l’ectoderme. Il est visible très tôt sous la forme d’un épaississement longitudinal de l’ectoderme situé de chaque côté de la ligne médiane, sur la face ventrale de l’embryon. Au cours de la 6e semaine du développement, les cellules épidermiques migrent dans le tissu mésenchymateux sous-jacent et forment des crêtes mammaires primitives (ou bourgeons mammaires). Ces crêtes s’étendent au départ, de l’aisselle à la base du bourgeon du membre inférieur. À partir de la 10e semaine, ces bourgeons vont s’atrophier au niveau de leurs bordures supérieure et inférieure. Le mamelon et l’aréole recouvrent alors un bourgeon de tissu mammaire composé de 2 conduits mammaires primitifs et de stroma fibreux. Entre la 10e et la 20e semaine approximativement, 15 à 20 canaux principaux sont formés, constituant ainsi la base du système galactophorique. À ce stade, ces canaux n’ont que de petites vésicules à leur extrémité terminale. Aucun développement lobulaire n’est présent. Chaque canal principal s’ouvre séparément au niveau du mamelon. L’aréole se développe vers le 5e mois de gestation. Les interactions entre le stroma, le tissu conjonctif, le réseau vasculaire et les cellules adipeuses aboutissent au développement final de la glande mammaire. Le bourgeon mammaire n’est généralement pas palpable jusqu’à la 34e semaine de gestation. Il mesure environ 3 mm à 36 semaines et de 4 à 10 mm à 40 semaines.

Anatomie

Le sein est une glande annexée à la paroi antérieure du thorax. On le décrit chez la femme en période d’activité génitale. Ce tissu glandulaire existe aussi chez l’homme et chez l’enfant mais de façon réduite. Il est limité (figure 1):
• sur le plan profond par 3 muscles : le grand pectoral, le petit pectoral et le sous clavier;
• sur le plan superficiel : par le fascia superficialis et la peau;
• la 2e ou 3e côte en haut;
• la 6e ou 7e côte en bas.

Il a une forme générale variable, le plus souvent conique arrondie. L’aréole occupe le sommet de la glande mammaire. Le mamelon est la partie centrale et surélevée de l’aréole où l’on trouve l’ouverture microscopique de 10 à 15 canaux galactophores qui assurent en cas d’allaitement l’évacuation de la sécrétion lactée. Les glandes de Morgagni sont des glandes cutanées et sébacées qui s’hypertrophient à la grossesse et prennent alors le nom de tubercule de Montgomery. La glande mammaire est richement vascularisée. La vascularisation artérielle est assurée par les branches supérieures venant de l’artère subclavière. Le drainage veineux est parallèle au système artériel. Pour le drainage lymphatique, le sein est divisé en 4 quadrants :
• 2 quadrants externes vont être drainés vers le dehors. On trouve des lymphocentres le long de l’artère thoracique externe puis le courant remonte vers le creux axillaire pour finir dans le ganglion sus claviculaire;
• 2 quadrants internes sont drainés sous le sternum par ganglion intrathoracique annexés à l’artère thoracique interne.

L’innervation est assurée par les rameaux nerveux du plexus cervical superficiel et par les rameaux perforants des nerfs intercostaux.

Histologie

La glande mammaire est une glande exocrine, tubulo-alvéolaire composée, sécrétant le lait.

Lobes et lobules 

Chaque glande mammaire est constituée de 10 à 20 lobes drainés par des canaux galactophores collecteurs « lactifères » s’ouvrant individuellement à la peau au niveau du mamelon. Chaque lobe est lui-même constitué de lobules. Un lobule(Figure) est formé de tubulo-alvéoles correspondant à la partie sécrétrice de la glande. Les lobes sont séparés par du tissu conjonctif dense et entourés par du tissu adipeux abondant, de même les lobules sont entourés par du tissu conjonctif dense alors que le tissu conjonctif intralobulaire (tissu conjonctif palléal) est lâche.

Canaux galactophores

Les canaux excréteurs (ou canaux galactophores) sont d’abord intralobulaires (épithélium cubique avec présence de cellules myoépithéliales) et enfin interlobaires (épithélium pavimenteux stratifié).

Tubulo-alvéoles
Les tubulo-alvéoles de la glande mammaire au repos sont constituées de cellules cylindriques disposées sur deux couches sécrétrices, au contact de la lumière et de cellules myoépithéliales externes apparaissant parfois très claires car riches en glycogène (selon la phase du cycle).

La cellule épithéliale
Elle est le point de départ de la très grande majorité des carcinomes mammaires. Dans au moins 98% des cas le cancer du sein est un adénocarcinome développé à partir de l’épithélium glandulaire.
• Aspect immunohistochimique Les cellules épithéliales ou luminales expriment des marqueurs associés aux récepteurs hormonaux (récepteurs des œstrogènes et de la progestérone) [8,9] (figure 4), certaines cytokératines (CK8, CK14, CK18) ainsi que des facteurs de transcription spécifiques comme GATA3 et FOXA1 [10, 11,14] .

La cellule myoépithéliale (basale) 

Cette cellule n’est pas spécifique du sein puisqu’on la retrouve également dans les glandes salivaires et sudorales. Elle est située entre les cellules épithéliales et la membrane basale. La cellule myoépithéliale participe à l’élaboration de la membrane basale et a des propriétés contractiles qui favorisent l’éjection du lait et l’apparition d’espaces intercellulaires permettant de meilleurs échanges entre l’épithélium et le tissu palléal. Elle est absente dans les carcinomes mammaires infiltrants.
• Aspect morphologique
Les cellules myoépithéliales (basales) sont morphologiquement hétérogènes, elles sont soit fusiformes ou cubiques, selon leur endroit dans le système canalaire du sein et selon le statut hormonal du tissu [15].

Les cellules myoépithéliales situées à la périphérie des canaux ont typiquement des hémidesmosomes, des filaments cytoplasmiques avec des densités focales et des vésicules de pinocytose le long de la membrane plasmique.
• Profil immunohistochimique
Les cellules myoépithéliales sont le plus souvent définies par l’expression de l’actine muscle lisse, la vimentine, la glial fibrillary acid protein, le CD 10, la protéine 63, la myosine muscle lisse et la protéine S100. La calponine et le caldesmon peuvent aussi définir les cellules myoépithéliales [16]. En ce qui concerne les cytokératines, les cellules myoépithéliales possèdent des profils différents qui diffèrent de celui des cellules luminales. Elles expriment en général les cytokératines 5/6, 14 et 17 [11, 14,17].

La membrane basale

Il s’agit d’une structure membranaire soutenant l’épithélium, synthétisée par les cellules myoépithéliales. La membrane basale est une zone d’échange et de contact entre les structures épithéliales et le tissu conjonctif. En cancérologie, la membrane basale s’oppose au passage des cellules cancéreuses et son respect par les cellules néoplasiques a permis de définir le concept de carcinome in situ. En immunohistochimie, la membrane basale exprime la laminine ou le collagène de type IV [12].

Le tissu palléal
Il s’agit d’un tissu conjonctif très vascularisé enveloppant les ductules terminaux et généralement bien séparé du tissu conjonctif inter-lobulaire environnant qui est plus dense [12,13]. Sa densité est variable, en fonction du cycle hormonal ou de l’âge.

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Table des matières

Introduction
Première partie :Revue de la littérature
1.Embryologie-Histologie du sein
1.1.Embryologie
1.2.Anatomie
1.3.Histologie
1.3.1.Lobes et lobules
1.3.2.Canaux galactophores
1.3.3.Tubulo-alvéoles
2.Rappels sur les cancers du sein
2.1.Épidémiologie
2.2.Carcinogenèse mammaire
2.3.Circonstances de découverte et clinique
2.3.1.Histologie
2.3.2.Bilan d’extension
3.Classification moléculaire des cancers du sein
3.1.Bases de la classification
3.1.1.Récepteurs hormonaux(RH)
3.1.1.1.Récepteurs aux œstrogènes (RE)
3.1.1.2.Récepteurs à la progestérone (RP)
3.1.1.3.Statut Human Epidermal growth factor 2 (HER 2)
3.1.1.4.Ki67
3.1.2.Profil génomique et classification moléculaire proprement dite
3.2.Intérêt pronostique et thérapeutique
4.Techniques de détermination des récepteurs hormonaux
4.1.L’immunohistochimie
4.1.1.Principe général
4.1.2.Particularité dans la détermination du statut Her2
4.2.L’Hybridation fluorescente in situ (FISH)
4.2.1.Principes
4.2.2.Avantages et inconvénients
4.3.La CISH
4.3.1.Principes
4.3.2.Avantages et inconvénients
4.4.Autres techniques
4.4.1.La méthode biochimique
4.4.1.1.Dosage par radioligand
4.4.1.2.Dosage par immunoenzymétrie
4.4.1.3.Dosage sérique de l’HER2
Deuxième partie :Notre Étude
1.Matériels et méthode
1.1.Cadre d’étude
1.2.Type d’étude
1.3.Matériel d’étude
1.4.Critères d’inclusion
1.5.Critères d’exclusion
1.7.Méthodes histologique et immunohistochimique
Étape macroscopique
Techniques histologiques
Technique de l’évaluation des RH et de HER2/ neu
2.Caractéristiques épidémiologiques de l’échantillon
2.1.Taille de l’échantillon
2.2.Age
2.3.Ménopause
2.4.Gestité
3.Caractéristiques de la tumeur
3.1.Taille tumorale
3.2.Adénopathies axillaires
3.3.Métastases
4.Histologie
4.1.Type histologique
4.2.Grade SBR
4.3.Immunohistochimie
4.3.1.RE
4.3.2.RP
4.3.3.Statut HER2/neu
5.Classification moléculaire
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
1.Choix de l’immunohistochimie
2.Profil immunohistochimique
3.Évaluation des RH et du HER2/ neu en clinique
Conclusion
Références
Résumé

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